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      Les chiffres et cartes du Covid-19 en France au 1er juillet 2022

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 1 July, 2022 - 08:16 · 7 minutes

    Le nombre de cas quotidien de Covid-19 continue d'augmenter en France, provoquant une 7e vague de contaminations. Le nombre de cas quotidien de Covid-19 continue d'augmenter en France, provoquant une 7e vague de contaminations.

    SCIENCE - Jusqu’où va-t-elle monter, et avec quelles conséquences? Après une forte baisse des contaminations pendant plusieurs semaines, la 7e vague de Covid-19 est bel et bien là. Le nombre de cas en France repart à la hausse depuis début juin, entraînant derrière lui une hausse des indicateurs hospitaliers.

    Pour bien suivre l’évolution de cette 7e vague, portée par les variants BA.4 et BA.5, ainsi que par la baisse de notre immunité, Le HuffPost , vous propose de regarder les derniers chiffres du Covid-19 , mais surtout leur évolution en cartes et en courbes. Un point important à bien avoir en tête avant de poursuivre votre lecture: les données sont toujours publiées dans la soirée. Ainsi, les chiffres à jour ce vendredi 1er juillet sont ceux publiés la veille, soit jeudi 30 juin.

    Il faut également savoir que ce ne sont pas les chiffres du jour, mais ceux à J-1 pour le nombre d’hospitalisations et le nombre de nouveaux cas confirmés. Pour l’incidence et le taux de positivité, ce sont les chiffres du dépistage à J-3 (à la date de réalisation du test) qui sont utilisés.

    Suivi de l’incidence et des réanimations

    Le nombre de cas, et donc le taux d’incidence, est en forte hausse depuis la mi-juin. Vendredi 1er juillet, la Direction générale de la Santé recensait 133.346 nouveaux cas, contre 79.852 une semaine plus tôt.

    Si l’on regarde la moyenne sur une semaine (la courbe bleue), on voit qu’elle augmente fortement, avec 92.773 cas recensés contre 57.943 le 22 juin.

    Les chiffres à J-1 sont pratiques pour suivre au plus près l’évolution de l’épidémie, mais sont susceptibles de varier d’une semaine à l’autre en fonction de la rapidité de remontée des résultats.

    Pour bien s’assurer des tendances, il est préférable de regarder les données publiées par Santé Publique France, qui montrent le nombre de cas à la date du dépistage, avec un retard de trois jours.

    C’est notamment à partir de ces données qu’il faut regarder l’évolution du taux d’incidence. Comme prévu, on voit que celui-ci est en croissance exponentielle, suivant très clairement l’évolution du nombre de cas recensés.

    Le graphique ci-dessous, en plus de l’incidence, permet d’analyser en un coup d’oeil la situation des différents indicateurs de suivi du Covid-19.

    Comme on peut le voir, tous les chiffres sont soit en hausse, soit en stagnation. La baisse est belle et bien finie.

    Signification des différents indicateurs

    • Taux d’incidence : c’est le nombre de cas détectés pour 100.000 habitants. Il est très utile, car il donne un état des lieux de l’épidémie en quasi-temps réel (quelques jours de décalage pour l’apparition des symptômes, voire avant leur apparition pour les cas contacts). Mais il est dépendant des capacités de dépistage.
    • Taux de positivité : c’est le nombre de tests positifs par rapport aux tests totaux effectués. Il permet de “contrôler” le taux d’incidence. S’il y a beaucoup de cas dans un territoire (taux d’incidence), mais que cela est uniquement dû à un dépistage très développé, le taux de positivité sera faible. À l’inverse, s’il augmente, cela veut dire qu’une part plus importante des gens testés sont positifs, mais surtout que les personnes contaminées qui ne sont pas testées, qui passent entre les mailles du filet, sont potentiellement plus nombreuses. Pour autant, cette dynamique est rendue difficile à lire depuis la généralisation des autotests, non-comptabilisés.
    • Taux d’occupation des lits de réanimation par des patients Covid-19 : C’est un chiffre scruté, car il permet de savoir si les hôpitaux sont capables de gérer l’afflux de patients. Il est très utile, car il y a peu de risque de biais: il ne dépend pas du dépistage et les occupations de lits sont bien remontées aux autorités. Son désavantage: il y a un délai important entre la contamination et le passage en réanimation, d’environ deux à trois semaines.
    • Entrées en réanimation et nouvelles hospitalisations : moyenne lissée sur 7 jours des personnes entrant à l’hôpital
    • Décès à l’hôpital : Comme les réanimations, c’est un indicateur plutôt fiable, mais avec un délai important.
    • R effectif : cet indicateur représente le “taux de reproduction du virus” réel, c’est-à-dire le nombre de personnes infectées par un cas contagieux. Il est calculé par des épidémiologistes et a lui aussi un délai important.

    La progression des variants BA.4 et BA.5

    Cette 7e vague est, comme toutes les autres, multifactorielle. Pour autant, les coupables principaux sont tout désignés: BA.4 et (surtout) BA.5, les sous-variants d’Omicron. Depuis le mois de mai, ils progressent lentement en France, prenant petit à petit le pas sur BA.2, la version qui était dominante jusqu’alors.

    Mais comme le montre le graphique ci-dessous, BA.4 et BA.5, même s’ils explosent et s’imposent en France, ne sont pas les seuls fautifs. Les cas soupçonnés d’être liés au variant BA.2 ne baissent plus depuis début juin, voire augmentent doucement à nouveau.

    La piste principale des épidémiologistes: la baisse de notre immunité face à l’infection, qu’elle provienne du vaccin, de la maladie ou des deux cumulés.

    Les entrées à l’hôpital et en réanimation

    La 7e vague est bien là, mais ce qui compte, c’est jusqu’où vont monter ces indicateurs et à quelle vitesse. Pour comprendre, il est important de regarder la vitesse de croissance ou de décroissance des cas et des indicateurs hospitaliers, en observant l’évolution sur une semaine, en pourcentage, de ces chiffres:

    Si les taux d’incidence et de positivité ainsi que les entrées à l’hôpital augmentent fortement (entre 30 et 60% ces derniers jours), on voit que le nombre de personnes hospitalisées ou en réanimation (le stock) augmente bien plus faiblement, avec des hausses de 9,2% et 10,7%. Mais cette croissance est de plus en plus importante de jour en jour.

    Il est important de préciser que pour les réanimations, mais surtout pour les hospitalisations conventionnelles, une part non négligeable de patients sont hospitalisés pour une autre pathologie, mais sont positifs au Covid-19, comme on peut le voir ci-dessous.

    Avant le mois de janvier, la part de ces personnes hospitalisées avec Covid était faible, mais comme on le voit, elle a explosé avec Omicron et ses sous-variants. Attention, le fait de ne pas être hospitalisé pour Covid ne veut pas dire que la maladie ne peut pas aggraver la situation du malade.

    Carte du taux d’incidence par départements

    Si l’on regarde l’évolution de l’épidémie de manière plus locale, on voit que l’incidence augmente dans tous les départements.

    Avec l’arrivée des vacances d’été, la circulation du virus dans les zones très touristiques devra être surveillée de près. Comme on peut le voir ci-dessous, le taux d’incidence est surtout élevée en Île-de-France et sur tout les pourtours méditerranéen et atlantique.

    Le graphique ci-dessous permet d’analyser plus en détail la situation dans votre département (y compris dans les départements et régions d’outre-mer).

    La carte du taux d’occupation en réanimation

    Entre la campagne de vaccination et l’immunité acquise dans les précédentes vagues, la proportion de formes graves est plus faibles que pour les premières vagues du Covid-19. Le graphique ci-dessous permet de s’en rendre compte. Il compare le nombre actuel de cas, hospitalisations et réanimations par rapport au maximum de chacun de ces indicateurs en novembre dernier.

    Avec Omicron en janvier, le nombre de cas a explosé le record de la deuxième vague, mais les hospitalisations ont simplement été égalées. Quant aux réanimations, elles n’ont pas dépassé les 80% de l’ampleur de la deuxième vague.

    Mais si le taux d’occupation des services de réanimation est pour l’instant faible , cet indicateur reste à surveiller de près, alors que l’hôpital est en crise et se prépare à un été particulièrement tendu dans les services d’urgence.

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