• chevron_right

      Contre l'homophobie, "Heartstopper" sur Netflix fait mieux que beaucoup de campagnes de prévention

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 17 May, 2022 - 04:00 · 3 minutes

    Nick et Charlie, héros de Nick et Charlie, héros de "Heartstopper" sur Netflix.

    SÉRIES - Exit les clichés. À l’heure de la journée mondiale contre l’homophobie , la transphobie et la biphobie, qui se tient ce mardi 17 mai, une série pour ados mise en ligne sur Netflix au mois d’avril dernier est particulièrement de circonstance. Elle s’intitule Heartstopper.

    L’histoire est celle d’un jeune garçon du nom de Charlie (Joe Locke), un collégien britannique en classe de 3ème, un brin gringalet et ouvertement homosexuel. Le jour de la rentrée, il fait la rencontre Nick (Kit Connor). Contrairement au premier, Nick est populaire, costaud et est le capitaine de l’équipe de rugby.

    Entre les deux ados, c’est un “match” amical. Et ce, d’entrée de jeu. Ils ne se quittent plus et ne manquent pas d’attentions l’un envers l’autre. De quoi laisser espérer à Charlie qu’une belle histoire d’amour avec Nick puisse être possible. Que lui aussi, peut-être, aime les garçons.

    Des conversations tardives dans la nuit aux rapprochements, en passant par le premier baiser. Heartstopper laisse à voir une comédie romantique sensible, délicate et touchante, loin du trash, des drogues, des scènes de sexe et des personnages queers bodybuildés de beaucoup d’autres productions pour ados.

    Un scénario réaliste

    L’intrigue n’est pas très originale, mais elle n’est pas tirée par les cheveux. Ce n’est pas niais, c’est juste, notamment dans sa représentation du harcèlement à l’école, des difficultés à trouver sa place quand on est gay ou lesbienne, du sentiment de solitude et de la difficile acceptation de son homosexualité face aux stigmatisations et l’intolérance des autres. La série du réalisateur britannique Euros Lyn ne donne pas de leçons, elle est réaliste.

    Découvrez ci-dessous la bande-annonce de Heartstopper :

    Cette nouvelle production Netflix est d’ailleurs une adaptation d’un webcomic à succès, écrit par l’autrice britannique queer Alice Oseman. Aujourd’hui âgée de 27 ans, cette dernière a déjà publié quatre romans et deux courtes histoires à destination des jeunes adultes. Ses personnages sont attachants, ses histoires simples et sincères. On s’y reconnaît.

    Et d’ailleurs, sur Netflix, Heartstopper est un phénomène. D’après le New York Times , il s’agit d’un des dix shows anglophones les plus regardés dans le monde sur la plateforme depuis qu’il a été mis en ligne. Il n’a pas seulement ému sa cible, les ados. “De nombreux millenials queer plus âgés ont été éblouis par la série”, raconte le journaliste et auteur Owen Jones dans un édito du Guardian.

    Une “bouée de sauvetage”

    “Cependant, ils ont également un fort sentiment de deuil à l’égard de ce qu’ils n’ont, eux, jamais eu: l’acceptation par nos pairs hétéros ou une représentation aussi assumée sur nos écrans, précise-t-il. [...] Pour quelqu’un qui n’a fait son coming out qu’à 20 ans, ce qui était si terrifiant à l’adolescence, c’était la solitude pure et simple du placard.” À la télé, les programmes mettant en scène des homosexuels étaient si mauvais que cela a aggravé son sentiment de solitude.

    “Les jeunes LGBT+ ont maintenant une série avec des personnages tendres et adorables qui font face à des difficultés, mais qui ont aussi la possibilité d’être heureux, ajoute le journaliste. Cette série a des chances d’être une bouée de sauvetage pour beaucoup.”

    Ce lundi, un rapport du ministère de l’Intérieur indique que les plaintes pour crimes et délits commis envers les personnes LGBT+ ont augmenté de 28% en France, en 2021. Ce rapport rappelle que la lutte contre l’homophobie, la lesbophobie, la transphobie et la biphobie n’est pas terminée. Même si, à elle seule, Heartstopper ne va pas endiguer le problème, la série a le mérite de mettre un peu de baume au cœur et de contribuer à l’effort de sensibilisation.

    À voir également sur Le HuffPost : Censuré par son principal, ce lycéen gay ne s’est pas laissé intimider pour terminer son discours