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      Espagne: mort de 18 migrants à Mellila, Madrid accuse "les mafias" de passeurs

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 25 June, 2022 - 18:03 · 3 minutes

    Des migrants arrivent sur le sol espagnol après avoir traversé les clôtures séparant l'enclave espagnole de Melilla du Maroc à Melilla, en Espagne, le vendredi 24 juin 2022. Des migrants arrivent sur le sol espagnol après avoir traversé les clôtures séparant l'enclave espagnole de Melilla du Maroc à Melilla, en Espagne, le vendredi 24 juin 2022.

    ESPAGNE - Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a accusé ce samedi 25 juin “les mafias qui se livrent au trafic d’êtres humains” d’être responsables du “violent assaut” à la frontière avec le Maroc à Melilla qui a entraîné la mort de 18 migrants sub-sahariens vendredi.

    “S’il y a un responsable de tout ce qui s’est passé à la frontière, ce sont les mafias qui se livrent au trafic d’êtres humains. Par conséquent, il s’agit d’une attaque contre l’intégrité territoriale de notre pays”, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse dans la capitale espagnole.

    Selon un dernier bilan des autorités marocaines, 18 clandestins ont trouvé la mort vendredi lors de la tentative d’entrée de près de 2.000 migrants dans Melilla , enclave espagnole au Maroc. Les 18 migrants qui ont péri ont trouvé la mort “dans des bousculades et en chutant de la clôture de fer” qui sépare cette enclave du territoire marocain, lors d’“un assaut marqué par l’usage de méthodes très violentes de la part des migrants”, a souligné une source des autorités de la province de Nador.

    Ce bilan de 18 morts, qui n’est que provisoire, est -de très loin- le plus meurtrier jamais enregistré lors des nombreuses tentatives de migrants subsahariens de pénétrer à Melilla et dans l’autre enclave espagnole de Ceuta, qui constituent les seules frontières de l’UE avec le continent africain. Selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras, spécialiste des migrations entre l’Afrique et l’Espagne, le bilan s’élèverait en réalité à 27 morts.

    Au total, 130 migrants sont parvenus à entrer vendredi à Melilla. Un seul d’entre eux restait hospitalisé, selon des sources de la préfecture espagnole. Par ailleurs, u n premier bilan des autorités faisait état de cinq morts et 76 blessés, dont 13 grièvement, parmi les migrants, et de 140 policiers blessés, dont cinq grièvement.

    Demande d’une enquête indépendante

    Pour sa part, la principale organisation marocaine de défense des droits humains a demandé ce samedi “l’ouverture d’une enquête rapide et transparente” sur cette “tragédie” sans précédent au Maroc, selon les déclarations à l’AFP de Mohamed Amine Abidar, le président de la section de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) à Nador (nord du Maroc).

    En Espagne, une députée européenne du parti de gauche radicale Podemos , allié des socialistes au sein du gouvernement minoritaire de Pedro Sánchez, lui a fait écho samedi. “Une enquête est nécessaire pour éclaircir les faits et les responsabilités”, a déclaré dans un tweet Idoia Villanueava, responsable de Podemos pour les affaires internationales.

    De nombreux témoignages mettaient en avant la violence de part et d’autre lors des événements de vendredi. “C’est la tentative” d’entrer à Melilla “la plus violente que j’ai jamais vu”, a confié à l’AFP Rachid Nerjjari, serveur dans un café situé en face de la clôture qui marque la frontière dans le quartier marocain de Barrio Chino. Il a assuré avoir vu “des migrants armés de bâtons et de barres de fer, une première dans la région”.

    Tout en reconnaissant que l’assaut des migrants avait été “violent”, Eduardo de Castro, le président (maire) de Melilla et plus haute autorité politique de cette ville autonome, a ainsi dénoncé une “réponse disproportionnée” du Maroc à la tentative de passage en force des clandestins.

    “Le Maroc se permet certaines choses qui ne seraient pas acceptables” en Espagne, a-t-il dit. Sur les lieux, le calme est revenu samedi à Nador, cité limitrophe de l’enclave espagnole, ainsi qu’aux alentours de la haute clôture de fer qui sépare le Maroc de Melilla, selon des journalistes de l’AFP.

    A voir également sur Le HuffPost: Face aux migrants, Pedro Sanchez chahuté à son arrivée à Ceuta et Melilla