• chevron_right

      Luc Besson accusé de viol: Sand Van Roy charge la justice qui a rendu un non-lieu

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 24 May, 2022 - 18:45 · 3 minutes

    Sand Van Roy, ici en mai 2019 à Cannes, dénonce la décision de la justice qui a prononcé un non-lieu après sa plainte pour viols contre Luc Besson. Sand Van Roy, ici en mai 2019 à Cannes, dénonce la décision de la justice qui a prononcé un non-lieu après sa plainte pour viols contre Luc Besson.

    JUSTICE - “Ne portez pas plainte. Surtout pas le jour des faits. Surtout pas contre Luc Besson . Ça y est. J’ai compris.” Quelques heures après la confirmation en appel du non-lieu dans le cadre des accusations de viols visant le réalisateur Luc Besson, son accusatrice Sand Van Roy exprime sa déception ce mardi 24 mai.

    Dans une lettre publiée sur son compte Twitter, l’actrice est revenue sur toute la procédure qui a débuté le jour de son viol présumé, le 18 mai 2018, lorsqu’elle a porté plainte. Elle décrit notamment son ecchymose à l’œil, ses lésions dans le dos et une lésion anale, alors que le réalisateur a toujours plaidé un rapport vaginal consenti.

    Après un classement sans suite faut d’avoir pu caractériser l’infraction, “une juge d’instruction indépendante a choisi de rouvrir le dossier” mais “elle a été rapidement remplacée par une autre”, relate Sand Van Roy. “La juge d’instruction Noiriel a refusé de m’entendre. (...) Cette magistrate mentira et dira par exemple que j’avais ‘passé la nuit avec Luc Besson’. C’est faux. (...) La juge d’instruction osera même dire que la ‘lésion anale n’a jamais existé’.”

    Sand Van Roy cite ensuite une magistrate qui l’aurait empêchée de dénoncer ces fausses affirmations. Plutôt que de la prendre en considération, la magistrate aurait félicité “la juge d’instruction d’avoir fait une analyse pertinente du dossier”, dénonce la plaignante. C’est d’ailleurs cette magistrate qui présidait l’audience d’appel au non-lieu le 19 avril dernier, qui a abouti à la confirmation du non-lieu ce mardi.

    Cas emblématique de l’ère #MeToo

    “Nous avons présenté les expertises devant la chambre d’instruction quand on a contesté le non-lieu. Non-lieu tout de même confirmé. Les expertises sont tout simplement inexistantes dans l’arrêt”, accuse-t-elle.

    La Belgo-Néerlandaise conclut, acerbe: “Vous vous en foutez des preuves physiques et des expertises. Vous vous en foutez de tous les éléments à charge contre agresseur. Vous m’avez humiliée, diffamée, abîmée à vie. Vous avez fait pleurer ma mère aujourd’hui et ça je ne pardonnerai jamais à votre pays. Vous avez réussi à détruire tout ce que j’aime. J’arrête mes études de droit car je ne crois plus en la justice.”

    Après le verdict, ses avocats ont annoncé avoir “formé un pourvoi en cassation”. Pour eux, “ce comportement de la justice n’est pas de nature à conforter les femmes dans une démarche judiciaire”.

    Ce dossier est l’un des plus emblématiques de l’ère #MeToo. Après cette première plainte, l’actrice en a déposé une autre pour d’autres viols et agressions sexuelles commis entre 2016 et 2018, épisodes d’une “relation d’emprise professionnelle” sous menaces de “rétorsion sur sa carrière d’actrice”.

    Devant la justice, au moins trois femmes ont évoqué des faits allant de “bisous dans le cou” jusqu’à la “tentative de viol”, contestés par Luc Besson. D’autres femmes avaient faits des témoignages comparables auprès de Mediapart.

    À voir également aussi sur le Huffpost: #MeTooPolitique: pourquoi la parole peine à se libérer