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      Pour sa cérémonie d'investiture, Emmanuel Macron confrontés aux défis du temps

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 7 May, 2022 - 10:50 · 5 minutes

    Emmanuel Macron a été officiellement investi pour un second mandat ce samedi 7 mai à l'Elysée. Le général Puga lui présente ici le collier de la légion d'honneur.  Emmanuel Macron a été officiellement investi pour un second mandat ce samedi 7 mai à l'Elysée. Le général Puga lui présente ici le collier de la légion d'honneur.

    POLITIQUE - En l’absence de successeur à qui passer la main, le tapis rouge a été raccourci, mais les personnalités politiques, syndicales, religieuses ou proches du président se sont pressées toute la matinée à l’Elysée pour assister à la cérémonie d’investiture d’ Emmanuel Macron ce samedi 7 mai.

    Cinq ans jour pour jour après son élection de 2017, Emmanuel Macron a choisi, comme ses prédécesseurs réélus Jacques Chirac et François Mitterrand, une cérémonie qui se voulait “sobre”, a minima, sans remontée des Champs-Élysées ni moment à la mairie de Paris, comme il y a cinq ans.

    La maire de Paris, Anne Hidalgo, est là, au second rang. Pas loin, Édouard Philippe, ancien Premier ministre avec qui les relations ne sont pas au beau fixe. Tout près du grand collier de la Légion d’honneur et de Brigitte Macron qui accompagne Richard Ferrand et Jean Castex, le gouvernement est au premier rang. Les têtes de Bruno Le Maire et d’Olivier Véran dépassent. Devant eux, le tailleur-pantalon vert de Roselyne Bachelot est très remarqué.

    Les anciens présidents, Nicolas Sarkozy et François Hollande sont côte à côte, mais vraisemblablement pas très heureux de se voir. Ils seront tous les deux remerciés pour leur présence par Emmanuel Macron lors de son discours.

    Paix, climat et démocratie, trois défis selon Fabius

    En proclamant les résultats, Laurent Fabius a usé d’un ton grave pour décliner face au président réélu les trois grands défis qui l’attendent. “La paix ou la guerre réimposée de façon criminelle sur notre continent”, “l’absolue urgence pour le climat et la biodiversité”, ainsi que “la démocratie” et son “corollaire, la justice sociale” dans les territoires de métropole et d’Outre-mer. C’est aussi l’ancien président de la Cop 21 et de l’accord historique de Paris en 2015 qui parle.

    Comme en écho, le discours du président de la République d’une dizaine de minutes ( visible en tête d’article ) a débuté sur ces mots: “rarement notre monde et notre pays n’ont été confrontés à une telle conjonction de défis”. Sur le fond, Emmanuel Macron a repris beaucoup des idées de son discours de victoire, le 24 avril au Champ de Mars.

    Rappelant les “sirènes des idéologies dont nous pensions avoir fini à la fin du siècle dernier” pour qualifier sans le nommer le projet de sa concurrente du second tour Marine Le Pen, le président s’est félicité que le peuple français ait choisi “un projet d’avenir, fidèle à l’esprit des Lumières qui s’inscrit dans l’histoire de notre République”. “Ce choix souverain m’oblige”, a-t-il redit, comme au soir de sa victoire.

    Les Français ont fait le choix d'un projet d'avenir. Emmanuel Macron, lors de son discours d'investiture

    Dans la veine de ses promesses d’une nouvelle forme de gouvernance, le président réélu a décrit ainsi la situation: “Le peuple français n’a pas prolongé le mandat (...) Ce peuple nouveau, différent, a confié à un président nouveau un mandat nouveau”. Une façon de poursuivre la réinvention qu’il a promise tout au long de l’entre-deux-tours, sans vraiment en dessiner les contours à ce stade.

    Quelques mots-clés permettent d’y voir un peu plus clair - et lui seront forcément ressortis en cas de promesse non tenue -, alors que le projet pour l’école et la réforme des retraites crispent déjà ses opposants. “Rassemblement, respect considération et association de tous”, a décrit le président sortant. Il promet encore “une méthode nouvelle, loin des rites usés” et “un nouveau contrat” avec l’engagement de tous.

    “Agir” en anaphore

    Pour autant, “rassembler et pacifier ne sauraient signifier accepter de ne plus rien faire”, a-t-il déclaré, en énumérant ses prochaines actions avec le verbe “agir”, en anaphore. Agir pour “le plein emploi”, pour “faire de notre pays la grande puissance écologique” ou encore pour “réunir et rassembler nos territoires”.

    Un discours qui devait “donner du sens”, selon l’Élysée quelques jours plus tôt et qui a parfois pris des airs de politique générale, pourtant censée être évitée. “Ça été ajouté à la dernière minute”, a décrypté auprès HuffPost Jonathan Guémas, plume du président qui écoutait le discours sans regarder les écrans, concentré sur les paroles auxquelles il contribue. “C’est toujours le président”, a-t-il évacué de manière réservée, mais souriante.

    Dans ce discours qui marque le début du second quinquennat, Emmanuel Macron a multiplié les promesses. “Chaque jour du mandat qui s’ouvre; je n’aurai qu’une boussole: servir”, a-t-il proclamé. “À nos enfants et notre jeunesse, je fais le serment de léguer une planète plus vivable et une France plus vivante et plus forte”, a-t-il conclu, devant notamment une classe de collégiens de l’Oise accompagnée de leur professeur. Des soignants étaient aussi dans l’assistance pour rappeler la crise du Covid traversée par le pays ainsi que l’emblématique président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy.

    Parmi les invités, Marisol Touraine, ancienne ministre de François Hollande en charge des Affaires sociales et récent soutien d’Emmanuel Macron a pris le temps d’échanger longuement avec le président au moment des salutations après le discours, jusqu’à alimenter les indices que beaucoup cherchent alors que le nom du Premier ministre ne sera pas connu avant le 13 mai, veille de la fin du premier mandat d’Emmanuel Macron.

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