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      Les villes dirigées par les écologistes : un enfer !

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 15 March, 2023 - 04:00 · 8 minutes

    Par Philbert Carbon.

    En 2020, Europe Écologie-Les Verts (EELV) a remporté les élections dans huit grandes villes : Annecy, Besançon, Bordeaux, Grenoble, Lyon, Poitiers, Tours et Strasbourg – sans compter celles où le parti appartient à la majorité municipale comme à Marseille, Montpellier, Nancy ou Paris. Presque trois ans après leur installation, leur bilan n’est guère brillant.

    À peine élus, les maires écologistes ont défrayé la chronique avec des déclarations à l’emporte-pièce. On se souvient de Pierre Hurmic (Bordeaux) annonçant qu’on « ne mettra pas des arbres morts [i.e. des sapins] sur les places de la ville » au moment de Noël ; de Léonore Moncond’huy (Poitiers) affirmant que « l’aérien ne doit plus faire partie des rêves d’enfants d’aujourd’hui » pour justifier la réduction des subventions municipales aux deux aéroclubs de la ville ; ou encore de Grégory Doucet (Lyon) s’en prenant au Tour de France qui véhiculerait « une image machiste du sport » et ne serait pas « écoresponsable » avec tous ses véhicules, ses déchets et tous « les petits objets, les goodies , les machins qui sont jetés par la caravane ».

    Une gestion idéologique

    Mais les édiles verts ne se contentent pas de parler. Ils agissent en ne perdant jamais de vue qu’ils mènent un combat idéologique.

    À Grenoble, par exemple, le maire Éric Piolle (élu depuis 2014) a souhaité autoriser le burkini dans les piscines municipales et imposé le menu végétarien dans les cantines scolaires.

    À Lyon, le menu sans viande est également préconisé, ainsi que le budget genré qui permettra de vérifier que les dépenses municipales bénéficient autant aux femmes qu’aux hommes.

    À Bordeaux, la municipalité a mis en place un plan de prévention et de lutte contre les « LGBTphobies » prévoyant, entre autres, des passages piétons arc-en-ciel, l’illumination de la porte de Bourgogne aux couleurs arc-en-ciel chaque 17 mai (Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie), l’organisation d’un « Mois des fiertés » en juin.

    À Tours, le maire Emmanuel Denis a prévu de bâtir une Maison de l’Hospitalité dédiée à l’accueil des migrants.

    Dans le magazine municipal Poitiers Mag , Léonore Moncond’huy a fait la promotion de la manifestation publique organisée, les 17 et 18 septembre 2022, par l’association Alternatiba, au cours de laquelle les extrémistes d’Extinction Rébellion ont organisé des ateliers de désobéissance civile .

    À Annecy, la mairie a installé des distributeurs de protections périodiques gratuites et biologiques , et se targue d’être la première ville de France à avoir porté et mis en place ce dispositif à l’échelle communale.

    Quant à Anne Vignot, maire de Besançon, elle a introduit une clause de « bien-être animal » dans les marchés publics et a réalisé des travaux dans une des écoles de la ville en vue de désimperméabiliser la cour de la récréation et, par la même occasion, de la « dégenrer . »

    On pourrait passer des pages et des pages à lister les actions de ces maires qui essaient tous, semble-t-il, d’être plus écolo-progressistes les uns que les autres. Deux sujets concentrent cependant leurs attaques : l’automobile et le logement.

    Automobilistes et propriétaires dans le collimateur des édiles verts

    Sans grande surprise, les maires écologistes s’en prennent aux automobilistes.

    Tous construisent des pistes cyclables à tout-va comme à Tours, où le maire Emmanuel Denis, a fermé le pont Wilson aux voitures, un axe stratégique en plein centre-ville, au grand dam des commerçants qui voient l’accès à leur boutique compliqué. La ville reste cependant l’une des moins embouteillées de France.

    Ce qui n’est pas le cas de Bordeaux qui vient de gagner deux places dans le TomTom Traffic Index 2023 pour s’installer au deuxième rang des villes comptant le plus d’heures de bouchons.

    Ces embouteillages augmentent la pollution et le taux de CO 2 que les écologistes disent vouloir combattre. TomTom a calculé qu’à Paris les bouchons sont responsables de plus de 13 % des émissions de CO 2 liées au trafic routier.

    Des villes polluées et congestionnées, voilà donc à ce jour le résultat des politiques municipales en faveur des « mobilité douces ». La mise en place des zones à faibles émissions (ZFE) va peut-être régler le problème, au prix de l’exclusion de la plupart des Français des centres-villes.

    L’autre ennemi du maire vert, c’est le propriétaire foncier.

    Ainsi l’ encadrement des loyers (limitation des augmentations) est appliqué à Paris, Lyon et Bordeaux et leur banlieue proche. D’autres agglomérations ont demandé à rejoindre ce club en 2023 comme Grenoble et Marseille. À Paris et Lyon, on applique aussi le plafonnement des loyers (fixation d’un montant maximal). Des mesures dont les effets néfastes apparaîtront bientôt au grand jour : pénurie de logements, augmentation de la fraude et de la délinquance, ségrégation sociale, mauvaise allocation des ressources, etc., comme l’a montré une étude du think tank suédois Timbro .

    Les écologistes n’aiment pas non plus les locations touristiques de type Airbnb. Annecy, Bordeaux, Lyon, Marseille, Paris ont mis en place des restrictions pour les locations de courte durée. À Annecy , par exemple, le maire François Astorg a décidé de supprimer 52 % des meublés de tourisme (2200 au lieu de 4598 aujourd’hui).

    Par ailleurs, sur les 1136 communes autorisées par le gouvernement à appliquer une majoration de la taxe d’habitation sur les résidences secondaires , 255 l’ont effectivement mise en place. Parmi elles, Bordeaux, Grenoble, Lyon, Marseille et Paris ont décidé d’appliquer le taux maximal de majoration de 60 %. Ce sera bientôt le cas à Annecy.

    Le matraquage des propriétaires se concrétise aussi par des taux de taxe foncière élevés. Alors qu’en 2021, le taux moyen (taxe foncière + taxe d’enlèvement des ordures ménagères) dans les cinquante plus grandes villes de France était de 52,02 %, il s’établissait à 64,62 % à Poitiers, à 63,02 % à Grenoble, à 55,87 % à Bordeaux.

    Avec respectivement 50,29 % et 50,13 %, Strasbourg et Tours étaient dans la moyenne, quand Annecy, Besançon et Lyon pratiquaient des taux inférieurs à celle-ci. Mais cela risque de ne pas durer ! En 2022, la hausse moyenne de la taxe foncière était de 4,7 % dans les 200 plus grandes villes de France. Elle était de 16,3 % à Marseille, de 16 % à Tours, de 12,6 % à Strasbourg, de 8,8 % à Annecy. En 2023, la hausse sera de 52 % à Paris, de 25 % à Grenoble, de 14 % à Marseille, de 11,6 % à Tours, de 9 % à Lyon, de 5,3 % à Annecy, de 4,53 % à Bordeaux.

    Les propriétaires n’ont pas fini de payer les lubies des maires écologistes et les locataires en subiront aussi les conséquences en voyant l’offre de logements à la location se raréfier.

    La sécurité est oubliée

    En matière de délinquance, c’est également la hausse qui prévaut.

    Certes, les maires ne sont pas seuls responsables de la situation mais leur inaction dans ce domaine entraîne immanquablement une hausse de la délinquance. Hostiles aux polices municipales et à la vidéosurveillance au début de leur mandat, beaucoup d’entre eux sont en train de réviser leur jugement.

    Il faut dire que Lyon, Bordeaux, Paris, Grenoble sont dans le top 10 des villes les plus dangereuses de France. Marseille et Montpellier ne sont pas loin. La délinquance a augmenté de 26,5 % à Lyon en 2021, de 7 % à Bordeaux, de 6 % à Strasbourg. Annecy, Besançon, Tours et Poitiers, de taille plus modeste, sont plus paisibles, mais la criminalité y progresse aussi : + 27,4 % à Tours ; + 15 % à Annecy ; + 7,8 % à Poitiers.

    Ce sont notamment les questions de sécurité qui ont fait chuter Lori Lightfoot à Chicago . La maire n’a pas réussi à se faire réélire pour un second mandat. C’est la première fois qu’une telle chose arrive depuis 1983. C’est aussi la première fois que les Démocrates perdent la ville depuis 1931. Les électeurs ont sanctionné celle qui n’a pas empêché les homicides de progresser de 51 % et les carjackings de 204 % ! Peut-être ont-ils aussi voulu de se séparer d’une wokiste indécrottable : noire, féministe et homosexuelle, elle avait exigé, par exemple, en mai 2021, n’être interviewée que par des journalistes issus des minorités .

    Les entreprises fuient les villes écolos

    Lori Lightfoot menait également une politique écologiste déterminée. Le site internet de la ville indique que « Chicago est chef de file en matière d’initiatives environnementales innovantes, et le développement durable est au cœur de ses politiques. Du plan d’action climatique de Chicago aux investissements ciblés de la ville en matière d’efficacité énergétique, Chicago intègre le développement durable dans les lieux de travail, de vie, d’apprentissage et de loisirs de ses habitants, tout en se préparant à un avenir résilient ».

    Politiques environnementalistes offensives, augmentation de l’insécurité, difficultés à se loger et à se déplacer… tout cela fait fuir les entreprises. Le milliardaire Kenneth Griffin , fondateur du hegde fund Citadel a ainsi annoncé qu’il transférait son siège social de Chicago à Miami en raison de l’augmentation de la criminalité et de la mauvaise gestion de l’État de l’Illinois. Caterpillar, Boeing et Tyson Foods ont, elles aussi, déjà quitté Chicago.

    À Barcelone, la maire écologiste Ada Colau entend réduire le tourisme de masse et lutter contre la spéculation. Elle refuse d’agrandir l’aéroport, ferme certains lieux touristiques, sanctionne les entreprises pour mauvaise gestion des déchets. Airbnb est quasiment interdit. Des immeubles résidentiels appartenant à des banques ont été expropriés pour en faire des logements sociaux. Tout cela sur fond de velléités séparatistes au niveau régional.

    Plus de 7000 entreprises ont ainsi quitté la Catalogne , dont la moitié pour la région de Madrid où les impôts sont moins élevés et le climat plus favorable aux affaires.

    Il est encore trop tôt pour savoir si les villes françaises dirigées par les écologistes perdent leurs entreprises. Mais il n’est pas exclu que les effets observés à Barcelone et Chicago se produisent aussi à Grenoble, Tours ou Lyon.

    Sur le web

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      La menace de l’écologisme

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 6 March, 2023 - 04:15 · 10 minutes

    Le gauchisme est une maladie, la maladie infantile du communisme. Ce n’est pas de moi, mais de Lénine . Cette affirmation est le titre d’un document rédigé par l’instigateur de la révolution bolchévique, document assez court et facilement accessible en ligne . Il mérite d’être lu, surtout avec le recul de ce qui s’est passé après 1920, date de sa rédaction.

    Le titre est intrigant. Comment et pourquoi opposer communisme et gauchisme ? On arrive vite cependant à comprendre où Lénine voulait en venir : afin de réussir la révolution prolétarienne (de gauche), les révolutionnaires doivent agir comme un corps hiérarchisé et discipliné (de droite), totalement subordonné aux décisions du chef suprême et dans lequel chaque individu doit faire preuve d’héroïsme et de sacrifice.

    « Et tout d’abord la question se pose : qu’est-ce qui cimente la discipline du parti révolutionnaire du prolétariat ? Qu’est-ce qui la contrôle ? Qu’est-ce qui l’étaye ? C’est d’abord la conscience de l’avant-garde prolétarienne et son dévouement à la révolution, sa fermeté, son esprit de sacrifice, son héroïsme. C’est ensuite son aptitude à se lier, à se rapprocher et, si vous voulez, à se fondre jusqu’à un certain point avec la masse la plus large des travailleurs, au premier chef avec la masse prolétarienne, mais aussi la masse des travailleurs non prolétarienne. Troisièmement, c’est la justesse de la direction politique réalisée par cette avant-garde, la justesse de sa stratégie et de sa tactique politiques, à condition que les plus grandes masses se convainquent de cette justesse par leur propre expérience. » Lénine – La maladie infantile du communisme (le gauchisme)

    Les maîtres-mots du camarade Lénine sont : discipline, discipline, discipline ! La fin justifie les moyens et les circonvolutions intellectuelles, les arguments, la politique, la démocratie, la négociation sont des preuves de faiblesse, d’un manque de maturité. Le gauchisme qui croit avoir raison par sa réflexion et ses arguments doit s’effacer pour laisser place à l’action qui seule permettra la victoire. Pour cela, il faut que l’individu soit discipliné et fasse preuve d’héroïsme et de sacrifice.

    Les enfants du léninisme

    L’enseignement de Lénine a fait des émules. Dans les années 1930, les dictateurs italiens et allemands ont repris mot pour mot ses directives : si la gauche revendique utiliser des méthodes « de droite », pourquoi la droite devrait-elle s’en abstenir ? Après la guerre, la même propagande déversée par l’ Union soviétique et les efforts de ses services ont continué à semer partout la graine du chaos et de la violence.

    Cette stratégie de la déstabilisation par la lutte a un nom : terrorisme.

    Les gauchistes auront beau essayer d’expliquer qu’une manifestation est légitime parce qu’elle vise un noble but, rien ne peut changer la nature des choses. L’action violente organisée dans le but de prendre le pouvoir ou d’imposer sa volonté, cela s’appelle du terrorisme : l’emploi systématique de la violence pour atteindre un but politique.

    Certaines mouvances terroristes sont clairement identifiées : ultradroite, mouvements islamistes, influences étrangères… mais en France une faction semble passer à côté des radars ou bénéficier d’une bienveillance assez générale. Il faut dire qu’elle mélange à la fois gauchisme et léninisme. Il s’agit de l’écologisme.

    L’écologisme est un léninisme

    On voit pourtant régulièrement les militants écologistes dépasser les limites du légal, ou même du raisonnable et leurs patronymes venir grossir le fameux fichier S .

    Marine Tondelier, récemment désignée à la tête du parti zadiste, se voit d’ailleurs en digne successeur de son mentor à la barbichette :

    « On manque d’une vraie discipline collective » a-t-elle déclaré .

    Son écologisme est radical : fini le gauchisme, il est temps de se battre, de se « réarmer » selon ses propres termes, de s’allier aux écoterroristes et autres écototalitaires, car « Aujourd’hui, il n’y a plus de place pour la demi-mesure quand c’est la survie de l’humanité, celle de nos enfants dans trente ans qui est en question »

    L’écologisme ne doit pas être mêlé de près ou de loin avec un quelconque souci écologique. Ça n’a absolument rien à voir : « il n’y a pas d’écologie sans justice sociale » selon Marine Tondelier : la défense de la nature n’est qu’un prétexte.

    L’écologisme est un mouvement prolétarien au sens léniniste : une direction politique dirigeant une avant-garde prolétarienne dévouée à la révolution et prête à tout pour arriver à ses objectifs. Son but n’est pas l’amélioration du cadre de vie mais la destruction par tous les moyens de la société actuelle, la destruction du « système » afin de le remplacer.

    L’écologisme est un fascisme

    L’écologisme, comme le communisme, comme le léninisme, comme le stalinisme, le maoïsme, le fascisme ou le nazisme et toutes ces horreurs du XX e siècle, repose sur une des multiples idioties racontées par Marx et Engels, idiotie elle-même reprise de Jean-Jacques Rousseau : le mythe romantique du bon sauvage et du communisme primitif.

    Il n’y a qu’une différence de nuance entre le nazisme, le fascisme et le marxisme ou l’écologisme. Il n’y a aucune différence de fond. Toutes ces pensées nauséabondes reposent sur une manipulation, un mensonge, une assertion dont on sait depuis qu’elle est totalement fausse : scientifiquement et historiquement totalement fausse. Fausse et moralement condamnable.

    Tous reposent sur la légende qu’il existait dans le passé un monde idéal, un âge d’or, que les « ennemis du peuple » ont corrompu, principalement par l’argent : « l’homme est naturellement bon, c’est la société qui le corrompt ».

    « Les villes sont le gouffre de l’espèce humaine […] Les hommes ne sont point faits pour être entassés en fourmilières, mais épars sur la Terre qu’ils doivent cultiver. Plus ils se rassemblent, plus ils se corrompent » – J.J. Rousseau – L’Émile

    Pour le fascisme italien des années 1930, tout comme pour les soi-disant patriotes actuels, le paradis perdu de l’Empire romain d’Occident a été mis à sac par des hordes d’envahisseurs barbares.

    Pour le nazisme, le paradis perdu des Valkyries a été corrompu par les banquiers et les commerçants juifs.

    Pour les écologistes, le paradis perdu de Gaïa a été corrompu par les banquiers et les commerçants européens.

    Ce monde parfait n’a jamais existé : les premières sociétés ont été rendues possibles par la spécialisation des tâches et l’échange quantifié : par l’inverse du communisme, par l’inverse du marxisme, par l’inverse de l’écologisme.

    L’empire romain n’a jamais été autre chose qu’une immense dictature chaotique bâtie sur la force armée et l’esclavage, un monde extrêmement violent, tout comme la Germanie, que ce soit celle des Valkyries ou celle de Gaïa.

    Beaucoup de bruit pour pas grand-chose

    Mettre sur le même plan écologisme, fascisme et soviétisme relève-t-il de la démagogie ? Clairement oui. Dire que l’écologisme est un fascisme est démagogique, mais il faut le dire , car la seule subtile différence avec les autres horreurs en isme du XX e siècle est que l’écologisme est un fascisme dans l’idéologie, mais heureusement, pas dans la réalité.

    Dans les faits, l’écologisme n’est pas un mouvement de masse, ni un mouvement populaire. Nombre d’écologistes militants ou sympathisants sont persuadés qu’ils œuvrent pour le bien du peuple et que le peuple est derrière eux, mais ceci est complètement faux !

    Le nazisme a été jugé dans les faits qui sont plus que répugnants. Le soviétisme n’a pas eu droit au même procès et on en voit aujourd’hui les conséquences dans l’est de l’Europe. Mais le nazisme ou le soviétisme n’ont été rendus possibles uniquement parce qu’à l’époque de leur ascension il n’y avait que peu d’opposition et surtout parce qu’ils ont cristallisé le ressentiment populaire contre le pouvoir en place.

    Or l’écologisme est assimilé au pouvoir en place et à la classe dirigeante des urbains nantis. Les deux derniers mouvements de contestation violents et populaires : Bonnets rouges en 2013 et Gilets jaunes en 2018, avaient à chaque fois comme raison initiale le refus de la mise en place d’une politique écologiste de taxes sur les transports et les carburants.

    Massivement, les habitants de l’Ouest ont rejeté l’action des écolos contre l’aéroport de Nantes . C’est le pouvoir qui a décidé d’abandonner Notre-Dame-des-Landes. C’est le pouvoir qui a fait du principe de précaution et de la lutte contre le réchauffement climatique des priorités.

    Nombre de gens sont de plus en plus remontés contre les méthodes quasiment mafieuses qui ont agité le pouvoir et qui ont conduit la France à laisser tomber le nucléaire , aboutissant à l’inflation énergétique qui frappe aujourd’hui les plus vulnérables de plein fouet.

    Plus que de ne pas bénéficier du tout d’un soutien populaire, l’écologisme est en train de devenir pour nombre de « prolétaires » de la France périphérique l’ennemi public numéro 1.

    Toutes les escroqueries sont dangereuses

    Faut-il alors arrêter de nommer l’écologisme pour ce qu’il est : une idéologie aux intentions nauséabondes et aux méthodes de plus en plus criminelles, quitte à verser dans l’excès ?

    Certainement pas ! Il faut continuer à dénoncer cette stupidité ! L’expérience a prouvé que même avec une base électorale ridicule, les écologistes ont déjà réussi à appauvrir et à détruire considérablement le pays, nombre de gens et d’entreprises.

    L’ application du principe de précaution , constitutionnalisé pour de pures raisons de magouilles politiciennes, a fait plonger la France dans la comédie ridicule du « quoi qu’il en coûte » dont il faudra des années pour se remettre.

    Le volontarisme vert a créé un gigantesque business de détournement de subventions, entre travaux de transition énergétique subventionnés et donc facturés deux ou trois fois le prix, produits bios produits à l’autre bout du monde ou d’une qualité plus que médiocre pour des prix délirants, éoliennes qui défigurent les paysages et qui remplissent les poches des promoteurs…

    L’écologisme est un des facteurs majeur de la dégringolade économique et sociale que subit le pays, avec la stupidité et la médiocrité des élites qui ont laissé cette mascarade s’installer. Jamais bilan d’un microscopique groupe politique n’a été aussi délétère : marché de l’énergie totalement faussé, prix des carburants punitifs, désindustrialisation par abandon de nombreuses filières d’excellence ou d’opportunités économiques : aviation, automobile, nucléaire civil, agroalimentaire, gaz de schiste et exploitations minières, agriculture…

    La terreur intellectuelle que les écologistes font régner, entre prévisions cataclysmiques, arguments d’autorité et jugements moraux permanents est en train de pourrir l’esprit de toute une génération.

    Il faut que ce délire cesse

    Le plus étonnant est qu’aucun parti de France n’ait encore franchi le pas de la contestation et ne se soit érigé en barrière affichée contre cette démence. Tout aussi étonnant que le rejet des bidouillages électoralistes avec des personnages dégoulinants de dogmatisme, d’incompétence et de carriérisme (la liste est longue) n’ait pas été affiché aussi haut et fort qu’il l’aurait mérité.

    L’écologisme n’est pas juste un délire de gauchistes illuminés aux cheveux longs ou de mamies névrosées et incommensurablement narcissiques. L’écologisme est un terrorisme qui s’attaque à chacun de nous et dont le but est de prendre le pouvoir en déstabilisant la société et en installant la peur.

    Il doit impérativement être mis hors d’état de nuire.

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      Préparez-vous à une crise du logement sans précédent !

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 28 February, 2023 - 04:30 · 8 minutes

    Sous le prétexte de dérèglement climatique, l’idéologie écologiste veut imposer une révolution brutale dans la rénovation et le confort des logements. Certes il est important d’économiser l’énergie mais vouloir imposer des normes que les propriétaires, qu’ils soient occupants ou bailleurs, ne peuvent financer se traduit immanquablement par des effets délétères.

    Un idéal ambitieux

    Les ventes de maisons neuves qui se sont effondrées de 31 % en un an et même 38 % au quatrième trimestre 2022, en sont un symptôme flagrant. Les maisons passives qui ne consommaient pas plus d’énergie qu’elles n’en produisaient selon la norme RT 2012, doivent maintenant selon la norme RT 2020, devenir des maisons à énergie positive. Elles doivent produire plus d’énergie qu’elles n’en consomment.

    Cela passe par l’implantation de panneaux photovoltaïques, l’installation de pompes à chaleur et de puits canadiens qui font grimper les factures de construction ou d’aménagement de manière astronomique. Encore faut-il que la situation de la maison le permette : pas de site classé dans le périmètre et une surface de jardin suffisante pour le puits canadien. Pour les pompes à chaleur, il ne faut pas de voisinage trop immédiat qui serait incommodé par le ronronnement du compresseur.

    Se payer une maison à énergie positive est devenu un luxe que peu de personnes peuvent s’offrir dans un contexte économique très tendu et des perspectives fiscales préoccupantes (voir infra).

    Un marché locatif en berne

    De très nombreux propriétaires bailleurs ont par le passé investi dans l’immobilier locatif pour percevoir des loyers en complément de retraites souvent insuffisantes, voire dramatiquement basses.

    L’augmentation du coût de construction des logements à énergie positive, aggravée par la mise en application de règles du Diagnostic de Performances Énergétiques dissuade les investisseurs potentiels de se lancer dans l’immobilier. D’autant plus que les DPE favorisent l’énergie électrique dont la consommation est affectée d’un coefficient d’énergie primaire de 2,30. Cette astuce sémantique, appliquée depuis 2012, fait passer un logement de la catégorie C à la catégorie F.

    Les logements classés G ne pourront plus être loués en 2025, F en 2028 et E en 2034. Compte tenu des difficultés techniques, économiques et de rentabilisation hypothétique, on peut prévoir un abandon très important de l’investissement locatif et une crise de logement sans précédent au fur et à mesure de l’échéance de ces dates. La mise en conformité énergétique des logements existants se heurtant à des impossibilités techniques et financières, de nombreux propriétaires se verront obligés de tenter de vendre à des prix bradés, la non-conformité énergétique entraînant un effondrement des prix.

    Les propriétaires occupants eux-mêmes impactés

    Si la mise en application des normes DPE semble ne pas affecter directement les propriétaires occupants, ils risquent fort de se trouver rattrapés par la réglementation.

    En 2017, le ministre Nicolas Hulot envisageait un malus applicable sur la taxe foncière. Cette idée a été reprise en 2020 par la convention citoyenne qui préconisait de l’imposer aux propriétaires bailleurs pour les obliger à rénover les logements. Cette mesure n’est pas encore entrée en application.

    Cette mesure ne visait pas dans un premier temps les propriétaires occupants, mais la suppression de la taxe d’habitation incite le gouvernement à trouver des ressources de remplacement. Faire payer aux propriétaires occupant les charges anciennement supportées par les locataires n’incite pas à investir dans l’immobilier locatif.

    En 2012 France Stratégie avait même  envisagé d’établir un revenu fictif imposable égal à la valeur du loyer dont profitait le propriétaire occupant son logement. Une taxe de cet ordre a existé entre 1914 et 1965 qui visait à rétablir une certaine égalité entre les locataires qui devaient régulièrement débourser de l’argent en pure perte pour se loger, contrairement aux propriétaires occupants. Cette mesure n’a pas (encore) vu le jour.

    La valeur locative cadastrale correspond à un loyer annuel théorique que le propriétaire pourrait tirer du bien s’il était loué. Ce loyer est ensuite actualisé et revalorisé chaque année. L’abattement forfaitaire de 50 % permet de prendre en compte les frais de gestion, d’assurance, d’amortissement, d’entretien et de réparation.

    La loi de finances de 2021 a prévu une révision des valeurs locatives pour 2026. Ces valeurs locatives dont le calcul initial date de1970 est régulièrement réajusté par un coefficient annuel, et servent d’assiette à la taxe foncière.

    Déjà de nombreuses municipalités ont augmenté brusquement les taux des taxes foncières qui s’appliquent à la valeur locative des biens immobiliers pour tenter d’ équilibrer leurs budgets amputés par la suppression de la taxe d’habitation.

    La réévaluation de la valeur locative menée à titre expérimental dans cinq départements entre 2018 et 2019 a mis en évidence une augmentation de 10 à 25 % des valeurs locatives. Cette augmentation, cumulée à celle des taux communaux, intercommunaux, GEMAPI, TEOM, va impacter les impositions foncières des propriétaires.

    Si l’on reprend les taux pratiqués en 2021 dans le tableau de la DGFiP , les taux de prélèvement de la taxe foncière sur la valeur locative oscillent entre 83,20 % et 21,40 %, avec une moyenne 47,70 % en métropole et 68,70 % dans les DOM.

    Si l’on reprend la définition de la doctrine de la valeur locative précitée, les municipalités pourraient taxer jusqu’à 87,2 % la moitié de la valeur locative d’un bien immobilier. Ce qui se traduirait pour les propriétaires bailleurs par la confiscation de près de la moitié de leurs revenus locatifs, la moitié restante étant imposable sur le revenu et aux prélèvements sociaux de 17,2 %.

    Dans un contexte économique déjà tendu, on peut comprendre que ceux qui envisageraient d’investir dans l’immobilier temporisent ou abandonnent.

    Vers un démembrement de la propriété

    L’Assemblée nationale a adopté le 28 novembre 2019 une proposition de loi qui vise à réduire le coût du foncier et à augmenter l’offre de logements accessibles aux Français. Cette loi vise à séparer le foncier bâti du sol sur lequel il est construit pour diminuer le coût d’achat initial. Ainsi, l’acquéreur devient propriétaire de l’immeuble, mais reste locataire du sol avec un loyer à long terme.

    Cette loi est le premier palier d’application d’une réflexion menée en 2017 par France Stratégie , institution rattachée aux Premiers ministres et prenant la suite du commissariat  général au plan (1945-2006) et du centre d’analyse stratégique (2006-2013).

    Cet organisme dont les orientations sont à prendre au sérieux, préconise dans sa note d’analyse N° 62 d’octobre 2017, page 9 :

    « La soutenabilité d’une dette publique excessive pourrait être crédibilisée en rééquilibrant comptablement le bilan patrimonial de l’État, par la voie d’un transfert d’actifs depuis le bilan des agents économiques privés résidents, ce transfert étant assimilable à un impôt exceptionnel sur le capital. Concrètement, une façon de procéder consisterait en ce que l’État décrète qu’il devient copropriétaire de tous les terrains construits résidentiels , à hauteur d’une fraction fixée de leur valeur, et que ce nouveau droit de propriété est désormais incessible. En conséquence, l’État deviendrait créditeur d’une somme annuelle, correspondant à une part de la fraction de la rente immobilière associée à la copossession du terrain. Concrètement, cette rente immobilière elle-même équivaut à une partie du loyer qu’un propriétaire touche lorsqu’il loue son bien, celle qui relève de la rémunération du droit d’occupation du sol (actif non produit), l’autre partie correspondant au paiement par le locataire d’une consommation de service de logement, lié à l’occupation de la maison ou de l’appartement loué (actif produit).

    Tout propriétaire, désormais redevable de cette somme à l’État, pourrait choisir de ne pas la payer .

    « Dans ce cas, la fraction du terrain possédée par l’État augmenterait d’autant d’année en année. L’État récupèrerait alors la somme due lors de la première transaction qui interviendrait sur le bien immobilier, lors de la vente ou de la transmission à un héritier. Un changement de ce type, qui s’assimile donc à un alourdissement de la fiscalité sur l’immobilier ou sur les transmissions patrimoniales, ne se rajouterait pas purement et simplement aux montants d’impôts dus au titre des fiscalités préexistantes en la matière, car ces fiscalités s’appliqueraient à des montants imposables (valeur du patrimoine, revenus locatifs) »

    L’immobilier, un investissement captif en danger

    Quand le président Macron a transformé l’ISF en IFI, il savait bien que le patrimoine immobilier n’était pas délocalisable et que les propriétaires ne pouvaient que se soumettre à toutes les contraintes et taxations s’y rattachant. Une étude notariale montrait que 90 % des personnes interrogées considéraient comme enthousiasmant l’achat d’un bien immobilier, 60 % affirment être propriétaires de leur logement et 72 % envisagent de l’être. Le projet de France Stratégie leur était sans doute inconnu, de même que l’augmentation des valeurs locatives et des taxes foncières.

    Si les propriétaires doivent demain payer un loyer du sol en plus de la taxe foncière, les moyens financiers pour entretenir les logements, voire les améliorer en résilience énergétique feront défaut.

    Les propriétaires bailleurs tenteront de vendre au plus vite, et la baisse de valeur fera perdre au fisc des sommes conséquentes sur les droits de mutation.

    Il est inquiétant dans un pays de voir dévaloriser le patrimoine pour préserver une capacité d’emprunter afin de distribuer des aides sans contrepartie. Le patrimoine immobilier a une vocation sociale incommensurable qui, déjà détériorée par l’obligation de mises aux normes énergétiques, va finir par perdre tout intérêt économique de rentabilité. La pénurie de logements est inéluctable.

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      Les écologistes préfèrent-ils les éoliennes en mer aux baleines ?

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 5 February, 2023 - 04:30 · 3 minutes

    Cet article est une traduction simplifiée d’un texte en anglais de Leighton Woodhouse et Michael Shellenberger paru sur Public le 29 janvier 2023 : « Why Environmentalists May Make This Whale Species Extinct »

    Pour les organisations écologistes, les éoliennes en mer semblent plus importantes que les baleines…

    Où est passé le principe de précaution ?

    Depuis l’adoption de la loi sur les espèces en voie de disparition de 1973, les écologistes se sont battus pour leur stricte protection. Ils ont exigé que le gouvernement applique le principe de précaution qui énonce qu’une activité humaine entraînant un risque pour l’extinction d’une espèce doit être illégale.

    Pourtant, 50 ans plus tard, un constat s’impose : l’ensemble du mouvement écologiste trahit le principe de précaution en risquant l’extinction de la baleine franche [traduction de « Right Whales » : baleine franche] de l’Atlantique nord.

    La cause de cette trahison environnementale réside dans d’immenses projets d’éoliennes industrielles au large de la côte est des États-Unis. Ces éoliennes géantes dont le sommet des pales atteindra trois fois la hauteur de la Statue de la Liberté se trouveront directement à l’intérieur de l’habitat océanique de la baleine franche de l’Atlantique nord.

    Il ne reste plus que 340 baleines, contre 348 un an plus tôt. Tant de baleines franches de l’Atlantique nord sont tuées par des facteurs d’origine humaine qu’il n’y a eu aucun cas documenté de mort de causes naturelles depuis des décennies. Leur espérance de vie moyenne est passée de 100 ans à… 45 ans. Une seule mort supplémentaire non naturelle pourrait entraîner la perte de l’espèce entière.

    Des implantations dangereuses

    L’exploration, la construction et l’exploitation de projets éoliens industriels, la pollution sonore sous-marine ainsi que les équipements complexes sont susceptibles de blesser et de tuer ces baleines, selon les scientifiques de la National Oceanic and Atmosphérc Administration (NOAA) du gouvernement américain.

    De même, la turbulence générée par les éoliennes pourrait endommager ou détruire les aires d’alimentation du zooplancton.

    La NOAA a cependant accordé à l’industrie éolienne les permis de constructions pour ces grands chantiers qui mettront en danger ces baleines en voie d’extinction.

    Les promoteurs éoliens exigent aussi des autorisations de vitesses plus élevées pour leurs bateaux afin d’éviter de construire des hôtels pour les travailleurs sur les sites, en plein milieu de l’habitat des baleines.

    Les défenseurs de ces éoliennes en mer affirment pouvoir réduire le bruit résultant de la construction du parc éolien.

    Cependant, un scientifique de la NOAA a déclaré que « les impacts des éoliennes installées et en fonctionnement ne peuvent être atténués pendant la durée de vie de 30 ans du projet à moins qu’ils ne soient mis hors service ».

    Les baleines disparaitront. Et alors ?

    D’autres scientifiques représentant aussi des groupes écologistes soutenant les projets d’énergie éolienne industrielle ont pourtant écrit en 2021 que « la population de baleines franches de l’Atlantique nord ne peut pas résister à des stress supplémentaires ; toute modification du comportement de recherche de nourriture peut entraîner des effets sur la population et représente une préoccupation majeure » .

    Un scientifique de la NOAA, Sean Hayes, a conclu que les projets d’éoliens industriels « pourraient avoir des effets sur la population d’une espèce déjà menacée et stressée »,

    Que signifie « des effets au niveau de la population » ?

    C’est simple, en un mot, sa disparition !

    Que se passe-t-il dans la tête des dirigeants écologistes ?

    Quelles sont les raisons qui poussent de grandes organisations écologistes à défendre des projets industriels pouvant conduire à l’extinction d’une espèce de baleine ?

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      Vous reprendrez bien un petit ver grillé ?

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 30 January, 2023 - 08:30 · 5 minutes

    Sapristi, les habitudes culinaires européennes évoluent de plus en plus vite ! La nouvelle a fait quelques remous sur les réseaux sociaux : depuis quelques jours, l’Europe autorise l’utilisation dans l’alimentation humaine de deux insectes à savoir le ver de ténébrion (ver de farine) et le grillon domestique.

    En pratique, cette introduction d’insectes dans le catalogue des substances autorisées dans la nourriture humaine n’est pas nouvelle puisqu’il y a deux ans, en janvier 2021 , l’Europe avait déjà autorisé les larves de scarabée molitor.

    Ceci dit, cette tendance n’est pas anodine et montre que des industriels bien introduits poussent à la modification des régulations actuelles, alors que les habitudes culinaires européennes n’ont pas changé en la matière (et certainement pas en une petite poignée d’années).

    Mais voilà : ces insectes sont actuellement parés de plusieurs vertus à commencer par leur bon rendement alimentaire puisque leur élevage nécessite, en comparaison des stocks animaux traditionnels (bœuf, cochon, poulet ou mouton par exemple), moins d’eau, moins de nourriture et moins d’espace, à masse alimentaire équivalente en sortie. Cela fait plusieurs années que différents rapports (de la FAO par exemple ) s’empilent pour vanter les mérites de l’insecte à grignoter (sous toutes ses formes), tant pour réduire la faim dans le monde que pour minimiser les impacts des élevages sur l’environnement.

    Il faut dire que ce dernier est devenu l’alpha et l’oméga des politiques actuelles dans lesquelles l’Homme ne doit s’inscrire qu’à titre accessoire, en visant son effacement complet à terme plus ou moins rapide. Dès lors, puisque seule une nature riante suffit, rendre l’humain heureux et bien portant n’est plus du tout une priorité et pour le nourrir, les insectes suffisent.

    L’autorisation donnée, des farines vont donc être produites pour qu’enfin, des industriels puissent proposer des pains protéinés et autres gourmandises à base de grillon dégraissé et broyé. La presse, réagissant assez mollement à l’information, a produit quelques timides articles pour expliquer la nouvelle.

    Et quand elle s’intéresse un peu plus à la question, c’est avant tout pour dénoncer les complotistes qui ne peuvent s’empêcher (quelle bande d’affabulateurs, ces complotistes !) de rapprocher l’émergence de ces nourritures alternatives des douzaines de recommandations pourtant publiques d’industriels, de milliardaires et autres acteurs influents qui n’ont de cesse de vouloir notre bien à coup de grosse réinitialisation et autres projets sociétaux plus ou moins rigolos dans lesquels – coïncidence – les insectes ont un petit rôle croustillant à jouer.

    Comme les complotistes voient dans cette introduction chitineuse un projet mondialiste visant à éliminer petit-à-petit nos habitudes culinaires ancestrales, il était logique que les gens sensés, pondérés et bien comme il faut s’y opposent fermement en mentionnant avec forces quelques évidences : non, personne ne va vous forcer à bouffer de l’insecte, rien ne sera caché et la composition des mets qui vont les incorporer établira clairement leur présence, voyons voyons ! Comment en douter ? Comment imaginer un rapport, même lointain, avec la façon dont furent introduits les pass vaccinaux qui n’ont forcé personne à s’injecter des produits dont la composition précise n’est pour le moment connue de personne ? Il faut avoir l’esprit tordu (celui d’un complotiste, assurément) pour faire ce lien.

    Dès lors, non seulement l’introduction très discrète de ces insectes dans notre régime alimentaire ne doit vraiment pas faire l’objet d’un débat public et s’il le faut, ce sera pour louanger l’idée générale et ridiculiser ceux qui se posent des questions.

    C’est donc sans surprise qu’aucun spéciste n’est monté à la barre pour venir défendre les souffrances que ne manqueront pas de subir ces insectes ainsi exploités : s’il s’agit de dénoncer les élevages actuels, de lutter contre le viandriarcat blanc de droite, il y a du monde mais pour aller lutter contre les élevages de scarabées, il n’y a plus personne.

    C’est aussi sans surprise que peu de personnes s’interroge vraiment sur l’impact de ces nourritures sur la santé des humains en général, et ce, malgré l’existence de quelques études qui montrent bien les propriétés allergènes de la chitine , ou sur le fait, désagréable mais logique, que ces insectes comestibles sont régulièrement porteurs de plusieurs parasites dont une partie est directement transmissible et néfaste pour l’homme . Au passage, dans le règlement d’exécution de l’Union européenne en rapport avec cette nouvelle autorisation, on trouvera (page 6) mention dans la composition de ces farines la présence de cyanure avec un taux de moins de 5 mg/kg ce qui laisse une marge vaguement préoccupante lorsqu’on se rappelle que la DL50 du cyanure se situe justement dans cette fourchette (0.5 à 3 mg/kg).

    Mais bon, il reste assez probable que ces nourritures seront relativement sans danger et ne subsisteront donc que les questions de coûts, de goût et de tabous alimentaires. Pour le reste, il va de soi que les autorités sanitaires sauront se montrer à la hauteur de cette nouveauté, comme elles l’ont amplement prouvé par le passé, n’est-ce pas.

    On doit cependant s’interroger sur la pertinence réelle de cette tendance : on part en effet encore une fois d’un constat biaisé pour ne pas dire faux que l’environnement serait détruit par l’agriculture traditionnelle et les élevages animaux ; on persiste à croire de façon stupidement malthusienne que la population ne va faire qu’augmenter, alors que le doute s’installe de plus en plus sur les projections fantaisistes de l’ONU ; on insiste sur les avantages des élevages d’insectes en matière de faible production de dioxyde de carbone, alors même que ce gaz n’est ni responsable du climat, ni même polluant puisqu’il favorise en réalité l’augmentation de la couverture végétale de la planète .

    Encore une fois, on pousse (à coup de subventions) et on favorise (par la règlementation) des idées construites sur des prédicats faux. Les lubies écologistes sont directement responsables de l’actuelle crise énergétique en Europe, en sabotant les efforts pour les énergies déjà présentes et en proposant des alternatives catastrophiques.

    Ce sont les mêmes lubies écologiques qui poussent maintenant des vers, des grillons et des sauterelles dans nos farines. Alors, forcément, ça ne peut que bien se passer, n’est-ce pas ?

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      Les vœux affligeants d’Emmanuel Macron

      Jean-Philippe Feldman · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 6 January, 2023 - 04:00 · 3 minutes

    Un article de l’Iref-Europe

    Voilà de longues années que nous analysons les vœux de nos présidents de la République successifs. Et depuis lors, nous avons employé le terme « affligeant » quel que soit le titulaire de la fonction. Notre article pour cette année ne se distinguera pas des précédents.

    Satisfecit pour 2022 !

    Rappelons que les vœux du 31 décembre ont commencé à être politisés avec François Mitterrand . L’exercice a depuis lors consisté à se féliciter des brillants résultats de l’année en cours, prélude aux projets non moins resplendissants de l’année à suivre. Les vœux du 31 décembre 2022 prononcés par Emmanuel Macron s’inscrivent dans la tradition.

    Le chef de l’État commence par se congratuler de sa mirifique présidence en 2022, emplie de succès que tout le monde a pu contempler, tant sur le plan intérieur que sur les plans européen et international, avec notamment plus de règlementation et d’impôts, une croissance soutenue, une inflation maîtrisée et un chômage au plus bas. Il est vrai que l’on n’est jamais mieux servi que par soi-même et que, hormis quelques affidés et flatteurs en cours, nul ne pourrait se rengorger. Emmanuel Macron n’ose tout de même pas parler dans cette partie de son discours de la dette publique…

    La « refondation » renouvelée pour 2023

    Après cet utile rappel des victoires passées et en cours, notre président offre sa vision pour 2023 -car un « grand homme » sous la Ve République a toujours une grande vision-, en continuité avec ses allocutions antérieures : refonder la France « par notre travail et notre engagement », anaphore qui apparaît dans la partie centrale de son discours.

    Une analyse lexicale, fût-elle superficielle, n’est pas inutile. D’un côté, les mots négatifs : corporatisme, discriminations, division. De l’autre, les mots ou les expressions positifs, dans l’ordre des plus cités aux moins cités : travailler, unité, collectif, solidaire, nation, égalité, protection, refonder, transformer, écologique, planification écologique, productif, services publics. Le terme « liberté » est mentionné une seule fois et encore vers la fin du texte.

    Comment va s’effectuer la « transformation » chère à Emmanuel Macron ?

    Le terme d’État n’est jamais utilisé, ce qui est rare chez lui, mais les mots de France ou de nation, plus encore le « nous » s’y substituent. Les années précédentes, c’était le « moi je » qui régnait mais en cette période de majorité relative à l’Assemblée nationale, il est sans doute préférable d’éviter cette locution. Le point essentiel est la « consolidation de nos régimes de retraite par répartition » et la transmission du « modèle social » français, la « refondation de nos grands services publics ». Traduisons : rien ne changera au fond, aucune véritable réforme ne sera lancée.

    Heureusement, notre État providence continue de veiller : il n’est pas question de mettre fin « au quoi qu’il en coûte » puisque le tombereau de gratifications, de secours et autres subventions continuera de s’abattre sur notre pays. L’homme politique débonnaire, le monarque républicain, l’implacable visionnaire lance expressément aux assistés que nous sommes : « Vous aurez des aides » !

    Des finances publiques à la dérive

    Quant aux finances publiques, la « société plus juste sur le plan social » se traduira par « pas plus d’impôts » -donc nullement par moins d’impôts alors même que notre pays est champion ou vice-champion du monde des prélèvements obligatoires. Elle ne se traduira pas « en léguant plus de dette » aux générations futures- donc nullement par moins de dette publique. Pas un mot bien entendu de la décroissance du budget de l’État. Autrement dit, la prétendue « refondation » macronienne est vouée à l’échec et elle doit se comprendre comme une politique d’affichage, à l’image du macronisme.

    Nous pouvons donc prédire, malheureusement avec beaucoup d’assurance, qu’après les cinq années perdues du premier mandat d’Emmanuel Macron, nous sommes bien entrés dans les cinq années perdues du second quinquennat. C.Q.F.D..

    Sur le web

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      L’écologie contre la vie

      Bruno Lebeau · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 6 December, 2022 - 04:10 · 6 minutes

    D’article en article sur Contrepoints , de nombreux auteurs ont largement argumenté sur les dérives de l’idéologie écologiste et comment elle dessine peu à peu les contours d’un avenir dystopique , comme on dit maintenant. Même aseptisé ce mot semble presque irréel, relevant d’un cinéma d’anticipation dont les cauchemars ne pourraient « bien évidemment » pas se réaliser, tentons-nous de nous convaincre pour nous rassurer.

    Dimanche, longeant la mer sur la Côte d’Azur, par une belle et plutôt douce journée automnale, je pensais à tout ce que les écologistes menaçaient dans leurs diatribes vindicatives.

    Quand l’écologie menace la vie

    Ils ne s’en prennent pas seulement au progrès technique, moteur de la croissance économique des entreprises, de l’emploi, du niveau de vie d’un pays. C’est à l’essence même de la vie.

    Des militants écologistes s’obstinent à vouloir dégrader l’art, saccager dans des raids menés dans les musées du monde entier comme sur les places publiques. Mélange de revendications fantaisistes contre le pétrole (comme si des œuvres de Léonard de Vinci ou de Van Gogh avaient quelque chose à y voir), et de wokisme ( statues couvertes de peinture quand elles ne sont pas purement et simplement déboulonnées comme aux États-Unis avec la complicité d’autorités municipales démocrates complaisantes).

    La nourriture et ce qui produit ce lien avec les autres, tels le barbecue du dimanche entre amis, sont devenus l’objet négatif de leurs fantasmes, auquel il faudrait mettre fin. Devrions-nous vraiment renoncer aux chipolatas et aux steaks pour ingurgiter des insectes, nouveau standard de la pensée inique qui s’est immiscée jusqu’au G20, bien que les convives étaient, eux, attablés autour de fruits de mer et de bœuf Angus de premier choix ? Il est vrai que ce qui « bon » pour le peuple l’est moins à la table des rois.

    De la créativité à la connaissance et la science, faudrait-il renoncer à Aristote, Descartes, Kant, au logos pour la logorrhée, au rationalisme pour des peurs irrationnelles, au langage pour la novlangue, à l’esprit critique pour l’idéologie, aux Lumières pour l’obscurantisme ? N’est-ce pas le dessein des écologistes que de tout ramener à la peur du ciel qui nous tombe sur la tête, menant leurs inquisitions contre toute forme de progrès technique et économique ?

    Le progrès technique est bénéfique pour tous

    Le progrès technique, la croissance économique, l’expansion de l’industrie dans la majeure partie du monde ont pourtant permis un progrès humain vertigineux depuis la première révolution industrielle au XIX e siècle. En 1800 la quasi totalité du milliard d’habitants vivait dans la pauvreté pour ne pas dire la misère. De 1988 à 2018, le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a été divisé par 2,5 en passant de 1,7 milliard à 660 millions, selon un rapport de la banque mondiale ; soit 9 % de la population mondiale contre 34 % en 1988 ! Et ce alors que la population mondiale bondissait de 5,1 milliards à 7,6 dans la même période.

    Dans un article du New-York Times , Carl Zimmer relatait comment l’espérance de vie avait plus que doublé, passant de 30 ans en 1900 à plus de 70 ans en 2018. Plus précisément, de 1960 à 2018, l’espérance de vie est passée de 50,7 ans à 70,6 ans pour les hommes et de 54,6 à 75,1 ans pour les femmes, publiait le Statista Research Department dans un rapport du 30 août 2019.

    Et cette tendance est mondiale : ainsi en 1910 l’espérance de vie d’une Chilienne était de 33 années ; aujourd’hui elle dépasse 78 ans. En 1910, elle avait une probabilité sur trois de mourir avant l’âge de 5 ans ; aujourd’hui, moins d’une sur cinquante.

    La créativité, l’innovation dans tous les domaines de la science et des techniques, la croissance économique, l’industrialisation, ont permis de meilleurs accès à la santé, à l’éducation, à un meilleur niveau de vie, qui a profité à une immense partie de la population mondiale, notamment au cours du XX e siècle. Les progrès de la science ont été considérables, particulièrement en médecine mais ils ont aussi permis d’améliorer les conditions de travail, rendant celui-ci progressivement moins harassant et destructeur de la santé. Comment comparer le machiniste de la locomotive à vapeur de La bête humaine (1938) au pilotage de n’importe quel TER de nos jours ?

    Du train à la voiture, il est un dernier pas. L’automobile a été un progrès immense dans le monde entier. L’évolution des transports a été évidemment fondamentale pour le progrès économique et son extension dans le monde entier. Le camion est l’apanage de l’expansion des entreprises, de l’exploitation des ressources naturelles, l’outil essentiel des échanges commerciaux au moins dans leur dernière étape de distribution.

    Mais la voiture fut aussi l’incarnation d’un autre progrès humain primordial : la liberté de se déplacer rapidement et facilement à travers nos contrées dans tous les espaces habitables de la planète. Il n’est nul lieu, même le plus reculé, qu’on ne peut atteindre avec une voiture, même simplement adaptée aux chemins les plus escarpés et aux terres les plus isolées.

    Elle fut le moteur de toutes les mobilités ayant aussi contribué au développement économique de par le monde.

    L’automobile a permis la mobilité des travailleurs, mais au-delà elle fut aussi l’instrument de la liberté des Hommes. De la Nationale 7 aux virées du samedi soir, d’un week-end à Rome sur une musique ritale aux riders adeptes des grands espaces chevauchés sur la moto sa cousine, la voiture sera devenue plus qu’utilitaire, la compagne de nos vacances comme de nos virées romantiques et d’épopée fantastique le long de la route 66 comme de la croisière jaune en 1931, pari fou et tenu d’ André Citroën . Qui n’a pas frissonné un instant au vrombrissement du moteur, promesse d’un voyage ou d’un rendez-vous changeant une vie ?

    Symbole de la liberté individuelle, sacre de son avènement, la voiture n’est-elle pas encore le rite de passage à l’âge adulte et la liberté sitôt obtenu le précieux papier rose, passée l’adolescence ?

    Oui, c’est bien à tout cela, au progrès humain, à la liberté de chacun, que l’écologisme politique et sa vision totalitaire veut diriger les conduites individuelles, contraindre quiconque à la servitude d’États qui ont oublié les enseignements de John Stuart Mill et d’ Alexis de Tocqueville ; ce que le philosophe Français Paul Ricœur, appelait « le rique permanent de l’abus de pouvoir et de l’arbitraire ». Le principe même de l’État de droit n’est-il pas justement de garantir qu’obéir aux lois est précisément de s’émanciper pour ne plus servir des maîtres ?

    Car c’est bien là, aux fondements mêmes des Lumières , du principe de liberté individuelle, socle de la démocratie libérale, que s’attaque l’écologie. Il ne s’agit plus de s’amuser d’un éventuel retour à la lampe à huile, mais bien d’une guerre de civilisation que les écologistes mènent contre chacun d’entre nous. Il faut vaincre cette idéologie pour préserver notre principe le plus fondamental : le droit de vivre libre dans la dignité et avec l’objectif d’un progrès humain accessible à tous grâce à la croissance, l’élévation du niveau de vie et la liberté, autrement dit ce qui donne sens à la vie.

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      L’ombre de la gnose : faut-il une élite pour transformer le monde ?

      Philippe Silberzahn · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Sunday, 4 December, 2022 - 03:30 · 10 minutes

    L’une des croyances les plus solidement ancrées est que la résolution des grands problèmes du monde ne peut provenir que d’une élite qui posséderait à la fois la connaissance, la volonté et la capacité de concevoir les solutions et de les mettre en œuvre pour faire advenir le « monde d’après ».

    Bien que ces tentatives d’établir un Paradis sur Terre aient à chaque fois donné des résultats catastrophiques, la croyance persiste. Pour comprendre pourquoi, il faut se tourner vers un mouvement philosophico-religieux appelé la gnose. Né au tout début du christianisme et n’existant plus aujourd’hui sous forme institutionnalisée, il conserve toujours une influence majeure dans la pensée politique moderne.

    La gnose est une doctrine philosophique et religieuse selon laquelle le salut de l’âme passe par une connaissance directe de la divinité et donc par une connaissance de soi. Le gnostique voit le monde comme un lieu étranger dans lequel l’Homme s’est égaré et d’où il doit retrouver son chemin vers l’autre monde de son origine. C’est une prison dont il veut s’échapper.

    Cet enfermement est le produit de l’ignorance. C’est donc par la connaissance de sa vraie vie et de sa condition d’aliénation dans ce monde que l’âme pourra se libérer. Le but du gnosticisme est de détruire l’ordre de la réalité vécu comme défectueux et injuste et grâce au pouvoir créateur de l’Homme de le remplacer par un ordre parfait et juste.

    L’idée avancée par Éric Voegelin, philosophe américain d’origine autrichienne, est que bien qu’étant à l’origine un mouvement religieux, le gnosticisme influence considérablement la pensée philosophique et politique moderne. La raison en est la perte de sens qui résulte des changements, de l’effondrement des institutions, des civilisations et de la cohésion ethnique depuis la révolution industrielle.

    Celles-ci créent un besoin de retrouver une compréhension du sens de l’existence humaine.

    Émergence d’une élite consciente autoproclamée

    Le gnosticisme moderne prend la forme d’une spéculation sur le sens de l’Histoire, interprétée comme un processus identifié et clos pouvant être manipulé par une élite qui dispose à la fois de la connaissance du processus et de la volonté de le changer.

    Cette élite est révolutionnaire et nécessairement peu nombreuse.

    Ainsi, alors que Marx avait théorisé le socialisme comme une nécessité historique, c’est-à-dire qu’il adviendrait tout seul, Lénine estimait au contraire que cet avènement ne pourrait être le produit que de l’action révolutionnaire d’un groupe d’hommes déterminés. En prophète gnostique, il conceptualisait le parti communiste comme « l’avant-garde conscientisée des masses » qui devait agir pour guider ces dernières vers le royaume socialiste. Cette élite est également autoproclamée sur la base de sa connaissance exclusive. Parce qu’elle possède cette connaissance et cette volonté, elle est nécessairement aliénée du reste de la population qui, elle, ne la comprend pas voire lui est hostile. Cette aliénation n’est pas vue par le gnostique comme une faiblesse ou comme mettant en cause sa propre légitimité mais comme la conséquence inévitable de possession d’un savoir exclusif vu comme inaccessible aux masses. À l’extrême, l’aliénation devient même une preuve que le gnostique est élu pour sa tâche.

    Selon Voegelin, la gnose est directement contraire à la philosophie. Depuis les Grecs, cette dernière part de l’idée qu’il existe une réalité accessible à une science au-delà de l’opinion. Elle naît de l’amour de cette réalité ; elle traduit l’effort de l’Homme pour la comprendre, en percevoir l’ordre et s’y accorder. Au contraire, la gnose désire dominer la réalité. Elle correspond à une démarche de pouvoir. À cette fin, le gnostique construit un système philosophique et politique. La construction de systèmes est une forme de raisonnement gnostique et non philosophique.

    Les quatre croyances de l’élite gnostique

    Partant d’une situation d’insatisfaction face à la réalité du monde, l’attitude gnostique est caractérisée par quatre croyances.

    1. Le problème réside dans la réalité et non dans une limitation humaine.
    2. Le salut est possible.
    3. L’ordre de la réalité devra être changé dans un processus historique, ce changement étant du ressort de l’action humaine.
    4. C’est au gnostique qu’incombe la tâche d’œuvrer pour un tel changement.

    De là vient l’empressement du gnostique à se présenter comme un prophète qui proclamera sa connaissance du salut de l’humanité.

    Les mouvements gnostiques tirent leurs idées de la notion chrétienne de perfection, qui comprend deux dimensions :

    1. Une dimension téléologique qui caractérise un mouvement vers un but éloigné et ambitieux (la perfection).
    2. Une dimension axiologique qui définit en quoi le but consiste.

    La première dimension est mise en avant par les philosophies « progressistes », notamment celles des Lumières , pour lesquelles l’histoire de l’humanité est celle d’un progrès continu vers la connaissance et la sagesse.

    La seconde dimension met l’accent sur l’état de perfection à atteindre.

    Les conditions d’un ordre social parfait sont décrites et élaborées en détails et prennent la forme d’une image idéale. On trouve ici tous les projets idéalistes, comme la Cité de Platon ou bien sûr L’Utopie de Thomas More. Il est caractéristique des projets axiologiques qu’ils dressent un tableau parfois très précis du but à atteindre mais ne se préoccupent que rarement des moyens de le réaliser. La réalité est supposée se plier à la volonté humaine.

    Certains projets combinent les deux dimensions en développant à la fois une conception du but final et une description des méthodes par lesquelles il doit être atteint.

    Dans ce registre, on trouve principalement les mouvements qui descendent d’ Auguste Comte et de Karl Marx . Dans les deux cas, on trouve une formulation relativement claire de l’état de perfection : chez Comte, un état final de la société industrielle sous le règne temporel des managers et le règne spirituel des intellectuels positivistes ; chez Marx, un état final d’ un royaume de liberté sans classe.

    Avec la création du symbole du prophète, un nouveau type émerge dans l’histoire de l’Occident à l’époque moderne : l’intellectuel qui connaît la formule de salut des malheurs du monde et peut prédire comment l’histoire du monde prendra son cours dans le futur.

    Le mur de la réalité

    La volonté de puissance du gnostique qui veut dominer le monde a triomphé de l’humilité du philosophe face à la réalité. Celle-ci reste cependant ce qu’elle est. Elle n’est pas modifiée par le fait qu’un penseur élabore un programme pour la changer et s’imagine qu’il peut le mettre en œuvre.

    Car, explique Voegelin, un tel programme nécessite de construire une image de la réalité dont ont été éliminés les traits qui le feraient apparaître comme irréaliste et insensé. C’est le principe d’un modèle : il faut simplifier la réalité et enlever ce qui gêne. À force d’enlever ou d’ignorer tout ce qui rend le modèle impraticable, le gnostique perd contact avec la réalité. Le résultat n’est donc pas la domination de cette dernière, comme espéré, mais la création de ce que Voegelin nomme une « Deuxième Réalité », une production fantaisiste , une construction chimérique. La construction se heurte au mur de la réalité, au grand dam du gnostique.

    Conformément au premier principe, c’est cette dernière qui est alors accusée.

    Le gnostique est alors confronté à un choix douloureux : soit renoncer à son système (ce fut le cas des pays socialistes à la fin des années 1990), ce qui laisse son insatisfaction initiale entière, soit au contraire lutter contre la réalité pour le sauvegarder. Dans cette fuite en avant, le gnostique va mettre son échec sur le compte d’ennemis voire de traîtres dans son propre camp (purges soviétiques des années 1930) qu’il va essayer d’éliminer, ou sur le compte d’une conscience insuffisante des masses, incapables de comprendre les vrais enjeux et la beauté du système et qu’il va donc falloir éduquer voire rééduquer (révolution culturelle en Chine dans les années 1960).

    À l’époque moderne et dans une forme heureusement plus bénigne cela donne les impatiences d’activistes environnementaux comme Greta Thunberg qui accuse les dirigeants du monde de passivité face à un enjeu qu’elle considère comme prioritaire, ou ceux qui estiment que le système démocratique est un obstacle à une action déterminée face aux enjeux. La certitude d’avoir raison, de posséder une connaissance et une conscience que la masse ne possède pas, est typiquement gnostique : elle les fait trouver insupportable ce qu’ils voient comme une inertie voire une résistance, alors que leur système est tout à fait prêt à prendre le relais.

    Une élite gnostique ni nécessaire, ni souhaitable

    La tentation gnostique reste aujourd’hui très présente tant il nous semble évident que l’ampleur des problèmes auxquels nous sommes confrontés appelle nécessairement à des solutions que seule une élite éclairée et compétente techniquement peut développer.

    La délégation de la résolution des problèmes à une telle élite n’est cependant ni nécessaire ni souhaitable. Elle n’est pas nécessaire car l’histoire du changement humain montre qu’il a très souvent trouvé son origine dans la « masse » tant décriée par les gnostiques.

    Pour ne prendre qu’un exemple parmi d’autres, la révolution industrielle est née non au sein de l’élite de l’époque, qu’elle fut intellectuelle, politique, scientifique ou religieuse mais de l’action de personnes tout à fait ordinaires issues de cette « masse », comme James Watt , qui est né pauvre.

    La délégation à une élite n’est pas non plus souhaitable car toute consciente qu’elle se croit, elle est sujette à l’erreur : rien ne dit que son diagnostic est juste ; rien ne dit que les solutions qu’elle propose dans son « système » sont souhaitables ou même viables ; rien ne dit même que ce qu’elle identifie comme insatisfaisant le soit vraiment, que ce qu’elle voit comme un problème en soit vraiment un, ou qu’il soit le plus important.

    Rappelons, entre mille exemples, les lamentations des marxistes qui avaient théorisé une paupérisation croissante du prolétariat pour constater au contraire que son niveau de vie s’élevait rapidement et que les prolétaires n’avaient qu’un seul souhait : devenir bourgeois.

    On peut aussi penser aux prophéties du biologiste Paul Ehrlich en 1968 selon lequel la surpopulation amènerait inéluctablement à des famines en 1970. La plupart de ses prévisions apocalyptiques se sont révélées erronées.

    La dernière raison est que l’élite gnostique, rappelons-le, est autoproclamée et que souvent elle n’est une élite tant qu’existe le problème qu’elle a identifié et qui lui donne naissance. Sa prétention à être une élite n’a souvent aucune légitimité. À l’extrême, le « problème » n’est qu’ un prétexte pour une prise de pouvoir.

    En conclusion, si l’incertitude de notre époque appelle effectivement à des redéfinitions du sens de ce qui se passe, restons méfiants face aux élites auto-proclamées qui se proposent de le faire pour nous.

    🔍 Source pour cet article: Eric Voegelin, Science, Politics and Gnosticism , ISI Books (2004).

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      La radicalisation rampante du militantisme climatique

      Pieter Cleppe · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 26 November, 2022 - 03:50 · 8 minutes

    Cet automne, dans toute l’Europe, les soi-disant activistes climatiques ont mené des actions qui non seulement ont enfreint la loi mais ont également consisté en des actes de vandalisme et de violence physique.

    À la National Gallery de Londres, deux femmes ont jeté de la soupe sur un tableau de Vincent Van Gogh ; dans un musée allemand, d’autres activistes ont badigeonné un tableau de Claude Monet avec de la purée de pommes de terre ; et bien sûr l’activiste belge Wouter Mouton a sévi l’été dernier à la fois à Bruges, sur une œuvre de Van Eyck , ainsi qu’à à La Haye, où la cible était le chef-d’œuvre de Vermeer La jeune fille à la perle . En Belgique, il s’en est tiré avec une facture de 1000 euros mais aux Pays-Bas il a été condamné à un mois de prison ferme. En réponse à cette dernière, Extinction Rebellion , l’un des groupes d’action pour le climat, a menacé de lancer une « vague d’actions ».

    Les militants affirment ne pas recourir à la violence. Mais salir une œuvre d’art, quand bien même elle elle est protégée par une vitre, relève désormais du vandalisme, indépendamment des nuisances occasionnées. Ainsi, dans une déclaration commune, des dizaines de directeurs de grands musées du monde entier, dont le Louvre à Paris, le Prado à Madrid, le Guggenheim à New York et les Uffizi à Florence, ont appelé les vandales du climat à cesser leurs agissements. Ils se disent « profondément choqués par ces actions qui mettent en danger l’art » et ajoutent que « les activistes sous-estiment la fragilité de ces objets irremplaçables ».

    Franchir la ligne de la violence

    Entretemps, la ligne de la violence a déjà été franchie.

    Au Portugal, des fanatiques du climat ont pris d’assaut un bâtiment gouvernemental et exigé en hurlant la démission du ministre de l’Économie qui a dû fuir le bâtiment. Dans les médias allemands, l’extrémiste climatique d’extrême gauche Tadzio Müller a ouvertement déclaré qu’il était de « notre satané devoir » de faire sauter les pipelines, prônant le terrorisme vert, affirmant que le meurtre était « politiquement contre-productif ».

    Son homologue suédois Andreas Malm, professeur émérite à l’université de Lund, en « écologie humaine », a même rédigé un manuel intitulé « Comment faire sauter un pipeline », qui prescrit :

    « Endommagez et détruisez les nouveaux appareils qui émettent du CO₂. Mettez-les hors service, démontez-les, démolissez-les, brûlez-les, faites-les sauter. Faites savoir aux capitalistes qui continuent à investir dans le feu que leurs biens seront détruits. »

    Malm n’est pas seule. Luisa Neubauer, l’équivalent allemand de Greta Thunberg , a récemment posté sur Instagram comment elle et ses alliés prévoyaient de « faire sauter des pipelines » , ce qu’elle a ensuite essayé de minimiser en évoquant une blague.

    À la suite de l’action d’un manifestant de Just Stop Oil , un autre de ces groupes notoires, un camion a provoqué un accident sur une autoroute britannique, blessant un policier peu de temps après qu’un accident sur place dû à un embouteillage provoqué par des « blocages climatiques » a déjà coûté la vie à deux femmes dont un médecin de 40 ans. Toujours à Berlin, une ambulance en route pour s’occuper d’un cycliste gravement blessé s’est retrouvée coincée dans les embouteillages provoqués par  l’obstruction de la voie publique.

    Malgré tout cela, l’action climatique continue de bénéficier du soutien de certains médias. En Allemagne, la chaîne de télévision WDR, financée par le gouvernement, a même énuméré les avantages et les inconvénients du vandalisme artistique, la liste des avantages étant deux fois plus longue.

    Greenpeace soutient ouvertement les actions, paie les frais de justice après coup et fournit également locaux, matériel et savoir-faire. Le financement direct provient du « Climate Energy Fund » (CEF) américain, qui a déjà dépensé 5 millions de dollars cette année.

    Soutien politique au militantisme climatique

    Les actions bénéficient également d’un soutien au niveau politique.

    La coprésidente des Verts flamands, Nadia Naji, a vivement fustigé la critique timide des actions récentes formulée par le Premier ministre belge lors de son discours à la COP27 en Égypte .

    L’alarmisme climatique a profondément pénétré les plus hauts niveaux politiques en Europe.

    Par exemple, le chef de cabinet du commissaire européen chargé de la politique climatique, Frans Timmermans, est issu de l’écurie de Greenpeace. Diederik Samsom a reconnu avoir été lui-même arrêté dix fois par la police dans le passé et ne pas le regretter.

    La ministre belge de l’Énergie, Tinne Van der Straeten, a également donné une interview particulièrement alarmiste depuis l’Égypte. Elle a déclaré :

    « C’est la dernière décennie pour agir contre le changement climatique. Nous sommes en enfer climatique et nous ne devrions pas nous contenter de le dire pendant les deux semaines de la conférence sur le climat. »

    Outre le fait que ce type d’hystérie climatique est probablement plutôt contre-productif pour la cause des militants du climat et que 2000 scientifiques ont déjà déclaré en 2007 qu’il restait « dix ans pour éviter la catastrophe », les rapports officiels n’indiquent pas non plus qu’il y a urgence.

    C’est du moins ce qu’affirme le professeur Gerard Govers, vice-recteur du département des sciences de la KU Leuven, se référant aux nouvelles projections sur le réchauffement de la planète de l’agence des Nations unies pour l’environnement et de l’Agence internationale de l’énergie :

    « Les scénarios climatiques apocalyptiques sont désormais abandonnés en masse. »

    Selon le célèbre chercheur danois Bjorn Lomborg, le changement climatique est effectivement un défi mais l’hystérie est injustifiée :

    « Nous recevons des rapports incessants sur les catastrophes, qu’il s’agisse de la dernière vague de chaleur, d’une inondation, d’un feu de forêt ou d’une tempête. Pourtant, les données montrent de manière écrasante qu’au cours du siècle dernier le monde est beaucoup plus en sécurité face à tous ces phénomènes météorologiques. »

    Le publiciste Andrew Hammel prévient qu’il est important de tirer les leçons des actions terroristes d’extrême gauche allemande des années 1970, dont les militants n’ont alors « jamais bénéficié du soutien du grand public, mais ont été aidés par un réseau clandestin de sympathisants, généralement des journalistes, des militants, des avocats et des professeurs d’extrême gauche », ce qui était vital pour leur radicalisation.

    Les politiciens ou faiseurs d’opinion qui ne condamnent pas le vandalisme climatique antidémocratique portent donc une grande responsabilité.

    Réparations pour les dommages climatiques

    Pendant ce temps, les politiques climatiques actuelles ne font que se resserrer.

    Par exemple, lors de la COP27 en Égypte, plusieurs pays industrialisés, dont la Belgique, l’Allemagne, le Danemark et l’Autriche, ont même accepté l’idée de réparations pour les « dommages climatiques ». La Belgique s’est déjà engagée à verser 25 millions d’euros au Mozambique au moment même où le premier navire-citerne quittait le pays africain avec du gaz GNL – un combustible fossile, donc – destiné à aider à résoudre la pénurie de gaz en Europe. L’hypocrisie climatique ne connaît vraiment aucune limite.

    Il ne faut pas non plus s’étonner que la Commission européenne soutienne pleinement un nouveau durcissement de la politique climatique. Lors de la CO27 le commissaire chargé du climat, M. Timmermans, a annoncé que les objectifs climatiques de l’UE d’ici 2030 « peuvent désormais être portés à 57 % », et ce alors que le système européen d’échange de quotas d’émission ETS – en fait une taxe climatique européenne – est étendu à de plus en plus de secteurs.

    Heureusement, la dure réalité semble finalement s’imposer aux États membres de l’UE. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est lancée sur la voie de l’alarmisme et de la religion lors de la COP27, en déclarant : « Ne prenons pas l’autoroute de l’enfer […] mais gagnons notre billet propre pour le Paradis ».

    La présidence tchèque du Conseil de l’UE a adopté un ton très différent par l’intermédiaire de Jozef Síkela, le ministre tchèque de l’Énergie, qui a préconisé de « considérer les choses du point de vue de l’industrie », qui est justement aujourd’hui soumise à une forte pression en Europe en raison d’une pénurie de combustibles fossiles, conséquence directe des politiques de l’UE et des États membres visant à les éliminer progressivement.

    Le reste du monde, lui aussi, semble ignorer de plus en plus l’ambition prohibitive des zélateurs européens du climat de parvenir à un zéro net , c’est-à-dire de ne pas ajouter à l’atmosphère plus de gaz à effet de serre que nous n’en aurons éliminé d’ici à 2050. Selon le chef de la délégation de l’UE à la COP27, Jacob Werksman, les négociateurs de l’UE ont été déçus que les autres pays n’aient « pas présenté de stratégies plus convaincantes pour atteindre le net zéro d’ici le milieu du siècle ».

    Peut-être que le froid hivernal et les factures d’énergie qui l’accompagnent pourraient refroidir les activistes climatiques surchauffés et leurs larbins politiques.