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      AgroParisTech: Une enquête interne recense au moins 17 cas de viol

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 21 June, 2022 - 15:07 · 2 minutes

    La cellule Cassis, association étudiante de lutte contre les violences sexistes et sexuelles à AgroParisTech, a publié les résultats de sa dernière enquête ce 21 juin. La cellule Cassis, association étudiante de lutte contre les violences sexistes et sexuelles à AgroParisTech, a publié les résultats de sa dernière enquête ce 21 juin.

    VIOLENCES SEXUELLES - 17 étudiants et étudiantes déclarant avoir subi un ou plusieurs viols, 131 des agressions sexuelles: c’est le bilan glaçant qu’a publié ce 21 juin la cellule d’AgroParisTech sur les violences sexistes et sexuelles subies par élèves-ingénieurs qui étudient actuellement à AgroParisTech.

    L’enquête de la Cellule agro de sensibilisation et d’information sur la sexualité (Cassis), réalisée sous forme de questionnaire, est la quatrième s’intéressant à l’ampleur des violences sexistes et sexuelles au sein de l’école d’ingénieurs. Le questionnaire a été adressé en décembre 2021 à près de 2000 étudiants et a recueilli 566 réponses complètes, “dont 67,7% de femmes - ce qui est représentatif de leur proportion à AgroParisTech”, précise l’association étudiante.

    Un bilan alarmant

    Au total, ce sont 17 étudiants, dont 16 femmes et une personne non binaire, qui ont déclaré à la cellule Cassis “avoir subi un ou plusieurs viols durant leur scolarité à AgroParisTech”. 131 personnes ont également déclaré avoir été victimes d’ agressions sexuelles “avec contact” et 10 autres avoir subi une agression sexuelle avec “un retrait de préservatif par surprise, sans consentement”.

    En plus de ces chiffres, “526 comportements ou propos discriminatoires ou à connotation sexuelle ont été recensés”, note l’association étudiante. Ces derniers proviennent en grande majorité d’étudiants, mais aussi “pour 42 d’entre elles et eux, des membres des équipes enseignantes et du personnel de l’établissement”.

    “31,9 % des agressions sexuelles avec contact et 64,7 % des viols auraient été commis alors que la victime n’était pas en état de savoir ou dire s’il ou elle était consentant ou consentante, à cause d’une consommation d’alcool ou de stupéfiants”, complète par ailleurs la cellule Cassis dans son communiqué .

    Une prise de conscience encore difficile

    Si ces chiffres alarment, il existe néanmoins un “fossé” entre l’appréciation du problème des violences sexistes et sexuelles au sein de l’école d’ingénieurs et la réalité des violences commises, souligne la cellule Cassis.

    Ainsi, pour 36,2% des répondants à l’enquête, ces violences “ne sont qu’un léger problème au sein d’AgroParisTech” quand pour 12,9% “ce n’est pas un problème du tout”. Pour la cellule Cassis, ces chiffres dépeignent “un détachement profond et dangereux d’une partie importante de la communauté étudiante envers ces questions”.

    “J’ai été très surpris par l’ampleur d’un phénomène qui ne peut s’expliquer simplement par la consommation d’alcool. C’est ensemble, avec les étudiants, que nous devons travailler à une solution”, a réagi le directeur de l’école, Laurent Buisson, comme le rapporte Le Monde . Celui-ci a saisi le procureur de Paris, conformément à l’article 40 du code de procédure pénale.

    En concertation avec la cellule Cassis, un nouveau plan d’action pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles sera mis en place à la rentrée 2022 au sein de l’école. Celui-ci sera à la charge d’AgroParisTech et non plus à l’initiative de l’association étudiante, comme c’était principalement le cas jusqu’à présent.

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