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      Borne consulte les oppositions à la recherche d'un "accord de gouvernement"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 27 June, 2022 - 07:50 · 5 minutes

    Borne consulte les oppositions à la recherche d'un Borne consulte les oppositions à la recherche d'un "accord de gouvernement" (photo d'illustration prise le 23 juin 2022)

    POLITIQUE - Sonder si un “accord de gouvernement” est possible: la nouvelle mission confiée par Emmanuel Macron à Élisabeth Borne pour la semaine s’annonce ardue, certains dans la majorité n’y croyant pas et les oppositions ayant déjà refusé de servir de “béquille”.

    Le chef de l’État a confirmé samedi 25 juin sa “confiance” en la Première ministre “dans la durée”, malgré le risque de blocage post-législatives .

    Au retour du président français jeudi des sommets du G7 en Allemagne et de l’Otan en Espagne, Élisabeth Borne devra faire des propositions “pour une feuille de route” et “pour la composition d’un nouveau gouvernement d’action” qui sera mis en place “dans les premiers jours du mois de juillet”, a indiqué Emmanuel Macron dans un entretien accordé samedi à l’AFP .

    D’ici là, elle consultera de nouveau les groupes parlementaires à partir de lundi, notamment sur un possible “accord de gouvernement” - voire leur participation à un gouvernement - ainsi que sur le vote des prochains textes de loi.

    À gauche et à droite, peu d’ouverture

    Mais chez Les Républicains, principale formation vers laquelle semble se tourner le président , le nouveau patron des députés Olivier Marleix refuse “de servir de béquille au pouvoir”. “Nous voulons être utiles aux Français” et “c’est ce qui nous animera lors de l’examen de chacun des textes”, a-t-il répété au Journal du dimanche .

    Côté PS, la députée Valérie Rabault a estimé ce lundi 27 juin qu’il était “impossible” de négocier une coalition en deux jours, comme le demande selon elle Emmanuel Macron, et a assuré que son parti ne participerait pas au gouvernement mais regarderait les textes “de manière pragmatique”. “Nous avons une position très claire, nous avons toujours dit que nous étions dans l’opposition et que nous ne participerions pas à un gouvernement”, a-t-elle insisté.

    Même son de cloche chez les écologistes. Évoquant une conversation de “20 minutes” avec Élisabeth Borne vendredi, Julien Bayou a estimé sur LCI ce lundi qu’“il n’y a rien, dans ce que nous nous sommes, qui peut laisser supposer qu’on puisse participer à une coalition”. Tout en se disant prêt à discuter de nouveau, le patron d’EELV juge que les consultations de la Première ministre relèvent “du théâtre”. “Si le gouvernement affiche une ambition sur le climat, on avancera, mais j’en doute”, ajoute-t-il. Sophie Taillé-Polian, vice-présidente des députés écologistes, assure aussi que ”évidemment non”, son groupe ne rejoindra pas la majorité présidentielle.

    Même au sein du camp présidentiel, certains sont sceptiques. Le patron du MoDem François Bayrou ne pense pas que des “accords d’appareil” ou une “coalition” soient possibles avec des oppositions. “Peut-être le sens de la persuasion va faire bouger les choses...” Mais le dirigeant centriste croit plutôt ”à un gouvernement des bonnes volontés et aux majorités d’idées”.

    Borne a “une marge de manoeuvre assez étroite”

    “Confiant mais pas optimiste”, le député LREM Gilles Le Gendre constate aussi que “manifestement les forces politiques de gouvernement ne sont pas prêtes à la grande coalition telle que nous pourrions la rêver sur un modèle à l’allemande”. Cependant, “il y a des personnalités qui ont exprimé le désir de travailler” avec la majorité.

    Élisabeth Borne a “une marge de manœuvre assez étroite”, note également sur FranceInfo Marc Lazar, directeur du Centre d’histoire de Sciences Po. Car “ce n’est pas l’intérêt des partis qui viennent d’être élus” de passer un accord, cela risque “de les diviser profondément”. Le chercheur souligne aussi le laps de temps très restreint accordé à la cheffe de gouvernement, alors que “dans tous les autres pays européens, quand on s’engage dans des contrats de gouvernement, ça peut durer des mois”.

    Du côté de l’Élysée, on espère cette semaine des “clarifications” puisqu’au sein des oppositions il y a “des voix dissonantes”, certains étant “fermés” quand d’autres montrent “une disponibilité”.

    Ni NUPES ni RN

    Avec 245 députés, Emmanuel Macron a obtenu la majorité relative la plus basse de l’histoire de la Ve République. Mais des parlementaires sont décrochés un à un, et Élisabeth Borne comptait jeudi 252 députés, à 37 voix de la majorité absolue.

    Pour l’insoumis Éric Coquerel, le président “fait mine de maîtriser la situation”. “Jupiter patauge”, renchérit François Ruffin. Leur formation, tout comme le Rassemblement national, est exclue par le chef de l’État de tout projet de coalition car ils “ne s’inscrivent pas comme des partis de gouvernement”. Le numéro 2 de LFI Adrien Quatennens a confirmé dimanche qu’il n’y avait “pas d’arrangement possible” avec un gouvernement d’Emmanuel Macron. Et “pas de risque” à ses yeux d’un éclatement de l’alliance de gauche Nupes sur la question.

    Néanmoins Fabien Roussel, patron des communistes, fait planer le doute: “Nous soutiendrons tout ce qui va dans le sens de la défense du pouvoir d’achat des Français” mais, a-t-il prévenu sur LCI, “nous ne pourrons pas participer à un gouvernement qui prévoit d’allonger l’âge de départ à la retraite”. Ceux de l’alliance qui rejoindraient le gouvernement seraient dans une “mésaventure individuelle”, selon l’insoumise Clémentine Autain.

    La Nupes s’apprête à déposer “une grande loi d’urgence sociale” et les députés LR vont également mettre sur la table des propositions sur le pouvoir d’achat. Le texte gouvernemental en préparation propose la hausse de 4% d’une série de prestations sociales.

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    Un an après leur élection à l’Assemblée, plusieurs députés UDI-Agir, accompagnés par ceux de la France insoumise (LFI), avaient en effet repris les propositions du Haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes pour faire de la Constitution un texte garant “de l’égalité femmes-hommes”. La majorité avait, alors, refusé.">