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      Les 10 commandements de la transition énergétique, de Philippe Charlez

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 28 February, 2023 - 03:30 · 5 minutes

    La question du réchauffement climatique souffre d’être confisquée par une écologie politique manichéenne qui clôt le débat plus qu’elle ne l’ouvre. Tel pourrait être le point de départ du dernier livre de Philippe Charlez Les 10 commandements de la transition énergétique , qui entend nous expliquer comment l’innovation technologique peut donner des solutions efficaces pour décarboner notre société.

    Plutôt que de se laisser enfermer dans la confrontation taillée sur mesure par les écolos entre « climatosceptiques » et « climato-alarmistes », le physicien choisit la voie de l’argumentation scientifique raisonnée pour réfuter les arguments de ceux qui nient la réalité du changement climatique, sans verser dans l’idéologie alarmiste.

    Les termes du débat

    Avec une clarté pédagogique remarquable et un véritable souci de poser les termes du débat sur la question, M. Charlez explore les différentes questions touchant à la question du réchauffement sans détours, tout en discutant les positions concurrentes avec intelligence et érudition.

    Les questions du CO 2 , de l’effet de serre, de l’origine du réchauffement sont traitées et débouchent sur la nécessité d’améliorer les modèles climatiques évaluant sa progression :

    « Améliorer la physique des modèles et la puissance des ordinateurs reste les principaux leviers pour réduire des marges d’incertitude encore trop importantes. Nourrissant le doute, elles empêchent de prendre les décisions les plus pertinentes en s’abritant derrière le principe de précaution souvent inutile et socialement très dévastateur. »

    Incapables de trouver un récit positif permettant de miser sur le progrès scientifique pour résoudre le problème du réchauffement climatique, les élites occidentales laissent prospérer les discours les plus pessimistes et les plus alarmistes, en particulier les récits « collapsologiques » à la Greta Thunberg ou autres sectes décroissantistes :

    « Surfant sur la montée des peurs et des « passions tristes », [le « monde de Greta »] rejette les élites et transforme une vérité locale en une vérité générale. Exigeant d’appliquer partout et sans aucune nuance le principe de précaution souvent au mépris des faits et des données, il représente une nouvelle forme d’obscurantisme ».

    Croissance soutenable, pas croissance verte

    Pour Philippe Charlez, une croissance durable nécessite de s’appuyer sur une croissance soutenable, c’est-à-dire qui réponde efficacement aux besoins du présent sans sacrifier ceux des générations futures. Cela passe par une nouvelle réflexion sur le développement humain. Celui-ci intègre traditionnellement à la fois des dimensions économiques et sociétales mais néglige la dimension énergétique.

    Philippe Charlez propose donc d’introduire la notion d’« intensité énergétique » pour la corriger :

    « Elle rapporte la consommation d’énergie à son PIB. Contrairement à la notion très « malthusienne » d’économies d’énergie, l’intensité énergétique est un indicateur conciliant création de richesse et consommation d’énergie. Plus l’intensité énergétique est faible plus le pays est efficace sur le plan énergétique. Optimiser la consommation d’énergie de notre société de croissance réclame de réduire son intensité énergétique. »

    La réflexion proposée par Philippe Charlez, après avoir posé le problème et donner de nouveaux indicateurs sur la question énergétique, expose ensuite des pistes concrètes pour s’engager dans une transition énergétique fondée sur un modèle de croissance optimiste.

    Elle passe par un meilleur accompagnement de la réduction des passoires thermiques, la réduction de la consommation énergétique dans les transports ou encore l’optimisation d’énergie dans l’industrie. Dans ces domaines l’auteur prend soin de reconnaître la difficulté d’implémenter de nouvelles pratiques sans pénaliser l’économie, en plaidant pour un ciblage des aides et une meilleure transparence dans les processus de transition.

    Moins de renouvelables, plus de nucléaire

    Pour Philippe Charlez, la croissance durable passe aussi par un changement des comportements, plus responsables, par la décarbonisation de la société c’est-à-dire le « grand remplacement » de procédés industriels thermiques fonctionnant sur les énergies fossiles par des procédés utilisant l’électricité, possiblement l’hydrogène, des réseaux de chaleur ou la biomasse.

    Cela ne signifie pas prendre le chemin de la « croissance verte » et de son utopie de « 100 % » d’énergie renouvelable :

    « La croissance verte nous donne l’illusion d’une indépendance énergétique retrouvée : elle ne fera que déplacer notre dépendance pétrolière vers une dépendance minière encore plus marquée. Si la nature a offert gratuitement le Soleil et le vent à tous les Terriens, il n’en est pas de même pour les métaux critiques indispensables pour les traduire en électricité verte. »

    Ses promoteurs se font silencieux quant aux conséquences industrielles et surtout environnementales concrètes liées à leur utopisme radical.

    Dans la bataille pour la transition écologique, Philippe Charlez exhorte à reconsidérer l’apport positif du nucléaire, que la classe politique française a combattu puis délaissé, essentiellement par clientélisme politique :

    « Comparé à ses compétiteurs, le nucléaire a un avantage décisif en termes de lutte contre le réchauffement climatique : il représente une source d’énergie pilotable et décarboné. Sur l’ensemble de son cycle de vie, un MWh nucléaire émet 12 kgCO 2 , contre 15 pour l’éolien, 24 pour l’hydraulique, 45 pour le solaire photovoltaïque, 230 pour la biomasse, 490 pour le gaz et 890 pour le charbon. »

    Énergie plus propre et plus sûre, c’est surtout la question du traitement des déchets qui inquiète l’opinion publique, bien que la question soit traitée avec rigueur par le CIRES.

    Il serait impossible ici de faire le tour de l’ouvrage de M. Charlez, tant le propos est riche et s’inscrit dans une réflexion ambitieuse initiée dans son livre précédent L’utopie de la croissance verte : Les lois de la thermodynamique sociale .

    La démarche est optimiste, scientifique, et s’appuie sur des solutions reposant sur l’innovation et l’inventivité humaine pour faire face à une crise sans précédent dans notre histoire. Elle mérite d’être explorer avec soin pour sortir d’un débat trop souvent parasité par les passions pessimistes et les idéologies illibérales du moment.

    Philippe Charlez, Les 10 commandements de la transition énergétique , VA éditions, 2022, 177 pages.

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      Pourquoi continuer d’augmenter les renouvelables en France ?

      Vincent Benard · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 29 December, 2022 - 04:30 · 14 minutes

    Quels sont les avantages d’augmenter la part de l’éolien/solaire dans des pays comme la France, capables de développer et maîtriser un parc de centrales nucléaires de qualité ?

    Spoiler : Aucun.

    Mais nos dirigeants vont quand même le faire.

    L’objectif de ce billet est de résumer brièvement de façon compréhensible les principales conclusions d’une étude remarquable mais très longue et technique, comparant le coût de diverses grilles électriques « compatibles avec le Net Zéro », mais avec un scénario de base principalement fondé sur le nucléaire et un peu d’hydroélectrique et plusieurs scénarios avec un taux de pénétration croissant des énergies renouvelables intermittentes (ENRi en français, VRE en anglais dans l’étude).

    Mon premier objectif était d’en faire un gros thread pédagogique, mais c’est mission impossible avec une étude aussi exhaustive. Il aurait fallu 200 tweets et deux semaines de travail !

    Ceux qui voudront en détailler les conclusions devront donc s’y plonger, désolé.

    L’étude publiée par l’OCDE et la Nuclear Energy Agency

    L’étude est intitulée « The Costs of Decarbonisation: System Costs with High Shares of Nuclear and Renewables ». Elle est co-publiée par l’OCDE et la Nuclear Energy Agency.

    Avant que certains ne crient à l’étude pro-lobby nucléaire, je rappelle que la NEA est une agence intergouvernementale destinée à favoriser la coopération entre pays nucléaires ou souhaitant le devenir et pas un syndicat de vendeurs de centrales. Et l’étude m’a parue très objective et plutôt conservatrice niveau chiffres.

    Vous entendez souvent les partisans de scénarios 100 % renouvelables dire que le coût du kWh éolien ou photovoltaïque est passé en dessous de celui du nucléaire et citer cette courbe, au demeurant globalement exacte, à l’appui :

    Le coût ainsi calculé est un LCOE : coût actualisé de l’électricité.

    C’est grosso modo le « coût moyen en sortie d’usine du kWh produit tout au long de la vie de l’usine ». Il est calculé en intégrant toutes les dépenses en capital, opérationnelles et de carburant, pendant la durée de vie de l’usine. Ce coût total de possession est divisé par la quantité d’énergie utile fournie à la grille.

    Le tableau ci-dessous résume les coûts pris en compte pour le nucléaire et l’éolien ; en vert la caractéristique la plus favorable :

    La prise en compte de tous ces facteurs aboutit donc logiquement à un LCOE éolien nettement plus faible que celui du nucléaire.

    Mais le LCOE ne prend pas en compte les coûts dits systémiques imposés à la grille par l’intermittence du solaire et de l’éolien. C’est tout l’intérêt de l’étude OCDE-NEA d’expliquer avec force détails et calculs comment ces coûts varient avec la proportion d’ENRi.

    L’étude parvient à la conclusion que les coûts globaux de distribution de l’électricité croissent avec l’inclusion d’une part croissante d’ENRi dans la grille. Les scénarios comparés vont de 0 à 75 % d’ENRi.

    Les pourcentages d’ENRi sont à comprendre en pourcentage de l’électricité produite, pas de la puissance installée. Nous verrons combien ce point est essentiel.

    Dans le scénario de base, l’essentiel de la production est nucléaire. Dans le scénario 75 %, le nucléaire tombe à zéro.

    Notez que tous les scénarios…

    … conservent une petite part d’électricité générée par du gaz mais dans des circonstances différentes qui n’engendrent pas les mêmes coûts. Nous le verrons plus tard.

    Le scénario « low cost VRE » correspond à une situation fictive où les coûts de l’éolien terrestre seraient encore divisés d’un tiers, ceux de l’éolien offshore de deux tiers, et où des mécanismes optimaux de marché alloueraient aux ENRI une « part de marché idéale », calculée à 35 %.

    Ce scénario « low cost VRE » semble très irréaliste (voir en fin du thread ). Les coûts des autres scénarios sont établis à partir de technologies existantes. L’étude a modélisé un pays fictif aux caractéristiques très proches de la France, interconnecté avec des régions frontalières selon le schéma suivant : c’est donc certes une modélisation théorique mais comparable à une situation bien réelle, en l’occurrence la nôtre, et c’est bien pratique !

    Et donc voici comment évoluent, selon l’étude, les coûts globaux de génération de l’électricité entre un scénario de base très nucléaire et les scénarios avec davantage d’ENRi : ils sont très nettement croissants (détail des chiffres un peu plus loin).

    Nous avons avec l’Allemagne un exemple de pays avec 30 % d’ENRi qui a vu ses coûts d’électricité fortement augmenter, de 50 % en nominal et de 28 % hors inflation depuis 2006. Même si le scénario de base allemand n’est pas du tout le même (plus de fossiles)…

    Cet exemple montre bien un phénomène d’accroissement des coûts corrélés avec la part des énergies renouvelables intermittentes et clairement identifiés comme tels.

    Comment est-ce possible ?

    « Mais comment est-il possible que le coût global de la grille augmente en augmentant la part d’énergies au LCOE plus faible », vous demanderez-vous à juste raison.

    Le mérite de l’étude OCDE-NEA est d’expliquer clairement qu’au LCOE, chaque mode de production ajoute des coûts supportés par la grille et que les coûts de l’intermittence des énergies éolienne et solaire sont supportés par les autres modes.

    Ces coûts supplémentaires sont appelés « coûts d’intégration » par l’étude. Ils comportent des profile costs , que je traduirais par « coût de la surcapacité », les coûts d’équilibrage de la grille ( balancing costs ), les coûts de « densité » de la grille ( grid costs ).

    Les « options de flexibilité » sont principalement le pilotage des réserves d’hydroélectricité et les possibilités offertes par l’interconnexion des grilles qui viennent réduire les surcoûts d’intégration, mais de très peu par rapport auxdits surcoûts.
    Voici comment ces coûts se décomposent dans les divers scénarios et influent sur le coût global de la distribution d’électricité dans le pays modèle, dont on rappelle qu’il ressemble beaucoup à la France. les profile costs sont prépondérants à partir de 30 % d’ENRi.

    L’étude (en comptant 1,1 dollar/euro) estime donc à : environ 1,8 milliard d’euros le surcoût d’une grille à 10 % d’ENRI (+5 %/scénario de base) ; environ 7,3 milliards d’euros à 30 % d’ENRi (+21 %) ; environ 13,6 milliards d’euros à 50 % d’ENRi (+42 %) ; et environ 30 milliards d’euros à 75 % d’ENRi (+95 %).

    L’étude a été publiée en 2019 sur la base de chiffres 2015 à 2017. En 2020, avec 70 % de nucléaire, donc très proche du cas étudié, et consommant à peu près la même quantité d’électricité, la France a dû débourser près de 6 milliards d’euros de soutien aux ENRi avec 9 % de pénétration.

    Ce chiffre est donc nettement supérieur au surcoût de 1,8 milliard chiffré par l’OCDE-NEA à 10 % d’ENRi. Je ne saurais dire quelle est la part de sous-estimation de l’étude, plutôt conservatrice dans ses hypothèses, et celle d’inefficacité négociatrice de l’État français, qui se fait peut-être gruger par le lobby ENRi, et pourrait avoir adopté un dispositif de soutien aux ENRi trop favorable par rapport aux surcoûts réels.

    Les surcoûts

    Même s’ils sont peut être sous-estimés, ces surcoûts sont déjà énormes.

    Examinons-en la nature en commençant par le plus important d’entre eux, le profile cost , ou coût de la surcapacité.

    Premier surcoût d’intégration : profile costs , coûts de la surcapacité.

    Un MW installé de nucléaire coûte peut être quatre fois plus cher en investissement que le MW installé en éolien mais son facteur de charge est potentiellement quatre fois plus élevé dans un pays européen (en pratique 3,5 fois).

    Voici donc toutes les capacités installées nécessaires pour satisfaire une demande électrique de 537 TWh dans les différents scénarios :

    Mais ce n’est pas tout : non seulement il faut bien payer pour cette capacité redondante mais la nature du courant électrique (non stockable à coût acceptable) et la nature non pilotable du solaire et très peu pilotable de l’éolien obligent à réduire la production des autres usines lorsqu’il faut laisser passer en priorité dans la grille une production excédentaire non pilotable des ENRi.

    Par conséquent, les autres usines voient leur facteur de charge réduit par les ENRi.

    Vous vous souvenez que le LCOE est égal à la somme des coûts fixes et variables divisés par la production. Si vous réduisez la production, malgré la réduction des coûts variables liés au carburant, vous augmentez mécaniquement le LCOE !

    Ce phénomène est déjà observé en Allemagne dont les centrales thermiques voient leur rentabilité chuter parce qu’elles doivent réduire leur production en faveur des ENRi. Mais ce surcoût serait bien pire avec des centrales nucléaires.

    En effet, nous avons vu que le LCOE du nucléaire est en grande partie composé de coûts en capital. Donc l’effet d’éviction de la production sur le LCOE sera bien plus important pour une centrale nucléaire qu’avec une centrale classique.

    En langage d’économiste, l’intermittence impose aux autres centrales non intermittentes une externalité négative que les mécanismes actuels de tarification des ENRi ne font pas porter aux producteurs desdites ENRi mais par des taxes sur les consommateurs finaux. En effet, les producteurs éoliens/PV sont payés au kWh produit, indépendamment que cette production survienne quand elle est utile ou quand elle ne l’est pas. Ce phénomène de profile cost est déjà expérimenté par la grille européenne de façon parfois caricaturale lorsque les gestionnaires de réseaux scandinaves doivent littéralement payer la grille allemande pour qu’elle accepte leur électricité excédentaire.

    Ce phénomène de « prix de gros négatif » de l’électricité était une rareté avant l’arrivée des ENRi. L’étude note une forte augmentation du phénomène avec le déploiement des ENRi, de 56 heures en 2012 à 146 heures en 2017.

    Pourquoi ? Parce que à ce moment, la demande allemande n’est pas assez élevée pour absorber cette électricité et que la grille allemande doit donc faire en sorte que les fournisseurs d’énergie pilotable classique coupent leur production => prix très bas, voire négatifs.

    Enfin, quand il y a trop de capacité éolienne dans la grille, certaines éoliennes doivent être arrêtées lors des périodes de trop forte production, ce qui augmente là aussi mécaniquement leur LCOE.

    En Grande-Bretagne, les coûts directement payés aux centrales (qu’elles soient éoliennes ou gaz) pour réduire leur production sont actuellement de environ un milliard de livres (1,1 milliard d’euros) et pourraient s’envoler à environ 2,6 milliards d’euros en 2026.

    Les « coûts de grille » ( grid costs ) sont liés à la plus grande surface occupée par les éoliennes, donc l’augmentation du nombre de points de connexion, ainsi que des pertes par transport sur de plus longues distances lorsque le vent souffle seulement dans certaines régions.

    Les « coûts d’équilibrage de la grille » ( balancing costs ) sont liés à la nécessité de conserver davantage de centrales gaz actives pour amortir les à-coups de production liés aux sautes de vent de l’éolien. Les turbines gaz tournent au ralenti et conservent ainsi une énergie cinétique suffisante pour entrer en action à quelques secondes près en cas de variation brusque de la puissance envoyée dans le réseau par l’éolien.

    Une part de production par centrales gaz est conservée car en l’état actuel de la technologie, le nucléaire n’est pas un bon amortisseur de chocs, il ne peut pas faire varier sa puissance instantanément.

    Cette part est quasi identique dans tous les scénarios :

    Mais les auteurs notent que plus la pénétration des ENRi augmente, plus la capacité nécessaire de centrales gaz pour générer la même quantité d’énergie augmente : trois fois plus pour le scénario 75 % !

    Les auteurs notent d’ailleurs que malgré ce taux de fonctionnement plus faible, le nombre de cycles démarrage-arrêt-redémarrage des centrales de Back Up en augmentera les coûts de fonctionnement et les risques d’usure prématurée.

    Pire encore…

    Pour des raisons technico-économiques trop longues à développer, les centrales dites « à cycle ouvert » OCGT sont préférables aux centrales à cycle fermé (CCGT) pour assurer cette fonction de Gaz Peaker de l’éolien mais elles ont l’inconvénient d’émettre 52 % de CO 2 de plus que les centrales CCGT par MWh produit.

    Ce qui m’amène à examiner l’intérêt CO 2 des différents scénarios.

    Les accords de Paris impliquent de faire passer les émissions de CO 2 par kWh d’électricité produite de 430 g (moyenne OCDE actuelle) à 50 g. Avec 70 à 80 g selon les années, la France est déjà proche de l’objectif.

    Voici les émissions de CO 2 par kWh et par source en France selon le site @electricityMaps : le nucléaire est le plus performant, les fossiles émettent de 125 à 200 fois plus.

    Hé oui, le nucléaire est plus performant que l’éolien ou le solaire. La raison en est simple : par MWh produit tout au long du cycle de vie, une centrale nucléaire utilise environ 15 fois moins de matériaux que l’éolien, matériaux qu’il faut miner, raffiner, usiner, etc.

    On en déduit que n’importe quel mix qui ne comprendrait aucune électricité fossile serait en dessous de 50 g/kWh, mais qu’inclure ne serait-ce qu’un peu de fossiles peut nous faire passer au-dessus.

    Illustration avec la France d’aujourd’hui …

    Les fossiles (principalement le gaz) représentent 7,1 % de la puissance demandée moyenne mais 83 % des émissions liées à la production électrique sur l’année 2021.

    Donc non seulement les ENRi sont un peu moins bonnes que les centrales nucléaires du point de vue du CO 2 émis mais les scénarios à haut niveau d’ENRi imposent une augmentation des émissions des centrales gaz de backup .

    Ajoutons que les grilles à « haut niveau d’ENRi » sont moins protégées par une année de « cygne noir climatique ». Si une période sans vent ni soleil plus élevée que ce que nous avons connu se matérialisait, les risques de blackout seraient plus nombreux ; et dans le scénario 75 % qui n’aurait plus de centrales nucléaires et des backups 100 % gaz, les émissions augmenteraient encore plus fortement.

    Dans une autre étude l’Agence internationale de l’Énergie résume par cette excellente formule le problème posé par l’intégration massive d’ENRi dans des grilles conventionnelles ou nucléaires :

    La valeur systémique des énergies renouvelables intermittentes tel que l’éolien et le solaire décroît lorsque leur part dans la production électrique augmente.

    Bref, l’étude OCDE-NEA (qui colle avec les « résultats expérimentaux » de la France et de l’Allemagne) montre qu’en l’état actuel des technologies, l’inclusion d’ENRi dans un pays fortement nucléarisé n’a AUCUN intérêt ni économique ni climatique. Un gouvernement sensé devrait dire « STOP, nous n’avons pas besoin d’augmenter la part des ENRi, arrêtons tout nouveau contrat de rachat garantis aux producteurs solaires et éoliens et reconcentrons-nous sur le nucléaire qui fut notre force ces derniers 50 ans !

    Mais nos dirigeants sont en train de faire tout l’inverse et devraient voter le 10 janvier prochain la catastrophique loi d’accélération du déploiement des ENR.

    Les raisons de cet entêtement m’interrogent.

    Vous pourriez m’opposer les objections suivantes :

    L’étude est basée sur des chiffres 2015-2017, mais les ENRi ne vont-elles pas encore voir leur prix baisser ?

    L’étude est celle des technologies existantes, les progrès des ENRi ne vont-ils pas changer la donne ?

    Vous n’avez pas parlé du scénario low cost VRE de l’étude qui indique une baisse de coût de grille, pourquoi ?

    La filière nucléaire a aussi ses problèmes, son LCOE augmente (cf twitt #7), comment vont évoluer les LCOE comparés du nucléaire et de l’éolien ?

    Et le foisonnement, change-t-il la donne ?

    L’étude ne considère le stockage de l’énergie produite en période de « surplus météo » que de façon marginale, pourquoi ?

    Toutes ces questions (et d’autres) sont excellentes mais ce billet étant déjà trop long, elles feront l’objet d’une suite dans quelques jours !

    Un billet tiré initialement du Thread de Vincent Bénard.

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      Nucléaire : à l’origine était Superphénix, puis vint le déclin avec Jospin

      Michel Gay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 26 November, 2022 - 04:15 · 7 minutes

    Un article de Conflits

    L’origine de la décision politique de l’arrêt définitif du réacteur nucléaire surgénérateur Superphénix par le gouvernement de Lionel Jospin le 2 février 1998 s’apparente au fameux « effet papillon » : le battement de l’aile d’un papillon au Brésil peut aboutir à la formation d’un cyclone au Texas ou en Indonésie. Le résultat de cette décision annoncée (elle figurait dans son programme pour se faire élire avec les voix des Verts) fut un désastre technique (abandon d’une filière d’avenir), humain (pertes de compétences) et financier (pertes de milliards d’euros).

    Pour illustrer l’impuissance de l’homme à prédire le comportement des systèmes complexes, le mathématicien Lorentz avait pris l’exemple des phénomènes météorologiques en disant qu’il « suffisait du battement de l’aile d’un papillon au Brésil pour aboutir dix jours plus tard à la formation d’un cyclone quelque part en Indonésie » (Georges Charpak et Rolland Omnès dans Soyez savants, devenez prophètes ).

    Le battement d’aile du papillon

    Ainsi, un incident mineur (le battement d’aile du papillon) dans la centrale de Superphénix le 3 juillet 1990 fut à l’origine d’un incroyable enchaînement de crises « administratives » entièrement créées par un nombre réduit d’acteurs antinucléaires. Ces derniers ont su habilement exploiter les recours juridiques et l’émotion populaire pour finalement aboutir à la fermeture de cette centrale en 1998.

    Au mois de juin 1990, ce réacteur fonctionnait normalement à 90 % de sa puissance nominale lorsque des mesures de surveillance montrent une lente oxydation du sodium du réacteur. Ce défaut détecté reste toutefois largement inférieur aux limites admissibles spécifiées par les critères de sûreté.

    Il est cependant décidé d’arrêter momentanément le réacteur le 3 juillet 1998 afin d’en déterminer l’origine. Elle se révèlera être une petite membrane en néoprène (quelques centimètres de diamètre) dans le compresseur d’un circuit auxiliaire qui, déchirée, laisse entrer un peu d’air.

    Ce sera « le battement d’aile du papillon »

    Une membrane en néoprène…

    Cette membrane sera le prétexte saisi qui conduira de fil en aiguille à la fermeture du réacteur Superphénix huit ans plus tard à cause d’un mélange de malveillances d’opposants et de lâchetés politiques.

    La tourmente judiciaire et une volonté politique du gouvernement Jospin pour conserver les rênes du pouvoir avec l’appui des Verts ( Dominique Voynet ) conduira à tuer (assassiner ?) cette formidable réalisation commune de la France, de l’Italie et de l’Allemagne.

    Injustement discrédité par les médias, ce remarquable réacteur, alors unique au monde, sera finalement sacrifié sur l’autel de l’éphémère « majorité plurielle » arrivée au pouvoir en juin 1997 avec Lionel Jospin comme Premier ministre. Il était cent fois plus efficace et économe en combustible uranium que les réacteurs « classiques » précédents.

    L’année précédente (1996), la centrale électrique Superphénix, dont la mise au point était terminée, avait eu un excellent taux de disponibilité (96 % de temps de fonctionnement dans l’année).

    L’investissement était totalement réalisé et le combustible déjà fabriqué était encore capable de produire 30 milliards de kWh (30 TWh). Il ne restait donc plus qu’à recueillir le fruit de tous les efforts humains et financiers consentis depuis 10 ans en exploitant cette source de richesses.

    Superphénix aurait pu participer « en même temps » et à peu de frais à la recherche sur la transmutation des déchets radioactifs de haute activité et à longue durée prévue par la loi de décembre 1991.

    Une faute majeure

    Près de 25 ans plus tard, la triple faute de Lionel Jospin ( qui s’en défend ) apparaît au grand jour :

    1) Une faute scientifique et technologique qui a entraîné la perte d’un capital humain considérable de savoir et d’expérience. Et ce n’est pas l’abandon du projet de démonstrateur de réacteur surgénérateur de quatrième génération ASTRID en janvier 2020 par le président Macron qui va améliorer les compétences françaises dans ce domaine.

    2) Une faute économique et une gabegie financière (plusieurs milliards d’euros) dont ni la centrale, ni ses concepteurs, ni son exploitant ne portent la responsabilité. Cette décision politique a conduit au démantèlement des installations de recherche et à la dissolution du tissu industriel spécifique dédiés à cette technologie des réacteurs surgénérateurs dits « à neutrons rapides » ( RNR ).

    3) Une faute sur le plan de l’emploi et de la production massive pilotable et durable d’une électricité pour le soutien de l’industrie.

    Le réacteur RNR Phénix (qui avait précédé Superphénix) a été mis en service en 1973 et exploité pendant 36 ans jusqu’en février 2010 pour acquérir une expérience destinée à compléter les connaissances sur la filière des réacteurs à neutrons rapides (RNR) au sodium.

    Mais à qui serviront ces connaissances si aucun réacteur de ce type n’est construit avant le départ en retraite et le décès de tous ces ingénieurs et techniciens ?

    Comment a-t-on pu en arriver là ?

    Les raisons de la décision de Lionel Jospin de fermeture définitive de Superphénix annoncée le 2 février 1998 se trouvent dans une réponse étonnante au député Michel Terrot le 9 mars 1998.

    Il y est reconnu que : « Superphénix représente une technologie très riche, développée par des personnels particulièrement motivés et performants qui ont montré que la France savait mettre au point des équipements technologiques innovants de très haut niveau […] Il faudra tirer profit de l’expérience accumulée et poursuivre les recherches dans le domaine des réacteurs à neutrons rapides pour l’avenir à plus long terme ».

    De qui se moque-t-on ?

    Cette réponse surréaliste n’aide pas à comprendre le cheminement intellectuel des auteurs de ce vibrant hommage à Superphénix qui les conduit à cette terrifiante conclusion : puisque cette « technologie très riche » est remarquable, il faut l’abandonner et perdre l’expérience de ces « personnels particulièrement motivés et performants ».

    Et en même temps, malgré cet arrêt, « tirer profit de l’expérience accumulée », et surtout « poursuivre les recherches dans le domaine des réacteurs à neutrons rapides pour l’avenir à plus long terme ».

    Quelle hypocrisie !

    Ce prétendu hommage en forme d’oraison funèbre sonne faux. Il est d’autant plus insoutenable qu’il émane des tueurs eux-mêmes dont le magazine Le Point dresse une liste non exhaustive le 26 octobre 2022.

    Aucune vision à long terme

    Quelle inconséquence vis-à-vis de l’avenir de la France et quelle perte pour la recherche et la technologie !

    L’abandon de Superphénix fut plus qu’une erreur technique, humaine et financière, ce fut une faute grave contre la France, ce dont personne ne semble aujourd’hui responsable devant les Français pourtant favorables à 75 % à l’énergie nucléaire !

    La France continuera longtemps encore à payer le prix de cette trahison nationale alors que nos concurrents progressent dans la voie des RNR de quatrième génération (États-Unis, Russie, Chine, Inde).

    En 2005, l’Inde a entrepris la construction d’un réacteur à neutrons rapides du même type que Superphénix… avec l’aide de techniciens français, tandis que déjà 5 RNR fonctionnent ou sont sur le point de démarrer dans le monde (Russie, Chine, Inde).

    En France, avec le rendez-vous manqué du démonstrateur Astrid et la future quatrième génération de réacteurs nucléaires, nos enfants assisteront peut-être au-delà de 2050 au développement d’un nouveau Phénix ou d’un Superphénix renaissant de leurs cendres… Mais ils seront construits par les Américains, les Russes, les Indiens ou… les Chinois dont les Français seront, avec un peu de chance, les sous-traitants, alors qu’ils avaient 20 ans d’avance il y a 25 ans.

    Décidément, la France manque cruellement d’hommes politiques dignes de ce nom ayant une vision claire et à long terme de l’intérêt général car malheureusement les successeurs de Jospin, animés aussi par leur soif du pouvoir, n’ont pas fait mieux.

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      Faut-il ruiner l’économie française pour sauver la planète ?

      Claude Sicard · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 16 November, 2022 - 04:30 · 9 minutes

    Une étude récente du bureau des statistiques des Nations-Unies portant sur la période 1980-2017 a montré que le PIB par tête des Français n’a été multiplié que par 3,03 dans cet espace de temps, alors qu’aux États-Unis le multiplicateur a été de 4,8, et que le coefficient de l’État hébreu a été de 6,6.

    C’est ce que montre le tableau ci-dessous :

    PIB/tête en dollars courants (ONU : Statistics Division)

    L’économie française réalise depuis une quarantaine d’années des performances très médiocres, bien inférieures à celles des autres pays européens. Comme je l’ai énoncé dans d’autres articles , ces performances exécrables ont pour cause la grave désindustrialisation du pays devenu le plus désindustrialisé de tous les pays européens, la Grèce exceptée. Depuis des années tous les clignotants sont au rouge et le pays est contraint de s’endetter chaque année un peu plus.

    Nos gouvernants viennent seulement de comprendre d’où provient le mal et Emmanuel Macron a donc lancé en 2021 son plan « France 2030 » afin de réindustrialiser le pays. C’est une urgence mais un nombre considérable d’obstacles sont à surmonter et ils sont essentiellement d’ordre sociologique.

    Le principal frein vient des écologistes. Le pouvoir politique est paralysé par eux, incapable de surmonter les obstacles qu’ils ne cessent de poser dans tous les domaines.

    Les écologistes vont-ils empêcher l’économie française de se redresser ?

    L’exemple de la société Bridor en Bretagne

    La société Bridor , du groupe Le Duff, avait le projet depuis 2017 d’une nouvelle usine à Liffré en Bretagne pour y produire du pain et des viennoiseries surgelés.

    Selon le journal local, elle vient d’y renoncer en raison d’une forte opposition locale et des élus écologistes.

    Le PDG de l’entreprise a annoncé que « au vu des recours engagés devant la justice rien ne sera possible avant 2025. »

    Ce boulanger industriel qui produit 4 milliards de croissants, brioches et pains vendus dans une centaine de pays va installer son usine ailleurs pour répondre à la demande, probablement au Portugal. Il nous dit : « En Allemagne, j’ai installé une usine à Düsseldorf et cela a demandé 2 ans. »

    Les Français trop soucieux de l’avenir de la planète ?

    Le souci de sauvegarder notre planète est tout à fait légitime, mais son sort est-il vraiment entre les mains des Français ? Tout se passe comme s’il en était ainsi.

    Nous allons voir que la France pourrait quelque peu lever le pied sur ses préoccupations écologiques au moment où le problème du redressement de l’économie est une priorité majeure pour assurer l’avenir du pays. Un peu moins de rigueur dans les mesures à prendre pour défendre la nature ne changerait en rien le sort de notre planète.

    La pollution de l’atmosphère

    Selon les travaux du GIEC, l’activité humaine provoque une augmentation des gaz à effet de serre (GES) provoquant un réchauffement du climat. Parmi les GES, le dioxyde de carbone, le CO 2 , est l’élément principal car il intervient pour 65 % dans le phénomène de réchauffement. Les États se sont engagés en décembre 2015, à la COP 21 de Paris, à limiter leurs émissions de GES avec pour objectif un accroissement de la température d’un peu moins de 2 degrés Celsius par rapport au niveau préindustriel.

    Selon les statistiques de la Banque mondiale, en 2019 les émissions de CO2 se ventilaient comme suit, selon les pays :

    • Chine…………………..  30,3 %
    • Etats-Unis……………  13,4 %
    • Europe…………………  11,4 %
      dont France………….    0,8  %
    • Asie (hors  Chine)…. 18,3 %
    • Autres………………….. 26 ,6 %

    La part de la France est tout à fait minime : moins de 1 % du problème mondial.

    Émission en tonne de CO 2 par habitant :

    • États-Unis………… 15,5
    • Corée du Sud…….. 12,6
    • Russie………………. 12,4
    • Japon………………..  9,1
    • Pologne……………..  8,8
    • Allemagne………….  8,5
    • Chine…………………  8,3
    • Espagne……………..  5,5
    • Italie………………….. 5,5
    • France……………….. 4,8

    Manifestement, la France est hors de cause pour les efforts à faire pour sauver la planète. En examinant les évolutions, on note que l’accroissement des GES a été de 68 % dans le monde depuis 1990, les principaux responsables étant :

    Accroissements des GES en 1990

    • Chine……………. +380 %
    • Inde……………… +330 %
    • Etats-Unis…….. + 0,8 %
    • France…………..  – 17,3 %

    Ces chiffres montrent que les efforts faits par la France n’ont aucun effet au plan global si les deux principaux pollueurs continuent à ne pas réduire leurs émissions.

    Les sources de CO 2

    La principale source d’émission de CO 2 est la combustion des énergies fossiles : en 2019,  le charbon intervenait pour 27 %, le pétrole pour 31 % et le gaz naturel pour 23 %.

    En France, selon Youmatter qui cite le Haut Conseil pour le Climat, la répartition est la suivante :

    France : sources de CO 2

    • Transports…………………… 29  %
    • Résidentiel et tertiaire…… 20 %
    • Agriculture, élevage………. 19 %
    • Industrie……………………… 18 %
    • Transformation énergie…. 11%
      dont prod.électricité  5 %
    • Déchets………………………… 3 %

    En France, l’industrie intervient donc modestement dans les émissions de CO 2 .

    Les écologistes sont pourtant là et les pollueurs sont donc taxés : la taxe carbone est passée de 14,5 euros/t en 2015 à 56 euros en 2020 ; elle sera de 100 euros en 2030.

    La France veut atteindre la neutralité carbone en 2050 .

    Emmanuel Macron a réuni le 8 novembre dernier, dans la salle des fêtes de l’Élysée, les patrons des principaux sites industriels français pour leur demander de diviser par deux leurs émissions de CO 2 d’ici 10 années. Il leur a indiqué qu’il portera à 10 milliards d’euros l’aide dédiée à cet objectif dans le cadre du plan France 2030.

    Pourquoi autant de précipitation si le secteur industriel ne représente que 18 % de nos émissions de CO 2 ?

    Rexecode a calculé que d’ici à 2030 les entreprises, ménages et administrations allaient devoir investir de 58 à 80 milliards d’euros par an. Les entreprises vont devoir augmenter de 10 % leurs investissements annuels.

    Une décision a été prise au niveau européen pour interdire la fabrication de véhicules à moteur thermiques à partir de 2035 . C’est une révolution complète pour un des principaux secteurs d’activité de l’industrie française qui va être fragilisée car dans le même temps les Chinois sont en passe de devenir le leader mondial du véhicule électrique avec des prix ultracompétitifs.

    Les phobies écologistes qui affaiblissent notre économie

    L’énergie nucléaire

    Le combat des écologistes contre le nucléaire est bien connu et c’est ainsi qu’ en Allemagne Angela Merkel, sous leur pression, a fermé toutes les centrales nucléaires du pays pour passer au gaz russe.

    Les écologistes considèrent que les centrales nucléaires constituent un danger pour la population,  réchauffent les eaux des rivières et les déchets produits restent radioactifs des milliers d’années. Selon eux, on ne peut léguer aux générations futures des déchets radioactifs pour 100 000 ans. Emmanuel Macron avait nommé Nicolas Hulot ministre de la Transition écologique lors de son premier mandat. Le numéro trois de son premier gouvernement a fait fermer la centrale de Fessenheim.

    Il a finalement démissionné et le président est revenu peu à peu sur sa position antinucléaire ayant été instruit par son entourage. Le 10 février dernier à Belfort, il annoncé le lancement de la fabrication de six réacteurs EPR2 : « Il nous faut reprendre le fil de la grande aventure du nucléaire civil en France : il y a rupture du temps passé ».

    Les désherbants

    Les écologistes ont privé nos agriculteurs du glyphosate et de plusieurs néonicotinoïdes, réduisant ainsi beaucoup les rendements et affaiblissant notre agriculture.

    Les plantes OGM

    Autre décision affaiblissant notre agriculture : la culture d’OGM est interdite en France depuis 2018 mais la commercialisation d’une centaine d’entre eux est autorisée sur le territoire : maïs, colza, soja… La culture du maïs OGM MON 810 autorisée dans plusieurs pays de l’UE est curieusement interdite en France. Là aussi, c’est un rude coup porté à la compétitivité de l’agriculture française.

    Les fermes laitières du plateau de Millevaches

    Aux États-Unis, les fermes laitières de mille vaches sont la norme et certaines sont bien plus grosses encore. Ce mouvement a été suivi en Allemagne où, aujourd’hui, ces mégafermes laitières sont devenues courantes.

    En France, dans la Somme, près d’Abbeville, un entrepreneur s’est lancé dans l’aventure en 2011 : aussitôt des barrages ont été érigés de toutes parts. Le permis de construire délivré pour des bâtiments abritant 1000 têtes a bien été délivré. Puis, vu les mouvements d’opposition, il a été ramené à 500 vaches.

    Des mouvements écologiques ont mis en cause le confort des animaux, d’autres se sont élevés contre l’agro-business. Finalement découragé, le promoteur du projet a fini par l’abandonner fin décembre 2020 . L’Allemagne produit ainsi davantage de lait, moins cher qu’en France, qui en importe de plus en plus.

    Nicolas Hulot alors ministre a participé à ce mouvement.

    Les lacs collinaires

    Les agriculteurs veulent constituer des réserves d’eau pour l’irrigation en créant des lacs collinaires, ce que l’on nomme des bassines. Les écologistes sont opposés à cette pratique . Encore tout récemment, il y a eu de graves manifestations d’opposants dans les Deux-Sèvres au cours desquelles 61 gendarmes ont été blessés. Les écologistes dénoncent « l’impact écologique de ces mégastructures », car ils sont hostiles à une agriculture intensive. Et élément aggravant pour les agriculteurs : il s’agit d’irriguer des cultures de maïs destinées à l’alimentation animale.

    Les aéroports

    Les écologistes sont opposés à la création d’aéroports, leur reprochant de soustraire des terres à l’agriculture. Ils dénoncent également la pollution provoquée par le transport aérien. Chacun connaît les luttes des écologistes contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes , un projet initié en 1963 et finalement abandonné par le gouvernement d’Édouard Philippe. À l’annonce du retrait du projet, ils ont triomphé, proclamant « une victoire pour la planète » et la sauvegarde du triton crêté , une espèce amphibienne rare.

    L’importance des écologistes en France

    Les écologistes mènent une lutte contre toutes les solutions offertes par les technologies modernes pour progresser. Beaucoup d’entre eux sont d’ailleurs favorables à un changement complet de modèle de développement : ce sont des adeptes de la décroissance . Ils voudraient une nature vierge des excès des Hommes.

    Plusieurs ouvrages récents combattent leurs thèses : Les écologistes contre la modernité de Ferghane Azihari ou le livre du journaliste Pascal Perri intitulé Le péril vert .

    Yannick Jadot, le candidat des Verts , a fait le score très médiocre de 4,63 % à la dernière élection présidentielle. Son parti s’est ensuite allié à celui de Jean-Luc Mélenchon pour donner naissance à la NUPES qui a obtenu 131 députés aux dernières législatives. Le parti des écologistes, qui en est une des composantes, en a obtenu 23 seulement. On constate ainsi qu’à l’Assemblée nationale le parti des Verts représente 4 % des voix.

    Cependant, malgré ces scores modestes, ce mouvement écologique semble en voie de tout emporter sur son passage. Il a participé à la destruction de notre industrie nucléaire, il affaiblit gravement notre agriculture intensive et il est en passe de porter un coup très sévère à notre secteur automobile. Au moment où le redressement de l’économie française exige que soit reconstitué au plus vite le secteur industriel, on doit craindre que ces mouvements de défense de la nature n’entravent très fortement le redressement du pays.

    Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bezieux, présentant en mai dernier les résultats d’une étude sur la transition écologique, a affirmé :

    « C’est un sujet trop sérieux pour le laisser aux mains des écologistes ».

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      5 démentis sur l’utilité des éoliennes en mer ou sur terre

      Michel Gay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 3 March, 2022 - 03:30 · 12 minutes

    Par Michel Gay et Bernard Durand.

    Le vent est plus régulier en mer qu’à terre

    C’est faux !

    La figure parlante ci-dessous compare les variations de la puissance électrique fournie en une année (en pourcentage de la puissance nominale totale avec un pas de temps de 30 minutes) par l’ensemble des parcs éoliens en mer du Nord et à l’ouest de la mer Baltique (zone DK1) du Danemark, en haut, avec celles, en bas, de l’ensemble des éoliennes terrestres françaises.

    Les lignes rouges représentent la puissance effective moyenne (facteur de charge) sur l’année.

    Pour le Danemark, données https://www.energidataservice.dk/ ). Courtoisie Hubert Flocard.

    Pour la France, données RTE. Courtoisie JP Hulot.

    Au Danemark les fluctuations rapides de 100 % à 0 % (interruption de production) sont probablement dues à des bourrasques de vents trop forts qui obligent à arrêter soudainement les éoliennes.

    En France l’amplitude pour les éoliennes à terre fluctue de 1 % à 80 % seulement.

    Les variations de puissance par unité de temps (appelés « gradients de puissance ») sont plus élevées en mer qu’à terre, et la fréquence de ces variations l’est aussi.

    En revanche, le facteur de charge annuel de la production éolienne (la quantité d’électricité produite au regard de celle qui aurait pu l’être si elles avaient fonctionné toute l’année à leur puissance maximale) est plus élevé pour les éoliennes en mer danoises (43 %) que pour les éoliennes terrestres françaises (26,5 %).

    Mais ce n’est pas la faiblesse du facteur de charge qui handicape le plus l’électricité éolienne : c’est la rapidité, l’importance et le caractère aléatoire des fluctuations de sa production. Ces caractéristiques rendent cette électricité inutilisable et donc inutile, sans l’assistance de centrales électriques pilotables (gaz, fuel, charbon, nucléaire, hydraulique…) dont elle est inséparable.

    À cet égard, l’éolien en mer (où le vent est moins régulier qu’à terre) est donc plus problématique que l’éolien à terre, contrairement à ce qu’affirment les promoteurs de l’éolien et les médias.

    Rappel : ce facteur de charge varie de 70 % à 80 % pour les réacteurs nucléaires en France.

    Avec des parcs éoliens en mer à Oléron, nous produirons toute l’électricité consommée en Nouvelle-Aquitaine

    C’est faux !

    En 2019, dernière année sans covid, la consommation électrique de la Nouvelle-Aquitaine était d’environ 40 TWh pour 6 millions d’habitants. Le maître d’ouvrage affirme qu’un parc éolien de 1 GW à Oléron produirait 3,5 TWh d’électricité par an. Pour produire 40 TWh, il faudrait donc installer environ 11,4 GW d’éoliennes en mer.

    En réalité, en cherchant bien, il s’agirait seulement de l’électricité… domestique consommée par les habitants de Nouvelle-Aquitaine…

    Or ces derniers consomment environ trois fois plus d’électricité que leur consommation domestique, en incluant l‘électricité nécessaire à la production de leurs biens, et celle nécessaire au fonctionnement des services qu’ils utilisent (éducation, administration, police, magasins, bureaux, transports…).

    Ces habitants n’ont de toutes façons pas besoin de cette électricité supplémentaire puisque la Nouvelle-Aquitaine en produit plus qu’elle n’en consomme. Elle exporte déjà ce surplus vers les autres régions françaises !

    De plus, du fait de la variabilité aléatoire de leur production en France et même en Europe mais aussi de leur incapacité à participer au réglage à 50 hertz de la fréquence du courant, ces parcs seraient incapables de maintenir dans des limites de ±1 % l’équilibre entre production et consommation et la fréquence du courant, deux conditions nécessaires à la stabilité du réseau électrique.

    En l’absence d’énormes stockages d’électricité , l’électricité éolienne ainsi produite serait donc parfaitement inutilisable sans une association avec des centrales pilotables (pour assurer la coïncidence entre production et consommation, et pour maintenir la fréquence du réseau).

    Les parcs d’éoliennes en mer ou à terre n’alimentent strictement personne par eux-mêmes car ils ne répondent pas aux besoins d’électricité des consommateurs.

    Les parcs éoliens ne se substituent donc pas aux centrales pilotables, mais s’y ajoutent inutilement et très coûteusement.

    Ces parcs éoliens sont indispensables pour faire face à l’urgence climatique

    C’est faux !

    Faire face à l’urgence climatique, c’est entre autres diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) de nos centrales électriques.

    Ces émissions (en CO2eq/kWh) sont en France de l’ordre de 1000 grammes pour les centrales à charbon et de 500 g pour le gaz (pour l’ensemble de leur cycle de vie : extraction des matières premières, fabrication des matériaux, construction, fonctionnement, démantèlement, stockage des déchets).

    Elles sont de 40 à 50 g pour le solaire photovoltaïque, de 10 à 15 g pour l’éolien, de 5 à 10 g pour les centrales hydroélectriques et de seulement… 6 g pour le nucléaire , moitié moins que l’éolien.

    Parce que notre électricité est produite essentiellement avec des centrales nucléaires et hydroélectriques, et très peu avec du charbon et du gaz, ces émissions sont actuellement les plus faibles de tous les pays du G20.

    Accroître le nombre des éoliennes en France, à terre comme en mer, n’aura donc aucun intérêt pour le climat. Bien au contraire. Supprimer en même temps des centrales nucléaires nécessitera de les remplacer par des centrales à charbon et à gaz pour compenser l’intermittence de l’éolien. Cette substitution augmentera fortement les émissions de GES de notre électricité pour les amener au niveau de celles de l’Allemagne.

    C es parcs éoliens produiraient une électricité très bon marché

    C’est faux !

    Le tarif du récent appel d’offres conclu pour le futur parc éolien en mer de Dunkerque (44 €/MWh) ou celui ciblé pour les parcs projetés à Oléron (60€/MWh) ne sont pas des… coûts de production. Ce sont des leurres.

    Si le prix de vente de l’électricité sur le marché est inférieur à ce tarif, l’État s’engage par contrat à verser la différence entre ce tarif et le prix de vente de l’électricité produite.

    Ainsi le producteur reçoit une subvention pour ne jamais gagner moins que ce tarif. Étrangement, ce dernier n’inclut pas le coût du raccordement des parcs au réseau électrique national qui est financé par RTE , et payé… par les consommateurs !

    L’éolien, en mer comme à terre, fait peser sur le système électrique national des coûts qui entraînent automatiquement une augmentation du prix de l’électricité pour les ménages par rapport à une production issue uniquement de centrales pilotables.

    En effet, les éoliennes s’ajoutent aux centrales pilotables (voir démenti n°2). Il y a donc double investissement pour une même production d’électricité. Le coût de production des centrales pilotables augmente parce que les frais fixes demeurent (salaires, maintenance, emprunts…) alors qu’elles vendent moins d’électricité (elles doivent s’effacer pour faire place à l’électricité intermittente). Ces centrales doivent donc de plus en plus être subventionnées pour pouvoir vendre leur électricité.

    Ainsi, la centrale à gaz de Landivisiau en Bretagne qui vient d’entrer en fonctionnement recevra une subvention de 40 millions d’euros par an pendant 20 ans.

    Le développement de l’éolien (et celui du solaire photovoltaïque) exige la création de lignes électriques nouvelles pour évacuer l’électricité produite, ainsi qu’un renforcement des anciennes qui doivent supporter la puissance électrique maximale délivrable par grand vent. De ces modifications du réseau électrique résulte un coûteux surinvestissement évalué récemment pour la France par le Président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) à environ 100 milliards d’euros dans les quinze ans à venir. Ces surcoûts sont financés par l’augmentation des taxes d’acheminement sur les factures d’électricité qui représentent déjà environ un tiers de nos factures d’électricité.

    Par ailleurs, pour encourager le développement de l’éolien, ainsi que celui du solaire photovoltaïque, la Commission Européenne a accordé de généreuses subventions à leurs producteurs, via des tarifs de rachat de l’électricité produite garantis sur 15 à 20 ans. Cette décision est en totale contradiction avec son credo de concurrence libre et non faussée qu’elle continue cependant d’appliquer aux autres sources d’électricité.

    La différence entre prix imposé et prix de marché est récupérée sous forme de taxes diverses sur la facture des ménages (en particulier la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE)). Il n’est donc pas étonnant que les prix de l’électricité aient considérablement augmenté pour les Français.

    La figure ci-dessous montre la progression des prix de vente de l’électricité aux ménages (en centimes d’euro par kWh) de 2000 à 2017 en Allemagne et en France.

    L’augmentation en France de 2007 à 2017 a été de 50 %.

    Remarquer la forte augmentation à partir de 2007, date du Grenelle de l’environnement misant fortement sur le développement de l’éolien et du solaire photovoltaïque.

    Depuis 2017, la CSPE n’a pas été supprimée. Mais dorénavant, les subventions sont aussi prélevées sur un compte du budget de l’État alimenté par des taxes sur les carburants (et autres produits énergétiques) incluses dans la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) à hauteur d’environ 7 milliards d’euros… par an.

    Actuellement, le développement de l’éolien et du solaire coûte au total de l’ordre de 20 milliards d’euros par an aux Français. Cette somme doublera dans dix ans si les projets actuels du gouvernement se concrétisent.

    En Allemagne, le prix de l’électricité pour les ménages a augmenté pour les mêmes raisons de 100 % entre 2000 et 2014. Après 2014, les coûts supplémentaires de l’éolien et du solaire n’ont plus été répercutés sur les factures d’électricité mais sur le budget de l’État, comme en France après 2017.

    Non, la baisse des coûts de production de l’éolien en mer parfois invoquée ne fera pas baisser les charges qui pèsent sur les ménages !

    C es parcs éoliens serviront à supprimer des centrales à charbon et des réacteurs nucléaires

    C’est faux !

    Produire de l’électricité éolienne et photovoltaïque permet certes de diminuer la production des centrales pilotables qui les assistent (charbon, gaz, et nucléaire en particulier), mais sans pour autant permettre de les fermer.

    Et il y a des conséquences néfastes importantes.

    Parmi celles-ci : augmentation du coût de production de ces centrales, diminution de leur rendement énergétique et usure accélérée.

    Leur changement incessant de régime pour faire face aux variations brutales et à l’intermittence entraîne une augmentation du prix de l’électricité pour les ménages qui s’ajoute à celles déjà provoquées par le développement de l’éolien et du solaire photovoltaïque.

    Lors des périodes froides pendant lesquelles le vent ne souffle pas suffisamment, la puissance totale des centrales pilotables disponibles doit être au moins égale à la pointe de consommation pour faire face aux défaillances de l’éolien, et du solaire la nuit.

    Et il faut y ajouter une importante marge de sécurité pour compenser les indisponibilités imprévues d’une partie des centrales pilotables.

    C’est ce que montre l’évolution des puissances installées des centrales électriques pilotables en France (à droite) et en Allemagne (à gauche) de 2005 à 2020 dans le graphique ci-dessous.

    Les couleurs uniformes, dont la somme est quasiment stable, correspondent aux centrales pilotables. Les couleurs en dégradé à l’éolien et aux panneaux voltaïques (données BMWE, courtoisie JP Riou).

    En Allemagne, malgré le fort développement de l’éolien et du solaire photovoltaïque allant jusqu’à égaler la puissance installée en centrales pilotables, la puissance de ces dernières (115 GW environ) est restée la même !

    La diminution de la puissance du nucléaire à partir de 2011, puis celle du charbon et du lignite après 2015, a été compensée par une augmentation de celles des centrales à gaz et à biomasse.

    En France, l’augmentation de la puissance en éolien et solaire photovoltaïque s’est accompagnée d’une diminution de la puissance pilotable en charbon, fuel, puis nucléaire avec la fermeture des 1,8 GW de Fessenheim, à partir de 2012.

    Elle a été compensée partiellement par une augmentation de la puissance totale  en centrales à gaz. Au bilan, il y a eu diminution d’environ 10 GW (de 118 à 108 GW), mais au détriment de la sécurité de l’approvisionnement…

    En Allemagne, qui se chauffe principalement au fuel et au gaz, la pointe de consommation d’électricité en hiver peut atteindre 90 GW. Ce pays dispose encore d’une marge de sécurité d’environ 25 GW pour faire face aux arrêts inopinés de centrales pilotables.

    En France, qui se chauffe davantage à l’électricité, cette pointe de consommation peut atteindre 100 GW (102 GW en Février 2012). Notre pays n’a donc pratiquement plus de marge de sécurité et compte sur d’autres pays moins négligents qu’elle pour lui fournir de l’électricité en cas d’aléas (comme en ce moment avec l’indisponibilité passagère de réacteurs nucléaires).

    Cette politique de diminution de sa marge de sécurité est périlleuse.

    L’Allemagne prévoit de remplacer ses centrales à charbon par des centrales à gaz (provenant essentiellement de Russie) pour faire baisser les émissions de CO2 élevées liées à sa production d’électricité

    Les parcs éoliens ne permettront donc pas de fermer des réacteurs nucléaires mais ils seront mal utilisés et de manière chaotique, augmentant ainsi les risques techniques.

    En France, consommer moins d’électricité en hiver signifie se chauffer davantage au fuel et au gaz (comme en Allemagne !), et donc augmenter nos émissions de CO2 et de polluants atmosphériques.

    Même en contraignant les Français à diminuer leur consommation d’électricité, cette dernière augmentera globalement car ses usages vont se développer (mobilité électrique, pompes à chaleur…).

    Violente révolte en vue ?

    Ces cinq démentis montrent l’inutilité des éoliennes et également du solaire photovoltaïque. L’argent englouti dans ces développements gigantesques est non seulement ruineux, il est aussi nuisible à l’écologie et à la planète. Ce gaspillage monstrueux d’argent public serait mieux utilisé dans la santé, la sécurité, la défense, la justice, l’éducation, le logement, les transports…

    Quand les citoyens français mesureront l’importance de cette gabegie, et à quel point ils sont considérés comme des « sans dents » qui devront payer de gré ou de force ces décisions insensées, cela conduira inévitablement à une violente révolte contre cette « élite » aveugle et sourde qui décide n’importe quoi à l’ombre des cabinets ministériels.

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      Nord Stream 2, l’Allemagne face à ses contradictions

      François Jolain · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 5 February, 2021 - 04:45 · 1 minute

    Par François Jolain.

    Contradictions sur les partenaires commerciaux

    En pleine crise de Crimée, l’Allemagne faisait pression sur la France pour annuler la livraison de deux porte-hélicoptères Mistral à la Russie. Aujourd’hui, les rôles s’inversent. Suite à l’affaire Navalny, la France demande officiellement à l’Allemagne d’arrêter Nord Stream 2 , son projet de gazoduc russe.

    Or, le gouvernement d’Angela Merkel, si prompt à pointer du doigt les partenaires français peu fréquentables comme la Russie ou l’Arabie Saoudite , semble se contredire sur son propre partenariat russe.

    Il faut dire que là où la France pouvait se permettre de ne pas livrer les bâtiments militaires, l’Allemagne se retrouve coincée dans une dépendance énergétique au gaz russe.

    Contradiction sur son mix énergétique

    Tout a commencé par l’arrêt du nucléaire en 2011, puis par un investissement massif des énergies renouvelables. Or, le renouvelable n’a pas remplacé les anciennes centrales à charbon , elles restent toujours disponibles pour pallier la volatilité des productions éoliennes ou solaires.

    C’est ainsi que la capacité de production d’énergie verte est arrivée au même niveau que la capacité de productions d’énergies fossiles ou nucléaires, sans la remplacer. Si l’on installe 1 GW d’éolien, il faut aussi 1 GW de gaz pour sécuriser la production lors de vent calme. Ainsi, les deux infrastructures marchent de concert par intermittence. À la fin il y a même davantage de production par énergie fossile que par énergie renouvelable.

    Avec l’abandon des centrales au charbon trop polluantes pour des centrales au gaz, le mix énergétique allemand dépend plus que jamais du gaz russe. Les mêmes qui protestaient contre le nucléaire puis le charbon, se retrouvent à protester impuissants contre Nord Stream 2.

    L’Allemagne s’enfonce dans une dépendance au gaz russe. Un partenariat bien plus nocif que la vente de deux Mistrals…

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      L’électricité en passe de devenir un bien rare

      Philippe Charlez · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 12 January, 2021 - 03:30 · 4 minutes

    l

    Par Philippe Charlez.

    Ce qui est rare est précieux et attise souvent toutes les convoitises. Un collectionneur recherche toujours les timbres ou les pièces de monnaie les plus rares. Une question d’ego chez l’être humain : si je détiens quelque chose de rare, il est peu probable que mon voisin possède le même objet. Détenir la rareté est donc socialement discriminant et pour beaucoup symbole de réussite et de pouvoir.

    Derrière la rareté, se cache aussi une logique économique . Plus un bien est rare plus l’offre est réduite par rapport à la demande et plus son prix augmente. L’origine de la rareté peut être purement naturelle. Ainsi, le prix des métaux contenus dans l’écorce terrestre dépend de leur rareté : alors que la teneur en cuivre est mille fois inférieure à celle du fer, ce chiffre monte à 750 000 pour l’argent et 14 millions pour l’or.

    La rareté conjoncturelle de l’électricité

    La rareté est aussi conjoncturelle : les aléas de la météo ou des périodes de guerre influencent le volume des récoltes, rendant les céréales plus rares et plus chères. Elle est géographique dans la mesure où ce qui est abondant à un endroit peut s’avérer rare à un autre. Enfin, la rareté peut être organisée artificiellement pour faire monter artificiellement les prix, une pratique récurrente au cours de l’Histoire.

    Parallèlement à la rareté, certaines commodités associées à notre société de croissance sont devenues des biens de consommation ordinaire. Tellement ordinaire qu’on ne peut dans notre inconscient en envisager la rareté. Ainsi en est-il de l’électricité. Invisible mais tellement commode, elle nous est délivrée aujourd’hui sans parcimonie.

    Pourtant sa rareté n’est pas si lointaine en Europe. À la fin du XIXe siècle, alors que les villes commencent à s’éclairer, les villages restent pour plusieurs décennies dans l’obscurité. Il faut attendre la fin des années 1930 pour que l’électrification rurale s’accomplisse avec 96 % de la population française raccordée au réseau. L’électricité reste aujourd’hui une rareté quotidienne pour beaucoup de Terriens : en 2020, seulement la moitié des Africains y avaient accès.

    Si la rareté des masques et des tests a accompagné la France durant la pandémie du Covid-19, en revanche l’Hexagone a pu compter sur l’abondance de son électricité nucléaire. Une électricité totalement décarbonée pourtant remise en question par les chantres de la « transition idéologique » préférant à l’abondance du nucléaire la rareté des renouvelables intermittents fournissant de l’électricité entre… 10 % et 20 % du temps. La fermeture purement politique des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim en fut la déplorable expression le 29 juin 2020.

    Ce choix délibéré de la rareté se concrétise aujourd’hui dans les chiffres. Il a été anticipé par de nombreux spécialistes. Le 20 novembre 2020 Michel Negynas titrait dans Contrepoints : « Électricité : faut-il s’inquiéter d’un possible black-out ? » L’auteur y pointe que malgré une puissance théorique de 134 GW, on pourra durant l’hiver compter au mieux sur 90 GW, l’éolien et le solaire étant aux « abonnés absents » durant la majorité de la période hivernale : très peu de soleil avec des journées réduites à 8 heures et presque pas de vent durant les épisodes anticycloniques hivernaux.

    Sans en détailler les raisons, une campagne de communication des autorités a débuté début janvier incitant les Français à consommer moins d’électricité pour éviter un black-out potentiel. Et il y a effectivement de quoi s’inquiéter puisque depuis quelques jours, la consommation flirte régulièrement avec les 90 GW. Ainsi le 7 janvier deux pics à plus de 85 GW ont été observés à 8 heures 15 et à 19 heures.

    Le solaire aux abonnés absents

    Lors de ces pics le solaire photovoltaïque et l’éolien étaient comme prévu aux abonnés absents contribuant pour seulement 1,5 % de la production électrique. Bien décevant quand on compare aux 150 milliards d’euros investis par l’État dans les ENR.

    En choisissant pour des raisons purement démagogiques de réduire le nucléaire au profit des renouvelables intermittents, le gouvernement fait implicitement le choix de la rareté électrique. Une rareté qui comme toute commodité rare s’accompagnera inévitablement d’une flambée des prix du kWh.

    Ce choix est d’autant plus critiquable que l’ objectif de neutralité carbone en 2050 reposera sur une croissance très significative de la demande d’électricité. Pour être socialement acceptable cette électricité devra certes être propre mais aussi disponible et abordable. Seul le nucléaire pourra fournir cette abondance décarbonée.

    Arrêtons pendant qu’il est encore temps cette fuite en avant vers la rareté et relançons la filière nucléaire française en confirmant le plan de carénage des réacteurs existant ainsi que la construction des centrales EPR prévues au plan.

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      Pour réduire ses émissions carbone, l’Europe doit choisir le nucléaire

      Alexandre Massaux · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 12 November, 2020 - 03:35 · 4 minutes

    Ursula von der Leyen

    Par Alexandre Massaux.
    Un article de l’Iref-Europe

    La Commission européenne, sous la présidence Von Der Leyen , s’est donné pour mission de mettre en place un Green New Deal européen , dont l’un des objectifs est d’atteindre une neutralité carbone d’ici 2050 , à savoir un bilan carbone net de zéro. En matière de climat, les émissions de gaz à effet de serre devraient baisser d’au moins 55 % d’ici à 2030 .

    Mais dans le même temps, bon nombre de partisans de ce Green New Deal souhaitent réduire la part du nucléaire dans la production d’énergie. L’Allemagne et l’Autriche notamment se montrent réticentes à l’utiliser dans la phase de transition énergétique.

    Pourtant, un certain nombre d’éléments montrent qu’une réduction des émissions carbone efficace doit passer par l’énergie nucléaire qui, en outre, est un atout pour la France.

    Une énergie qui a fait ses preuves

    La start-up Electricity Map Tomorrow project fournit un outil permettant de visualiser les émissions de CO2 liées à l’énergie. Selon cette source, la France dégage 52 grammes de CO2 par kilowatt-heure (KWh) et l’Allemagne, 375 grammes. La production de la France comporte 60 % de nucléaire, 32 % d’énergies renouvelables et 6 % de gaz naturel. Celle de l’Allemagne, 12 % de nucléaire, 38 % d’énergies renouvelables, 34 % de charbon et 11 % de gaz.

    Ainsi, avec un pourcentage d’énergies renouvelables plus faible que celui de l’Allemagne, la France émet beaucoup moins de carbone. C’est même la production énergétique la moins polluante d’Europe après celles de la Suède et de la Norvège qui reposent sur l’hydroéléctricité ; très efficace mais liée au relief du pays, elle ne peut pas être utilisée partout.

    Même l’Autriche et le Danemark, dont la production repose pour la plus grande partie sur les énergies renouvelables (respectivement, 79 % et 82 %) n’atteignent pas un taux aussi bas : 138 grammes par KWh pour l’Autriche et 164 grammes par KWh pour le Danemark. Le nucléaire est donc bien un facteur déterminant pour réduire les émissions de carbone.

    Est-il dangereux ? Les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima pourraient le laisser croire et les medias appuient cette thèse. Mais s’il a causé 4900 décès dans le monde entre 1971 et 2009, il en aurait évité, pour cette même période, 1,84 million, selon une étude publiée dans la revue Environmental Science & Technology .

    Précisément en remplaçant ces énergies fossiles responsables d’une pollution atmosphérique absolument certaine (terrible dans l’URSS communiste, entre autres grands coupables) alors que le risque d’incidents nucléaires reste limité.

    Aussi bien en Allemagne qu’en France , le choix de fermer des réacteurs nucléaires s’accompagne à chaque fois de réouverture de centrales à charbon ou au gaz. Une posture illogique et contreproductive, compte tenu des objectifs.

    Le risque de laisser passer une opportunité pour la France

    En outre, le nucléaire français est la troisième filière industrielle du pays après l’automobile et l’aéronautique. La France est un des seuls pays, avec la Russie et la Chine, à pouvoir en couvrir tous les aspects, y compris l’entretien des réacteurs. Un avantage que notre politique environnementale risque de lui faire perdre.

    Dans les discussions européennes, la France s’est alliée avec la Hongrie et la République tchèque pour défendre le nucléaire, mais ces deux pays se tournent vers la Russie pour la gestion de leur parc. Rosatom, l’entreprise d’État russe pour le nucléaire, a commencé la construction de deux nouveaux réacteurs en Hongrie, qui s’ajouteront aux quatre unités de l’unique centrale du pays, à Paks.

    Elle compte bien aussi décrocher le contrat pour la construction d’un nouveau réacteur à la centrale tchèque Dukovany . La Russie a toutes ses chances dans ces régions qu’elle contrôlait à l’époque où les réacteurs existants ont été construits. Le discours français prônant la sortie du nucléaire n’aide pas à contrer la concurrence de Moscou.

    Il serait paradoxal que la position ambiguë de la France ramène l’Europe centrale dans la sphère d’influence énergétique russe alors que la présidence française défend une souveraineté européenne. Un problème qui doit être d’autant plus pris au sérieux que la Russie et la Chine sont en train de re-développer cette industrie.

    Sans politique nucléaire ferme, la France et l’UE pourraient se trouver dépassées dans les enjeux énergétiques mais aussi écologistes et géopolitiques que les États-Unis, eux, ont bien compris : comme le fait remarquer une étude de l’IFRI (septembre 2020), l’administration Trump, avec un soutien bipartisan, cherchait à offrir un cadre favorable au redéveloppement de la filière nucléaire américaine.

    Sur le web

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      Vaincre le coronavirus : merci au pétrole et au nucléaire !

      Philippe Charlez · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 1 May, 2020 - 03:45 · 3 minutes

    Par Philippe Charlez.

    Depuis le début du confinement la France applaudit chaque jour à 20 heures son personnel soignant. Il s’agit là d’une juste reconnaissance envers une population souvent mal rémunérée et travaillant dans des conditions très difficiles. Dans le cadre de la pandémie actuelle elle est aussi en première ligne face au risque de contagion.

    En seconde ligne d’autres activités se sont révélées stratégiques pour permettre à 60 millions de confinés de subsister : industrie agro-alimentaire, grande, moyenne et petite distribution, pharmacies, transports routiers, éboueurs, armée.

    Pourtant deux « acteurs incontournables » ont été totalement ignorés : le pétrole et le nucléaire.

    Les mal-aimés pourtant indispensables

    Le pétrole est surtout connu comme le principal « aliment » des transports où il représente 93 % de l’énergie consommée. Le confinement ayant laissé voitures au garage, avions au sol et bateaux à quai, la consommation pétrolière a ainsi baissé de 30 % provoquant une chute spectaculaires des cours .

    Mais les transports ne représentent en fait que 55 % de la consommation mondiale de pétrole. Une part signification des 45 % restants est utilisée pour le chauffage domestique et la pétrochimie.

    Les matières plastiques résultent de la transformation du pétrole léger (le naphta ) en éthylène et propylène puis en polyéthylène, polypropylène, polyamide ou élastomères synthétiques. On les retrouve partout dans notre société moderne depuis la carcasse de l’iPhone jusqu’au tableau de bord de la voiture en passant par la chemise ou les bas nylon.

    Par rapport aux fibres naturelles comme la laine, la soie ou le coton, les fibres synthétiques ont l’avantage décisif de la finesse. Une fois moulé ou tissé, le plastique est beaucoup moins perméable et beaucoup plus résistant que la fibre naturelle. Il n’est donc pas étonnant que la plupart des vêtements médicaux dont on ne cesse de parler dans les médias depuis deux mois soient fabriqués à base de fibres synthétiques.

    Ainsi, les sur-blouses (65 % polyester), les charlottes (100 % polypropylène), les chaussons (100 % polypropylène) mais aussi les masques FFP2 (100 % polypropylène) et les seringues (polypropylène et isoprène synthétique) nécessaires pour les tests sont tous fabriqués à base de pétrole. Sans oublier le gel hydro-alcoolique composé d’un mélange d’éthanol et d’isopropanol eux-mêmes synthétisés par hydratation de l’éthylène et du propylène et les lingettes désinfectantes qui associent support plastique et solution alcoolique.

    Autrement dit 100 % des gestes barrières que nous serine Jérôme Salomon dans son homélie quotidienne sont composés… de pétrole.

    Des mines sur le pas de la porte

    Beaucoup d’hommes publics et en premier lieu le président de la République considèrent que cette crise inédite met en évidence de graves lacunes dont le premier responsable serait la mondialisation. Selon eux, il est urgent de rapatrier en France un certain nombre d’industries délocalisées par la seule logique du profit. Certains vont même jusqu’à demander de renationaliser des secteurs stratégiques. Chiche !

    Pourtant, avant de relocaliser pour raisons stratégiques ne serait-il pas sage de commencer par ne pas délocaliser pour raisons idéologiques ? Si la France manque aujourd’hui de médicaments, de masques, de gel hydro-alcoolique, de matériel de dépistage et de respirateurs, elle peut au moins compter sur l’abondance de son électricité nucléaire . Imaginons un service de réanimation saturé subissant un blackout électrique faute de vent ou de soleil ! Masques, respirateurs et tests feraient alors bien pâle figure.

    Par ailleurs, en se rappelant que 90 % des équipements renouvelables sont fabriqués dans le sud-est asiatique, le remplacement du nucléaire par des ENR comme souhaité par le Plan Pluriannuel pour l’Énergie entraînera de facto une perte ahurissante de souveraineté énergétique.

    À moins que les Français ne soient disposés à ré-ouvrir les mines dont sont extraits les fameux métaux rares nécessaires aux éoliennes, batteries, panneaux solaires et autres piles à combustibles. On ne peut à la fois refuser le nucléaire, la mondialisation et les mines sur le pas de sa porte.

    Nous pourrions donc une demi-heure après les personnels soignants faire une ovation quotidienne au pétrole et au nucléaire pour les remercier chaleureusement de nous avoir aidé à vaincre le coronavirus.