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      Loi "pouvoir d'achat": Les Républicains savourent leur position stratégique à l'Assemblée

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 27 July, 2022 - 11:02 · 3 minutes

    Olivier Marleix, président du groupe LR à l'Assemblée nationale (illustration) Olivier Marleix, président du groupe LR à l'Assemblée nationale (illustration)

    POLITIQUE - Ils sont 62 députés, mais leur poids politique paraît bien plus important. Après l’adoption en première lecture du second volet du projet de loi sur le pouvoir d’achat , Les Républicains ont du mal à cacher leur satisfaction, tant ils sortent des débats avec de nombreux trophées à exhiber.

    “On ne va pas bouder notre plaisir, on gagne en influence politique, on obtient des mesures que nous défendons dans notre programme, tout ceci est positif”, admet le jeune député LR de la Loire Antoine Vermorel-Marques, interrogé par Le HuffPost.

    Il liste avec une certaine gourmandise les gains obtenus par l’opposition de droite : “La déconjugalisation de l’AAH , le rachat des RTT, la défiscalisation des heures supplémentaires, l’aide pour le fioul, la baisse sur le carburant... hormis la suppression de la contribution audiovisuelle, toutes les mesures citées Bruno Le Maire ce matin sur France Inter sont celles que nous défendions”, poursuit le député.

    Il assume également d’avoir voté avec le gouvernement la suppression de la revalorisation supplémentaire des retraites, qui avait été initialement adoptée la veille. Un vote “en cohérence avec notre programme”, précise Antoine Vermorel-Marques.

    “Bras de fer”

    Difficile de lui donner tort, tant le parti de droite semble être le seul à pouvoir bénéficier des “compromis” que l’exécutif est prêt à consentir pour s’assurer de faire passer ses textes malgré la majorité relative du groupe LREM à l’Assemblée nationale. Un “bras de fer positif avec le gouvernement”, résume le patron du groupe LR Olivier Marleix, bien conscient que ce sont les rapports de force qui permettent les terrains d’entente.

    “Quand on a voté contre le Projet de loi sanitaire, c’était aussi un élément de négociation. On a montré au gouvernement qu’il avait tout intérêt à nous prêter attention. Et ça a porté ses fruits sur le pouvoir d’achat, on ne va pas s’en plaindre”, observe un député LR au fait des intrigues du Palais Bourbon, avant d’ajouter: “dorénavant, c’est au gouvernement d’être constructif, plus à la droite, d’autant que nous sommes majoritaires au Sénat”.

    Une position stratégique qui permet d’avoir l’oreille attentive de l’exécutif, mais qui comporte un risque politique: celui d’apparaître comme une force d’appoint du gouvernement, alors que le parti se positionne contre Emmanuel Macron. Un équilibre fragile qui est bien identifié en interne.

    Ligne de crête

    “Notre curseur, ça doit être notre programme. Aller plus loin, ce serait acter notre dissolution dans le macronisme et passer pour les supplétifs de la majorité. Il faut que l’on reste dans une proposition d’alternance”, analyse un député LR. “C’est vrai que c’est une ligne de crête qui est compliquée, nous avons résumé cela par l’expression ‘être une opposition utile’”, a admis ce mercredi sur Europe 1 la présidente par intérim des Républicains Annie Genevard.

    “Il y a deux types d’oppositions, les oppositions qui font le clash, le buzz et qui sont dans l’outrance et parfois dans le mensonge et puis il y a les oppositions qui, tout en restant clairement distinctes de la majorité, veulent être utiles aux Français”, a-t-elle ajouté, alors que le député RN du Nord Sébastien Chenu a déjà décrété “la mort des Républicains comme parti d’opposition”.

    “Le quinquennat n’est pas fini, on va attaquer le dur à la rentrée avec tout ce qui touche à la sécurité qui a été quand même la grande oubliée du précédent quinquennat, la réforme du marché du travail, on jouera pleinement notre rôle”, a poursuivi la députée du Doubs. Le gouvernement est prévenu.

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