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      Guerre en Ukraine: Poutine met encore la pression sur l'UE

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 8 July, 2022 - 07:53 · 4 minutes

    Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov et Vladimir Poutine, ici en 2019. Le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov et Vladimir Poutine, ici en 2019.

    GUERRE EN UKRAINE - C’est en présence de la Russie, mise au ban de la communauté internationale depuis son invasion en Ukraine , que les ministres des Affaires étrangères des vingt plus grandes économies mondiales (G20) se sont rencontrés jeudi 7 juillet pour le début d’un sommet sur l’île de Bali , en Indonésie .

    La tension est palpable sur place et l’Union européenne a prévenu qu’elle refusait que la Russie se serve de ce G20 comme d’“une plateforme pour sa propagande” sur le conflit en Ukraine. Preuve d’un climat tendu, le chef de la diplomatie ukrainienne a fait un discours ce vendredi 8 juillet, auquel n’a pas assisté le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov .

    De son côté, Washington a prévu de faire campagne au cours de la réunion, qui est un prélude au sommet des chefs d’État du G20 en novembre, pour que la Russie reste isolée au maximum sur la scène internationale, notamment auprès des pays en développement comme l’Inde.

    “Ils veulent nous vaincre? Qu’ils essaient”

    Le ministre des Affaires étrangères américain Antony Blinken a déjà refusé de rencontrer son homologue russe en marge de ce sommet. “Ce n’est pas nous qui avons abandonné les contacts, ce sont les États-Unis (...) Nous n’allons pas courir après n’importe qui suggérant une rencontre”, a répliqué Sergueï Lavrov.

    Pendant que son ministre des Affaires étrangères se trouve en Indonésie, Vladimir Poutine continue de défier les alliés de l’Ukraine. Moscou n’a “pas encore commencé les choses sérieuses”, a affirmé le maître du Kremlin dans un discours retransmis à la télévision, alors que son armée redouble de bombardements sur les villes qui lui échappent encore dans le Donbass, région de l’est de l’Ukraine.

    “Nous entendons qu’ils veulent nous vaincre sur le champ de bataille. Que dire? Qu’ils essaient!”, a lancé Vladimir Poutine , s’adressant aux Américains et Européens qui ont accéléré les livraisons d’armes lourdes à l’Ukraine pour l’aider à faire face à la guerre lancée le 24 février.

    “En même temps, nous ne refusons pas les négociations de paix. Mais ceux qui les refusent doivent savoir que plus longtemps (ils refuseront), plus il leur sera difficile de négocier avec nous”, a-t-il ajouté dans ce discours prononcé devant les chefs des groupes parlementaires.

    Objectif: occuper l’intégralité du Donbass

    Sur le terrain, dans le bassin du Donbass où l’armée ukrainienne a ralenti avec acharnement la poussée russe ces dernières semaines, l’heure n’était pas à la négociation, mais aux frappes sur les villes encore aux mains des Ukrainiens. Les Russes affirment avoir pris il y a quelques jours le contrôle total de la province de Lougansk, l’une des deux formant le bassin minier. Ils “ne sont toujours pas parvenus aux limites de la région”, a démenti jeudi le gouverneur de la province, Serguiï Gaïdaï.

    Situation en Ukraine au 7 juillet 2022. Situation en Ukraine au 7 juillet 2022.

    Les forces de Moscou cherchent maintenant à conquérir l’autre province, celle de Donetsk, pour occuper l’intégralité du Donbass , que les séparatistes soutenus par Moscou contrôlent partiellement depuis 2014. Dans cette province, Sloviansk et Kramatorsk sont considérées comme les prochaines cibles des forces russes dans leur plan de conquête de la région.

    Après plus de quatre mois de conflit, la Russie compte maintenant jouer la montre. De très nombreux observateurs estiment que plus la guerre s’inscrit dans la durée, plus le soutien occidental sera usé. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a d’ailleurs récemment insisté sur l’urgence de mettre fin au conflit avant l’hiver.

    La Russie joue le temps pour exploiter la lassitude

    L’appareil d’influence informationnelle russe est d’ailleurs déjà en ordre de marche pour exploiter les divisions à venir au sein des opinions publiques européennes sur le soutien à l’Ukraine, selon une étude d’un cabinet américain. Plus la guerre va durer, “plus il est probable que cela entraîne naturellement une érosion du soutien à la coalition occidentale, provoquée par la lassitude de la guerre et le peu d’enthousiasme pour subir des effets économiques de long terme”, estime le cabinet spécialisé dans le renseignement, Recorded Future.

    Et “il est presque certain que les opérations informationnelles russes vont encore plus tenter d’exploiter cette opportunité pour retourner l’opinion internationale en leur faveur”, selon cette étude. Recorded Future affirme que la Russie est en train de mener une série d’opérations d’influence pour travailler sur les opinions publiques internationales sous plusieurs angles, ciblant particulièrement certains pays.

    Ces opérations sont lancées par une multitude de vecteurs: des médias d’État russe comme RT , des sites suspectés d’être des couvertures des services, comme Southfront, ou des relais de désinformation et de propagande déjà connus, comme la chaîne Telegram de la ferme à troll Cyber Front Z.

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