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      Des microplastiques dans les bouteilles d'eau? Cette étude alerte

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 21 July, 2022 - 14:01 · 3 minutes

    C'est l'eau de la bouteille Vittel Kids, destinée aux enfants, qui contient le plus de microplastiques selon l'enquête d'Agir pour l'environnement. C'est l'eau de la bouteille Vittel Kids, destinée aux enfants, qui contient le plus de microplastiques selon l'enquête d'Agir pour l'environnement.

    PLASTIQUE - “Nous buvons du plastique!”, interpelle, dès le début de son enquête, l’association Agir pour l’Environnement, qui vient de publier un rapport sur la présence de microparticules de plastique dans les eaux embouteillées . Une alerte qui fait écho à l’un des chiffres de l’enquête: 78% des eaux en bouteille analysées sont contaminées par des microplastiques .

    Pour ce faire, l’enquête, révélée ce jeudi 21 juillet par RTL et franceinfo et réalisée par le laboratoire breton Labocea, a analysé le contenu des neuf bouteilles d’eau en plastique les plus vendues en France. Parmi les marques étudiées, on retrouve Badoit, la marque de grande surface Carrefour, Cristaline, Evian, Perrier, Vittel et Volvic. Pour Evian et Vittel, des bouteilles en plastique vierge et plastique recyclé ont été étudiées.

    “Plusieurs rapports et études sont déjà sortis sur le sujet, comme celle de l’OMS en 2019, on ne vient que le confirmer mais on a voulu tester des marques françaises, et les plus vendues, pour rendre ça concret”, souligne au HuffPost Magali Ringoot, coordinatrice des campagnes de l’association. En Europe, la France est en effet le sixième pays le plus consommateur d’eau en bouteille, rappelle l’association.

    La marque Cristaline est l'eau minérale en bouteille la plus consommée en France. La marque Cristaline est l'eau minérale en bouteille la plus consommée en France.

    121 microplastiques dans Vittel Kids

    Au-delà du chiffre de 78% d’eaux en bouteille contaminées, l’enquête souligne que “le nombre de microplastiques détectés est très variable, allant de 1 à 121 microparticules”. Avec ses 121 microplastiques par litre, la Vittel Kids, destinée aux enfants , se distingue en effet des autres eaux analysées. “C’est la Vittel Kids qui détient le triste record du nombre de microplastiques”, appuie l’association.

    “À raison d’une moyenne de 131 litres d’eau embouteillée consommés par an, un enfant est donc susceptible d’ingérer, pour ce simple usage, près de 16.000 microparticules de plastique chaque année”, complète-t-elle.

    En deuxième position, l’eau plate Cristaline arrive loin derrière avec huit microplastiques détectés et la Vittel classique, troisième, en contient cinq. Les autres bouteilles détiennent moins de quatre microparticules de plastique. Seuls l’eau Carrefour et l’eau Volvic en détiennent zéro. L’écart est donc remarquable.

    “On a une hypothèse à ce sujet. C’est la seule bouteille en plastique qui a un capuchon et un embout qui ressemblent à une tétine. Cela viendrait donc de l’ouverture de ce capuchon, plus fréquente et qui conduit le plastique à davantage se fragmenter, et à créer plus de microplastique, d’autant plus que l’enfant peut le mâchouiller”, explique Magali Ringoot. “C’est aussi le seul capuchon en polypropylène. Tous les autres sont en polyéthylène”, ajoute-t-elle.

    Une présence sous-estimée

    Pour la coordinatrice des campagnes d’Agir pour l’environnement, ces résultats sont alarmants, d’autant plus que les résultats de l’enquête sont certainement sous-estimés. “Notre enquête s’est faite avec des conditions très strictes autour des bouteilles analysées. Elles n’ont été ouvertes qu’une fois et n’ont pas été exposées à la chaleur”. Or, ces facteurs peuvent favoriser l’apparition de microplastiques, selon les scientifiques. “Le laboratoire n’a également pas détecté les nanoparticules”, complète Magali Ringoot.

    Pour lutter contre ce phénomène, l’association demande un contrôle des microplastiques dans les eaux embouteillées ainsi que l’interdiction des bouteilles en plastique d’ici 2027. Magali Ringoot le rappelle: si la pollution microplastique est peu visible, elle reste très “contaminante”.

    À voir également sur Le HuffPost: “Elle crée un tampon géant pour que les marques de protection intime arrêtent le plastique”