• chevron_right

      Pap Ndiaye nommé ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 20 May, 2022 - 15:33 · 4 minutes

    L'universitaire Pap Ndiaye, historien et directeur du musée de l'immigration, a été nommé ministre de l'Éducation et de la Jeunesse (photo d'archive prise en mars 2021 devant le palais de la Porte dorée). L'universitaire Pap Ndiaye, historien et directeur du musée de l'immigration, a été nommé ministre de l'Éducation et de la Jeunesse (photo d'archive prise en mars 2021 devant le palais de la Porte dorée).

    POLITIQUE - Un changement de taille rue de Grenelle. Après avoir vu Jean-Michel Blanquer occuper pendant cinq ans le poste de ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, un record , c’est Pap Ndiaye , universitaire de 56 ans, qui a été nommé ce vendredi 20 mai pour le remplacer au sein du premier gouvernement d’Elisabeth Borne .

    Spécialiste de l’immigration et des minorités, cet historien dirigeait jusqu’à présent le musée national de l’Histoire de l’immigration, situé au palais de la Porte dorée, dans le XIIe arrondissement de Paris. Par le passé, il a enseigné à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), à Sciences Po Paris et aux États-Unis, où il s’est notamment intéressé à l’Histoire sociale du pays.

    Né d’un père sénégalais et d’une mère française, ce Normalien est par ailleurs le frère de Marie Ndiaye , romancière qui a notamment reçu le prix Fémina en 2001 (pour “Rosie Carpe”) et le Goncourt en 2009 (pour “Trois femmes puissantes”), en plus d’être jouée de son vivant à la Comédie française, une singularité.

    Dénonciation des violences policières

    Au cours de sa carrière, Pap Ndiaye a publié plusieurs textes, évoquant tant le fait d’être noir en France (“La Condition noire. Essai sur une minorité française.”) que les combats pour l’égalité outre-Atlantique (“Noirs américains. En marche pour l’égalité”).

    Ces dernières années, il s’est fait remarquer par un ton qui promet de détonner par rapport à celui de certains de ses collègues et même du président de la République Emmanuel Macron, s’attaquant vivement au problème des violences policières en France, notamment en assurant que cette question est loin de concerner uniquement les États-Unis. En juin 2020, il déclarait par exemple sur France Inter que “l’attitude de déni en ce qui concerne les violences policières en France est tout à fait classique, et depuis longtemps: il y aurait des violences policières aux États-Unis, mais pas en France.”

    Un parcours qui lui a valu, et qui continue de lui valoir depuis sa nomination rue de Grenelle, de vives critiques de la part de l’extrême droite. Ce vendredi, du bras droit d’Éric Zemmour, Stanislas Rigault, à l’élu RN Julien Odoul , plusieurs personnalités de cette famille politique ont dénoncé le choix d’un “militant immigrationniste” cherchant à “rééduquer nos enfants” et à “déconstruire l’Histoire de France”.

    Une ligne bien différente de Blanquer sur le “wokisme”

    Des critiques caricaturales qui font écho à plusieurs prises de position passées de Pap Ndiaye, qui a notamment fait de l’accueil des migrants et donc de la dénonciation des violences -policières notamment- contre les minorités des combats privilégiés. Ces derniers jours, dans les colonnes de Ouest France , il dénonçait notamment le fait que “les questions d’immigrations (n’aient) pas leur place dans le récit national”, ce qui est “pourtant essentiel si l’on veut comprendre notre Histoire”.

    En février 2021, après que le meurtre de George Floyd aux mains de la police à Minneapolis a ravivé le débat sur les violences contre les minorités, il fustigeait également de faux sujets, telle que les attaques contre les universitaires “woke”. “La vraie violence est bien du côté des groupes paramilitaires fascisants, et non de celui du woke”, expliquait-il chez nos confrères du Monde , sans pour autant mettre sous le tapis les “dérives bien réelles et navrantes” du woke.

    Et d’ajouter, dans le même entretien, qu’il est nécessaire de prendre en compte les sujets qui mobilisent aujourd’hui la jeunesse mondiale, et qui ont été ramassés dans ce terme: “l’antiracisme”, “la lutte contre le réchauffement climatique” et la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes, à savoir “la défense des minorités sexuelles et la lutte contre les violences sexuelles et sexistes”.

    Une vision du monde qui tranche avec celle de Jean-Michel Blanquer, qui avait justement fait de “ l’idéologie woke ” et du “wokisme” des adversaires à combattre en bloc sans jamais entrer dans ce niveau de nuance.

    À voir également sur le HuffPost : Jean-Michel Blanquer regrette “la symbolique” de ses vacances à Ibiza