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      La Finlande veut adhérer à l'Otan, la Russie coupe sa livraison d'électricité

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 13 May, 2022 - 16:27 · 4 minutes

    Le président russe Vladimir Poutine lors d'une conférence de presse conjointe avec le président finlandais Sauli Niinisto le 21 août 2019 à Helsinki en Finlande. Le président russe Vladimir Poutine lors d'une conférence de presse conjointe avec le président finlandais Sauli Niinisto le 21 août 2019 à Helsinki en Finlande.

    INTERNATIONAL - Première réponse du Kremlin. La Russie va suspendre ses livraisons d’électricité à la Finlande à partir de ce samedi 14 mai, en raison d’impayés, a annoncé ce vendredi 13 mai le fournisseur RAO Nordic Oy, détenu à 100% par l’entreprise russe InterRAO. De son côté, l’opérateur du réseau finlandais assure pouvoir se passer de l’électricité russe.

    Cette annonce intervient sur fond d’une montée de tensions entre Moscou et Helsinki , qui a annoncé sa volonté d’adhérer “sans délai” à l’Otan sous l’influence de l’ offensive russe en Ukraine . Une intention vue d’un très mauvais œil par Moscou qui a d’ores et déjà menacé d’une riposte “militaro-technique”.

    Basé à Helsinki, RAO Nordic Oy n’a pas reçu de paiement pour l’ électricité fournie à la Finlande depuis le 6 mai, a affirmé ce groupe dans un communiqué, en évoquant un manque de moyens pour payer l’électricité importée de Russie.

    “Cette situation est exceptionnelle et a lieu pour la première fois en plus de 20 ans”, selon le communiqué. “Nous sommes donc obligés de suspendre l’importation d’électricité à partir du 14 mai”, explique le fournisseur qui espère “que la situation va bientôt s’améliorer” et que les livraisons en provenance de Russie reprendront.

    Pas d’inquiétudes côté finlandais

    L’opérateur du réseau électrique finlandais a assuré pouvoir se passer des importations de courant venues de Russie. “Nous étions préparés à cela et ce ne sera pas difficile. On peut gérer avec un peu plus d’importations de Suède et de Norvège”, a déclaré vendredi à l’AFP Timo Kaukonen, un responsable des opérations de l’opérateur Fingrid.

    Le président et la Première ministre de la Finlande se sont dit favorables jeudi à une adhésion “sans délai” à l’Otan , précisant que la décision du pays nordique serait annoncée dimanche à l’organisation.

    L’entrée de la Finlande à l’Otan serait “assurément” une menace pour la Russie , avait alors réagi le Kremlin. La diplomatie russe a affirmé pour sa part que la Russie sera “obligée de prendre des mesures réciproques, militaro-techniques et autres, afin de mettre fin aux menaces à sa sécurité nationale”, en cas d’adhésion de la Finlande à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord.

    La Turquie fait (déjà) barrage

    Dans ce contexte de rapprochement de la Finlande et de la Suède à l’Alliance atlantique, le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé ce vendredi son hostilité à l’adhésion des deux pays nordiques à l’Otan, au risque de bloquer l’ensemble du processus qui requiert l’unanimité des membres de l’Alliance atlantique.

    “Nous n’avons pas un avis positif”, a déclaré Erdogan, expliquant qu’il ne “veut pas voir se répéter la même erreur que celle commise lors de l’adhésion de la Grèce”. Le chef de l’État turc a notamment reproché à ces deux pays nordiques de servir d’“auberge aux terroristes du PKK”, le Parti des travailleurs du Kurdistan, considéré comme une organisation terroriste par Ankara, mais aussi par l’Union européenne et les États-Unis.

    “Nous suivons actuellement les développements concernant la Suède et la Finlande, mais nous n’avons pas un avis positif, parce qu’ils ont fait une erreur à l’Otan concernant la Grèce auparavant, contre la Turquie ”, a déclaré le chef de l’État à la sortie de la prière du vendredi à Istanbul. “Nous ne voulons pas commettre une deuxième erreur”, a-t-il insisté.

    Ankara jette un froid sur l’Otan

    Cette déclaration jette un froid immédiat sur un processus appuyé jusqu’ici par la plupart des membres de l’Otan et par le secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, qui s’est dit prêt à les accueillir ”à bras ouverts”.

    De son côté, Washington “travaille à clarifier la position de la Turquie”, a dit la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki ce vendredi. Les États-Unis cherchent ”à mieux comprendre la position de la Turquie”, a précisé le porte-parole du Pentagone, John Kirby, affirmant que le pays était “un allié précieux de l’Otan” et que cela n’avait “pas changé”.

    La Turquie “a été impliquée et efficace pour tenter d’établir un dialogue entre la Russie et l’Ukraine, et elle a apporté une assistance à l’Ukraine”, a-t-il ajouté. “Donc rien ne change quant à sa position dans l’alliance de l’Otan.”

    À voir également sur Le HuffPost : Ukraine: l’armée française ravitaille des avions de l’Otan en plein vol, au-dessus de la Pologne