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      Droit à l'avortement: LREM et la Nupes veulent l'inscrire dans la Constitution française

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 25 June, 2022 - 08:27 · 4 minutes

    LREM et la Nupes veulent inscrire le droit à l'IVG dans la Constitution française LREM et la Nupes veulent inscrire le droit à l'IVG dans la Constitution française

    POLITIQUE - De l’indignation à la législation. La cheffe de file des députés LREM Aurore Bergé annonce ce samedi 25 juin le dépôt d’une proposition de loi pour inscrire “le respect de l’IVG dans notre Constitution”, après la décision historique de la Cour suprême des États-Unis de révoquer ce droit.

    La veille, c’est Mathilde Panot , la cheffe de file des Insoumis au sein de la NUPES, qui indiquait qu’elle proposerait, dès lundi, à l’alliance des gauches de déposer une loi similaire. Ce texte, qui vise à sanctuariser l’accès à l’avortement , devrait pousser l’ensemble des parlementaires à prendre position sur la question à l’heure où certains, à l’extrême droite notamment, brillent par leur silence.

    Au-delà des États-Unis, cette décision est “catastrophique pour les femmes dans le monde: vous avez une femme qui meurt toutes les 9 minutes parce qu’un avortement a été mal pratiqué, de manière non sécurisée”, souligne ainsi Aurore Bergé, a nouvelle présidente du groupe majoritaire à l’Assemblée, sur France Inter.

    Sécuriser le droit à l’IVG

    “Cela appelle aussi à ce que nous prenions en France des dispositions pour qu’on ne puisse pas avoir demain des revirements qui pourraient exister. C’est la raison pour laquelle, dès aujourd’hui, avec mon groupe nous allons déposer une proposition de loi constitutionnelle pour inscrire le respect de l’IVG dans notre Constitution”, ajoute l’élue des Yvelines, une ex-LR à l’engagement féministe. Elle avait notamment vivement défendu l’allongement en France du délai légal de l’IVG, voté à la fin de la précédente législature.

    Craint-elle une remise en cause en France? “Malheureusement, rien n’est impossible et les droits des femmes sont toujours des droits qui sont fragiles et qui sont régulièrement remis en cause”, répond Aurore Bergé, comme vous pouvez l’entendre ci-dessous.

    Pointant les nouveaux députés Rassemblement national, “des opposants farouches à l’accès des femmes à l’IVG”, elle juge qu’il ne faut “prendre aucun risque en la matière et donc sécuriser (le droit à l’IVG) en l’inscrivant dans le marbre de notre Constitution”.

    Le FN (devenu RN) a été pendant longtemps radicalement anti-avortement. En 2011, Marine Le Pen avait redit son souhait de dérembourser l’IVG, puis prôné le statu quo sur le sujet, en se présentant comme la première défenseure des droits des femmes.

    La patronne des députés LREM a insisté: “On ne change pas la Constitution comme on change la loi” donc “c’est une garantie qu’on doit donner aux femmes”. Elle estime que la mesure sera “largement partagée sur les bancs de l’Assemblée nationale et du Sénat”. Sa proposition de loi, transmise à l’AFP, stipule que “nul ne peut être privé du droit à l’interruption volontaire de grossesse”.

    Bergé devance la NUPES

    Quelques heures auparavant, la NUPES avait fait la même proposition malgré un nouvel hémicycle aux alliances incertaines. Vendredi soir, la cheffe des députés Insoumis Mathilde Panot a annoncé aussi qu’elle proposerait dès ce lundi 27 juin à ses camarades “de déposer une proposition de loi pour inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution” française.

    “Simone revenez, aux États-Unis, ils sont devenus fous. En France, aidez-nous à inscrire ce droit dans la Constitution, grâce à cette nouvelle Assemblée”, écrivait également la députée écolo Sandrine Rousseau sur les réseaux sociaux.

    Au-delà de ces réactions, et de la volonté de ces élus français de légiférer, la décision de la très conservatrice Cour suprême des États-Unis provoque une onde de choc mondiale. Les juges ont enterré vendredi un arrêt qui, depuis près d’un demi-siècle, garantissait le droit des Américaines à avorter mais n’avait jamais été accepté par la droite religieuse. Dans la foulée de la décision, plusieurs États américains ont déjà annoncé prendre des mesures pour interdire les interruptions volontaires de grossesse sur leur territoire.

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