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      Dans la police, l'usage du "Taser" a doublé en cinq ans

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 22 July, 2022 - 14:25 · 3 minutes

    L'usage du taser a doublé en 5 ans en France. L'usage du taser a doublé en 5 ans en France.

    POLICE - On l’appelle couramment le “Taser”, du nom de son fabricant historique, mais son nom officiel, c’est le “pistolet à impulsion électrique”. Autorisé dans la police depuis 2007, cette arme dite “incapacitante” est de plus en plus fréquemment utilisée au sein de la police nationale.

    Dans son rapport annuel, publié ce vendredi 22 juillet , l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) indique qu’en 2021, 2 699 utilisations du taser ont été recensées dans la police. C’est deux fois plus qu’il y a 5 ans (1 403 tirs), et 5 fois plus qu’en 2014 (522).

    Cette augmentation s’explique en partie par la volonté de l’État d’en doter massivement les policiers. De 500 armes en 2014, la police nationale est passée à 3700 pistolets à impulsions électriques. Un nombre qui va croître encore avec le remplacement du parc d’armes par un nouveau modèle. Ainsi, “5 750 pistolets à impulsion électrique de type T7 ont été achetés par la police nationale et sont
    en cours de distribution dans les services”.

    Le taser blesse peu, selon l’IGPN

    Les lésions répertoriées relatives à l’usage du PIE concernent quasi-exclusivement l’ancrage des points de métal du taser (les ardillons) dans le corps lorsque l’arme est utilisée à distance.

    À deux reprises, en 2021, le pistolet à impulsion électrique a été sorti dans une situation où la personne visée a été gravement blessée. Une incapacité totale de travail de 15 jours pour traumatisme crânien, plaies et contusions a été délivrée lors d’une intervention de police pendant laquelle le taser et le bâton de défense (matraque) ont été utilisés. Un autre individu a dû subir une intervention chirurgicale pour enlever l’un des “ardillons” du pistolet électrique qui lui était restés plantés dans le corps.

    Efficace sauf...

    L’Inspection générale de la police loue “un recours raisonné à la force et un encadrement strict des conditions d’utilisation” qui préconise de privilégier le mode dissuasif (pointer simplement avec le rayon laser de l’arme). Ce mode dissuasif ne représente cependant que 25% des utilisations recensées en 2021.

    La police des polices recense 6% des cas où le pistolet à impulsion électrique n’a pas été efficace. Dans ces 197 situations, il s’agissait soit d’une couche de vêtement trop épaisse, d’une distance entre l’arme et la personne visée trop importante ou encore d’un individu “extrêmement agité”, qu’il s’agisse de personnes présentant des troubles psychiatriques ou étant sous l’emprise de l’alcool ou de produits stupéfiants. C’est d’ailleurs précisément dans ces circonstances que le mode “dissuasif”, avec seulement un pointeur laser sans déclenchement de l’impulsion électrique, est le moins efficace, la personne étant moins réceptive aux tentatives de négociation.

    L’usage des armes à feu en “légère hausse”

    Au-delà du Taser, l’IGPN a recensé en 2021 37 morts lors d’opérations de police, dont 10 tués par balles, et 79 blessés. En 2020, 32 morts et 78 blessés avaient été comptabilisés. Selon son décompte, les policiers ont utilisé leur arme à feu 290 fois en 2021, soit une “légère hausse” de 2% par rapport à l’année précédente. Les tirs contre les véhicules en mouvement augmentent également légèrement, avec 157 tirs, contre 153 en 2020 et 147 en 2019.

    L’usage des lanceurs de balle de défense (LBD) et de grenades de désencerclement, qui font polémique en raison des blessures graves causées à des manifestants, est en baisse, après des niveaux record d’utilisation lors du mouvement des “gilets jaunes” notamment.

    L’IGPN a par ailleurs été saisie de 1.093 enquêtes judiciaires visant des policiers en 2021. Un chiffre “stable” sur trois ans, à l’exception de 2019, marquée par les enquêtes liées aux manifestations de “gilets jaunes”. Dans le détail, un peu moins de la moitié (47%) des enquêtes ouvertes portent sur des allégations de violences commises par les policiers.

    Les enquêtes pour soupçons d’injures à caractère raciste “augmentent légèrement”, ajoute le rapport. Il y en a eu 51 en 2021, contre 38 en 2020 et 31 en 2019.

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