• chevron_right

      Les plateformes de streaming n'attirent pas que les jeunes

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 24 July, 2022 - 08:00 · 5 minutes

    46% des plus de 55 ans sont abonnés à au moins une plateforme de streaming, selon un récent sondage YouGov publié par Le HuffPost 46% des plus de 55 ans sont abonnés à au moins une plateforme de streaming, selon un récent sondage YouGov publié par Le HuffPost

    PLATEFORMES - Parce que le bingewatching n’a pas d’âge, les plus de 50 ans s’y sont mis, eux aussi. Malgré des idées reçues indiquant qu’elles n’attirent que les jeunes, les plateformes de streaming se sont largement démocratisées en France. Pour preuve, 46% des plus de 55 ans sont abonnés à l’une d’entre elles, selon un récent sondage YouGov pour Le HuffPost .

    Il faut dire que du choix, il y en a: Netflix, Disney+, Amazon Prime, Apple Tv+, ou encore MyCanal... Les plateformes se multiplient dans le monde entier dans un contexte de crise des salles obscures, dont la fréquentation ne remonte pas depuis la crise du covid. Elles s’invitent même aux cérémonies traditionnelles récompensant le cinéma. L’Oscar du meilleur film a été notamment décerné à CODA , un film Apple TV+ en mars dernier.

    Pour prendre une telle ampleur, elles ont su séduire un public plus large que leur cible initiale. Suite à notre appel à témoignages, des lecteurs de plus de 50 ans ont expliqué au HuffPost les raisons pour lesquelles ils préfèrent les petits écrans aux grands.

    “Le cinéma est un luxe dorénavant”

    Tous les témoignages que nous avons reçus, sans exception, mentionnent d’abord des places de cinéma trop chères. Cette réticence s’est également manifestée dans notre sondage YouGov: 54% des plus de 55 ans qui affirment aller moins souvent au cinéma, le justifient par le prix des places. C’est également le cas de 62% des 45-54 ans.

    “Je suis allé voir Thor: love and Thunder . 14,80€, sans compter le prix du parking et l’essence pour trente minutes de route, tout cela pour 25 minutes de publicités et un mauvais film que j’aurais arrêté si je l’avais regardé chez moi”, s’exaspère Fabrice, 57 ans, qui garde un souvenir amer de sa dernière expérience au cinéma.

    Comme lui, de nombreux lecteurs témoignent d’une lassitude des salles de cinéma. “10 à 15 euros pour une place, il faut vraiment que le film nécessite d’être vu sur grand écran pour que je me déplace”, explique Nathalie, 57 ans. “Le cinéma est un luxe dorénavant”, approuve Luc, 51 ans.

    Le streaming devient alors une option de repli pour continuer de regarder des films avec un plus petit budget. Pour certains, le streaming est même une expérience plus agréable que celle vécue avec les autres dans une salle obscure. “Entre les gens qui parlent et le bruit des paquets de chips... au moins chez moi, c’est calme et je vis vraiment le film”, lance Pierre, 54 ans.

    “Un vidéo club sans bouger de chez soi”

    Ayant également l’avantage d’alterner formats court et longs métrages, les plateformes ont séduit les utilisateurs grâce à leur propositions variées de contenu en libre accès. Peaky Blinders sur Netflix, Euphoria sur OCS, ou encore Le bureau des légendes sur MyCanal... De nombreuses séries récompensées envahissent également les plateformes et augmentent leur crédibilité.

    Elles deviennent alors des supports pour regarder du contenu de qualité “sans bouger de chez soi”, explique Stéphen, 51 ans, qui retrouve dans le streaming une version améliorée des vidéo club. Ayant connu leur âge d’or dans les années 90, avant de pratiquement disparaitre de la circulation au cours des années 2000, ces lieux étaient en effet basés sur cette même expérience de “film à la maison”.

    Néanmoins, Stéphen admet qu’il faut ”être abonné à plusieurs plateformes pour vraiment avoir du choix. Entre ce qui n’est pas intéressant et ce qu’on a déjà vu, on a quand même vite fait le tour”.

    D’autres affirment également se sentir parfois en décalé avec une partie du contenu proposé, ce qui limite ainsi leurs choix. “J’ai l’impression qu’il est principalement à destination des jeunes ados. C’est donc plus difficile, il me semble, pour un cinquantenaire comme moi de trouver son bonheur”, affirme Luc, qui a fini par se désabonner de Netflix pour passer à Amazon Prime.

    Facilité d’accès et absence de publicités

    Malgré ces limites, les programmations des plateformes sont pourtant plus valorisées que celles des salles de cinéma dans les témoignages reçus par Le HuffPost . “ Je ne vois pas quoi aller voir au cinéma. Ce sont soit des blockbusters insipides, soit des films d’auteurs sur des gens qui leur ressemblent, soit des comédies françaises type Les Tuche ”, déplore Sylvie, 54 ans.

    D’autres mentionnent également des programmes télé qui perdent totalement leur attention au fil des années, les poussant à se tourner vers les plateformes. “Les programmes TV sont désespérants. Beaucoup de télé-réalité à laquelle je n’adhère absolument pas, peu de bons films et des séries françaises aux jeux d’acteurs et dialogues mauvais”, résume Florence, 53 ans.

    Avec leur facilité d’accès, l’absence de publicités, la possibilité d’aller à son rythme et de choisir ses horaires, les plateformes auront su convaincre une bonne partie d’une nouvelle tranche d’âge.

    À noter que les confinements leur auront donné un petit coup de pouce, permettant de gagner des abonnés au détriment des salles de cinéma alors fermées. C’est par exemple le cas de Nicolas, 53 ans, qui s’est abonné à Netflix durant le premier confinement. “Essayer c’est l’adopter, j’y vais tous les jours depuis”, conclut-il.

    À voir également sur Le HuffPost : “Emily in Paris” et “Lupin”: Netflix fait visiter ses lieux de tournage à Paris