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      La lycéenne qui a interpellé Macron interrogée par les gendarmes

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 10 June, 2022 - 22:25 · 4 minutes

    La lycéenne qui a interpellé Macron interrogée par les gendarmes. La lycéenne qui a interpellé Macron interrogée par les gendarmes.

    POLITIQUE - Emmanuel Macron avait été vivement interpellé , lors d’un déplacement à Gaillac dans le Tarn ce jeudi 9 juin par une jeune femme au sujet de deux ministres accusés de viols .

    “Vous mettez à la tête de l’État des hommes qui sont accusés de viol et de violences pour les femmes, pourquoi ?”, avait lancé celle-ci, lors d’un bain de foule du président.

    Le chef de l’État avait fait arrêter le cortège et était descendu de voiture pour aller à la rencontre de plusieurs dizaines d’habitants postés derrière une barrière. La libération de la parole, “je l’ai accompagnée et je continuerai de l’accompagner, de la protéger. En même temps, pour fonctionner en société vous devez avoir de la présomption d’innocence”, a-t-il répondu.

    Une visite “ambiguë” selon Laura

    Le lendemain matin, ce vendredi, Laura, âgée 18 ans, a eu la surprise de recevoir la visite des gendarmes dans son lycée. “Ils m’ont interrogée pendant 10 minutes. J’ai tenu la main du Président jusqu’à ce qu’il me réponde. On ne va pas en faire une histoire. Ce n’était peut-être pas l’endroit pour mon intervention, mais c’était l’occasion”, raconte-t-elle au site de La Dépêche .

    “Moi, je suis féministe. Je n’ai rien contre Macron. Je pense qu’il a fait de bonnes choses dans une situation pas facile avec la crise sanitaire. Mais pour l’Éducation Nationale, sur les violences faites aux femmes, je trouve qu’il n’a pas été bon”, explique-t-elle encore. “Si c’était à refaire, je le referais”.

    Laura a par la suite détaillé le contenu de ses échanges avec les gendarmes au Parisien : “Ils m’ont demandé si je voulais porter plainte, mais ça a été très bref”.

    “On est rapidement venu à l’échange avec Emmanuel Macron. Ils m’ont demandé ce que j’avais voulu faire, alors je leur ai dit que je voulais poser telle question, etc. Puis la gendarme m’a dit: C’était pas à faire. Son collègue a ajouté que si j’avais voulu interpeller le président de la République, alors j’aurais dû passer par des voies hiérarchiques, en écrivant à l’Élysée”.

    Une visite surprise au lycée que l’étudiante juge “intimidante” et “ambiguë”. Elle s’étonne également que cet échange ne se soit pas fait à son domicile. “Je me suis évidemment demandé si j’avais fait quelque chose de mal,. Évidemment que c’est intimidant de voir les gendarmes débarquer au lycée. Ils auraient pu trouver mon adresse finalement plutôt que d’aller au lycée”.

    Jean-Luc Mélenchon, lors de la diffusion de l’information, s’est empressé de condamner l’envoi des gendarmes dans l’établissement scolaire. “Macron a envoyé la gendarmerie au lycée pour sermonner la jeune femme qui l’a interpellé. Ça promet pour son grand bla-bla. Tu dis oui ou les gendarmes arrivent”, a-t-il commenté sur Twitter.

    Des excuses de la gendarmerie

    Sur sa page Facebook, la gendarmerie du Tarn a voulu se justifier et s’excuser dans la nuit. “L’action de la gendarmerie du Tarn est critiquée dans sa démarche initiée ce matin d’aller vers la jeune fille qui avait appelé l’attention du Président de la République sur les violences faites aux femmes. Notre action visait simplement à prendre en compte cette personne, qui s’était présentée comme victime, pour lui proposer de recueillir une éventuelle plainte, ou à défaut pour lui proposer une aide, un accompagnement ou un relais pour rencontrer les associations locale pour lui porter assistance”, écrit-elle.

    “Nous tenons à nous excuser auprès d’elle si notre démarche d’aller à sa rencontre au lycée pour échanger a été mal perçue et qu’elle considère que nous avons été maladroits. Nous restons évidemment à son écoute et à sa disposition”, termine la gendarmerie.

    Au Parisien , la commandante de la gendarmerie de Gaillac Laura Barbuto précise qu’il n’y a “aucune infraction” dans l’interpellation d’Emmanuel Macron par la lycéenne et ajoute: “On s’inquiétait qu’elle puisse avoir été victime ( d’agression sexuelle ) et qu’elle n’ait pas pu porter plainte”.

    Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, avait été visé par une plainte pour viol, d’abord classée sans suite, puis relancée et pour laquelle le parquet a requis un non-lieu début 2022.

    Fraîchement nommé ministre des Solidarités, Damien Abad est quant à lui accusé de violences sexuelles, à la suite d’un courrier émanant de l’Observervatoire des violences sexistes et sexuelles, une association créée en février, dans le sillage du mouvement MeToo.

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