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      Le gouvernement d'Élisabeth Borne dévoilé, ce qu'il faut en retenir

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 20 May, 2022 - 19:58 · 5 minutes

    Ndiaye, prises à droite, écologie... Ce qu'il faut retenir du premier gouvernement Borne (de gauche à droite: Amélie de Montchalin qui fait partie du trio en charge des question d'écologie, Pap Ndiaye qui arrive à l'Éducation nationale et Damien Abad, prise de choix à droite). Ndiaye, prises à droite, écologie... Ce qu'il faut retenir du premier gouvernement Borne (de gauche à droite: Amélie de Montchalin qui fait partie du trio en charge des question d'écologie, Pap Ndiaye qui arrive à l'Éducation nationale et Damien Abad, prise de choix à droite).

    POLITIQUE - Après la fumée blanche, l’heure des premiers enseignements. Ce vendredi 20 mai, soit près d’un mois après la réélection d’Emmanuel Macron au second tour de l’élection présidentielle et cinq jours après la nomination d’Élisabeth Borne à Matignon , la composition du gouvernement a été dévoilée .

    Comme de coutume, c’est Alexis Kohler , le secrétaire général de l’Élysée, qui a annoncé la liste depuis le perron du palais présidentiel. Une énumération au cours de laquelle des noms bien connus depuis cinq ans sont souvent revenus, à l’image quelque part de celui d’ Élisabeth Borne , passée par les Transports, l’Écologie et enfin le Travail au cours du premier quinquennat Macron, avant donc de devenir cheffe du gouvernement durant le second.

    Mais la continuité entre les deux mandats d’Emmanuel Macron n’était pas le seul élément marquant de ce nouveau gouvernement, avec des visages qui disent également beaucoup des ambitions présidentielles pour les cinq ans à venir.

    • Pap Ndiaye, changement de cap à l’Éducation nationale

    C’était LA grande surprise parmi les noms annoncés ce vendredi 20 mai. Pap Ndiaye, historien normalien , spécialiste de l’immigration et orateur volubile pour dénoncer les violences policières policières a donc été choisi pour remplacer Jean-Michel Blanquer, qui aura passé cinq ans rue de Grenelle, un record.

    Un homme qui occupait jusqu’alors le poste de directeur du musée national de l’immigration, situé porte dorée dans le XIIe arrondissement de Paris et dont la nomination en a fait hurler plus d’un à l’extrême droite . De Marine Le Pen à Éric Zemmour, nombreux sont ceux qui se sont fendus d’un tweet pour dénoncer ce choix ce vendredi.

    Parmi les nouveaux entrants au gouvernement, on peut également citer la magistrate Isabelle Rome , engagée dans la défense des femmes battues et qui a été choisie à l’Égalité femmes-hommes, Sylvie Retailleau, qui arrive à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, ou encore l’ex-espoir du tennis Amélie Oudéa-Castéra , nommée aux Sports et aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

    • Des prises à droite pour Emmanuel Macron

    Parmi les nouveaux entrants, au-delà des noms évoqués plus haut, il est aussi intéressant de noter qu’Emmanuel Macron et Élisabeth Borne ont fait quelques prises de choix à droite. Une manière d’envoyer un message à la droite “Macron-compatible” en vue des législatives , où le camp présidentiel aura besoin d’une majorité s’il veut continuer à gouverner pendant cinq ans.

    Parmi ceux-là, impossible de ne pas citer Damien Abad , qui était jusqu’alors le patron du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, et qui a donc fait défection pour entrer au gouvernement.

    Autre recrue d’importance: Catherine Colonna . Cette diplomate de carrière était effectivement porte-parole de Jacques Chirac lorsqu’il était président avant d’occuper un poste de ministre déléguée aux Affaires européennes sous Dominique de Villepin. Tout un symbole. Et l’on peut également citer Christophe Béchu, désormais en charge des collectivités territoriales, mais qui avait déjà un pied en macronie du fait de sa proximité avec Édouard Philippe.

    • Fin de parcours pour plusieurs figures...

    En revanche, pour faire de la place à ces nouveaux entrants, il a fallu laisser partir plusieurs visages marquants du premier bail d’Emmanuel Macron à l’Élysée. Dans cette catégorie, on a déjà cité Jean-Michel Blanquer, qui vise une circonscription dans le Loiret pour se consoler après avoir longtemps fait partie des figures privilégiées.

    Même chose pour Marlène Schiappa , qui se retrouve sans portefeuille après cinq ans à défendre envers et contre tous les idées et initiatives présidentielles. Pour Jean-Yves Le Drian, ministre depuis dix ans sans discontinuer, le départ était par contre bien plus prévisible.

    Quant à Sophie Cluzel, Julien Denormandie ou Annick Girardin, tous ont annoncé retourner à leur vie de famille quand Jean-Baptiste Djebbari , le tiktokeur du précédent gouvernement, a déjà fait grand bruit avec son départ pour le secteur privé.

    • ... et des missions prolongées

    Pour ce qui est des missions prolongées, on a déjà évoqué plus haut le cas de trois ministres particulièrement en vue (Éric Dupond-Moretti, Bruno Le Maire et Gérald Darmanin), qui conservent tous leur portefeuille ainsi qu’une place privilégiée dans l’ordre protocolaire.

    Pour d’autres en revanche, il va falloir se faire à leurs nouvelles attributions. On peut ici évoquer Sébastien Lecornu, qui passe des Outre-mer aux Armées, Brigitte Bourguignon, qui monte en grade pour récupérer la Santé, poste que perd donc Olivier Véran qui se retrouve aux Relations avec le Parlement, un portefeuille que cède Marc Fesneau pour prendre en charge l’agriculture. Vous suivez.

    Et ce n’est pas fini avec des promotions encore pour Olivier Dussopt (des Comptes publics au Travail) ou Gabriel Attal, qui laisse le porte-parolat pour récupérer l’ancien portefeuille de ce dernier.

    • Trois femmes pour l’écologie

    Mais parmi les maintiens les plus spectaculaires, on peut sans aucun doute citer ceux d’Agnès Pannier- Runacher, d’Amélie de Montchalin et donc d’Élisabeth Borne. Trois femmes qui appartenaient aux gouvernements précédents et qui auront désormais la charge de mener la politique du gouvernement en matière d’écologie, sujet sur lequel les macronistes ont été maintes fois critiques et même condamnés en justice pour inaction climatique .

    Invitée de TF1 ce vendredi soir, Élisabeth Borne a défendu “une organisation inédite dans le domaine de la transition écologique”, sujet qui doit être présent selon elle “dans toutes les politiques que l’on mène”. Si la Première ministre donnera donc les grandes impulsions, Amélie de Montchalin est chargée de l’appliquer concrètement dans les territoires et sa collègue plus spécifiquement du sujet de l’énergie. Un défi immense auquel devra donc répondre ce trio.

    Et retrouvez l’intégralité du gouvernement d’Elisabeth Borne dans notre diaporama ci-dessous:

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