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      La grippe saisonnière pourrait être une descendante de la pandémie de 1918

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 11 May, 2022 - 15:17 · 2 minutes

    Image présentant la structure ou composition d'un virus de la grippe (Influenza). On y retrouve notamment les glycoprotéines de surface: les hémagglutinine (en rouge) et les neuraminidase (en violet) Image présentant la structure ou composition d'un virus de la grippe (Influenza). On y retrouve notamment les glycoprotéines de surface: les hémagglutinine (en rouge) et les neuraminidase (en violet)

    SANTÉ - C’est un parent pour le moins imposant. Des chercheurs ont en effet découvert que la pandémie de grippe espagnole de 1918 pourrait être un ancêtre des infections actuelles de la grippe saisonnière. Publiée dans la revue Nature le mardi 10 mai, cette nouvelle étude se penche ainsi sur la pandémie la plus meurtrière du XXe siècle, la grippe espagnole.

    Débutée aux États-Unis, elle s’est par la suite propagée partout en Europe entre 1918 et 1921, occasionnant entre 50 à 100 millions de décès dans le monde. À titre de comparaison, la pandémie actuelle de covid-19 aurait fait 15 millions de morts à la fin de l’année dernière.

    Il s’agit là du fruit d’âpres investigations, car une grande partie de l’agent pathogène du virus de la grippe de 1918 reste mystérieuse. Par exemple, les scientifiques n’ont démontré que la grippe était causée par un virus que dans les années 1930, et il reste peu d’échantillons du virus de la pandémie.

    Lien de parenté avec la grippe espagnole

    Aujourd’hui, Thorsten Wolff, de l’Institut Robert Koch de Berlin, en Allemagne, et ses collègues apportent un éclairage supplémentaire sur cette pandémie. Pour ce faire, les chercheurs ont séquencé génétiquement les virus de grippe espagnole.

    Ils ont notamment utilisé 13 échantillons de poumons conservés dans des musées de Berlin et de Vienne, de personnes décédées d’infections pulmonaires entre 1901 et 1931. Trois de ces échantillons provenaient de personnes mortes en 1918, et deux de ces échantillons ont été prélevés avant le pic de la pandémie , dans les derniers mois de 1918.

    La comparaison des génomes avant et pendant le pic pandémique montre une variation sur deux éléments de la nucléoprotéine. Il s’agit du gène associé à la résistance de la réponse antivirale de l’hôte. Cette dernière peut-être (grossièrement) vues, comme le pied de biche du virus pour forcer nos systèmes immunitaires. Ces éléments montrent que la grippe de 1918 s’est adaptée aux humains, en évoluant pour perdurer.

    Muter pour survivre

    Le virus a muté, pour survivre: cela rejoint des travaux antérieurs sur les cellules, qui suggèrent que ces mutations pourraient aider le virus à échapper aux défenses du système immunitaire humain déclenchées par des substances chimiques appelées interférons (sorte de système d’alarme de notre corps), qui ciblent la nucléoprotéine.

    Cela suggère que le virus a évolué pour mieux esquiver le système immunitaire. S’il est établi que le virus de 1918 était très virulent, le nombre de décès a peu à peu diminué. La cause de cette évolution pourrait être l’immunité collective, mais aussi le fait que le virus est devenu moins virulent (et mortel) pour mieux se propager.

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