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      Énième revers pour l'exécutif, l'Assemblée vote une enveloppe pour augmenter les retraites

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 26 July, 2022 - 18:43 · 4 minutes

    Énième revers pour l'exécutif, l'Assemblée vote une enveloppe pour augmenter les retraites Énième revers pour l'exécutif, l'Assemblée vote une enveloppe pour augmenter les retraites

    POLITIQUE - Privé de majorité absolue depuis les législatives, le gouvernement a essuyé un nouveau revers , ce mardi 25 juillet à l’Assemblée nationale. Les députés ont voté, contre l’avis de l’exécutif, une revalorisation supplémentaire de 500 millions d’euros pour les pensions de retraite , dans le cadre de l’examen du projet de budget rectifié pour 2022.

    Le vote de cet amendement du groupe indépendant LIOT, porté par le député Charles de Courson, a été acquis par 186 voix contre 181. Quasiment tous les députés d’opposition ont voté pour, seul le groupe LR se partageant entre pour, contre et abstention, tandis que la majorité a fait bloc pour s’y opposer, en vain. Le Sénat dominé par la droite peut toutefois revenir sur ce vote.

    La gauche a aussitôt célébré une “belle victoire”. “Et encore une victoire contre l’avis du gouvernement! À 3 voix près, adoption de la revalorisation des pensions de retraite au niveau de l’inflation à 5,5%”, s’est félicitée la députée LFI Clémentine Autain, qui a qualifié la mesure d’“avancée”.  ”À ce rythme, [Bruno] Le Maire va devoir accepter la taxe sur les superprofits”, a-t-elle ironisé.

    Le député communiste Fabien Roussel a, de son côté, salué “une bonne nouvelle pour ceux qui ont travaillé toute leur vie et ont droit à une vie digne”.

    Les députés du Rassemblement national ont, de leur côté, qualifié le vote de l’amendement de “bouffée d’oxygène” pour les retraités. “Un jour, une victoire”, a réagi le député du parti d’extrême droite Alexis Jolly. “Cette revalorisation va permettre à nos retraités de retrouver du pouvoir d’achat”, a-t-il également tweeté.

    L’amendement prévoit une revalorisation des pensions prenant en compte le niveau réel de l’inflation, soit pour 2022 à 5,5%, alors que le gouvernement a proposé une revalorisation cumulée à 5,1% (1,1% en janvier puis 4% en juillet).

    Un examen de projet de loi semé d’embûches

    Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a tenté, en vain, de déminer le sujet, en assurant qu’au regard de l’inflation galopante, “il y aura très probablement une autre revalorisation des retraites en janvier 2023”.

    Ce n’est pas le premier revers pour le gouvernement. L’examen depuis vendredi par l’Assemblée du projet de budget rectifié est semé d’embûches pour la majorité. Lundi soir par exemple, 230 millions d’euros pour les foyers se chauffant au fioul ont été approuvés contre l’avis du gouvernement, qui privilégiait lui une aide de 50 millions d’euros.

    Samedi, l’Assemblée a décidé d’allouer 120 millions aux départements qui versent le RSA en 2022, pour compenser intégralement la hausse de 4% de cette prestation programmée par l’État. La mesure a été obtenue par la conjonction des votes favorables de la gauche, du RN, des LR mais aussi des députés du groupe Horizons. C’est la première fois que ces alliés de la majorité marquaient leur différence.

    Les députés votent les crédits pour la renationalisation d’EDF

    Par ailleurs, les député ont voté ce mardi le financement par l’État de la renationalisation à 100% d’EDF , une opération à 9,7 milliards d’euros destinée à sortir le groupe de production et de fourniture d’électricité de son ornière financière et industrielle.

    Les députés ont voté ces crédits par 209 voix contre 156. Les écologistes ont dénoncé le “cap sur le tout nucléaire” pendant que LR déplorait à l’inverse la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Au total, l’Assemblée a voté une enveloppe de 12,7 milliards d’euros pour d’éventuelles opérations de soutien à des entreprises stratégiques françaises au cours du second semestre.

    Le gouvernement détient déjà 84% d’EDF et a l’intention de lancer une offre publique d’achat (OPA) devant se terminer fin octobre. Ce retour de l’État à 100% dans EDF avait été annoncé le 6 juillet par la Première ministre Élisabeth Borne.

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