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      Mario Draghi a présenté sa démission en Italie, refusée par le président

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 14 July, 2022 - 19:04 · 2 minutes

    Le Premier ministre italien Mario Draghi, le 28 juin 2022. Le Premier ministre italien Mario Draghi, le 28 juin 2022.

    ITALIE - Confronté à l’effritement de sa coalition, le Premier ministre italien Mario Draghi était prêt à jeter l’éponge ce jeudi 14 juillet. Mais le président italien Sergio Mattarella a annoncé refuser la démission du chef du gouvernement, a annoncé la présidence de la République dans un communiqué publié dans la soirée. Mattarella est de notoriété publique opposé à ce que les législatives, actuellement prévues en 2023, soient avancées à l’automne.

    “Le président de la République n’a pas accepté la démission du président du Conseil et l’a invité à se présenter au parlement [...] afin qu’ait lieu une évaluation de la situation” créée par la non-participation d’un parti de sa coalition à un vote de confiance au Sénat, peut-on lire dans le communiqué.

    Plus tôt dans la journée, Mario Draghi avait annoncé en Conseil des ministres qu’il allait remettre sa démission après la décision du Mouvement 5 Étoiles (M5S, antisystème), membre de la coalition au pouvoir, de boycotter jeudi après-midi un vote de confiance au Sénat. À l’origine de la crise, le décret-loi sur des aides en faveur du pouvoir d’achat contient également une mesure pour faciliter la construction d’un incinérateur d’ordures à Rome, à laquelle sont opposés les M5S.

    Mario Draghi a estimé que “la majorité d’unité nationale qui a soutenu ce gouvernement depuis sa création n’existe plus”. “Le pacte de confiance fondant l’action de ce gouvernement a disparu”, a-t-il expliqué, La coalition soutenant Mario Draghi rassemblait jusqu’ici toutes les forces politiques représentées au parlement, à l’exception du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia.

    Draghi arrivé au pouvoir pour constituer une coalition d’“unité nationale”

    Le Premier ministre italien dispose donc théoriquement d’une majorité pour gouverner même sans les 5 Étoiles, mais l’ex-patron de la Banque centrale européenne avait affirmé à plusieurs reprises qu’il n’y aurait pas de gouvernement sans eux.

    Il était en effet arrivé aux affaires début 2021 pour constituer une coalition d’“unité nationale” susceptible de surmonter l’urgence pandémique et la crise économique qui a suivi. Hormis le parti d’extrême droite Fratelli d’Italia, les principales formations représentées au parlement sont entrées dans la coalition, du centre-gauche (Parti démocrate, Italia Viva) à la Ligue (extrême droite, anti-immigration), en passant par le parti de Silvio Berlusconi Forza Italia (centre droit), et le Mouvement 5 Étoiles.

    Or sans le soutien des M5S, Mario Draghi considère que son gouvernement devient “politique” et estime n’avoir pas été mandaté pour conduire un cabinet de cette nature.

    Une position qu’il a réaffirmée jeudi devant ses ministres. “Depuis mon discours d’investiture au parlement j’ai toujours dit que ce gouvernement aurait continué seulement s’il avait une perspective claire de réaliser le programme de gouvernement sur lequel les forces politiques avaient voté la confiance [...], a-t-il dit. Ces conditions n’existent plus aujourd’hui.”

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