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      Guerre en Ukraine: Combats à Severodonetsk, volontaires étrangers tués... Le point sur la situation

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 4 June, 2022 - 16:22 · 5 minutes

    Severodonetsk, le 2 juin 2022. Severodonetsk, le 2 juin 2022.

    GUERRE EN UKRAINE - Les combats de rue continuent de faire rage à Severodonetsk (est de l’Ukraine), ce samedi 4 juin, selon les autorités ukrainiennes qui affirment pourtant avoir fait reculer les forces russes dans cette ville clé de la région du Donbass , dont la conquête totale est un des buts de guerre affichés de Moscou .

    En outre, les propos d’ Emmanuel Macron selon lesquels il ne faut “pas humilier la Russie” n’ont pas plus au chef de la diplomatie ukrainienne qui, ce samedi, a estimé que “les appels à éviter d’humilier la Russie ne peuvent qu’humilier la France ou tout autre pays”.

    Au 101e jour de la guerre en Ukraine, Le HuffPost fait le point sur la situation.

    • La Russie “jette tout son poids” dans la bataille de Severodonetsk

    “La situation dans toute la région est extrêmement difficile. Les combats se concentrent actuellement à Severodonetsk car, d’après ce que nous avons pu comprendre, l’armée russe a jeté tout son poids et ses réserves” dans cette bataille, a déclaré le gouverneur de la région de Lougansk , Serguiï Gaïdaï, dans une interview sur ses réseaux sociaux officiels.

    “De premières informations indiquent [que les Russes] ont réussi à prendre le contrôle de la majeure partie de la ville. Mais nos forces les repoussent maintenant”, a-t-il assuré.

    De son côté, dans un communiqué, le ministère russe de la Défense a affirmé samedi que des unités militaires ukrainiennes se retiraient de Severodonetsk, “vers Lyssytchansk”, une grande ville voisine, de l’autre côté de la rivière Donets. Il n’a pas donné d’indication sur le nombre de militaires ukrainiens qui battraient en retraite vers Lyssytchansk. L’AFP n’a pas été en mesure de vérifier ces déclarations de source indépendante.

    La conquête de Severodonetsk permettrait à la Russie d’assurer son emprise sur le Donbass, un bassin minier partiellement occupé par des séparatistes prorusses depuis 2014.

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    “L’usage combiné de frappes aériennes et d’artillerie sont un facteur clé des récents succès de la Russie dans la région”, note le ministère britannique de la Défense. “L’augmentation (du nombre) des munitions non guidées a conduit à une destruction de vaste ampleur de zones construites dans le Donbass et a certainement entraîné d’importantes pertes civiles”, ajoute-t-il.

    • La région de Kherson sous les bombardements

    Dans la région de Kherson (sud), “des habitants ont quitté le village de Trudolyubivka” et les forces russes “continuent de bombarder les territoires occupés et les positions de l’armée ukrainienne”, a assuré la présidence ukrainienne, mettant en garde contre une crise humanitaire de plus en plus urgente dans les zones sous contrôle russes.

    Toujours dans le sud, Kiev a fait état d’un missile de croisière russe qui a frappé une entreprise agricole dans le grand port d’Odessa : “des entrepôts ont été endommagés”. Selon les premières informations, l’attaque a fait deux “victimes”.

    Moscou pour sa part affirme avoir détruit un “point de déploiement de mercenaires étrangers” près de Datchnoe, dans la région d’Odessa, et deux centres de commandement ukrainiens ainsi que six dépôts de munitions dans l’est.

    • Quatre volontaires étrangers tués

    Kiev a annoncé samedi la mort de quatre volontaires étrangers allés combattre les troupes russes. Un Allemand, un Français, un Australien et un Néerlandais ont été tués selon la Légion internationale de défense de l’Ukraine, qui n’a pas précisé où et quand.

    Paris a confirmé vendredi la mort d’un Français , qui a péri, selon la presse, dans la région de Kharkiv (nord-est). L’Australie avait également confirmé en mai la mort d’un de ses ressortissants.

    • Kiev fustige les appels de Macron à “ne pas humilier la Russie”

    Le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba a fustigé samedi les appels du président français Emmanuel Macron à ne pas “humilier” la Russie, jugeant que cette position ne pouvait “qu’humilier la France” .

    Le président français a répété vendredi qu’il ne fallait “pas humilier la Russie” - des propos très mal perçus dans l’est de l’Europe - “pour que le jour où les combats cesseront, nous puissions bâtir un chemin de sortie par les voies diplomatiques”.

    • Bilan humain, déplacés et crise alimentaire

    Il n’existe aucun bilan global des victimes civiles du conflit. Pour la seule ville de Marioupol (sud-est), les autorités ukrainiennes parlaient de 20.000 morts il y a plusieurs semaines.

    Sur le plan militaire, des sources occidentales évoquent quelque 12.000 soldats russes tués. Une source militaire française a donné à l’AFP une estimation proche des 15.000. Ces pertes sur trois mois avoisinent celles enregistrées en neuf ans par l’armée soviétique en Afghanistan, note le ministère britannique de la Défense.

    Les forces ukrainiennes perdent chaque jour entre 60 et 100 soldats au combat et quelque 500 autres sont blessés, a assuré mercredi le président Zelensky au média américain Newsmax, sans fournir de bilan global.

    Par ailleurs, “en un peu plus de trois mois, près de 14 millions d’Ukrainiens ont été contraints de fuir leur foyer, la majeure partie étant des femmes et des enfants”, un phénomène “sans précédent dans l’histoire”, a dénoncé vendredi le coordinateur de l’ONU en Ukraine, Amin Awad.

    Plus de huit millions d’Ukrainiens ont été déplacés à l’intérieur de leur pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). S’y ajoutent 6,8 millions qui ont fui à l’étranger, dont plus de la moitié - 3,6 millions - en Pologne. Avant l’invasion russe, l’Ukraine comptait 37 millions d’habitants dans les régions contrôlées par Kiev.

    L’ONU s’inquiète également des risques de crise alimentaire, particulièrement en Afrique qui importe plus de la moitié de ses céréales d’Ukraine et de Russie. Leur prix sur ce continent a déjà dépassé les niveaux atteints au moment des crises du printemps arabe en 2011 ou des émeutes de la faim en 2008.

    Le président en exercice de l’UA Macky Sall a rencontré vendredi Vladimir Poutine qui a assuré qu’il n’y avait “pas de problème” pour exporter les céréales bloquées en Ukraine.

    À voir également sur Le HuffPost: L’hommage du président ukrainien au journaliste français mort en Ukraine