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      L'Espagne envisage l'instauration d'un congé menstruel

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 13 May, 2022 - 12:58 · 3 minutes

    Une jeune femme souffrant de crampes d'estomac dans un bureau. Une jeune femme souffrant de crampes d'estomac dans un bureau.

    RÈGLES - Déjà en place en Corée du Sud, au Japon, en Zambie et en Indonésie, le congé menstruel pourrait faire son entrée en Europe. L’Espagne envisage en effet d’en accorder un aux femmes souffrant de règles très douloureuses.

    Cette mesure fait partie d’un projet de loi “pour la protection des droits sexuels et reproductifs” qui sera transmis à l’exécutif espagnol pour approbation mardi 17 mai. Selon El Pais , le texte prévoit l’instauration d’au moins trois jours de congé maladie par mois, avec possibilité de l’étendre jusqu’à cinq jours.

    “Il est important de clarifier ce qu’est une menstruation douloureuse. Nous ne parlons pas d’inconfort léger, mais de symptômes graves tels que diarrhée, maux de tête sévères et fièvre, a expliqué Angela Rodriguez, secrétaire d’État espagnole à l’Égalité, dans les colonnes du journal El Periodico . Si quelqu’un a une maladie avec de tels symptômes, un handicap temporaire lui est accordé. Il devrait en être de même pour les menstruations.”

    La santé menstruelle

    La mise en place de ce congé ne sera pas la seule mesure discutée par les parlementaires espagnols, mardi prochain. Le texte de loi parle de “santé menstruelle” et précise que “les stéréotypes et mythes sur les menstruations qui existent encore et qui compliquent la vie des femmes, seront combattus”. Pour cela, plusieurs autres propositions seront débattues.

    Parmi elles, la suppression de la TVA pour certains articles d’hygiène féminine, la gratuité des protections périodiques dans les centres de réinsertion, les prisons et, à plus long terme, toutes les instances publiques. Ces produits seront livrés à celles qui en ont besoin sans aucune médiation et seront ” éco-responsables et respectueux de la santé des femmes autant que possible”.

    Au-delà de la thématique des menstruations, le texte de loi comprend des mesures concernant la reproduction. Par exemple, il est proposé que les mineures de 16 ans puissent avoir recours à l’ IVG sans autorisation de leurs tuteurs légaux.

    La crainte d’une stigmatisation

    Vraie bonne idée? Pour que ces politiques publiques soient utiles, les personnes concernées par le congé menstruel doivent se sentir libres de l’utiliser. Or, il pourrait être la cause d’une stigmatisation si les femmes en congé menstruel sont traitées différemment de leurs collègues qui n’en prennent pas.

    Le texte de loi n’est pas définitif, assurait à l’agence Europa Press jeudi 12 mai, Nadia Calviño, première vice-présidente du gouvernement espagnol. D’autant plus que certaines organisations, dont le syndicat l’Union générale des travailleurs (UGT), s’inquiètent d’une possible “stigmatisation” des femmes.

    “Ce gouvernement croit en l’ égalité des sexes et y est absolument attaché, et nous n’adopterons jamais de mesures qui pourraient aboutir à la stigmatisation des femmes”, a rassuré Nadia Calviño.

    En France, le congé menstruel n’est pas encore un débat . Marginal, il se met doucement en place dans certaines entreprises. Depuis le mois de janvier 2021, La Collective, une coopérative montpelliéraine, propose à ses salariées de bénéficier d’un jour de congé par mois en cas de règles douloureuses. Un congé rémunéré sans qu’il y ait besoin d’un certificat médical. Cette initiative a également été entreprise le 8 mars 2022, journée internationale des droits des femmes , par Louis, une start-up toulousaine spécialisée dans la fabrication de mobilier en bois.

    Selon un sondage Ifop réalisé en mars 2021 pour 20minutes , les Françaises sont 68% à approuver l’idée d’un congé menstruel généralisé dans toutes les entreprises.

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