• chevron_right

      Face à la canicule, la solution utilisée sur le Tour de France scandalise

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 17 July, 2022 - 16:16 · 4 minutes

    Tour de France, dimanche 17 juillet. Tour de France, dimanche 17 juillet.

    CLIMAT - La vague de chaleur intense qui touche la France a poussé les organisateurs du Tour de France a prendre plusieurs mesures pour assurer la sécurité des cyclistes . Parmi elles, la décision de refroidir les routes en les arrosant a choqué plusieurs élus écologistes et une partie des internautes.

    ″Ça va devenir de plus en plus torride dans les 2-3 jours à venir”, a expliqué ce samedi 16 juillet auprès de RMC , André Bancala, le “Monsieur Route” du Tour. ”À certains endroits l’asphalte va commencer à fondre, vous imaginez comment cela peut finir?” Il avait indiqué que 2000 litres d’eau avaient déjà été utilisés vendredi 15 juillet, lors de la 13e étape de la Grande Boucle, pour refroidir le bitume. Une balayeuse avait ensuite pris le relais pour sécher la chaussée afin d’éviter les glissades.

    Interrogé par l’AFP, il a expliqué que le Tour de France dispose de véhicules transportant 10.000 litres d’eau, qui pourront notamment être utilisés lors des étapes pyrénéennes, la chaussée étant moins entretenue que dans les Alpes. Mardi, jour où le pic de chaleur devrait atteindre son apogée , les organisateurs pourraient aussi compter sur l’aide des pompiers qui “devraient donner un coup de main avec de l’eau brumisée à certains endroits pour tiédir le peloton”. “C’est une idée qui circule pour limiter l’effet de chaleur”, selon André Bancala.

    “Bienvenue en absurdie”

    Ces initiatives pour limiter les effets de la canicule ont toutefois suscité la polémique dans un contexte de sécheresse extrême. “Bienvenue en absurdie”, a notamment dénoncé David Belliard, adjoint EELV à la maire de Paris. “En pleine canicule, des milliers de litres d’eau vont donc être utilisés (gâchés en vrai) pour arroser la chaussée et rafraîchir le passage des coureurs.” Et de s’étonner: “C’est ça le ’tour propre’ qu’on nous promettait?!!”

    “On marche sur la tête”, estime la première adjointe au maire de Marseille Michèle Rubirola (EELV). “En période de sécheresse, gaspiller l’eau pour qu’une compétition puisse se dérouler alors que la canicule met les coureurs en danger”, a-t-elle dénoncé.

    L’initiative des organisateurs du Tour ne passe pas non plus pour Rémi Zinck, maire (EELV) du 4e arrondissement de Lyon, à l’heure d’“une sécheresse très importante” et alors “que la gestion d’eau est une priorité pour notre agriculture, et donc notre alimentation”. Pour l’ancien député Matthieu Orphelin, “arroser les routes en période de canicule” est “un bel exemple de maladaptation” au changement climatique.

    Une partie des internautes a aussi froidement accueilli l’arrosage annoncé des routes, tandis que d’autres ont choisi l’humour et l’ironie pour dénoncer un comportement qu’ils estiment à l’encontre des impératifs écologiques.

    Mardi 13 juillet, à 38 km de l’arrivée de la 10e étape, neuf militants écologistes du mouvement “Dernière Rénovation” ont stoppé les coureurs du Tour de France pendant près d’un quart d’heure en s’asseyant sur la route et en déployant des fumigènes. “La réalité, c’est que le monde vers lequel nous envoient les politiques est un monde dans lequel le Tour de France ne pourra plus exister”, avait justifié l’une des militantes, citée dans le communiqué du mouvement.

    À voir également sur Le HuffPost: Tour de France : à quoi ressemblait le monde lors de la dernière victoire d’un Français