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      Le Vietnam continue de gagner en liberté économique

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 11 March, 2023 - 04:20 · 4 minutes

    Le Vietnam continue de gagner en liberté économique, comme le confirme la dernière édition du classement de l’indice de liberté économique de la Heritage Foundation. Si le Vietnam, prétendument socialiste, ne gagne que deux points supplémentaires, il aura dépassé la France ! Aucun pays de taille comparable n’a gagné autant de liberté économique que le Vietnam depuis 1995.

    L’indice classe un total de 176 pays en fonction de leur degré de liberté économique. L’évaluation globale est basée sur douze catégories de libertés. L’indice divise les pays en cinq groupes, dont le meilleur est « libre » (et comprend Singapour, la Suisse, l’Irlande et Taïwan) ; le pire est « réprimé » (avec des pays comme le Venezuela, Cuba et la Corée du Nord).

    Le score de liberté économique du Vietnam est de 61,8 ce qui place son économie au 72 e rang des pays les plus libres de l’indice 2023. Son score est en hausse de 1,2 point par rapport à l’année dernière. Le Vietnam se classe 14 e sur 39 pays de la région Asie-Pacifique et son score global est supérieur aux moyennes mondiale et régionale.

    Cependant, le plus important n’est pas seulement le score le plus récent mais l’évolution du classement au fil du temps : aucun pays de taille comparable dans le monde entier n’a gagné autant en liberté économique que le Vietnam depuis 1995. En 1995, lorsque l’indice a été établi pour la première fois, le Vietnam n’a obtenu qu’un maigre 41,7 points. Dans l’intervalle, il a gagné 20 points. À titre de comparaison, la Chine avait 52 points en 1995 et a perdu près de quatre points depuis lors. Avec un score de 48,3 points, la Chine n’est plus que 154 e sur 176, soit 82 places derrière le Vietnam.

    Quant à la France, son score pour 2023 est légèrement inférieur à celui qu’elle avait en 1995. Lorsque l’indice a été calculé pour la première fois, la France avait 64,4 points ; dans l’indice actuel, le score est de 63,6.

    Si le Vietnam, prétendument socialiste, ne gagne que deux points de plus, il aura dépassé la France !

    Quant aux États-Unis, ils n’arrivent que de justesse à se classer dans la deuxième meilleure des cinq catégories (« plutôt libres », rang 25). Rien qu’en Europe, 16 pays sont aujourd’hui économiquement plus libres que les États-Unis. Si les États-Unis perdaient encore un point dans le classement de l’année prochaine, ils se retrouveraient dans la catégorie « modérément libre ». Les États-Unis ont progressivement reculé dans le classement au cours des dernières années.

    L’économie du Vietnam de plus en plus axée vers le marché

    La Heritage Foundation écrit à propos du Vietnam :

    « Tirant parti de son intégration progressive dans le système mondial de commerce et d’investissement, l’économie s’oriente de plus en plus vers le marché. Les réformes ont inclus la privatisation partielle des entreprises d’État, la libéralisation du régime commercial et la reconnaissance croissante des droits de propriété privée. »

    Le Vietnam obtient de bonnes notes dans les domaines de la « santé fiscale » et des « dépenses publiques », et des notes modérées pour la « liberté d’entreprise » et la « liberté monétaire ». Il obtient des notes médiocres dans les domaines de l’« intégrité du gouvernement », de l’« efficacité judiciaire », des « droits de propriété » et de la « liberté d’investissement ».

    Si le Vietnam continue sur la voie dans laquelle il s’est engagé en 1986 avec les réformes du Doi Moi, il a de bonnes chances de devenir l’un des pays les plus forts du monde sur le plan économique. Avant le début des réformes économiques, chaque mauvaise récolte entraînait la famine, et le Vietnam dépendait du soutien du Programme alimentaire mondial des Nations Unies et de l’aide financière de l’Union soviétique et d’autres pays du bloc de l’Est. En 1993, 79,7 % de la population vietnamienne vivait dans la pauvreté. En 2006, ce taux était tombé à 50,6 %. En 2020, il ne sera plus que de 5 %.

    Le Vietnam est aujourd’hui l’un des pays les plus actifs du monde, avec une économie dynamique qui crée de grandes opportunités pour les personnes et les entrepreneurs qui travaillent dur. D’un pays qui, avant le début des réformes du marché, était incapable de produire suffisamment de riz pour nourrir sa propre population, il est devenu l’un des plus grands exportateurs de riz au monde – et l’un des principaux exportateurs d’électronique.

    S’il veut devenir l’un des pays les plus forts du monde sur le plan économique, le Vietnam doit s’assurer que sa population n’oublie pas les raisons de son succès : une reconnaissance accrue des droits de propriété privée, une plus grande liberté économique et une plus grande intégration dans le système commercial mondial. Aujourd’hui, de nombreux pays font exactement le contraire et restreignent la liberté économique ; le Vietnam devrait aspirer à gagner toujours plus de liberté économique.

    Rainer Zitelmann est l’auteur de « In Defence of Capitalism « .

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      Commerce international : Biden contre Bastiat

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 11 March, 2023 - 04:00 · 3 minutes

    Par Daniel Moule.

    Qu’elle soit bien intentionnée ou non, l’interdiction du Made in China pour les matériaux de construction des projets d’infrastructure financés par le gouvernement fédéral profitera à une classe politique choisie au détriment de tous les autres.

    « Ce rival, qui n’est autre que le soleil, nous fait une guerre sans merci […] Nous vous demandons d’avoir la bonté de voter une loi obligeant la fermeture de toutes les fenêtres, lucarnes, lanterneaux. »

    La satire cinglante de Frédéric Bastiat sur l’absurdité des politiques protectionnistes , écrite il y a plus de 170 ans, enfonce le clou : la lumière du soleil est gratuite, il n’est donc pas étonnant que les fabricants de bougies aient besoin d’une réglementation pour concurrencer le soleil.

    Il semblerait que les conseillers économiques du président Joe Biden aient non seulement ignoré Bastiat mais aussi les idées économiques fondamentales vieilles de plusieurs siècles que sont la spécialisation et les bénéfices du commerce. Le projet de l’administration Biden d’obliger tous les projets d’infrastructure fédéraux à n’utiliser que des matériaux fabriqués aux États-Unis doit être appelé pour ce qu’il est : pas vraiment possible.

    Un choix politique contraire aux objectifs…

    Une fois de plus, une politique au nom indéniablement patriotique comme Buy American fait exactement le contraire de son objectif. Si seulement l’administration Biden essayait d’encourager, d’attirer, de séduire, de traiter, voire de négocier avec le secteur de la construction. Peut-être l’administration pense-t-elle qu’un tel comportement est dépassé.

    Les conséquences involontaires de la « prospérité par décret » sont aussi variées que la rationalité est homogène.

    Voici quelques-uns des résultats attendus du plan dans le secteur de la construction :

    Des prix plus élevés

    Si les Américains fabriquaient les matériaux pour moins cher, alors les entreprises américaines utiliseraient déjà ces matériaux.

    Découpage ou affichage Sold Out

    Les États-Unis ont besoin de matériaux de construction fabriqués à l’étranger. Dans le monde, chaque industrie de la construction a besoin de matériaux importés pour éviter un scénario de « tracteurs sans essence ». Sans eux, il peut y avoir des pénuries car la fabrication locale est obligée de réinventer la roue pour construire ladite roue.

    Ressources détournées

    L’économie ne dispose que d’un nombre limité de ressources à un moment donné, de sorte que certaines devront être détournées de fabricants et d’exportateurs américains déjà compétitifs au niveau international pour répondre à la nouvelle demande de matériaux fabriqués aux États-Unis.

    Une production plus faible

    La hausse des prix signifie que moins de matériaux peuvent être achetés. Les entrepreneurs publics de construction ne peuvent pas utiliser des gadgets allemands. Les gadgets Made in the US coûtent plus cher. Les entrepreneurs doivent construire avec moins de gadgets.

    … et espérons de courte durée

    Nous pourrions espérer que ceux qui exécutent les marchés de construction publics sont tous des partisans du laissez-faire dans l’âme et décident de s’opposer à cette politique absurde à leur niveau opérationnel.

    Les bureaucrates, avocats, ingénieurs, architectes, électriciens, constructeurs et plombiers pourraient tous ignorer les ordres. Ce n’est pas une réponse réaliste et les incitations sont importantes. Des entrepreneurs fournissent des emplois et aident leurs travailleurs à essayer de survivre à la crise du coût de la vie. Ils n’ont pas lu L’Action humaine . Qui peut les en blâmer ? Il y en a peut-être d’autres qui sont près des robinets ; la soupe est trop bonne pour eux.

    Ne vous inquiétez pas. Les idées de l’école autrichienne ont mis fin à ces politiques protectionnistes à maintes reprises. Nous prions simplement pour que ces politiques destructrices de richesse soient de courte durée.

    Sur le web

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      “Global Gateway” de l’UE : projet d’ego à 300 milliards d’euros

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 3 February, 2023 - 03:40 · 5 minutes

    L’UE prépare à présent des directives et missions au-delà des frontières de la zone.

    Le groupe répand ses bienfaits jusqu’au cœur de l’Afrique.

    Rapporte Politico :

    « Les projets-phare du Global Gateway de l’Europe visent à offrir aux pays en développement une alternative à la générosité stratégique du programme Belt and Road de la Chine, à travers lequel Beijing projette son autorité sur des voies commerciales, via le développement de ports, des projets dans l’énergie, et des réseaux de télécoms.

    Les premiers projets du Global Gateway de l’UE incluent des câbles électroniques sous la mer Noire, une fibre optique sous-marine pour relier les pays méditerranéens à l’Afrique, et un barrage et une centrale hydroélectrique au Cameroun.

    Ce ne sont qu’une poignée des 70 projets que l’UE poursuit en priorité cette année dans le cadre du Global Gateway, d’après un document obtenu par Politico . »

    Le programme inclut un budget de 300 milliards d’euros, jusqu’en 2027 pour le financement des projets.

    Le site de la Commission donne des détails :

    « Plus particulièrement, le Fonds européen pour le développement durable Plus … débloquera jusqu’à 135 milliards d’euros pour des investissements garantis en faveur de projets d’infrastructure entre 2021 et 2027.

    Jusqu’à 18 milliards d’euros seront mis à disposition sous forme de subventions au titre du budget de l’UE.

    Les institutions financières et de financement du développement européennes ont prévu des volumes d’investissement allant jusqu’à 145 milliards d’euros. »

    Le pouvoir de la Commission émerge de plus en plus. L’annonce de projets d’investissement viennent peu de temps après le début d’émissions de dette, au nom des citoyens de la zon euro.

    « La Commission va financer jusqu’à 250 milliards d’euros (ou 30 %) [de son budget sur la période de sept ans en cours] via des obligations vertes libellées NextGenerationEU.

    « La Commission sera donc le plus gros émetteur d’obligations vertes au monde. »

    Le statut d’un groupe de dirigeants augmente avec la taille des dépenses sous son contrôle. Avec le pouvoir d’émettre de la dette, fixer les taux d’intérêts, et lancer des programmes de dépense, l’UE renforce son pouvoir sur les citoyens de la zone.

    Vers des créances en détresse

    L’inspiration pour le programme provient de l’initiative Belt & Road de Beijing, une combinaison d’investissements dans des mines, énergies, ou infrastructures des transports à travers l’Asie et l’Afrique.

    Selon un rapport publié par le Wall Street Journal , le projet rencontre des soucis : les banques chinoises, encouragées par Beijing, ont prêté 1000 milliards dollars à des pays en développement au cours de la dernière décennie, d’Angola à la Biélorussie .

    Aujourd’hui, 60 % des prêts reposent sur des gouvernements à travers le monde en difficulté financière.

    Sans peau en jeu, les dirigeants derrière le programme n’ont pas d’incitation à éviter les erreurs. Ils ne souffrent pas de revers en cas d’échec. Les faillites viendront à l’avenir.

    Rêves américains

    L’UE prend aussi son inspiration de l’Oncle Sam.

    Le gouvernement américain promet des centaines de milliards de dollars en subventions pour les fabricants de semi-conducteurs et les constructeurs de véhicules électriques.

    Le New York Times rapporte :

    « Les nouvelles dépenses devraient améliorer la place des États-Unis dans le classement [des pays producteurs de semi-conducteurs].

    50 milliards de dollars de nouveaux investissements par le gouvernement devraient promouvoir des dépenses par des entreprises privées afin de porter la production de semi-conducteurs sur le territoire à 14 % du marché mondial en 2030, selon l’estimation du Boston Consulting Group.

    Les nouvelles dépenses devraient réduire, mais non forcément effacer, la dépendance des États-Unis sur l’Asie pour d’autres types de semi-conducteurs. Les sociétés américaines produisent seulement 4 % des cartes à mémoire, qui sont nécessaires afin de stocker les données informatiques dans des ordinateurs ou autres appareils. Les investissements prévus par Micron pourraient augmenter cette part. »

    Du côté des véhicules électriques, l’ Inflation Reduction Act promet des milliards aux constructeurs automobiles. Le total pour les véhicules et la production de renouvelables monte à 369 milliards de dollars sur 10 ans, selon les estimations.

    Dans les semi-conducteurs, comme avec les voitures électriques, les États-Unis promettent une manne de subventions…

    Notre marché, nos règles

    Le même genre de chose prend racine ici.

    Les dirigeants poursuivent à présent des politiques en faveur de l’industrie du continent, aux dépens du commerce avec l’étranger. Les autorités veulent davantage de restrictions aux frontières. Davantage de taxes. Des normes. Ils préparent aussi des dépenses.

    Le Figaro rapporte que le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, veut un « fonds européen de souveraineté pour soutenir des projets industriels. »

    Le commissaire affirme qu’il « faudrait sans doute envisager un financement autour de 2 % du PIB de l’Union européenne, soit environ 350 milliards d’euros ».

    Les chiffres sortent d’une équivalence avec l’économie américaine. Les États-Unis ferment les frontières et distribuent de l’argent. En toute logique, les élus doivent faire de même !

    Le commissaire continue :

    « Il faut nous faire respecter, on est le plus grand marché du monde, donc on met aussi nos règles.”

    Breton propose « des subventions pour aider, très vite, les industries européennes contribuant aux technologies vertes à développer des usines hydrogènes, des usines de batterie et des usines de composants pour ces batteries ».

    Il veut aussi encourager les pays à « s’endetter dans les mêmes conditions pour soutenir des secteurs particuliers de leur industrie, faute de quoi celles-ci risqueraient rapidement de quitter le territoire européen, et les emplois avec ».

    Oui, le projet de l’UE a toujours eu ses racines dans le désir de statut des dirigeants.

    Ils voient dans les 350 millions d’habitants de la zone des pions – et sources de fonds – dans une lutte pour la suprématie avec leurs homologues à travers le monde.

    (Suivez les écrits quotidiens de l’auteur et de son équipe – sur l’économie et la Bourse – en cliquant ici.)

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      L’État américain prend encore des mesures contre Microsoft

      Mises Institute · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 12 January, 2023 - 03:50 · 4 minutes

    Par Benjamin Seevers .

    Une fois de plus, après deux décennies de silence , la Federal Trade Commission (FTC) s’en prend à Microsoft. Pour quelle raison ? Microsoft est accusée de tendances monopolistiques dans sa récente tentative d’acquisition de la société Activision Blizzard .

    Ce qui est ironique dans la démarche de la FTC, c’est que l’acquisition d’Activision par Microsoft ne lui donnera même pas une part de marché majoritaire dans le secteur. En 2020, la part de Microsoft sur le marché des jeux vidéo était de 6,5 %. En acquérant Activision Blizzard, Microsoft atteindrait 10,7 % . On est loin d’une part majoritaire du marché et encore moins d’un monopole total de 100 %.

    La définition du pouvoir monopolistique est trop large. Tout élément d’un bien qui le distingue d’un autre est dit conférer un pouvoir de monopole . Par conséquent, chaque acteur du marché est un « monopoliste » dans une certaine mesure. Ce n’est pas une définition utile du terme.

    Que veut dire la FTC lorsqu’elle utilise ce terme ?

    Selon ses propres termes : « (Le) fabricant de la Xbox (Microsoft) obtiendrait le contrôle des principales franchises de jeux vidéo, ce qui lui permettrait de nuire à la concurrence dans le domaine des consoles de jeux haute performance et des services d’abonnement en refusant ou en dégradant l’accès des rivaux à son contenu populaire. »

    La FTC poursuit en accusant explicitement Microsoft d’essayer d’obtenir le statut de monopoleur sur « de multiples marchés ». Cependant, Microsoft ne dépasserait guère une part de marché de 10 % dans l’industrie du jeu, le marché pertinent pour ce débat. Mais si vous lisez des titres d’articles tels que « Microsoft va absorber Activision dans un pari métavers de 69 milliards de dollars » ou « Netflix sera le prochain sur la liste d’achats de Microsoft », vous avez l’impression que Microsoft est un léviathan géant et avide qui dévore égoïstement et imprudemment les petites entreprises dans le but de devenir l’homme le plus gros de la pièce. En bref, les croisés de l’ antitrust veulent vous faire croire que cet accord rendrait Microsoft trop grosse.

    Bien sûr, la FTC bloquera cet accord tout en ayant ignoré l’acquisition de Bethesda par Microsoft en 2021 . Des intérêts particuliers sont en jeu, notamment Sony, le producteur de la PlayStation. La propriété d’Activision en jeu ici est la franchise Call of Duty , qui, selon les documents judiciaires de Sony, a un concurrent dans la franchise Battlefield d’Electronic Arts, qui n’est pas aussi populaire.

    Dans un marché libre, Sony pourrait être encouragé à acheter la franchise Battlefield d’EA ou à nouer des relations plus étroites avec EA afin de fournir de meilleures alternatives à Call of Duty ; cependant, Sony choisit d’utiliser le gouvernement pour forcer Microsoft à renoncer à l’acquisition ou du moins à faire des concessions. Cette demande de copinage de la part de Sony peut être entièrement rejetée.

    D’un autre côté, toutes ces discussions sur la taille et les monopoles masquent l’avantage de l’acquisition d’Activision par Microsoft. Fondamentalement, cet accord vise à accroître le bien-être des consommateurs et non à aggraver leurs désavantages.

    Pour approfondir ce point, il faut garder à l’esprit le concept de souveraineté du consommateur . Le fait qu’un entrepreneur fasse des profits ou subisse des pertes dépend en fin de compte des préférences des consommateurs. Les entrepreneurs sont engagés dans une lutte perpétuelle pour essayer de mieux répondre aux désirs des consommateurs. Microsoft n’est pas différente.

    Microsoft n’aurait pas procédé à cette acquisition si elle n’avait pas prévu qu’elle augmenterait ses bénéfices. Dans un marché libre, une augmentation des profits est uniquement attribuable à une meilleure satisfaction des désirs des consommateurs. Microsoft tente de prendre les actifs d’Activision et de les arbitrer dans le temps, augmentant sa valeur monétaire en augmentant la satisfaction des consommateurs.

    Si Microsoft se trompe, des pertes s’ensuivront. À ce moment-là, Microsoft pourrait décider d’adopter une approche différente : peut-être accepterait-elle de s’asseoir à la table des négociations avec Sony pour les droits de certaines propriétés d’Activision .

    Microsoft est maintenant contrainte de faire des concessions afin d’obtenir l’approbation des autorités réglementaires . Cela va gâcher l’accord d’acquisition et nuire aux consommateurs en fin de compte.

    En matière de monopole, nous ne devrions nous préoccuper que des privilèges de l’État. C’est ainsi que Murray Rothbard l’a compris :

    « Le monopole est un octroi de privilège spécial par l’État, réservant un certain domaine de production à un individu ou un groupe particulier. L’entrée dans ce domaine est interdite aux autres et cette interdiction est appliquée par les gendarmes de l’État. »

    Tant qu’il n’y a pas d’obstacles juridiques à une nouvelle concurrence, le marché reste libre et concurrentiel. Si Microsoft échoue lamentablement, il y a toujours des concurrents préexistants et potentiels prêts à profiter de l’occasion. Microsoft peut avoir sa part de monopoles légaux sous la forme de brevets mais les efforts devraient être concentrés sur le démantèlement des divers monopoles intellectuels dont elle dispose ainsi que de ceux détenus par ses concurrents. Au lieu de cela, l’indignation du public a visé à empêcher les fusions, même si celles-ci sont bénéfiques, et non préjudiciables, aux consommateurs.

    Microsoft se prépare à combattre l’injonction de la FTC . Dans un cas rare, une grande entreprise prend fait et cause pour le marché libre, même si c’est de façon temporaire. Nous devrions lui souhaiter bonne chance.

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      Les terres rares, atout maître de la Chine à l’international

      IREF Europe · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 19 December, 2022 - 03:40 · 4 minutes

    Par Romain Delisle.
    Un article de l’IREF

    Ce que l’on appelle les terres rares dans le langage courant recoupe une série de 17 métaux divisée entre terres rares légères, plus courantes et terres rares lourdes. Le néodynium, le praséodynium et le dysprosium servent à fabriquer des aimants permanents que l’on trouve dans les éoliennes , les véhicules hybrides, les disques durs ou les téléphones portables.

    Le lanthanum ou le cérium sont, quant à eux, employés dans le polissage de la céramique et du verre et entrent dans la composition des pots catalytiques réduisant les émissions de gaz à effet de serre (GES).

    D’autres encore, comme l’europium ou l’yttrium, ont des propriétés luminescentes et servent à la fabrication des écrans à cristaux liquides ou des dispositifs de guidage laser.

    Avec 150 000 tonnes extraites chaque année pour une valeur de 9 milliards d’euros, le marché des terres rares est restreint mais stratégique.

    Le monopole chinois de production des terres rares commence à peine à être concurrencé

    Il y a à peine quatre ans, la Chine produisait 80 % des terres rares à l’échelle mondiale (et même 95 % en 2010), un chiffre qui chute à 60 % à l’heure actuelle . La même année où l’embargo sur le Japon avait été mis en œuvre, le pays avait instauré une série de mesures restrictives, des quotas d’exportation (de 30 000 tonnes par an), des taxes à l’export (de 10 à 25 %) ou des mécanismes de contrôle des prix, ce qui avait mené les pays consommateurs à tenter de diversifier et sécuriser leurs approvisionnements.

    À la suite de cette crise diplomatique, en 2011 et en 2012, les prix des terres rares, également portés par la spéculation, avaient littéralement explosé, l’augmentation atteignant 500 % dans certains cas. Conséquence directe : l’exploitation de ce type de ressource hors de Chine était passée de 16,5 millions de tonnes à 87,3 millions de tonnes.

    La place de la Chine dans l’exploitation des terres rares n’est toutefois qu’en partie liée à l’importance de son stock de métaux stratégiques.

    Les faibles coûts du travail, une offre d’énergie bon marché, des programmes publics de recherche spécialisés, des règles de protection de l’environnement peu développées voire inexistantes pour cette activité d’extraction très polluante (par les eaux usagées acides et les résidus radioactifs notamment) en sont les autres raisons majeures. Dans les années 1980, les États-Unis avaient eux aussi commencé à en produire mais l’essor avait été freiné par l’apparition de puissants mouvements de protection de l’environnement.

    En 2015, condamnée par l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la Chine abandonne ses mesures de restrictions, les prix baissent et certaines sociétés font faillite, comme celles qui exploitaient la mine de Moutain Pass aux États-Unis .

    La place des terres rares dans l’économie et la diplomatie chinoise

    Selon une note de l’Institut français des relations internationales (IFRI) la Chine a conservé de sa position dominatrice une place prépondérante dans toute la chaîne de valeur en produisant, par exemple, 90 % des alliages d’aimants et 75 % des aimants. Elle s’est également efforcée de fusionner les entreprises du secteur en les réduisant à 26, dont seulement six pour l’extraction, toutes entre les mains de l’État.

    Les exemples de pressions diplomatiques chinoises circonstanciées via l’arme des terres rares sont nombreux : sur la Corée du Sud, du fait de l’adoption d’un système de défense aérien largement piloté par les Américains ; sur les Philippines avec le conflit territorial entourant les îles Spratley ; et même avec la Norvège lors de l’attribution du prix Nobel de la paix au dissident chinois Liu Xiabo (hélas décédé depuis).

    L’une des solutions envisageables pour remédier à cet épineux problème, qui d’ailleurs recouvre aussi un impératif écologique, serait le recyclage des produits fabriqués avec des terres rares, les pales d’éoliennes ou les batteries de véhicules par exemple. Avant la crise sanitaire, il n’était qu’embryonnaire et ne s’appliquait qu’à 6 ou 7 % maximum des biens concernés.

    Pour les véhicules électriques, une autre piste est ouverte avec les intéressants projets de moteur ne contenant pas de terres rares développés par Tesla et son moteur à induction, ou par Renault et son moteur à excitation.

    Mais cela sera-t-il suffisant ?

    L’Empire du milieu a d’ores et déjà démarré la contre-attaque. Selon Les Échos , par la fusion d’entreprises déjà existantes, il a créé en fin d’année dernière un géant des terres rares, baptisé China Rare Earth Group.

    Pendant ce temps, la France et l’Allemagne ont créé un géant de la batterie et ambitionnent d’interdire les véhicules thermiques à horizon 2035. Elles seraient donc bien avisées de revoir ces ambitions à la baisse, faute de remplacer une dépendance (au pétrole) par une autre. À moins qu’elles ne parviennent à faire émerger rapidement des géants européens d’exploitation des terres rares pour construire une politique de défense axée sur la sécurisation de nos approvisionnements (en Afrique par exemple). Ce qui a fonctionné pour l’uranium avec la filière nucléaire peut très bien fonctionner avec les terres rares et la production d’énergie.

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      La droite ne se redressera que si elle redresse l’industrie

      Claude Sicard · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 2 December, 2022 - 03:40 · 7 minutes

    Le débat du 21 septembre sur LCI entre les trois candidats à la présidence des Républicains a été fort décevant.

    Comme à son habitude, Éric Ciotti a joué la carte de la fermeté en défendant une droite « qui ne s’excuse plus d’être elle-même » ; Bruneau Retailleau s’est fait le partisan d’une droite « fière de ses valeurs avec une ligne claire sur le régalien et l’économie » ; Aurélien Pradié n’a rien trouvé de mieux que de vanter son expérience de maire et de pompier.

    Dans son éditorial du journal Le Figaro des 26 et 27 novembre dernier Yves Thréard déplore :

    « Elle [la droite] ressasse, hésite et doute : il lui manque un projet solide et surtout quelqu’un pour l’incarner ».

    Valérie Pécresse a fait le score désastreux de 4,8 % à l’élection présidentielle. Et ce n’est pas avec l’un de ces trois candidats que la droite va se redresser.

    Pourquoi donc ce débat a-t-il été aussi décevant ? Parce qu’aucun des sujets importants concernant le redressement de notre pays n’a été abordé : rien sur la manière de procéder pour redresser l’économie du pays, rien sur l’Europe et la sauvegarde de notre autonomie de décision face aux oukases de la  Commission de Bruxelles et rien sur la manière de faire face, demain, au déversement sur l’Europe de flux migratoires qui vont la submerger.

    Il faut dire que les deux journalistes qui ont interrogé ces trois candidats n’ont pas été non plus très brillants en posant des questions chrono en main pour faire respecter les temps de parole.

    Ce que nous aurions aimé entendre

    Le redressement de l’économie française

    Depuis des années, les clignotants sont au rouge :

    • chômage excessif bien plus élevé que celui des autres pays européens,
    • balance commerciale déficitaire depuis vingt ans,
    • dépenses publiques et prélèvements obligatoires les plus élevés de tous les pays de l’OCDE,
    • endettement extérieur croissant d’année en année.

    Les trois candidats n’ont rien eu à dire sinon qu’il fallait réduire les dépenses publiques, ce qui est le discours habituel des libéraux, un propos de café du commerce formulé par des personnes qui n’ont pas compris que le mal dont souffre le pays est sa très grave désindustrialisation .

    Le secteur industriel n’a pas cessé de fondre depuis la fin des Trente glorieuses. Ses effectifs sont passés de 6,5 millions de personnes à 2,7 millions aujourd’hui. Depuis Jean Fourastié , ce secteur désigné comme le « second secteur de l’économie » n’intervient plus que pour 10 % dans la  formation du PIB au lieu de se situer à minimum 18 %. C’est donc en redressant le secteur industriel que l’économie du pays se redressera : il n’y aura plus de chômage, la balance commerciale redeviendra positive, les dépenses sociales pourront être réduites puisque le pays sera devenu beaucoup plus riche. Et l’économie ayant retrouvé sa vigueur l’endettement ne sera plus nécessaire.

    Relations avec Bruxelles et construction d’une nouvelle Europe

    La France doit-elle se fondre dans une vaste communauté européenne ou bien doit-elle conserver la maitrise de son destin ? Cette question est essentielle.

    Emmanuel Macron n’a qu’un seul projet : dissoudre la France dans l’Union européenne et confier aux autorités de Bruxelles le destin du pays. Il plaide pour une Europe de la défense et la constitution d’une armée européenne : cela suppose qu’une autorité suprême à Bruxelles soit capable de décider de l’emploi de cette force, au lieu des décisions à prendre à l’unanimité dans 27 pays.

    Du fait de la faiblesse de son économie la France ne peut pas s’extraire de la zone euro, mais doit-elle pour autant abandonner à une autorité étrangère la maitrise de son destin ? Il est curieux que sur une question de cette importance les trois candidats n’aient rien eu à dire.

    Maitriser les flux migratoires

    Ils ne vont pas manquer de se renforcer en direction de notre continent.

    Il s’agit de s’attaquer à la racine du mal et de se donner les moyens de surmonter l’obstacle constitué par les refus systématiques des pays africains de récupérer leurs nationaux lorsque le pays souhaite renvoyer chez eux des migrants qu’il ne peut pas prendre en charge.

    La coopération avec l’Afrique

    La seule solution consiste à lancer un grand plan européen de coopération avec le continent africain visant à aider certains de ses pays à se développer économiquement. C’est indispensable puisque ces migrations sont l’expression de l’extrême pauvreté dans laquelle ils se trouvent. Par ailleurs, cela procurerait des moyens de négociation efficaces pour amener les pays qui font les sourds à rapatrier leurs nationaux.

    Il s’agirait donc de modifier totalement la politique de coopération avec les pays africains en limitant cette aide aux trois objectifs suivants :

    Grands travaux d’infrastructures

    Ils seraient réalisés par les entreprises européennes et répondraient aux besoins de ces pays : routes, voies ferrées, réseaux d’électricité et de communication, ports, aéroports…

    Alimentation d’un fonds d’indemnisation

    Il serait alimenté par l’UE et destiné à couvrir les investissements contre les risques politiques africains.

    Aide à la réinstallation dans leur pays d’origine

    Elle concernerait les migrants faisant l’objet d’une procédure d’expulsion, comme par exemple les  OQTF en France.

    Actuellement, les aides à l’Afrique sont complètement dispersées et totalement inefficaces, chaque pays européen menant sa propre politique d’aide au développement. La Commission européenne  intervenant elle aussi via le Fonds européen de développement devenu « Europe dans le Monde » en 2021.

    Il faut renoncer à ce type d’aide. Avec cette nouvelle manière d’opérer, les pays européens renonceraient donc à procéder à de l’aide bilatérale, tous les moyens se trouvant dorénavant concentrés dans les mains de la Commission. L’Europe ne s’occuperait plus que des pays africains, et non plus, comme actuellement, de tous les pays sous-développés du monde.

    La création d’un système d’assurance des investissements des entreprises dans les pays africains serait un élément essentiel de ce plan : en effet des pays en voie de développement ne peuvent pas évoluer sans le concours d’investissements étrangers, ce que les économistes nomment des investissements directs étrangers. Les entreprises étrangères apportent non seulement des capitaux pour créer des usines ou mettre des territoires en valeur mais aussi les know-how dont ces pays sont dépourvus, et elles forment sur place la main-d’œuvre. De surcroît, leur concours est indispensable car ce sont elles qui vont nourrir les exportations avec leurs réseaux de distribution dans les pays développés, là où précisément se trouvent les marchés.

    C’est d’ailleurs de cette manière que s’est développée la Chine.

    Selon une étude de la CNUCED, en 2007 les capitaux étrangers intervenaient en Chine pour 30,9 % dans la production industrielle du pays et pour 60 % dans les exportations.

    Actuellement, l’Afrique bénéficie très peu des investissements directs étrangers car les entreprises redoutent d’être spoliées. D’où la nécessité d’un système d’assurance européen contre les risques politiques à l’exemple de la MIGA créée à Washington par la Banque mondiale.

    L’Europe interviendrait donc dans tous ces pays en retard en termes de développement pour les doter des grandes infrastructures qui leur font défaut. Elle ouvrirait ainsi la voie à ses entreprises pour leur permettre d’agir en Afrique. On en serait à l’objectif OCDE de 0,7 % du revenu national brut de l’Europe, c’est-à-dire environ 100 milliards d’euros par an. On agirait sans intervenir dans les affaires internes de ces pays, la seule préoccupation étant d’être efficaces car il y a urgence.

    Un sondage OpinionWay pour le Cevipof du 10 janvier 2022, indiquait que 32 % des Français se considèrent de droite.

    Pour que le parti LR soit en mesure de les mobiliser, il faudrait qu’il puisse se doter d’un programme d’action bien structuré traitant des trois questions fondamentales qui conditionnent l’avenir du pays :  le redressement économique, construire l’Europe de demain et éviter la submersion de flux migratoires incontrôlables.

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      Mondialisation et mondialisme, il ne faut pas confondre

      Yves Ronsse · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 24 November, 2022 - 04:00 · 13 minutes

    « Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde » ( Albert Camus ).

    Dans un article précédent , j’avais déjà souligné qu’il ne fallait pas confondre écologie et écologisme. Aujourd’hui on accuse souvent la mondialisation de maux qui en fait relèvent du mondialisme.

    La mondialisation est un phénomène essentiellement économique : ce terme désigne l’extension des échanges internationaux à l’échelle de la planète, dépassant donc celle d’un pays, d’un groupement de pays, d’un continent. Il est synonyme de globalisation. Ce phénomène fait partie de l’histoire évolutive de l’humanité et résulte des progrès incessants des communications et contacts entre groupes humains.

    Le mondialisme est une idéologie purement politique dont le but est d’uniformiser et homogénéiser le monde, d’effacer les différences civilisationnelles, les us et coutumes, les particularités des différents peuples de la Terre et in fine d’aboutir à leur réduction à un troupeau d’individus indifférenciés qu’il serait facile de gouverner en leur imposant des règles bureaucratiques identiques à l’aide de dispositifs contraignants plus ou moins automatisés : carte crédit social à la chinoise , carte empreinte carbone individuelle, pass vaccinal etc.

    S’il est vrai que la mondialisation rend possible le mondialisme, il n’est pas du tout inéluctable que ce dernier triomphe. On peut parfaitement profiter de la mondialisation en conservant la diversité des pays, leur richesse propre, les particularités des uns et des autres, notamment culturelles : échanger ne veut pas dire se couler dans un moule uniforme.

    La mondialisation est bénéfique

    Les échanges ont été un moteur du progrès de l’humanité depuis la nuit des temps : copier chez le voisin ce qui marche mieux que chez nous, l’échange des techniques les plus efficaces, le commerce des biens et des services, le passage du « sauvage » au « civilisé », du plus sommaire au plus complexe, du moins développé au plus développé… tout cela est une évolution naturelle qui s’épanouit aujourd’hui dans la mondialisation.

    Dans l’histoire récente, la mondialisation a en moyenne enrichi tout le monde et réduit significativement les inégalités entre pays riches du Nord et pays pauvres du Sud. Le taux de pauvreté a dégringolé, passant en moins de 20 ans de 70 % à 45 % sous le seuil absolu de 5,5 dollars par jour. Le PIB par habitant des pays développés (OCDE) a grimpé et le rapport entre les PIB par habitant des pays riches (OCDE) et celui des autres (non-OCDE) a baissé spectaculairement : de 20 en 1999, il est passé à 7,5 en 2018.

    À côté des effets indubitablement bénéfiques de la mondialisation pour l’humanité dans son ensemble, elle peut aussi avoir des effets négatifs pour certains groupes humains. Mais elle est un fait contre lequel certains groupes peuvent s’insurger, mener des combats de retardement, mais qu’ils ne peuvent pas arrêter, pas plus qu’on ne peut vider la mer avec une cuillère.

    Il est parfois tentant pour un pays de s’isoler, mais ce sera à son détriment. À titre d’exemple, il suffit de comparer les évolutions au XX e siècle de l’Argentine d’une part et d’autre part des pays du sud-est asiatique tels que la Corée du Sud , Singapour ou Taïwan .

    « Les politiques autarciques sont d’autant plus catastrophiques que ces économies en voie de développement sont petites. Le PIB total de l’Argentine [en 1998] correspondait à peu près à celui de la ville de Philadelphie. Imaginez ce qui arriverait si le conseil municipal décidait d’interrompre toute relation avec l’extérieur de la ville : les habitants de Philadelphie devraient alors produire l’ensemble des biens et services qu’ils consomment, fournir la totalité des capitaux nécessaires à leur développement, etc. Le niveau de vie des habitants s’effondrerait rapidement. C’est exactement ce qui s’est passé en Argentine; qui a vécu repliée sur elle-même pendant la majorité du XX e siècle, alors que les pays ouverts sur le monde, comme la Corée du Sud, Singapour et Taiwan ont enregistré des taux de croissance parmi les plus élevés du monde. » Nicholas Gregory Mankiw – Principes de l’Économie

    Il y a cependant, au sein des différents pays (notamment les plus développés) des groupes perdants  dans la mondialisation, comme aujourd’hui les classes moyennes européennes et américaines, ce qui explique largement qu’une mauvaise opinion sur la mondialisation se répande dans ces pays. Ces conséquences sont aggravées lorsque l’étatisme qui règne dans ces pays ne permet pas aux individus de développer librement leurs capacités naturelles et les handicapent dans la concurrence mondiale (voir la conclusion).

    L’idéologie du mondialisme s’est répandue dans les classes dirigeantes occidentales en dépit du fait que la civilisation occidentale avait jusqu’ici privilégié la liberté de l’individu et combattu victorieusement, mais au prix fort, les idéologies précurseuses du mondialisme : fascisme, nazisme, communisme .

    Cette victoire encore précaire est aujourd’hui menacée par le dernier avatar de ces idéologies, l’écologisme, lequel a trouvé dans le « réchauffement » climatique la reine des excuses pour imposer ses vues. Derrière toutes ces idéologies collectivistes se tient en embuscade le malthusianisme, un antihumanisme qui prône sous le nom de décroissance le génocide d’une bonne partie de l’humanité, en agitant la peur du manque de ressources face à la « surpopulation » 1 .

    Il est d’ailleurs curieux de constater comment cet antihumanisme renaît perpétuellement de ses cendres (Club de Rome, Ehrlich …) malgré les démentis que lui apporte la réalité, et arrive toujours à se greffer sur les nouvelles modes intellectuelles quelles qu’elles soient.

    Mais rassurez-vous bonnes gens, l’objectif de l’ écologisme malthusien , c’est-à-dire l’attrition de la masse humaine, sera obtenu progressivement et « humainement » – une « euthanasie » en quelque sorte – par des moyens « doux » : arrêt des soins coûteux qualifiés d’acharnement médical, abandon des recherches médicales, promotion de l’avortement, désincitation à la natalité, retour de la mortalité infantile ; tout cela autant que possible en obtenant le consentement volontaire des victimes et sinon par coercition à la chinoise (« nécessité fait loi » : c’est pour votre bien, c’est pour sauver la planète…).

    Les démocraties peuvent-elles réagir ?

    Si l’on suit les philosophes de l’ École machiavélienne qui ont beaucoup à nous apprendre sur les conditions de gouvernance des peuples, il est patent qu’aucun pays, même une démocratie, ne peut être gouverné directement par une majorité. C’est une simple impossibilité pratique.

    Il en résulte que ce sera toujours une minorité qui tiendra les rênes du pouvoir après avoir été élue par une majorité. La tentation permanente de la minorité gouvernante est de se transformer en oligarchie et de se maintenir au pouvoir, souvent en s’octroyant tous les moyens d’influencer le peuple. Dans un pays vraiment démocratique avec une bonne Constitution, le peuple est protégé par des contre-pouvoirs (d’où la séparation du législatif, de l’exécutif et du judiciaire) et il se produit régulièrement une alternance qui gêne la perpétuation d’une oligarchie.

    Mais l’évolution de la deuxième moitié du XX e siècle dans les États-nations a entraîné un gonflement de plus en plus important de l’État, sous le nom d’ État-providence , ce qui a résulté d’un côté dans une inefficacité croissante (l’État veut tout faire mais n’arrive plus à le faire bien), d’un autre côté dans la mise à disposition des oligarchies au pouvoir de moyens de plus en plus importants pour imposer leurs vues et éviter d’être remplacées. Quand un grand nombre de citoyens dépendent matériellement des pouvoirs publics pour gagner leur vie, il devient très difficile de se révolter.

    Une des conditions pour le maintien de l’oligarchie est la diminution de la liberté d’expression et la généralisation d’une bien-pensance politiquement correcte imprégnant les médias de masse subventionnés par l’État aux mains de l’oligarchie. Cela finit par rendre la propagande dans ce genre de démocratie assez semblable dans ses effets, sinon dans ses moyens, à celle qui règne dans les régimes collectivistes autoritaires.

    Cette évolution largement avancée au niveau de l’État-nation se poursuit naturellement au niveau international en donnant naissance à une sorte de caste supranationale qui englobe les oligarchies nationales et leurs délégués dans les organismes internationaux et qui vise la gouvernance mondiale . Elle s’empresse d’adopter l’idéologie mondialiste qui offre la plus magnifique justification pour imposer son pouvoir : « les problèmes sont mondiaux, donc nous devons trouver des solutions mondiales ». L’ exemple des COP est emblématique : des personnes non élues forment des délégations pléthoriques qui décident pour toute la population.

    La liberté individuelle se trouve ainsi face à sa plus grande menace : une sorte de dictature universelle qui verrait une alliance de fait entre les pays dits démocratiques et les dictatures collectivistes, bref l’ État mondial .

    Nous en voyons déjà les prémisses dans l’Union européenne dont l’ évolution négative est très inquiétante ; cette union à qui, justement, les États-nations d’Europe ont confié de plus en plus de prérogatives et qui, depuis quelques décennies, promeut et impose des politiques contre-productives nuisibles à l’intérêt de ses citoyens, à l’opposé des objectifs du projet européen initial, allant jusqu’à remettre en cause les précieux acquis de celui-ci.

    À l’origine le projet européen était enthousiasmant

    Il ne s’agissait que de coopérations entre un nombre réduit d’États-nations pour des bénéfices économiques clairs. Il a apporté à l’Europe paix et prospérité 2 . Mais progressivement, il s’est transformé en s’appuyant sur des institutions à l’apparence démocratique, Commission et Parlement, qui tentent de vider les États-nations de leur pouvoir d’action. Ceci au profit d’une caste supranationale de décideurs hors-sol, largement détachée de tout véritable contrôle démocratique, avec la complicité des oligarchies nationales au pouvoir dans les États-membres.

    La guerre en Ukraine avec les sanctions à l’encontre de la Russie fournit actuellement aux dirigeants des pays européens une belle excuse pour justifier et masquer les résultats catastrophiques de leurs décisions passées, notamment en matière de politique énergétique, laquelle conditionne tout le reste. La situation en Europe ne serait guère meilleure s’il n’y avait pas de guerre, tellement les stratégies (ou non-stratégies) appliquées ont été désastreuses pour les citoyens européens.

    Quand on considère un certain nombre de décisions (liste non exhaustive) que l’UE tente d’imposer, soit par réglementation, soit par pressions économiques et financières, on ne peut manquer d’être abasourdi et de se poser la question : pourquoi diable continuellement se tirer une balle dans le pied ?

    Sabotage de l’industrie nucléaire

    Sous l’ impulsion de l’Allemagne et en corollaire, c’est un gaspillage éhonté de moyens financiers pour promouvoir des énergies intermittentes inefficaces et somme toute inutiles.

    Désindustrialisation accélérée

    Elle est due notamment aux réglementations étouffantes et encore plus à l’augmentation insupportable du prix de l’énergie, entraînant une perte générale de compétitivité et une multiplication des délocalisations .

    Suicide annoncé de l’industrie automobile européenne

    L’Europe abandonne son avantage compétitif dans les moteurs thermiques pour laisser la place à la Chine. Celle-ci devient incontournable pour les véhicules électriques et ne dédaigne pas non plus de prendre la place des Européens dans les moteurs thermiques pour lesquels il y aura toujours une clientèle ailleurs qu’en Europe.

    Suicide annoncé du secteur agricole

    Une attaque vicieuse contre les paysans leur enjoint d’abandonner les techniques efficientes d’agriculture et d’élevage qui ont fait leurs preuves au profit de (non-)techniques biologiques. Certes sympathiques mais incapables de nourrir non seulement les Européens mais aussi le reste du monde, elles mettent en danger non seulement les exportations mais aussi la sécurité alimentaire de l’Europe.

    Nous pourrions aussi évoquer l’ interdiction imbécile des recherches sur les OGM , mais n’en jetons plus, ces errements ont déjà été amplement dénoncés dans Contrepoints et ailleurs.

    Mondialisation : que faire ?

    La question de Lénine (adaptable à toutes les circonstances) mérite d’être posée.

    La population de nos pays se révoltera-t-elle contre la caste alors que c’est elle-même qui l’a mise au pouvoir ?

    Restera-t-elle anesthésiée par la propagande politiquement correcte des médias aux ordres ?

    Avant d’agir, il faut comprendre. Qu’est-ce qui motive la caste, pourquoi agit-elle ainsi ? Comment s’est-elle ralliée au mondialisme comme un seul homme ?

    Dans son excellent livre Knowledge and decision , dont on doit regretter l’absence de traduction en français, Thomas Sowell montre qu’on commet souvent l’erreur d’analyser les processus de décision sur la base des résultats espérés ; si ceux-ci ne sont pas conformes à ce qu’on attend, on en rejette la faute soit sur les décideurs soit sur les circonstances extérieures, soit les deux.

    Il faut au contraire analyser les processus de décision sur base de leurs caractéristiques intrinsèques, c’est-à-dire à partir des contraintes qu’ils imposent aux décideurs et des incitants qui animent ceux-ci, autrement dit une analyse systémique du mécanisme, indépendamment du contenu.

    « … Par exemple, on souligne souvent l’inefficience ou la stupidité d’une bureaucratie en présupposant que les bureaucrates poursuivent les buts assignés par la législation qui a autorisé leur existence, mais on voit qu’ils répondent en fait aux incitants qui prévalent dans leur hiérarchie et qu’ils poursuivent leurs propres buts personnels ou organisationnels, ce faisant ils ne sont pas du tout inefficients, encore moins stupides […] Il s’ensuit que remplacer les personnes supposées inefficientes ou stupides par des personnes plus intelligentes […] ne permettra pas d’améliorer la réalisation des buts sociaux visés par la législation, tant que la structure des incitants et contraintes reste la même. »

    Il est donc manifeste que le système démocratique tel qu’il fonctionne actuellement en Europe et en Occident est vicié et inefficace. La cause est principalement le gonflement des structures étatiques, nationales comme supranationales.

    Il nous faut combattre pour revenir à une société authentiquement libérale, autrement dit libérée des chaînes mises en place par « ceux qui savent », faire confiance à la créativité et au bon sens des citoyens pour engendrer « l’ordre spontané » dont parlent les économistes de l’École autrichienne, tout en conservant un État minimal concentré sur ses véritables fonctions régaliennes .

    En paraphrasant Ronald Reagan, on peut dire :

    « L’État tel qu’il est devenu, hypertrophié, inefficace et tyrannique, n’est pas la solution, c’est le problème ».

    1. Ropert Zubrin –  « Merchants of despair », Encounter Books, 2013
    2. Herman Van Rompuy, Président du conseil européen – conférence à l’asbl « Belgium For Success » le 5/3/2015
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      Banquier central : « C’est l’histoire d’un mec… »

      Karl Eychenne · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 21 November, 2022 - 03:40 · 7 minutes

    Coluche en son temps nous proposa une histoire qui n’avait ni queue ni tête, ni début ni chute et dont on cherche encore le pourquoi du comment.

    Curieusement, il se pourrait bien que quelques décennies plus tard, nous ayons enfin trouvé le candidat répondant au profil à moustache de la blague de Coluche. Il s’agit du banquier central, un mec qui nous raconte une histoire qu’on a du mal à comprendre puis dont on s’aperçoit qu’elle ne tient pas debout et qui semble se terminer en eau de boudin.

    L’inflation est un miracle !

    Peut-être que l’inflation est un miracle, un truc qui n’aurait jamais dû arriver ?

    Nous avons passé près de 40 ans avec une inflation allant entre 1 et 2 %, et soudainement nous voilà à 4 % puis 5 % et aujourd’hui 8 % voire 10 % pour certains. Avons-nous affaire à un miracle ? Simple hasard ou implacable nécessité ? David Hume , l’un des pères fondateurs de l’empirisme (version sceptique) adoptera une approche très minimaliste permettant de trancher entre plusieurs interprétations d’un fait clivant : « il faut toujours rejeter le plus grand miracle » .

    L’inflation n’a pas eu recours au divin ou au surnaturel pour jaillir de nulle part.

    L’inflation a seulement augmenté parce qu’il s’est produit un déséquilibre abyssal entre d’un côté l’offre de biens confinée (crise liée au covid) puis confisquée (conflit ukrainien) et rationnée (crise climatique) et de l’autre côté la demande maintenue à flots par les autorités (quoi qu’il en coûte). Peut-on quand même dire que l’inflation est une forme de miracle ? Oui, mais il s’agit d’un miracle moins clinquant, moins exigeant que celui invoquant le divin. Le miracle dont il serait question ici invoque la plausibilité du fait, sa vraisemblance. Dans notre cas, l’inflation était improbable mais elle s’est réalisée. Elle serait donc une forme de miracle.

    Effectivement, l’inflation était improbable, juste de la poisse en vérité, la résultante d’une mauvaise série comme on en n’a jamais connu. Pensez donc : quelle était la probabilité pour qu’une crise sanitaire mondiale oblige la planète à se mettre en apnée pendant près de deux ans et plus encore si on pense à la Chine et à sa politique de tolérance zéro ? Quelle était la probabilité pour qu’une crise géopolitique majeure vienne de nouveau frapper aux portes de l’Occident et plus encore si l’on pense à la Chine et ses vues sur Taïwan ?

    Bref, l’inflation n’était pas impossible mais largement improbable puisqu’elle supposait la réalisation quasi conjointe des trois catastrophes précitées.

    Banquier central : « quand le doute m’habite… »

    Ruminant son inflation transitoire, le banquier central choisit alors de pratiquer un genre de mélancolie muette. Il ne sait pas s’il sait suffisamment et son mutisme agace. Aphasique, apathique, tout y passe et tout lui va. Il semble ne plus réagir à l’épingle sous ses fesses qui devrait le faire trémousser sur sa chaise. On lui reproche une certaine naïveté à penser que le bonnet D de l’inflation finira par s’ajuster à la taille plus modeste du corset économique.

    Sommé de choisir entre ce qu’on pourrait appeler un fait (l’inflation élevée) et ce qu’on pourrait appeler de la foi (l’inflation transitoire), il choisit d’abord de ne pas choisir. Il se positionne alors officiellement sur une ligne de crête, un genre d’entre-deux d’agnosticisme monétaire. Il faut dire que la situation est critique. Agir sur l’inflation fera quelques dommages collatéraux. La banque centrale aimerait bien freiner l’inflation sans freiner le reste. Mais c’est impossible, elle sait bien que pour calmer l’inflation, elle devra étourdir l’ Homo économicus à coups de hausses des taux d’intérêt, de réduction de la taille de son bilan et globalement de politique monétaire moins accommodante.

    La banque centrale aimerait bien secouer l’inflation sans que cela empêche la planète économique de tourner. Mais rien à faire, elle ne sait pas faire fouetter la toupie, cet art de donner de grands coups de fouets sur la toupie afin de la garder en mouvement. La banque centrale ne peut pas punir simplement l’inflation. Elle doit punir tout le monde. Il n’y a pas de justice rétributive possible. Tout le monde doit être sanctionné pour la faute d’un seul : l’inflation. Consommateurs, entreprises, marchés financiers et même les gouvernements vont devoir participer à la peine.

    La banque centrale est peut-être magicienne mais pas contorsionniste. Elle peut sortir des billets de son chapeau , faire pousser de la dette à l’infini, transformer un projet non rentable en rente perpétuelle. Mais elle ne peut pas tenir d’une main l’inflation et de l’autre les marchés. Elle ne peut pas monter ses taux directeurs pour lutter contre l’inflation et les baisser en même temps pour sauver les marchés. La banque centrale est paradoxale, pas antinomique : elle fracasse les dogmes économiques, pas les lois de la logique.

    La fin du sommeil dogmatique

    Le dogme et le fait sont têtus mais le fait est généralement plus convaincant.

    Que l’on y croie ou pas, l’inflation est bel et bien là. Cela dit, on peut être têtu mais pas obtus. Ainsi, le dogmatique peut très bien accepter d’avoir tort si on lui prouve qu’il n’a pas raison. Les banques centrales ont donc préféré plier plutôt que d’être accusées de sommeil dogmatique (Kant). L’inflation transitoire a perdu son épithète. Le temps du transitoire a échu. Accusées d’hébétude face à une inflation qui dure, elles ont finalement décidé de réagir. Des remords plutôt que des regrets donc.

    Depuis, les banques centrales naviguent à vue et c’est peut-être une bonne nouvelle.

    En effet, dans un monde nimbé d’incertitudes, l’art de l’improvisation monétaire est particulièrement recommandé plutôt que l’interprétation austère d’une politique restrictive. Les crises et les actes manqués se succédant, le banquier central a donc naturellement développé un complexe obsidional. Convaincu que le monde lui en veut, il se met alors sur la défensive, il opte pour une démarche mal assurée, le pas hésitant, le mot mou, et le regard fuyant. Il s’agit d’éviter tout message trop claironnant afin de ne pas inspirer de réaction exubérante des marchés. D’où une inclinaison naturelle à la pensée conjuratoire consistant à attendre le pire pour être déçu en bien.

    Et si la politique monétaire ne récite pas sa leçon à la lettre, c’est peut-être une bonne nouvelle. Certes, cela pourrait passer pour de l’amateurisme, voire de l’incompétence. Mais en vérité il s’agit d’une politique bien plus en phase avec un réel devenu capricieux.

    « Nous vivons une suite de chocs intemporels », disait déjà Adorno.

    Désormais, il semble qu’il n’y ait plus de récit possible. Le modèle semble buter contre un mur d’incertitudes. Il faut donc improviser, ce qui ne signifie pas faire n’importe quoi mais faire avec ce que l’on a. Un genre d’aventure sur le bateau de Thésée que l’on répare avec les seuls matériaux à disposition, sans être à quai. La musique est probablement le domaine où l’art de l’improvisation produit les miracles le plus impressionnants. Jadis, les Mozart, Chopin, ou Liszt ou plus récemment Keith Jarrett, n’étaient pas les derniers à improviser durant leurs représentations, démontrant que leur talent ne se résumait pas à la seule composition ou interprétation. Et nul besoin d’évoquer le surnaturel, l’intervention divine ou la supercherie. En vérité, les maîtres de l’improvisation ne partent jamais les mains vides lorsqu’ils se lancent dans une production sans filet devant leur public.

    Tout comme le banquier central contemporain qui part d’un thème qu’il connaît bien, la lutte contre l’inflation, mais y ajoute ses effets personnels inspirés du moment. Un véritable artiste, vous dis-je.