• chevron_right

      Coquerel élu à la commission des Finances, LR et RN cherchent un bouc émissaire

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 30 June, 2022 - 16:00 · 5 minutes

    Marine Le Pen estime que les Républicains sont responsables de l'élection d'Éric Coquerel à la tête de la présidence des Finances. Tandis que LR s'en prend à la majorité. Marine Le Pen estime que les Républicains sont responsables de l'élection d'Éric Coquerel à la tête de la présidence des Finances. Tandis que LR s'en prend à la majorité.

    POLITIQUE - Les Républicains et le Rassemblement national sont unanimes pour déplorer l’élection d’ Éric Coquerel à la présidence de la Commission des Finances ce jeudi 30 juin. En revanche, ils ne sont pas d’accord sur le responsable.

    Le député LFI de Seine-Saint-Denis a été élu à la majorité relative au bout de trois tours, les deux premiers n’ayant pas permis de trouver de majorité absolue.

    Colère à l’extrême droite. Le parti lepéniste revendiquait ce poste prestigieux qui échoit traditionnellement au premier groupe d’opposition. Dans les textes cependant, il est simplement indiqué que la présidence revient à un élu de l’opposition, quel que soit son groupe. Qu’importe. Pour l’extrême droite, LR est responsable de la victoire du député insoumis.

    “L’extrême gauche la plus sectaire et la plus radicale a été élue grâce à la droite, qui a une nouvelle fois fait preuve de lâcheté”, tweete Marine Le Pen. Le président par intérim du parti abonde. “Les masques tombent: les députés LR ont préféré Éric Coquerel et l’extrême gauche à un gaulliste du RN pour présider la stratégique Commission des finances”, écrit Jordan Bardella.

    Pour Bruno Bilde, député RN du Pas-de-Calais et conseiller spécial de Marine le Pen “en faisant le choix de Coquerel (...), la droite en fin de vie a signé son arrêt de mort.”

    Un peu d’arithmétique pour comprendre. La composition de la commission des Finances (70 membres) est calquée sur celle de l’Assemblée nationale. On y trouve donc 11 élus RN, 20 issus de la NUPES, 8 Les Républicains et 2 du groupe LIOT (Liberté, Indépendants, Outre-mer et Territoires).

    Sans oublier 32 élus Renaissance mais - et c’est important pour la suite - ceux-ci ne votent pas. Là encore, il s’agit d’une tradition non écrite, à laquelle les députés de cette législature ne se sont pas dérobés.

    Sans les députés LREM, MoDem et Horizons, impossible d’atteindre une majorité pour l’un ou l’autre des candidats, sauf à créer des alliances. Selon les confidences de Jean-Philippe Tanguy à Libération , l’idée d’une présidence tournante entre lui, Charles de Courson et Véronique Louwagie a été brièvement évoquée, et catégoriquement refusée par les Républicains.

    De quoi nourrir les reproches de Marine Le Pen et de son camp, qui estimaient en plus et de toute façon être les plus légitimes pour ce poste.

    “Honte à Emmanuel Macron et à son groupe”

    Ces trois tours qui ont conduit à la désignation du député de Seine-Saint-Denis, ont également été émaillés de trois suspensions de séance réclamées par LR, le RN et LIOT. Pendant ces 45 minutes, plusieurs scénarios ont été évoqués. “Il était important (...) qu’on voit véritablement si la majorité tenait son cap de ne pas participer au vote jusqu’au troisième tour”, a notamment confié Véronique Louwagie, candidate malheureuse, sur LCP après les résultats.

    Et de fait, la majorité n’a pas voté, privant par la même occasion LR de 32 voix. C’est la raison pour laquelle LR accuse Renaissance d’avoir aidé la victoire d’Éric Coquerel. “La première chose que monsieur Coquerel a faite, c’est remercier la majorité de ne pas avoir participé au vote. Il a donc constaté que son élection résultait du choix qu’a fait la majorité”, a également déploré Véronique Louwagie.

    Le président de LR Christian Jacob est sur la même ligne. “Honte à Emmanuel Macron et à son groupe parlementaire qui, en refusant de choisir pour la présidence de la commission des finances, fait une fois de plus le choix des extrêmes”, tweete le Républicain en chef.

    Pour Bruno Retailleau, chef des sénateurs LR, l‘absention de la majorité, “même si elle est d’usage, reste un choix politique”. “Ceux qui ont permis l’élection de LFI, c’est la majorité qui n’a pas pris part au vote”, abonde Pierre-Henri Dumont , député et secrétaire général adjoint du parti.

    Et la tradition alors? Interrogée sur ce point, Véronique Louwagie évacue: “En 2007, tous les commissaires aux finances avaient participé au vote.” Sauf que cette année là, il n’y avait qu’un seul candidat pour la présidence: le député socialiste Didier Migaud, élu à l’unanimité.

    À voir également sur Le HuffPost: Quels sont les enjeux du vote de confiance auquel Elisabeth Borne hésite à se soumettre ?