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      Damien Abad visé par une plainte pour tentative de viol

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 27 June, 2022 - 15:42 · 4 minutes

    Une élue centriste porte plainte contre Damien Abad pour tentative de viol (Damien Abad le 21 juin 2022 par REUTERS/Benoit Tessier) Une élue centriste porte plainte contre Damien Abad pour tentative de viol (Damien Abad le 21 juin 2022 par REUTERS/Benoit Tessier)

    AGRESSION SEXUELLE - L’élue centriste qui accuse le ministre des solidarités, Damien Abad, d’avoir tenté de la violer en 2010 a porté plainte ce lundi 27 juin auprès du parquet de Paris, selon les informations de Mediapart , confirmées par Franceinfo .

    Le 14 juin, Mediapart avait révélé le témoignage de cette élue, surnommée Laëtitia pour préserver son anonymat, qui dénonçait une agression sexuelle et du harcèlement de la part de Damien Abad lors d’un mariage dans l’Aveyron, le 31 juillet 2010. Elle dénonçait également une tentative de viol lors d’une fête au domicile parisien du député européen au premier semestre 2010. Des accusations que Damien Abad a “catégoriquement” réfutées.

    L’avocate de la plaignante, Me Raphaële Bialkiewicz, estime que si les faits présumés d’agression sexuelle et de harcèlement sont prescrits, la tentative de viol que sa cliente dénonce ne l’est pas. “Il s’agit d’une plainte pour ‘tentative de viol’, la prescription est donc la même qu’en matière de viol, soit de 20 ans. Les faits ayant été commis en 2010, ma cliente peut porter plainte jusqu’en 2030”, a expliqué l’avocate à Mediapart.

    Damien Abad a annoncé peu après qu’il déposait plainte à son tour pour “dénonciation calomnieuse”, face à des “accusations mensongères”. “Une nouvelle fois, je conteste avec la plus grande fermeté toute accusation de tentative de viol ou d’agression sexuelle, défend Damien Abad, Je ne laisserai pas ces accusations mensongères et scandaleuses sans réponse. Dès ce jour, j’ai demandé à mes avocats de déposer une plainte en dénonciation calomnieuse”.

    “Tout faire pour éviter qu’il n’y ait d’autres victimes”

    Dans la plainte de l’élue, que le média a pu consulter, Laëtitia indique qu’elle engage une démarche judiciaire “parce qu’elle est élue, parce qu’elle est décidée à tout faire pour éviter qu’il n’y ait d’autres victimes, et parce qu’elle entend démontrer sa foi en la justice”.

    Ce sont les témoignages des deux autres femmes parus dans Mediapart, qui ont fait office de déclencheur pour l’élue. Toutes deux dénoncent des viols qui se seraient déroulés en 2010 et 2011, quelques mois après la tentative de viol dénoncée par l’élue. “Nombre d’éléments des témoignages de Margaux et Chloé, rapportés par Mediapart, faisaient écho à sa propre expérience”.

    Elle explique également que, “assaillie par la culpabilité, pressée par ses proches de briser l’omerta, mais également très inquiète à l’idée des répercussions que pourraient avoir sur sa carrière politique , sur son électorat et sa carrière professionnelle de telles révélations”, elle a décidé de “prendre la parole”, avec “la volonté d’éviter” que d’éventuelles victimes “ne soient à déplorer” à l’avenir.

    “Je me suis débattue, je l’ai frappé dans le ventre”

    Laëtitia raconte que, le soir des faits, Damien Abad lui a “offert un verre” au fond duquel elle a vu “quelque chose”: méfiante, elle est allée recracher sa gorgée aux toilettes.

    Toujours selon le récit de cette femme, Damien Abad l’attendait derrière la porte à la sortie des toilettes et tout est allé “très vite”: l’eurodéputé l’aurait “poussée dans une pièce en face”, puis aurait tenté de la contraindre à une fellation.

    “J’avais peur, j’étais sidérée. Je me suis débattue, je l’ai frappé dans le ventre”, raconte-t-elle. “Laëtitia” dit avoir finalement pu ‘se défaire’ de son agresseur présumé et sortir de la pièce grâce à l’irruption d’un convive.

    Les faits rapportés par cette femme sont ”étayés par les témoignages de huit personnes, à qui elle s’est confiée ou qui ont pu être témoins de certains éléments de son récit”, et que Mediapart affirme avoir contactées.

    Deux autres accusations de viol

    Ces accusations surviennent après celles publiées par le média en ligne le 20 mai, au lendemain de la nomination de Damien Abad comme ministre des Solidarités , de l’Autonomie et des Personnes handicapées: deux femmes, citées par Mediapart , accusaient le nouveau ministre de les avoir violées en 2010 et 2011 .

    Selon le parquet de Paris, l’une d’elles - qui a confirmé son récit à l’AFP - a déposé plainte à deux reprises, mais ces deux plaintes ont été classées sans suite en 2012, puis en 2017, d’abord pour “carence de la plaignante”, puis “faute d’infraction suffisamment caractérisée”.

    Quant à l’autre accusatrice, son témoignage a été transmis à la justice par l’Observatoire des violences sexistes et sexuelles, mais le parquet a fait savoir le 25 mai qu’il n’ouvrait pas d’enquête préliminaire “en l’état” sur ces accusations, faute “d’élément permettant d’identifier la victime”.

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