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      Comment va fonctionner la Transition écologique au gouvernement?

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 23 May, 2022 - 04:30 · 4 minutes

    Pas de star mais un trio techno: Comment va fonctionner la Transition écologique sous Borne Pas de star mais un trio techno: Comment va fonctionner la Transition écologique sous Borne

    POLITIQUE - Comme une rentrée. Le Conseil des ministres se réunit pour la première fois sous l’ère Elisabeth Borne ce lundi 23 mai à l’Elysée. Tous, des poids lourds reconduits aux petits nouveaux fraîchement nommés, seront autour de la table à l’Élysée pour évoquer les premiers enjeux du deuxième quinquennat d’ Emmanuel Macron.

    Au programme: école, santé, pouvoir d’achat et, bien sûr, transition écologique. “Les priorités tracées par le président de la République”, rappelle la cheffe du gouvernement, dimanche dans le JDD . Parmi les nouveautés , c’est elle, la Première ministre qui est directement chargée, comme l’indique son intitulé, de chapeauter la “Planification écologique et énergétique”.

    C’était une des promesses du chef de l’Etat, alors candidat, annoncée à Marseille dans l’entre-deux-tours de la présidentielle, au détour d’ un discours entièrement consacré à la lutte contre le dérèglement climatique . Mais concrètement, comment les choses vont-elles s’articuler? Qui va s’occuper de quoi?

    Borne distribue les rôles

    Elisabeth Borne peut compter sur deux ministres ”à ses côtés”, ainsi qu’un secrétaire général pour engager une politique à même de rendre la France neutre en carbone en 2050. C’est l’objectif.

    D’un côté, Amélie de Montchalin, déjà ministre de la Fonction Publique dans le gouvernement Castex, est chargée de la Transition écologique et de la cohésion des territoires. De l’autre, Agnès Pannier-Runacher s’occupe de la Transition énergétique, après un passage à Bercy au chevet des industries. Et pour compléter le casting, Antoine Pellion s’installe à Matignon au poste de secrétaire général à la Planification écologique.

    En attendant la définition concrète de leurs attributions, Elisabeth Borne a déjà distribué les rôles dans son entretien au Journal du Dimanche . Amélie de Montchalin sera en lien avec les collectivités territoriales pour “soutenir des projets d’aménagement en évitant les consommations excessives de ressources naturelles” ou “accompagner les mobilités propres” ou “la rénovation des bâtiments”.

    Agnès Pannier-Runacher sera, comme son titre l’indique, tournée vers la production énergétique. Elle “aura pour mission de sortir la France des énergies fossiles”, détaille la Première ministre, de “mener une politique fondée sur le renouvelable et le nucléaire” et de travailler sur les économies d’énergie. Enfin, Antoine Peillon va devoir s’assurer “que chaque ministre porte dans son champ d’action l’ambition en matière de transition écologique.” Une sorte de lien entre les différents responsables gouvernementaux et leurs administrations.

    Les écologistes ne sont pas conquis

    Car c’est la volonté d’Emmanuel Macron et d’Elisabeth Borne: les enjeux écologiques doivent “irriguer” l’ensemble des politiques menées par le gouvernement. “L’écologie doit être au cœur de toutes les politiques”, expliquait déjà le chef de l’État à Marseille en prônant ce “changement de paradigme.”

    C’est chose faite, dans la structure en tout cas. Exit la nomination d’une personnalité, ou le débauchage d’un élu écologiste pour incarner la lutte contre le dérèglement climatique. Le président de la République compte désormais sur ce trio – ou ce quatuor – de responsables au profil “techno”, très peu connu du grand public, à l’exception d’Elisabeth Borne. La bonne formule pour accélérer le mouvement à l’heure où tous les indicateurs passent au rouge?

    C’est ce que pense Pascal Canfin. “Si on veut accélérer de manière concrète, pragmatique, on a besoin de gens qui ne sont pas des écolos rêveurs mais qui savent soulever le capot, parler aux industriels”, a estimé l’eurodéputé LREM, ancien cadre d’Europe-Ecologie les Verts ce dimanche sur France inter. Difficile également de ne pas se souvenir des difficultés auxquelles Nicolas Hulot, un poids lourds médiatique mais sans relais politiques, a fait face pour gagner des arbitrages et imposer sa vision.

    Il n’empêche, les associations de défense du Climat ne sont pas franchement conquises par la tournure des choses. Questions de profils, justement. “On cherche encore les écologistes au gouvernement”, a par exemple réagi le directeur de Greenpeace, Jean-François Julliard, vendredi sur franceinfo, en ajoutant, à propos du tandem Montchalin-Pannier-Runacher: “Elles sont plutôt dans le moule de ce qu’on a vu des gouvernements précédents, qui n’a pas été bon.”

    À voir également sur le HuffPost : L’annonce du nouveau gouvernement d’Élisabeth Borne