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      Yaël Braun-Pivet bientôt première présidente de l'Assemblée: 5 choses à savoir

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 28 June, 2022 - 08:55 · 4 minutes

    Yaël Braun-Pivet, devant Matignon le 21 juin 2022. REUTERS/Benoit Tessier Yaël Braun-Pivet, devant Matignon le 21 juin 2022. REUTERS/Benoit Tessier

    POLITIQUE - Novice en politique il y a cinq ans, Yaël Braun-Pivet, 51 ans, est la grande favorite pour devenir la première femme présidente de l ’Assemblée nationale , ce mardi 28 juin. Désignée par le groupe Renaissance (ex-LREM) pour être candidate au perchoir, l’éphémère ministre des Outre-mer succédera à Richard Ferrand, battu aux législatives le 19 juin dernier , lors d’un vote organisé dans l’hémicycle.

    Aux oppositions, l’élue disait, après la perte de la majorité absolue aux législatives : “Il va falloir qu’on travaille ensemble, il va falloir chercher des majorités d’idées [...]. On est tous comptables de cette action collectivement.”

    Cette descendante de “l’immigration slave, juive polonaise et juive allemande, avec des grands-parents entrés en France avec des visas touristes” dans les années 1930, préfère les débats internes aux bras de fer publics. Si ses qualités humaines - “chaleureuse”, “pas tordue” - sont saluées, elle se voit parfois reprocher d’être trop “sympa”. “C’est pas mon truc d’être chiante et autoritaire”, réplique Yaël Braun-Pivet.

    • Issue de la société civile

    Yaël Braun-Pivet est avocate pénaliste de formation. Mais cette native de Nancy a mis sa “vocation” entre parenthèses pour suivre son mari, cadre chez L’Oréal, sept ans à Taïwan et au Japon, et élever leurs cinq enfants. De retour, elle s’investira aux Restos du cœur, créant des consultations gratuites d’avocats et un centre d’accueil dans les Yvelines.

    En 2017, elle adhère à En Marche, après avoir “toujours voté PS”. C’est un “prolongement”, explique-t-elle aujourd’hui, qui lui permet d’être “dans l’action sans rester sur des postures”.

    • Présidente de la commission des Lois

    Élue députée des Yvelines, elle est choisie pour présider de la commission des Lois. Ce poste, qu’elle occupera pendant cinq ans, fait d’elle une figure incontournable du Palais Bourbon. “J’ai tenu la barre face aux crises, du terrorisme à la pandémie”, les sujets de sa commission, fait-elle valoir. Et aussi aux critiques sur son “amateurisme”, venues des oppositions mais aussi d’élus de la majorité.

    Elle vante aujourd’hui sa “nouvelle méthode de travail, faite d’écoute” et de “co-construction”, y compris avec les oppositions, dont elle a su se faire apprécier. Les femmes “doivent réussir en politique sans imiter ou s’adapter à un modèle masculin”, juge Yaël Braun-Pivet. Désormais face aux élus RN et LFI en force, “il faut quelqu’un de stable et expérimenté, avec un sens de la répartie”, relève un ministre qui la soutient.

    • Dans la tourmente de l’affaire Benalla

    Yaël Braun-Pivet n’a pas été épargnée par l’affaire Benalla. À l’été 2018, la commission d’enquête sur l’ex-collaborateur du président, dont elle est co-rapporteuse, explose après le retrait de l’opposition. Plusieurs députés accusent Yaël Braun-Pivet de “protéger” l’Élysée, l’insoumis Alexis Corbière la qualifiant de “Benalla de l’Assemblée nationale”. Cible de menaces antisémites et d’injures sexistes sur les réseaux sociaux, Yaël Braun-Pivet dira quelques mois après que sa “position était intenable dès le départ”.

    Ces critiques ne l’empêchent pas de briguer quelques mois plus tard le perchoir. Elle envisage de se présenter contre Richard Ferrand qui “n’incarne pas le renouvellement”, selon elle. Avant de changer d’avis et de retirer sa candidature . Quatre ans plus tard, “elle prend sa revanche”, glisse une source gouvernementale.

    • Éphémère ministre des Outre-mer

    Habituée de l’hémicycle, Yaël Braun-Pivet l’a brièvement quitté pour entrer au gouvernement Borne. Nommée ministre des Outre-mer fin mai, elle n’aura passé qu’un mois et cinq jours rue Oudinot. Juste le temps d’un déplacement en Guadeloupe pour appeler à “regarder en face” l’histoire de l’esclavage. Elle a quitté samedi le gouvernement, s’attirant la colère de plusieurs élus de ces territoires .

    • Pour l’euthanasie mais contre l’IVG dans la Constitution (en 2018)

    Yaël Braun-Pivet s’est fortement engagée l’année dernière en faveur de la proposition de loi d’Olivier Falorni autorisant l’euthanasie . Elle a aussi cherché à avancer dans la rénovation de la vie démocratique.

    Son rejet, en 2018, de l’inscription du droit à l’avortement dans le préambule de la Constitution l’a rattrapée durant le week-end, après l’annonce d’une proposition de loi par la majorité en écho à la remise en cause du droit à l’IVG aux États-Unis. “Il n’est nul besoin de brandir des peurs” en France, assurait-elle alors. Ses propos ont été abondamment relayés par LFI ces derniers jours, dénonçant un revirement de la majorité... Première escarmouche avant même son accession à un poste par nature exposé.

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