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      Les pieuvres s’automutilent après le sexe, et la science sait maintenant pourquoi

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 13 May, 2022 - 14:21 · 2 minutes

    Les scientifiques ont découvert pourquoi les pieuvres meurent après la reproduction. Les scientifiques ont découvert pourquoi les pieuvres meurent après la reproduction.

    BIODIVERSITÉ - Après avoir pondu ses œufs, la pieuvre femelle cesse de s’alimenter et commence à s’automutiler, s’arrachant la peau et mordant le bout de ses tentacules. Le mâle se tuera quelques mois plus tard. Ce comportement des pieuvres était jusqu’ici énigmatique pour la science. Des chercheurs viennent d’en trouver l’explication et publient leurs résultats ce jeudi 12 mai dans la revue Current Biology .

    Dans le règne animal, plus on a un gros cerveau, plus on vit longtemps. “Pourtant, contrairement aux autres animaux à gros cerveau, les céphalopodes ont une durée de vie exceptionnellement courte”, écrivent les auteurs de cette étude. Les pieuvres ne vivent en effet généralement pas plus d’un an. Pour comprendre ce paradoxe, les scientifiques ont regardé à la loupe les glandes optiques de la pieuvre, l’organe qui contrôle la durée de vie et de reproduction.

    Hormones autodestructrices

    C’est en 1977 que des chercheurs ont compris que la glande optique était à l’origine de la mort “programmée” de la pieuvre, explique le média Sciencealert . Cet organe est similaire à l’hypophyse chez l’homme. Lorsqu’il est retiré d’une pieuvre femelle, la créature vit plusieurs mois après avoir pondu ses œufs.

    Aujourd’hui, les chercheurs en savent beaucoup plus sur cet organe. Ils constatent qu’au moins trois voies de la glande optique sont mobilisées après l’accouplement. L’une sécrète des hormones connues pour stimuler la reproduction. Les deux autres produisent des actifs, le “déhydrocholestérol et des intermédiaires d’acides biliaires”, dont on ignorait avant cette étude l’implication dans la stratégie de reproduction .

    Grâce à cette avancée, les chercheurs peuvent maintenant nommer le comportement reproductif de la pieuvre: la “sémelparité”. En clair, cela signifie que l’animal ne peut se reproduire et donner naissance qu’une seule fois dans sa vie.

    Une lente décomposition

    La “sémelparité” est plus souvent attribuée aux végétaux, comme les céréales et les légumes, dont la durée de vie est limitée. Certains surnomment aussi cette stratégie de reproduction “Big Bang” car elle est prolifique (les pieuvres pondent en moyenne plus de 50.000 œufs) et fatale.

    Cette mort “programmée” par la nature est une lente décomposition. La robe violette de la maman pieuvre revêt des couleurs ternes pour devenir blanche. Au fil des mois, la femelle se ratatine et se décompose. Une transformation spectaculaire due au fait qu’elle nourrit ses œufs avec ses propres réserves.

    Les chercheurs espèrent maintenant étudier les autres molécules qui participent à cette lente agonie et expliquer d’autres attitudes sexuelles de l’animal. “Ce qui est frappant, c’est que les pieuvres (...) semblent devenir folles juste avant de mourir”, explique le neurobiologiste Clifton Ragsdale de l’université de Chicago. Le comportement reproductif de la pieuvre, extrêmement complexe, couve encore de nombreux mystères.

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