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      L'accès à la contraception toujours impossible pour plus de 160 millions de femmes dans le monde

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 25 July, 2022 - 14:07 · 4 minutes

    L'Afrique subsaharienne est la région du monde où les femmes ont le moins accès à la contraception. L'Afrique subsaharienne est la région du monde où les femmes ont le moins accès à la contraception.

    CONTRACEPTION - En 2019, sur les 1,2 milliard de femmes qui sont considérées comme ayant besoin d’une contraception, 163 millions n’y avaient pas accès. C’est le froid constat d’une étude de grande ampleur menée à travers le monde. La majorité d’entre elles vivent dans des pays peu développés. Preuve que la contraception est encore soumise à de fortes inégalités .

    Publiée jeudi 21 juillet dans la revue scientifique The Lancet , l’étude est dirigée par un programme de recherche de l’Université de Washington et a réuni un panel de 1162 femmes. Les scientifiques les ont suivies sur une longue période, de 1970 à 2019. Si le taux de femmes en âge d’avoir un enfant utilisant une contraception est passé de 28% en 1970 à 48% en 2019, beaucoup d’entre elles n’en prennent pas car elles n’ont tout simplement pas le choix.

    Plusieurs critères entrent en compte pour être “considérées comme ayant besoin d’une contraception”: être mariée , si non être sexuellement active, capable de tomber enceinte ou ne voulant pas d’enfant d’ici les deux ans, selon un article du Guardian .

    De très fortes inégalités

    La moitié des 163 millions de femmes vivent dans des régions très peu développées: en Asie du Sud ou en Afrique subsaharienne. Dans cette dernière, seulement 52% de celles qui souhaitent obtenir une contraception voient leur demande satisfaite. Et seulement 24% des femmes utilisent des contraceptifs modernes - comme le préservatif masculin, le stérilet, la pilule, les injections ou encore les implants.

    À titre de comparaison, l’Asie du Sud-Est, l’Asie de l’Est et l’Océanie ont le taux d’utilisation de contraceptifs modernes et de demandes satisfaites les plus élevés (65% pour le premier, 90% pour le second).

    Les inégalités sont encore très fortes: 88% des Norvégiennes ont recours à une méthode moderne contre seulement 2% des femmes au Soudan du Sud. Les deux extrêmes de ce classement.

    Avantages sociaux et économiques

    Les plus jeunes (15-19 ans et 20-24 ans) rencontrent plus de difficultés à se procurer une contraception que les autres. Ces deux groupes représentent 24,6% des femmes qui n’y ont pas accès. La docteure Annie Haakenstad, l’une des scientifiques ayant piloté l’étude, fait remarquer que “les jeunes femmes sont surreprésentées parmi les personnes qui ne peuvent pas accéder à la contraception lorsqu’elles en ont besoin”.

    Elle alerte: “Ces femmes ont le plus à gagner de l’utilisation de la contraception. Retarder la naissance d’un enfant peut les aider à rester à l’école ou à obtenir d’autres possibilités de formation, ainsi qu’à accéder à un emploi rémunéré et à le conserver. Cela peut conduire à des avantages sociaux et économiques qui durent toute la vie et constituent un moteur essentiel vers une plus grande équité entre les sexes.”

    Des méthodes différentes en fonction des pays

    Les chercheurs ont aussi constaté que les méthodes varient en fonction des régions du monde. En Amérique latine et dans les Caraïbes, les dominants sont les contraceptifs oraux et les méthodes de stérilisation féminine. Ces dernières sont majoritairement utilisées par les femmes les plus âgées.

    Elles sont difficilement réversibles et englobent généralement deux manières de faire: la ligature des trompes de Fallope et la pose d’implants à leur entrée pour empêcher les ovules de passer. Les scientifiques ne précisent cependant pas quelles méthodes ils englobent dans le terme “stérilisation féminine.”

    Dans les pays à revenus élevés, la pilule et les préservatifs sont plus utilisés, quand les stérilets et les préservatifs sont les contraceptifs dominants en Europe centrale, orientale et en Asie centrale.

    La stérilisation féminine représente environ 50% de l’utilisation totale des contraceptifs en Asie du sud. Dans 28 pays, plus de la moitié des femmes utilise la même méthode, ce qui suggère que la disponibilité des options est peut-être limitée dans ces nations.

    Le Docteur Manas Ranjan Pradhan, de l’Institut international des sciences de la population, qui n’a pas participé à l’étude, a déclaré au Guardian que celle-ci “renforce les appels” à la mise en œuvre de stratégies dans les pays où les “besoins non satisfaits sont élevés” chez les jeunes femmes et les jeunes filles.

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