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      Macron quitte la France pour une semaine de sommets diplomatiques

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 23 June, 2022 - 05:57 · 4 minutes

    Emmanuel Macron, ici le 18 juin 2022, quitte la France quelques jours pour une tournée diplomatique alors qu'une crise politique s'installe dans le pays après les élections législatives. Emmanuel Macron, ici le 18 juin 2022, quitte la France quelques jours pour une tournée diplomatique alors qu'une crise politique s'installe dans le pays après les élections législatives.

    DIPLOMATIE - La séquence tombe mal, mais il ne peut s’y soustraire. En pleine crise politique après les législatives, Emmanuel Macron est contraint de s’éloigner plusieurs jours de Paris à partir de ce jeudi 23 juin pour participer successivement aux sommets de l’UE, du G7 et de l’Otan où seront prises des décisions importantes.

    Les actes et les paroles du chef de l’État seront scrutés de près par les nombreux dirigeants qu’il va rencontrer d’ici la fin du mois où s’achève la présidence française du Conseil de l’UE. Apparaîtra-t-il affaibli sur la scène internationale par ses déboires électoraux et la perte de la majorité absolue à l’ Assemblée nationale ?

    Ce ne sera pas le cas, assure l’Élysée. “Le résultat des élections n’affecte en rien le mandat sur lequel le président a été réélu pour cinq ans”, affirme-t-il. En soulignant que dans de nombreux pays, “les majorités relatives sont beaucoup plus la règle que l’exception”.

    De ce fait, un conseiller du président indique percevoir dans les capitales européennes “davantage de la curiosité sur le sens du résultat (des élections) qu’une inquiétude sur la capacité de la France à assumer un leadership en Europe”.

    Adhésion de l’Ukraine à l’UE

    Mais Emmanuel Macron pourrait voir s’ébrécher son image d’“homme fort de l’UE” si la France devenait ingouvernable comme le craignent certains responsables. “Un affaiblissement est probable” parce que le président devra, “sans la majorité au Parlement, consacrer beaucoup de temps et d’énergie aux questions intérieures, au détriment de la politique étrangère”, prévoit Paolo Mattera, professeur d’histoire contemporaine à l’Università Roma Tre à Rome.

    Un premier test sera passé ce jeudi 23 et vendredi 24 juin à Bruxelles pour le traditionnel sommet d’été des 27, qui marque la fin de la présidence française du Conseil de l’UE. Cette réunion s’annonce plutôt consensuelle puisqu’un accord unanime est attendu sur l’octroi du statut de candidat à l’UE à l’Ukraine . Ce qui devrait marquer “un moment important, positif, peut-être même historique”, selon le ministre des Affaires européennes Clément Beaune.

    Le président défendra son idée de création d’une “communauté politique européenne” pour accueillir des pays proches mais non membres de l’UE, à l’instar de l’Ukraine, des pays des Balkans occidentaux, de la Suisse ou du Royaume-Uni.

    Le point sur la situation économique et l’inflation

    Les 27 feront également le point, avec la présidente de la BCE Christine Lagarde, sur la situation économique tendue, sur fond de forte inflation et de risque de “fragmentation des économies européennes” à la lumière des écarts de taux (“spread”) qui ne cessent de se creuser.

    Après un retour à Paris vendredi après-midi et samedi, Emmanuel Macron s’envolera dimanche pour rejoindre les Alpes bavaroises et le château d’Elmau, où le chancelier Olaf Scholz accueillera les dirigeants du G7, l’Américain Joe Biden en tête.

    Au menu des discussions: les sanctions contre la Russie, la reconstruction de l’Ukraine mais aussi la sécurité alimentaire mondiale, menacée par le blocage des céréales ukrainiennes, ainsi que le double défi de la sécurité énergétique et de la transition vers des énergies vertes.

    Le chef de l’État devrait faire des annonces dans le cadre d’une “Alliance globale pour la sécurité alimentaire” et apporter son soutien à une proposition allemande de “bouclier contre les risques climatiques”, a annoncé mercredi l’Élysée.

    Nouvelle réunion à l’Otan

    Le 28 juin, Emmanuel Macron rejoindra Madrid pour le sommet de l’Otan, qui rassemble ses 30 Etats membres pour deux jours. Les discussions tourneront de nouveau autour de la guerre en Ukraine, qui a redonné une forte visibilité à l’Alliance, alors que le président l’avait jugée en état de “mort cérébrale” en 2019, une formule qui avait fait grincer des dents.

    En recevant mardi son secrétaire général Jens Stoltenberg, le chef de l’État a réaffirmé son “soutien à la Finlande et la Suède dans leur choix souverain de rejoindre l’Alliance”, deux candidatures actuellement bloquées par la Turquie. Emmanuel Macron défendra aussi les idées françaises sur l’avenir de l’Otan, en insistant sur la prise en compte de la défense européenne et en résistant à la volonté de Washington d’engager l’Alliance face à la Chine.

    Il achèvera son marathon diplomatique par un crochet à Lisbonne, le 30 juin, pour la conférence de l’ONU sur la préservation des fonds marins, menacés par le changement climatique et l’activité humaine. Il devrait annoncer la candidature de la France pour l’organisation de la prochaine conférence sur les Océans, en 2025.

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