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      Environnement, climat… quelle place pour les libéraux ?

      Benjamin Faucher · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 5 March, 2022 - 03:30 · 7 minutes

    Par Benjamin Faucher.

    En 2019, le Parlement européen a déclaré l’état d’urgence climatique . Il faut dire que les sujets liés à l’environnement ont pris soudainement une ampleur considérable en 2019 : réchauffement climatique, extinction des espèces, effondrement de la société humaine… plus personne ne peut les éviter.

    En tant qu’acteurs du débat politique, les libéraux ont évidemment leur rôle à jouer . Pourtant, face à l’ampleur des enjeux, force est de constater que nombre d’entre eux ne sont pas à la hauteur, loin de là.

    L’ensemble de notre économie et de notre mode de vie repose sur l’utilisation d’ énergies fossiles qui produisent du CO2 (charbon, pétrole, gaz), et une exploitation des matières premières considérées comme illimitées et donc gratuites.

    Ce modèle pose deux problèmes :

    L’augmentation de la concentration en CO2 dans l’atmosphère

    Celle-ci modifie le climat, et augmente la température moyenne de la planète. Si rien n’est fait, cette température augmentera de plus de deux degrés d’ici 2050 . Les pires scénarios du GIEC évoquent alors la possibilité de seuils qui, sur la base de boucles de rétroaction positive peuvent provoquer un emballement de cette augmentation, rendant la Terre inhabitable et comparable à une étuve.

    L’approvisionnement de nos pays en énergie

    Sans énergie peu chère qui alimente notre économie, notre niveau de vie s’effondrera.

    En fait, ce sont les premiers libéraux qui avaient compris le problème. Les physiocrates pensaient en effet que seule l’agriculture produisait de la richesse, puisque la terre donnait un surplus entre la graine semée et la plante récoltée.

    En fait, c’est davantage l’énergie apportée par le Soleil qui était la valeur ajoutée. C’est toujours le cas aujourd’hui : la croissance, phénomène apparu au début du XIXe siècle provient directement de notre capacité à utiliser l’énergie du Soleil sous une forme ou une autre : charbon, pétrole, biomasse, vent, chaleur…

    Le silence des libéraux

    Face à ces problèmes à la fois complexes et effrayants, les libéraux sont souvent absents. Certains se contentent de ne pas considérer le problème . Que ce soit par déni idéologique ou par ignorance, cette position n’est plus tenable. Réfléchir sur l’action humaine et politique sans intégrer le problème écologique revient à penser un monde qui n’existe pas, à avoir une pensée hors sol.

    Il faut dire que la position est confortable : depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la plupart des citoyens des pays de l’OCDE a échappé à l’Histoire. Ce temps est bel et bien révolu, et les libéraux qui se targuent de ne pas avoir une pensée qui fonctionne en système devraient être ceux qui adaptent leur idéologie à la réalité du monde.

    Une réaction assez courante est le climatoscepticisme . Honnêtement, la question de la réalité du problème environnemental n’est pas un sujet d’opinion, mais de fait. Nous lui accordons notre confiance pour la médecine, la biologie moléculaire, la physique quantique… alors pourquoi pas pour le climat ? Parier notre avenir sur une erreur monumentale de cette communauté semble pour le moins risqué.

    De plus, la réaction de certains climatosceptiques dans le débat ne fait pas honneur aux illustres penseurs qui ont fait la tradition libérale. Se moquer de Greta Thunberg est peut-être drôle (et il ne s’agit en aucun cas ici de vouloir le prohiber) mais ne fait pas avancer le débat d’un iota.

    Alors, quelle place pour les libéraux ? D’abord, ceux-ci peuvent apporter des réponses théoriques et concrètes : taxe carbone, privatisation des terres… cependant, il ne faut pas non plus rester dans notre zone de confort.

    Intérêt de la taxe carbone

    La question de la taxe carbone est intéressante , mais la véritable question est de savoir pour faire quoi ?

    S’il s’agit d’un moyen de financement de mesures pro-environnementales de l’État, alors il y a tromperie sur la marchandise : une taxe ayant pour but de modifier les comportements ne ramène, si elle est efficace, absolument rien à l’État. Certains suggèrent que le prix du carbone devrait refléter le prix que nous sommes prêts à payer en échange de la pollution émise.

    Ce genre de solution est raisonnable pour les problèmes environnementaux softs et réversibles : pollution, diminution de la qualité de l’air et de l’alimentation… Mais dans le cas de problèmes plus graves (CO2, raréfaction des matières premières) ce raisonnement confortable rencontre deux difficultés.

    • celui qui paye les conséquences de l’acte dommageable n’est pas forcément celui qui le commet : c’est un problème à externalités négatives.
    • quel serait le prix d’une planète habitable ? La réponse est évidemment l’infini.

    La taxe carbone doit donc être conçue de telle manière que le coût de l’émission de CO2 soit supérieur à ce qu’elle rapporte.

    Nous l’avons vu, le problème environnemental est un problème d’externalité négative. Ne nous cachons pas derrière notre petit doigt : l’intervention de l’État paraît inévitable, et sûrement de manière massive. Cela n’est certes pas plaisant, mais nous n’avons pas le choix.

    D’abord parce que en termes d’énergie, les infrastructures sont de facto très souvent contrôlées et subventionnées par la puissance publique. Ensuite parce que le problème environnemental est global et pose des questions géopolitiques qui nécessitent une coordination importante entre pays.

    Écologie libérale contre écologie collectiviste

    Le rôle des libéraux est de s’assurer que cette intervention soit minimale, et ne cache pas une idéologie collectiviste. En effet, l’intervention de l’État doit à tout prix rester utilitariste.

    Contre Aurélien Barrau , je pense que nous devons rappeler qu’il est hors de question de changer le rapport des individus au monde et de réaliser une révolution poétique. C’est aux individus de choisir ce qu’est pour eux la vie bonne, dans le cadre où ça ne pose pas de problème aux autres.

    De plus, il serait peut-être utile de rappeler que l’État n’est pas forcément le mieux placé pour trouver des solutions. Le rôle de l’État pourrait se limiter à déclarer « dans cinq ans, le plastique est complètement interdit » , et laisser les acteurs privés trouver des solutions pour le remplacer. L’État de droit fixe un cadre, les individus s’adaptent.

    De même, il faut absolument s’opposer aux bêtises de l’extrême gauche qui tente de récupérer la question idéologique. Je suis très agacé d’entendre des accusations de la part des communistes contre les libéraux qui essaieraient de se greenwasher . Comme si le communisme n’avait jamais été une idéologie productiviste…

    Et n’évoquons pas l’alliance « rouge-verte » prônée par certains qui voudraient que les ouvriers s’emparent des moyens de production pour obliger les entreprises à avoir un comportement écologiquement vertueux. En quoi les ouvriers seraient incités à ne pas polluer, si cela leur permet de conserver leur emploi ?

    Enfin, il faut s’opposer à la vision manichéenne qui voudrait que ceux qui rejettent du CO2 sont les méchants capitalistes et que ceux qui en subissent les conséquences soient le peuple oppressé. Soyons sérieux, l’usage du plastique facilite la vie de tout le monde : facilitation du transport et donc du choix individuel, matériel médical et de recherche… Et la réside bien le problème.

    Si la décroissance est nécessaire, ça fera mal et pour tout le monde, contrairement aux idées fausses véhiculées par beaucoup d’opposants aux libéraux.

    La question environnementale est un défi immense pour l’humanité, qui transcende tous les aspects de la vie politique. Cela n’est pas facile et demande un vrai travail de remise en cause individuel, mais il est temps que les libéraux sortent la tête du sable, et s’emparent avec honnêteté du sujet et fassent entendre leur voix.

    Article publié initialement le 20 décembre 2019.

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      Convention climat : ça devait mal finir, et ça finit mal

      Michel Negynas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 3 March, 2021 - 04:15 · 8 minutes

    climat

    Par Michel Negynas.

    Le 18 novembre 2019, j’avais titré : « Les citoyens de la convention envoyés au casse- pipe . »

    Convention climat : une grosse déception…

    Les faits sont têtus. La Convention climat a remis ses notes : le gouvernement n’est pas un bon élève. Seul le changement de l’article 1er de la Constitution pour y introduire la lutte contre le changement climatique a recueilli la note de 6,1. Manque de pot, ça a peu de chances de se concrétiser… Les autres articles du projet de loi sont plutôt notés entre 3 ou 4 sur 10.

    « Limiter les effets néfastes du transport aérien » a obtenu 2,8 de moyenne ; et 2,7 pour l’introduction dans le droit d’ un délit d’écocide , amoindri par rapport à la proposition de la Convention. Ces notes très sévères n’ont pas été choisies au hasard, ces deux thèmes étant emblématiques du discours des activistes en charge de l’organisation. Peu importe que dans certains cas, comme le crime d’écocide, ce n’était même pas juridiquement possible.

    Atteindre les objectifs de 2030 pour le climat est impossible, on s’en doutait

    Atteindre les objectifs de 2030 pour le climat est impossible, toutes les personnes intellectuellement honnêtes s’en rendent compte. De 1990 à 2015, nous avons réduit de 3,4 Mt d’ équivalent CO2 par an. On peut supposer, je l’espère, qu’on s’est attaqué au plus facile en premier. En outre, la France a été désindustrialisée et a subi une grave crise financière en 2008 qui a durablement ralenti la croissance.

    Pour atteindre 40 % de réduction en 2030, il faut atteindre 10 Mt/an en attaquant des sujets plus difficiles, en particulier sur le plan social. Or c’est dans neuf ans. Aucun investissement lourd, aucune technologie de rupture n’a jamais été mené à bien dans un délai si court. Et même si c’était possible, cela ne démarrerait qu’en 2030… En outre, la France étant déjà un des pays de l’OCDE qui émet le moins de CO2 par habitant, il lui est plus difficile d’atteindre les mêmes pourcentages de gain que les mauvais élèves : la plupart des États souhaitant réduire passeront du charbon au gaz ; or, nous avons même une partie de notre chauffage complètement décarboné !

    Le BCG en renfort

    Mais le gouvernement a sorti le type de joker habituellement utilisé : le Boston Consulting Group . Celui-ci a été mandaté pour faire une revue des mesures prises ou à prendre pour atteindre l’objectif.

    Évidemment, le BCG connaissait la réponse avant de faire l’étude : il tient à ses parts de marché, et vu que le gouvernement est sous une attaque judiciaire sur ce sujet précisément, le BCG ne pouvait se faire l’auxiliaire d’une justice passée par Science Po, donc acquise aux thèses les plus radicales.

    Alors ouiiii… c’est possible ! Ouf, nous sommes rassurés… Les medias titrent : le BCG valide la trajectoire climat du gouvernement.

    Sauf que voici les conclusions :

    « Seule une faible partie du potentiel, représentant ~21Mt de réduction de CO2e, paraît probablement atteinte. Il s’agit essentiellement des tendances déjà enclenchées comme l’interdiction d’installation de chaudières au fioul qui sur le résidentiel suppose de maintenir le rythme de 150 à 200 000 chaudières remplacées par an. L’atteinte de ce potentiel suppose néanmoins de ne pas modifier les mesures en place ni de créer de dérogations qui en limitent le périmètre adressable.

    • La majorité du potentiel, ~57 Mt de réduction de CO2e, suppose un accompagnement volontariste à la mise en œuvre et est possiblement atteint, ce qui n’est pas surprenant au regard des disruptions significatives que les mesures concernées sont censées induire.
    • Un potentiel de l’ordre de ~29 Mt de réduction de CO2e semble difficilement atteignable compte tenu des mesures actuelles. Il couvre essentiellement les questions de décarbonation des poids lourds (pour lesquels rien n’indique que les objectifs significatifs de déploiement de motorisations alternatives puissent être atteints d’ici 2030 compte tenu des calendriers des industriels), d’industrie (où les leviers envisagés ne semblent pas permettre de combler l’écart avec l’ambition, à production égale et hors réforme en profondeur de l’EU-ETS y compris pour les domaines à risque de fuite de carbone), de rénovation (où les moyens – financements et pénalités – ne paraissent pas suffisamment incitatifs en particulier dans le tertiaire), et les incitations à la réduction du trafic aérien qui semblent insuffisantes pour infléchir la tendance. Dans un scénario volontariste et tenant compte des mesures existantes, on estime que seuls ~13Mt de réduction de CO2e issus de ces mesures sont vraiment atteignables soit la moitié du potentiel affiché. »
      convention climat Le tableau ci-dessus est une très bonne synthèse des mesures ; il vaut son pesant de cacahuètes. Les lecteurs connaissant les divers sujets nommés pourront se régaler. J’aime particulièrement : montée en gamme de l’élevage, gain de 6,8 Mt… Les Charolaises et les Aubrac apprécieront. Et quant à l’interdiction à la fois des décharges et des incinérateurs, considérée comme potentiel probablement atteint… en moins de neuf ans, on va trouver comment tout recycler ? Même les pales d’éoliennes ?

    Un chef-d’œuvre de langue de bois ! Mais le pauvre BCG ne se doutait pas où il avait mis les pieds ; nous ne sommes pas ici au CAC 40 !

    Non seulement la bonne interprétation des conclusions ne laisse aucun doute sur l’irréalisme de l’objectif, ce qui ne doit guère réjouir le gouvernement, (seule Mme Pompili semble imperméable au deuxième degré des consultants) mais en plus il est la cible des écologistes, qui, à juste titre, estiment l’étude biaisée et ses conclusions trop ambiguës.

    Delphine Batho souligne que « les données présentées dans l’étude d’impact… sont biaisées ». La députée ajoute que le BCG est « en situation de conflit d’intérêts au regard de nombreux acteurs économiques parmi ses clients ayant intérêt à ce que le projet de loi manque d’ambition… »

    C’est sûr qu’un audit de Cyril Dion aurait eu une autre allure. Sans conflit d’intérêt bien sûr, Cyril Dion ne gagne pas son pain avec ce genre de sujet…

    Bref, au lieu de calmer le jeu, le BCG déchaîne la tempête.

    Et le Haut conseil pour le climat pas content du tout non plus

    Cela vaut le coup d’examiner la composition du Haut Conseil.

    On y trouve, entre autres :

    • Messieurs Grandjean et Jancovici, fondateurs et propriétaires d’un organisme de calcul d’empreinte carbone. Or, le Haut conseil souhaite l’affichage carbone de tous les produits, pure coïncidence sans doute.
    • Monsieur Colombier, directeur scientifique de l’IDDRI de Sciences po, dont l’orientation activiste n’est pas d’hier.
    • Madame Masson Delmotte, climatologue plus qu’engagée.
    • Monsieur Leguet, directeur d’un think tank financé par la caisse des dépôts qui « accompagne depuis 2002 les décideurs publics et privés sur la transition vers une économie décarbonée et résiliente au changement climatique. »
    • Et bien entendu l’incontournable madame Tubiana, celle-là même qui a fait monter le radicalisme écologique à l’IDDRI.

    Tous sont des universitaires ou des « conseillers », pas un seul n’a de carrière en véritable entreprise : pas de vrai industriel, pas de vrai agriculteur, pas de syndicaliste…

    Et sa mission, c’est :

    « Le Haut conseil pour le climat est un organisme indépendant chargé de donner des avis et d’émettre des recommandations sur la mise en œuvre des politiques et mesures publiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de la France. Il a vocation à apporter un éclairage indépendant sur la politique du gouvernement en matière de climat. »

    Organisme indépendant… de quoi ?

    Ses préconisations, on s’en doute, sont décoiffantes… euh non, en fait elles reprennent les propositions initiales de la Convention, en regrettant que le gouvernement les ait édulcorées. Pas étonnant… Madame Tubiana était co-présidente du comité de gouvernance de la dite convention…

    Le jugement est sévère : « Toutefois, une proportion élevée de ces mesures voit sa portée réduite par un périmètre d’application limité, voire ponctuel, des délais de mise en œuvre allongés ou encore de nombreuses conditions associées à leur application »

    Effectivement ça urge, alors qu’à Bruxelles, on parle de porter à -55 %  les -40 % d’émission à 2030. Comme disaient les shadocks, « en essayant continuellement on finit par réussir, donc plus ça rate plus on a des chances que ça marche. »

    Madame Pompili découvre l’écologisme politique

    Soudain, madame Pompili sort de son rêve. Le vote des citoyens est politique :

    « Sur les systèmes de notation je fais attention parce que c’est un système qui avait pas mal de biais. On a des citoyens qui ont décidé de mettre zéro à tout. À partir du moment où vous avez des gens qui mettent zéro à tout forcément ça biaise un peu […] Quand on est au gouvernement, on n’est pas à la même place, on doit proposer des mesures qui puissent être acceptées, qui doivent emmener tout le monde. »

    Mince alors, le monde réel existe…

    Nous sommes cernés

    L’entrisme du radical-écologisme commence à porter ses fruits ; dans la haute administration, l’enseignement supérieur, la recherche, nous sommes cernés, et le président Macron aussi. Il est peut-être déjà trop tard pour sauver les meubles.

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      Énergies renouvelables et effet de serre sont indépendants

      Michel Gay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 18 February, 2021 - 03:30 · 4 minutes

    énergies renouvelables

    Par Michel Gay.

    C’est officiel, la ministre de la Transition écologique et solidaire a déclaré (selon le tribunal administratif de Paris le 3 février 2021) que les énergies renouvelables ne contribuent pas à la réduction des gaz à effet de serre dans un « mémoire en défense » enregistré le 23 juin 2020… et que l’État n’a pas rendu public.

    Réduire les émissions de CO2 ?

    Dans ce « mémoire en défense » envoyé suite à la plainte de plusieurs associations écologistes, et qualifiées pompeusement de l’Affaire du siècle , la ministre Barbara Pompili soutient :

    « En ce qui concerne l’objectif d’augmentation des énergies renouvelables, celui-ci est indépendant de celle des gaz à effet de serre… »

    Elle y déclare aussi accessoirement que « la réponse est la même en ce qui concerne l’objectif d’amélioration de l’efficacité énergétique » qui ne sert donc pas un objectif climatique comme annoncé.

    Les Français ont donc la confirmation officielle que la transition du nucléaire vers les énergies électriques intermittentes (éolien, photovoltaïque) n’a aucun impact sur la baisse des émissions de CO2 et ne permet donc pas de lutter contre le réchauffement climatique, et encore moins d’atteindre les objectifs définis par les accords de Paris sur le climat en 2015.

    Il est même probable que les éoliennes augmentent les émissions de gaz à effet de serre en France !

    Énergies renouvelables : le opulisme idéologique

    La députée Marjolaine Meynier-Millefert, rapporteur du rapport (juin 2019) de la Commission d’enquête parlementaire sur les énergies renouvelables, avait aussi reconnu que les éoliennes ne servent à rien pour la transition écologique au Colloque National Éolien en 2019.

    Elle y avait même déclaré :

    « Le jour où les gens vont comprendre que cette transition énergétique ne sert pas la transition écologique, vous aurez un sentiment de rejet de ces politiques en disant : « mais vous nous avez menti » en fait ! »

    Lors de son audition par cette Commission parlementaire, Jean-François Carenco, le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), avait reconnu au printemps 2019 que la transition énergétique et le développement des énergies renouvelables électriques ne sont pas réalisés dans le but de diminuer les émissions de gaz à effet de serre :

    « Il ne faut pas s’y tromper : grâce à notre mix énergétique décarboné, composé principalement de nucléaire et d’hydroélectricité, nous bénéficions déjà de faibles émissions de CO2 et d’un prix de l’électricité maîtrisé. Nous émettons six fois moins de CO2 que nos voisins allemands et le prix de l’électricité pour un consommateur résidentiel est de l’ordre de 180 euros par mégawattheure contre 300 euros en Allemagne. Ce n’est donc pas pour ces raisons qu’il faut développer les ENR. Il faut le rappeler, parce qu’on entend malheureusement beaucoup de mensonges à ce sujet : le développement des ENR électriques en France ne sert pas à réduire les émissions de CO2 ».

    Mais à quoi servent donc les ruineuses énergies renouvelables intermittentes comme l’éolien et le solaire photovoltaïque ?

    Elles n’ont aucun sens. Elles procèdent d’une forme de populisme idéologique pour conforter une clientèle électorale antinucléaire et soutenir une idéologie de la décroissance si chère à certains écologistes .

    Les énergies renouvelables : une politique écologique dogmatique

    Depuis 15 ans, nombreux sont les ministres de la Transition énergétique (Corinne Lepage, Dominique Voynet, Yves Cochet, Delphine Bato, Nicolas Hulot, François de Rugy, Barbara Pompili), issus de l’écologie politique. Ils sont responsables de ce piètre résultat et d’avoir nommé aux postes clés les artisans toujours actifs de ce fiasco.

    Plutôt que de poursuivre l’État français, la Fondation Hulot devrait demander de sanctionner les promoteurs du modèle énergétique inefficace fondé sur le vent et le soleil, en particulier monsieur Hulot, ministre de l’Environnement sur la période 2017-2018…

    Car le véritable scandale de l’Affaire du siècle est de désindustrialiser la France au profit de pays augmentant leur consommation de charbon (Chine) ou de gaz (Allemagne ), et de détruire l’industrie nucléaire ( Fessenheim ) pour la remplacer par les énergies renouvelables fatales et intermittentes du vent et du soleil émettant davantage de carbone . Tout cela aux profits d’investisseurs le plus souvent étrangers et sur le dos des contribuables .

    Voilà où mène une politique écologique dogmatique antinucléaire et où réside la véritable Affaire du siècle.

    Chiche : pourquoi ne pas l’instruire ?

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      Hainan : la première île écolo-nucléaire ?

      Michel Gay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 13 February, 2021 - 04:35 · 3 minutes

    Hainan

    Par Michel Gay.

    L’île de Hainan au sud de la Chine souhaite créer une zone pilote de développement d’énergies propres pour devenir la première île écologique en augmentant la part du nucléaire comme principale source de production d’électricité pour se substituer au pétrole, au charbon, et au gaz.

    Décarboner l’île

    La politique énergétique consistant à se retirer du pétrole, du charbon et à réduire la production onéreuse d’électricité à partir du gaz qui ne correspond pas à l’objectif affiché de neutralité carbone, a fait l’objet d’un consensus sur l’île de Hainan selon les Nouvelles nucléaires de Chine publiées début février 2021 par l’ambassade de France en Chine.

    Mais le développement des filières éoliennes et solaires est soumis à un stockage massif d’électricité encore inexistant. Elles ont aussi leurs propres contraintes (productions fatales variables ou intermittentes) et une faible densité énergétique par unité de surface, ce qui est un problème sur une île de 34 000 km2 densément peuplée où vivent près de 10 millions d’habitants.

    Une étude locale a conclu que le recours accru à ces énergies dépendant du vent et du soleil ne permettrait pas de répondre aux besoins de l’île, provoquerait des conflits liés à l’usage des sols, et compromettait son écosystème et ses paysages naturels. Le parc éolien et solaire restera donc identique dans les années à venir.

    Le nucléaire comme solution

    Selon le souhait des autorités chinoises, le nucléaire représentera donc une part importante de la production d’électricité de Hainan en devenant une zone pilote de développement d’énergies propres comme le nucléaire pour viser une île écologique. Le nucléaire sera alors la principale énergie ajoutée sur l’île pour la période 2026-2035.

    Le Hainan possède déjà deux réacteurs nucléaires de 650 mégawatts (MW) en fonctionnement et accueillera deux autres réacteurs Hualong 1 de 1150 MW chacun sur un des nombreux sites dédiés disponibles sur l’île ce qui portera la puissance nucléaire installée de 1300 MW à 3600 MW.

    Première île écolo-nucléaire au monde

    Il y a bien eu un essai 100 % renouvelables pour la production d’électricité sur l’île d’El Hierro (ouest des Canaries) à partir d’éolien et d’hydraulique, mais ce fut un échec financier et technique.

    Entre 2015 et 2018, la part de consommation du diesel (fioul lourd) a oscillé entre 44 % et 70 %. En 2019, elle était toujours de 46 % ( 54 % pour les renouvelables ).

    La Grande-Bretagne envisage toujours la construction d’ une dizaine de réacteurs nucléaires dans les prochaines années pour diminuer sa consommation de gaz et de charbon.

    Même l’Irlande pourrait se tourner vers le nucléaire selon le site Wnn news du 9 février 2021 .

    En effet, le groupe de professionnels irlandais « 18 for 0 » vise à introduire 18 % de production nucléaire sur l’île pour réduire à 0 % la consommation d’énergie fossile pour sa production d’électricité en 2037.

    Il a écrit fin janvier 2021 au ministre irlandais de l’Environnement, du climat et des communications, Eamon Ryan, « pour l’exhorter à envisager l’énergie nucléaire dans les plans du pays afin de réduire les émissions de carbone et pour s’enquérir des projets du gouvernement de mener une étude sur le potentiel de l’énergie nucléaire. »

    À l’horizon 2035, en ayant réellement réduit sa consommation d’énergies fossiles à presque zéro pour sa production d’électricité, l’île de Hainan pourrait donc bien devenir la première île écolo-nucléaire au monde !

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      L’objectif « zéro carbone » : un doux rêve

      Jacques Henry · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Monday, 25 January, 2021 - 04:30 · 3 minutes

    carbone

    Par Jacques Henry.

    Il ne faut pas rêver, une civilisation moderne décarbonée est un objectif impossible à atteindre dans l’état actuel des connaissances scientifiques et technologiques à l’ horizon 2050 et encore moins à l’ horizon 2030 . Cette obsession de la neutralité carbone a conduit les gouvernements à prendre des décisions irréalisables.

    Prenons l’exemple des moulins à vent considérés comme la panacée pour réduire les émissions de carbone. Outre le fait que les ressources en lanthanides nécessaires pour la production d’aimants permanents sont limitées, ces immenses machines nécessitent des quantités d’acier extravagantes pour produire quelques MWs quand les conditions météorologiques sont favorables.

    Dans l’état actuel des technologies de production de l’acier l’utilisation de pétrole ou de charbon est incontournable. La seule alternative existante pour réduire les émissions de CO2 lors de la production d’acier est la réduction de la fonte à l’aide d’hydrogène, pour faire très court car écrire deux pages au sujet de ce procédé industriel serait inutile.

    Apparaît alors le problème de la production d’hydrogène pour décarboner (au moins en partie) les aciéries mais ce même problème se posera pour les voitures équipées de « piles à combustible ». L’industrie de l’acier a une mauvaise image de marque car elle est polluante mais pour construire des éoliennes il faut beaucoup d’acier, sept à dix fois plus par kW installé que pour une centrale nucléaire. Il est donc très facile de comprendre que considérer comme non polluantes en termes de carbone ces éoliennes est un pur mensonge.

    Et ce mensonge perdurera tant que l’industrie sidérurgique ne pourra pas avoir accès à de l’hydrogène à un prix abordable. Il n’existe qu’une seule possibilité pour produire de l’hydrogène à bas coût mais celle-ci ne plait pas trop aux tenants des énergies dites vertes.

    Il s’agit des réacteurs nucléaires à très haute température refroidis avec de l’hélium sous haute pression de génération IV susceptibles d’alimenter une unité de production d’hydrogène mettant en œuvre le cycle dit iode-sulfate dont l’une des étapes requiert une température de 830 °C. Seuls les réacteurs nucléaire à très haute température (environ 1000 degrés en sortie du circuit primaire) sont capables de fournir une telle température à un stade industriel qui soit totalement décarboné.

    On en revient donc au rôle majeur que devra jouer à l’avenir l’énergie nucléaire pour tenter de réduire les émissions de carbone à un coût modéré qui ne soit pas dévastateur pour l’économie.

    À ma connaissance le seul pays au monde développant aujourd’hui ce type de technologie est la Chine. Le Japon s’est fixé un objectif de « neutralité carbone » à l’horizon 2050, la Chine a opté pour l’horizon 2060 car ce pays a pris en compte le poste industriel de production d’acier.

    Pour atteindre une réduction des émissions de carbone suffisante, ce poste n’aura pas d’autre alternative que les réacteurs nucléaires de quatrième génération. Il en est de même pour tous les autres pays industrialisés dont en Europe en particulier l’Allemagne, pays qui, paradoxalement, veut se « dénucléariser ».

    Encore une fois le sujet abordé dans ce billet met en évidence la mauvaise planification des pays européens qui parient sur le « tout renouvelable », une posture totalement déconnectée des réalités industrielles. Gouverner c’est prévoir, dit-on, il faut se rendre à l’évidence que seule la Chine est capable de prévoir…

    Sur le web

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      Voitures électriques : attention à la taxe qui se profile !

      IREF Europe · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 24 December, 2020 - 03:50 · 6 minutes

    Voitures électriques

    Par Philbert Carbon.
    Un article de l’ Iref-Europe

    L’Australie a déjà sauté le pas. Il serait surprenant que la France ne l’imite pas.

    Jusqu’à 12 000 euros d’aides pour l’achat des voitures électriques

    Le gouvernement veut chasser les moteurs thermiques de nos routes. Ceux-ci sont en effet considérés comme les principaux responsables de l’émission de CO2, nouvel ennemi public numéro un. Le ministère de la Transition écologique estime que les voitures individuelles sont responsables d’environ 60 % des émissions totales de CO2 du transport routier en Europe. Il s’agit donc de développer « une mobilité propre en encourageant l’acquisition de véhicules peu polluants […] , levier essentiel pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et réduire la pollution atmosphérique. »

    Afin d’encourager les Français à adopter cette mobilité propre, des aides ont été mises en place au niveau national : la prime à la conversion et le bonus écologique.

    La prime à la conversion s’adresse à ceux qui achètent un véhicule neuf ou d’occasion en échange de la mise au rebut d’un ancien véhicule. Elle peut monter jusqu’à 5000 euros si le nouveau véhicule est électrique ou hybride. Le bonus écologique est une aide à l’achat d’un véhicule neuf, électrique ou hybride rechargeable émettant moins de 50 grammes de CO2 par kilomètre. Le bonus est au maximum de 7000 euros ; il baissera à partir du 1er juillet 2021.

    Les deux dispositifs sont cumulables et l’aide de l’État peut donc atteindre 12 000 euros pour l’achat d’une voiture particulière électrique neuve. Ils sont également cumulables avec les aides des collectivités locales. En Ile-de-France par exemple, la métropole du grand Paris soutient les particuliers achetant un véhicule électrique, hydrogène et hybride essence rechargeable neuf ou d’occasion de moins de 5 ans à hauteur de 50 % du prix d’achat du véhicule dans la limite de 6000 euros ; et la ville de Drancy alloue 1500 euros pour l’achat d’une voiture électrique neuve. En région Rhône-Alpes-Auvergne, la métropole de Grenoble distribue aux particuliers mettant à la casse un utilitaire avec vignette Crit’Air 3, 4, 5 de 1500 à 12 500 euros pour l’acquisition, la location ou l’adaptation d’un utilitaire électrique, hydrogène, GNV ou GPL.

    La pénalisation des véhicules à moteur thermique

    Parallèlement, les Français peuvent être pénalisés s’ils achètent des véhicules à moteur thermique classique. Nous le savons tous, après avoir délibérément soutenu les véhicules diesel, les pouvoirs publics ont décidé de les éliminer. Cela passe par un alignement de la fiscalité du gasoil sur celle de l’essence entre 2018 et 2021, provisoirement suspendue suite au mouvement des Gilets jaunes. Mais l’essence n’est pas oubliée puisque la taxe carbone (ou contribution climat énergie) visant à pénaliser les énergies fossiles va également s’envoler dans les années à venir.

    Il existe, par ailleurs, un malus écologique frappant l’achat de véhicules neufs émettant plus de 138 gCO2/km, et qui peut atteindre 30 000 euros (à partir de 219 gCO2/km).

    Enfin, sans prétendre à l’exhaustivité, il nous faut mentionner les politiques anti-voitures qui fleurissent dans la plupart des agglomérations, et qui peuvent se traduire par la réduction de l’espace réservé à la voiture, ou l’interdiction des véhicules diesel comme le prévoit Paris en 2024.

    Voitures électriques : des recettes fiscales compromises

    Cette politique en faveur des véhicules alternatifs fragilise l’industrie automobile française qui, jusqu’à présent, n’était que peu présente sur ce créneau de marché. Bernard Jullien , maître de conférences à l’université de Bordeaux et expert du secteur, estime que 67 % des voitures électriques et 83 % des hybrides rechargeables sont importés. En mai 2020, Emmanuel Macron a présenté un plan de relance pour la filière automobile et annoncé que les constructeurs français produiraient ainsi un million de voitures électrifiées en 2025. Nous en sommes encore loin puisque la production ne s’élevait qu’à 250 000 véhicules en 2019. Par conséquent, en favorisant l’achat de véhicules produits à l’étranger, l’État se prive des recettes fiscales que la production en France lui aurait données.

    Surtout que, dans le même temps, la production de véhicules classiques chute. Selon le cabinet Inovev , elle aurait baissé de 43 % sur les dix premiers mois de l’année 2020. La crise de la Covid-19 a bien évidemment joué un rôle dans cette situation, mais la raison principale en est la délocalisation de la fabrication à l’étranger par les constructeurs français eux-mêmes du fait de politiques publiques inadaptées comme nous l’avons expliqué dans un article précédent . Résultat : l’automobile a accusé un déficit de 15 milliards d’euros en 2019 alors qu’elle contribuait positivement à la balance du commerce extérieur jusqu’en 2007.

    Mais si les moteurs thermiques sont de moins en moins nombreux, la consommation de carburants devrait baisser et amoindrir les recettes tirées de leur taxation. Or celle-ci a rapporté plus de 31 milliards d’euros en 2019, dont une vingtaine de milliards pour l’État, le reste allant principalement aux régions et aux départements. Et ce sans compter la TVA.

    C’est dire si l’État ne peut se passer de cette rente, tout comme il ne peut se passer, par exemple, des taxes sur le tabac qui rapportent, bon an mal an, 5,5 % des recettes fiscales avec 16 milliards d’euros annuels. Par conséquent, si la lutte contre le tabagisme était vraiment efficace, elle priverait l’État d’une manne considérable. De même, si la politique anti-carbone produit ses effets, il faudra trouver d’autres recettes fiscales puisque la réduction des dépenses publiques n’est pas à l’ordre du jour.

    La solution ? La taxation des voitures électriques

    En matière fiscale, nos gouvernants savent anticiper. En 2011, conscients des conséquences de la politique anti-pétrole, ils ont transformé la taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers (TICPP) en taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) qui s’applique désormais aussi sur des sources d’énergie qui ne sont pas d’origine pétrolière, comme les biocarburants. Il serait aisé d’étendre la taxe au kWh électrique destiné à un usage routier. Les nouveaux compteurs Linky permettent facilement de tracer les sources de consommation de l’électricité.

    Par ailleurs, e gouvernement a choisi d’augmenter la taxe sur la consommation finale d’électricité (TCFE) en 2021, prétendument pour harmoniser les taux qui diffèrent selon les communes et les départements. Une harmonisation qui se fait, bien évidemment, à la hausse. Ce n’est sans doute qu’un début et l’électricité laisse, en ce domaine, le choix puisqu’elle subit, outre la TCFE et la TVA, la CSPE (contribution au service public de l’électricité) et la CTA (contribution tarifaire d’acheminement).

    Deux États australiens (Victoria et Australie méridionale) viennent de mettre en place une taxe sur les voitures électriques et hybrides rechargeables, respectivement de 2,5 et 2 cents (environ 0,12 et 0,15 euro) par kilomètre parcouru. Les autres États australiens regardent cette initiative avec intérêt. Nul doute que les fonctionnaires de Bercy aussi.

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