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      Après la déclaration de Borne, la NUPES dépose une motion de censure qui n'a aucune chance d'aboutir

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 6 July, 2022 - 11:28 · 4 minutes

    Pourquoi la NUPES dépose une motion de censure qui n'a aucune chance d'aboutir Pourquoi la NUPES dépose une motion de censure qui n'a aucune chance d'aboutir

    POLITIQUE - Un coup d’épée dans l’eau? L’alliance des partis de gauche à l’Assemblée nationale va déposer une motion de censure contre le gouvernement d’ Élisabeth Borne . Le but: “Les virer tous”, selon les mots de Jean-Luc Mélenchon, mardi, lors d’une conférence de presse.

    Les Insoumis, rejoints par l’ensemble des sensibilités qui composent la NUPES , présentent leur initiative comme une “motion de défiance” à l’égard de la Première ministre, laquelle n’a pas prévu de demander la confiance des députés ce mercredi 6 juillet au Palais Bourbon. Avec quel résultat?

    Pour réussir, et faire tomber le gouvernement, les signataires du texte doivent désormais réunir une majorité absolue dans l’hémicycle. Un pari plus que difficile face au refus de la droite et du Rassemblement national de se joindre à la partie. Mais l’important est sans doute ailleurs pour la Nouvelle Union populaire.

    Cela mettra chacune et chacun face à ses responsabilités." Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée

    Les premiers intéressés ne font d’ailleurs guère de mystère sur les chances très fines de voir leur motion aboutir. “Probablement oui, elle ne sera pas adoptée”, a ainsi reconnu Mathilde Panot, la cheffe de file des députés insoumis, ce mercredi sur BFMTV. Qu’importe, c’est une “question de principe”, explique-t-elle, face à une cheffe du gouvernement qui “se voile les yeux”.

    Pour l’élue du Val-de-Marne, il est “important de marquer des actes” pour montrer que “la démocratie ce n’est pas accessoire dans notre pays”, à l’heure où Élisabeth Borne ne se risque pas à demander un vote de confiance au Parlement. Une première depuis 1993. Mais au-delà de cet aspect symbolique, les gauches espèrent une sorte de grande opération de clarification.

    Récupérer la palme de l’opposition

    Plusieurs leaders de la NUPES expliquent que la motion de censure va forcer tous les partis, et les députés, à se positionner sur la politique promise par le gouvernement. “Cela mettra chacune et chacun face à ses responsabilités”, faisait encore valoir Mathilde Panot sur BFMTV, à l’unisson d’Adrien Quatennens par exemple.

    “Il faut que le Parlement puisse voter, y compris parce que ce vote situe les Parlementaires. Quand il y a le vote de confiance, vous votez contre, vous êtes dans l’opposition, quand vous votez pour, vous êtes dans la majorité”, expliquait ainsi le coordinateur de la France insoumise au même moment sur France 2. Le but, là encore, “que chacun soit devant ses responsabilités.” Comprendre: Que tous les élus soient obligés de trancher, entre soutenir l’action de la majorité présidentielle ou la dénoncer.

    Une façon de récupérer la palme de la première opposition à Emmanuel Macron, alors que le Rassemblement national et Les Républicains ont d’ores et déjà dénoncé l’initiative de la NUPES. Soucieux d’entretenir une image d’opposition “constructive”, ils ne voteront pas la censure. Une démarche “puérile” et “totalement inutile” selon les mots d’Olivier Marleix le chef de file des LR au Palais Bourbon, quand Sébastien Chenu, le porte-parole du RN, estime qu’il n’est pas là pour “tout casser, tout bloquer”.

    De quoi permettre à certains de crier à “l’alliance tacite” entre l’extrême droite et la Macronie , comme les Insoumis l’avaient fait au moment de la distribution des postes à l’Assemblée . Jean-Luc Mélenchon, lui, accuse ces élus d’avoir “menti” à leurs électeurs pendant la campagne des législatives.

    “Nous on va voter la censure. Et vous?”, a-t-il ainsi clamé lors de sa conférence de presse mardi soir, en faisant mine de s’adresser aux députés Les Républicains et Rassemblement national. “Pourquoi vous n’avez pas dit pendant l’élection que vous pourriez vous accommoder de monsieur Macron? Pourquoi vous ne l’avez pas dit? Parce que c’est ce que vous allez faire”, a-t-il poursuivi, sans toutefois les enjoindre clairement à voter avec ses troupes.

    Difficile effectivement d’imaginer les Insoumis compter sur le soutien de l’extrême droite pour faire tomber le gouvernement. “Je n’appelle personne à voter”, a ainsi pris soin de marteler Mathilde Panot au moment de présenter la motion de la NUPES. Comme si l’issue, finalement, arrangeait tout le monde.

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