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      Électricité : les renouvelables créent une hausse des prix

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 7 February, 2023 - 04:15 · 4 minutes

    On sait depuis longtemps que la multiplication des énergies renouvelables (éolien et photovoltaïque) entraîne une hausse du coût moyen de la production de l’électricité. La forte corrélation entre poids des renouvelables dans le mélange électrique et niveau des prix de l’électricité le suggère : à faible poids, prix bas (Hongrie) ; à poids moyen, prix moyen (France) ; à poids considérable, prix élevé (Allemagne).

    On sait également que l’année 2022 a montré qu’à cette inflation par les coûts s’ajoute une inflation par la mécanique du marché de gros européen. Les prix de l’électricité en Europe ont été largement déconnectés des coûts de production de l’électricité. En France, par exemple, le coût moyen de production a augmenté d’environ 15 % (du fait de l’augmentation du prix du gaz utilisé pour produire de l’électricité) alors que le prix de vente moyen a augmenté d’environ 130 %. Cette augmentation des prix de vente provient principalement de la généralisation du prix qui s’établit sur le marché européen de l’électricité à l’ensemble des prix de l’électricité en Europe. En 2022 ce prix a été largement celui de la production des centrales au gaz allemandes .

    Ce que l’on sait moins, c’est qu’il y a une double relation causale entre les renouvelables et cette mécanique infernale :

    • la hausse du prix du gaz est liée au développement des renouvelables,
    • le marché européen a été conçu dans le but de favoriser ces mêmes renouvelables.

    L’éolien et le photovoltaïque sont intermittents

    Durant la majorité des heures de l’année, le vent ne souffle pas et le Soleil ne brille pas. Qui plus est, en particulier pour l’éolien, cette intermittence est aléatoire car on ne sait guère longtemps à l’avance quand les installations vont produire. Pour répondre à la demande, notamment de pointe, il faut donc avoir sous le coude des centrales capables de démarrer instantanément. Les centrales les mieux adaptées à cette tâche sont les centrales au gaz qui est ainsi un complément nécessaire aux renouvelable. Plus de renouvelables, c’est davantage de gaz.

    L’ Allemagne , mais aussi l’Italie et l’Autriche étaient et sont toujours des pays très dépendants des importations de gaz, et en particulier de gaz russe. La décision de Gazprom de diminuer brutalement ses ventes de gaz à ses clients européens a évidemment fait flamber le prix du gaz en Europe, et le prix de l’électricité au gaz sur le marché européen de l’électricité.

    Cet enchaînement maintenant bien connu n’explique pas la contagion de la hausse des prix dans le reste de l’Europe et notamment en France. La part de notre électricité achetée sur le marché européen est faible (même si elle a augmenté en 2022 du fait de l’indisponibilité temporaire d’une vingtaine de nos centrales nucléaires) et de plus l’essentiel de ces achats se font de gré à gré, hors marché.

    Cela aurait dû nous protéger de la contagion. Si cela n’a pas été le cas, c’est à cause d’une « règle » particulière de ce marché européen. La Cour des comptes européenne, qui n’est pas suspecte d’hostilité à ce marché et à cette règle, la présente en ces termes :

    « Toutes les offres de fournisseurs ayant trouvé preneur […] doivent être rémunérées au même prix que l’offre la plus élevée qui équilibre le marché ». 1

    D’où sort cette règle ?

    La Cour des comptes européenne mange le morceau et avoue clairement :

    « Cette méthode vise à faire en sorte que les producteurs d’énergie verte dégagent un bénéfice, et donc un retour sur investissement, ainsi qu’à accroître l’approvisionnement en énergie produite à partir de sources renouvelables».

    Pour faire plaisir aux industriels de l’éolien et du photovoltaïque, les achats obligatoires à prix rémunérateurs (qui existent dans la plupart des pays européens, notamment en France) ne suffisent pas, peut-être parce qu’ils sont trop voyants. L’Union européenne a tenu à les renforcer par des prix élevés totalement déconnectés des coûts de production.

    Les prix élevés de l’électricité qui ruinent les ménages et les industries européennes ne sont donc pas seulement une conséquence imprévue des renouvelables, ils sont au contraire une cause voulue, un moyen conscient de la multiplication des renouvelables. Les boucliers énergétiques dont nos gouvernants dotent à grands frais les consommateurs ne servent qu’à les protéger des flèches et des javelots que ces gouvernants eux-mêmes ont systématiquement et savamment décochés.

    Le gouvernement actuel n’est pas à l’origine de cette absurdité mais il la perpétue. Le président déclare que « l’électricité doit être vendue aux Français à un prix qui correspond à son coût de production », mais en même temps il fait voter le doublement rapide des renouvelables et ne remet pas en cause le mécanisme inflationniste du marché européen qui a la double vertu d’être un marché et d’être européen.

    1. Cour des comptes européenne 2023. L’intégration du marché intérieur de l’électricité . Encadré n°1, p. 33.
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      Énergies renouvelables : la nouvelle dépendance minière

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 25 January, 2023 - 03:50 · 4 minutes

    Nous dirigeons-nous vers un « passionnant » avenir énergétique principalement fait d’énergies renouvelables ? Le Soleil et le vent alimenteront-ils la croissance de demain ? C’est ce que souhaite toujours ouvertement l’écologie politique et ce malgré les signes de plus en plus tangibles de l’impasse de la croissance verte.

    Les fossiles représentent aujourd’hui plus de 80 % du mix énergétique mondial soit à peine moins qu’il y a 40 ans. Le pétrole alimente près de 95 % des transports tandis que le gaz et le charbon représentent toujours les deux tiers de l’électricité mondiale. En deux décennies le monde a investi plus de cinq mille milliards de dollars dans les ENR . Et pourtant ils ne représentent aujourd’hui que 12 % de l’électricité mondiale et moins de 5 % de l’énergie primaire.

    Pourtant l’utopie d’une société 100 % renouvelable reste ancrée dans l’imaginaire collectif comme LA  solution, notamment en Europe où le catastrophique échec de l’ Energiewende allemand ne semble faire peur à personne. Peu importent les intermittences hivernales que nous vivons depuis début décembre en déphasage complet (abondance de vent en cas de faible demande, pénurie en cas d’anticyclone polaire et de forte demande) avec la demande d’électricité, peu importent les facteurs de charge de 14 % du solaire et de 23 % de l’éolien terrestre, les technologies de stockage combleront hypothétiquement leur vide abyssal. De plus, les ENR devraient nous libérer de notre dépendance des méchants pays pétroliers/gaziers et nous conférer une nouvelle indépendance énergétique. Contrairement au pétrole, au gaz et à l’uranium, le vent et le Soleil n’appartiennent-ils pas à tout le monde ?

    Des énergies renouvelables dépendantes des productions minières

    Pas aussi simple. Pour transformer le Soleil et le vent en électricité verte puis la distribuer aux consommateurs, les équipement renouvelables (éoliennes, panneaux solaires, batteries, électrolyseurs à hydrogène, piles à combustibles) et leurs complexes systèmes de distribution réclameront de nombreux métaux critiques (fer, cuivre, silicium, nickel, chrome, zinc, cobalt, lithium, graphite, platine, irridium et métaux de terre rares comme le néodyme ou le tantale).

    Comme l’indique un rapport récent de la Banque mondiale, les énergies vertes sont beaucoup plus gourmandes en matériaux que notre bouquet énergétique actuel.

    Il en résultera dans le futur un accroissement pharaonique de la production minière. Exploités dans d’énormes mines souterraines ou exploitations à ciel ouvert, ces métaux en faible proportion dans l’écorce terrestre doivent être purifiés puis introduits dans les équipements adéquats : des opérations fortement énergétivores. Ces matériaux représentent entre 60 % et 70 % du coût des panneaux solaires et des batteries. Se pose donc la question cruciale de leur origine. Et la réponse est quelque peu terrifiante. Car contrairement au vent et au Soleil, les métaux critiques n’appartiennent pas à tout le monde : encore plus mal distribués que le pétrole et le gaz à la surface de la planète, les pays qui les détiennent ne sont pas davantage démocratiques que les paradis pétroliers, loin de là.

    La Chine est aujourd’hui la principale source de terres rares tandis que les États-Unis et l’Europe en sont des acteurs totalement absents dépendant à 100 % de leurs importations. En choisissant les ENR nous favorisons implicitement de poids politico-économique de l’Empire du Milieu. À la dépendance au gaz russe, algérien, iranien ou qatari viendront s’ajouter une dépendance totale aux métaux critiques chinois, au cobalt congolais, au lithium argentin et au cuivre chilien.

    Un potentiel minier

    Pourtant, aux États-Unis comme en Europe, il existe un réel potentiel minier totalement inexploité. Ainsi, dans le nord de la Suède, la compagnie suédoise LKAB a récemment découvert un énorme gisement qui contiendrait plus d’un million de tonnes de terres rares.

    Si le projet est lancé rapidement, il faudra 15 ans avant de sortir le premier gramme de terre rare. Inacceptable selon certaines ONGs environnementales pointant du doigt une exploitation pénalisant… les éleveurs de rennes et nécessitant le déplacement de quelques centaines de personnes.

    En France, l’une des plus grandes mines européennes de lithium devrait être développée dans l’Allier d’ici 2027. Une exploitation que le magazine d’extrême gauche Reporterre qualifie de quadrature du cercle : « la technique d’extraction n’est pas sans conséquence pour l’environnement : elle est énergivore et demande de grandes quantités d’eau et de produits chimiques ». Reporterre semble découvrir qu’il n’existe pas d’exploitation minière propre ! Évidemment en important les métaux de Chine ou de RDC, on cache la poussière sous le tapis accusant après coup le consommateur européen d’importer du carbone. La « bonne morale escrologique » préfère probablement massacrer notre souveraineté énergétique et développer l’emploi chinois au détriment de notre emploi national ou de l’emploi européen.

    Comme son opposition au nucléaire, l’écologie politique milite depuis plusieurs décennies contre l’exploitation minière en Europe. Ceux-là mêmes vantant les bienfaits des ENR, des batteries et des voitures électriques s’opposent à l’ouverture de mines pour en extraire les métaux nécessaires. Un paradoxe de plus dénué de toute logique élémentaire, un non-sens pour un mouvement politique n’existant qu’à travers la peur, l’émotion et la morale.

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      Pourquoi continuer d’augmenter les renouvelables en France ?

      Vincent Benard · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 29 December, 2022 - 04:30 · 14 minutes

    Quels sont les avantages d’augmenter la part de l’éolien/solaire dans des pays comme la France, capables de développer et maîtriser un parc de centrales nucléaires de qualité ?

    Spoiler : Aucun.

    Mais nos dirigeants vont quand même le faire.

    L’objectif de ce billet est de résumer brièvement de façon compréhensible les principales conclusions d’une étude remarquable mais très longue et technique, comparant le coût de diverses grilles électriques « compatibles avec le Net Zéro », mais avec un scénario de base principalement fondé sur le nucléaire et un peu d’hydroélectrique et plusieurs scénarios avec un taux de pénétration croissant des énergies renouvelables intermittentes (ENRi en français, VRE en anglais dans l’étude).

    Mon premier objectif était d’en faire un gros thread pédagogique, mais c’est mission impossible avec une étude aussi exhaustive. Il aurait fallu 200 tweets et deux semaines de travail !

    Ceux qui voudront en détailler les conclusions devront donc s’y plonger, désolé.

    L’étude publiée par l’OCDE et la Nuclear Energy Agency

    L’étude est intitulée « The Costs of Decarbonisation: System Costs with High Shares of Nuclear and Renewables ». Elle est co-publiée par l’OCDE et la Nuclear Energy Agency.

    Avant que certains ne crient à l’étude pro-lobby nucléaire, je rappelle que la NEA est une agence intergouvernementale destinée à favoriser la coopération entre pays nucléaires ou souhaitant le devenir et pas un syndicat de vendeurs de centrales. Et l’étude m’a parue très objective et plutôt conservatrice niveau chiffres.

    Vous entendez souvent les partisans de scénarios 100 % renouvelables dire que le coût du kWh éolien ou photovoltaïque est passé en dessous de celui du nucléaire et citer cette courbe, au demeurant globalement exacte, à l’appui :

    Le coût ainsi calculé est un LCOE : coût actualisé de l’électricité.

    C’est grosso modo le « coût moyen en sortie d’usine du kWh produit tout au long de la vie de l’usine ». Il est calculé en intégrant toutes les dépenses en capital, opérationnelles et de carburant, pendant la durée de vie de l’usine. Ce coût total de possession est divisé par la quantité d’énergie utile fournie à la grille.

    Le tableau ci-dessous résume les coûts pris en compte pour le nucléaire et l’éolien ; en vert la caractéristique la plus favorable :

    La prise en compte de tous ces facteurs aboutit donc logiquement à un LCOE éolien nettement plus faible que celui du nucléaire.

    Mais le LCOE ne prend pas en compte les coûts dits systémiques imposés à la grille par l’intermittence du solaire et de l’éolien. C’est tout l’intérêt de l’étude OCDE-NEA d’expliquer avec force détails et calculs comment ces coûts varient avec la proportion d’ENRi.

    L’étude parvient à la conclusion que les coûts globaux de distribution de l’électricité croissent avec l’inclusion d’une part croissante d’ENRi dans la grille. Les scénarios comparés vont de 0 à 75 % d’ENRi.

    Les pourcentages d’ENRi sont à comprendre en pourcentage de l’électricité produite, pas de la puissance installée. Nous verrons combien ce point est essentiel.

    Dans le scénario de base, l’essentiel de la production est nucléaire. Dans le scénario 75 %, le nucléaire tombe à zéro.

    Notez que tous les scénarios…

    … conservent une petite part d’électricité générée par du gaz mais dans des circonstances différentes qui n’engendrent pas les mêmes coûts. Nous le verrons plus tard.

    Le scénario « low cost VRE » correspond à une situation fictive où les coûts de l’éolien terrestre seraient encore divisés d’un tiers, ceux de l’éolien offshore de deux tiers, et où des mécanismes optimaux de marché alloueraient aux ENRI une « part de marché idéale », calculée à 35 %.

    Ce scénario « low cost VRE » semble très irréaliste (voir en fin du thread ). Les coûts des autres scénarios sont établis à partir de technologies existantes. L’étude a modélisé un pays fictif aux caractéristiques très proches de la France, interconnecté avec des régions frontalières selon le schéma suivant : c’est donc certes une modélisation théorique mais comparable à une situation bien réelle, en l’occurrence la nôtre, et c’est bien pratique !

    Et donc voici comment évoluent, selon l’étude, les coûts globaux de génération de l’électricité entre un scénario de base très nucléaire et les scénarios avec davantage d’ENRi : ils sont très nettement croissants (détail des chiffres un peu plus loin).

    Nous avons avec l’Allemagne un exemple de pays avec 30 % d’ENRi qui a vu ses coûts d’électricité fortement augmenter, de 50 % en nominal et de 28 % hors inflation depuis 2006. Même si le scénario de base allemand n’est pas du tout le même (plus de fossiles)…

    Cet exemple montre bien un phénomène d’accroissement des coûts corrélés avec la part des énergies renouvelables intermittentes et clairement identifiés comme tels.

    Comment est-ce possible ?

    « Mais comment est-il possible que le coût global de la grille augmente en augmentant la part d’énergies au LCOE plus faible », vous demanderez-vous à juste raison.

    Le mérite de l’étude OCDE-NEA est d’expliquer clairement qu’au LCOE, chaque mode de production ajoute des coûts supportés par la grille et que les coûts de l’intermittence des énergies éolienne et solaire sont supportés par les autres modes.

    Ces coûts supplémentaires sont appelés « coûts d’intégration » par l’étude. Ils comportent des profile costs , que je traduirais par « coût de la surcapacité », les coûts d’équilibrage de la grille ( balancing costs ), les coûts de « densité » de la grille ( grid costs ).

    Les « options de flexibilité » sont principalement le pilotage des réserves d’hydroélectricité et les possibilités offertes par l’interconnexion des grilles qui viennent réduire les surcoûts d’intégration, mais de très peu par rapport auxdits surcoûts.
    Voici comment ces coûts se décomposent dans les divers scénarios et influent sur le coût global de la distribution d’électricité dans le pays modèle, dont on rappelle qu’il ressemble beaucoup à la France. les profile costs sont prépondérants à partir de 30 % d’ENRi.

    L’étude (en comptant 1,1 dollar/euro) estime donc à : environ 1,8 milliard d’euros le surcoût d’une grille à 10 % d’ENRI (+5 %/scénario de base) ; environ 7,3 milliards d’euros à 30 % d’ENRi (+21 %) ; environ 13,6 milliards d’euros à 50 % d’ENRi (+42 %) ; et environ 30 milliards d’euros à 75 % d’ENRi (+95 %).

    L’étude a été publiée en 2019 sur la base de chiffres 2015 à 2017. En 2020, avec 70 % de nucléaire, donc très proche du cas étudié, et consommant à peu près la même quantité d’électricité, la France a dû débourser près de 6 milliards d’euros de soutien aux ENRi avec 9 % de pénétration.

    Ce chiffre est donc nettement supérieur au surcoût de 1,8 milliard chiffré par l’OCDE-NEA à 10 % d’ENRi. Je ne saurais dire quelle est la part de sous-estimation de l’étude, plutôt conservatrice dans ses hypothèses, et celle d’inefficacité négociatrice de l’État français, qui se fait peut-être gruger par le lobby ENRi, et pourrait avoir adopté un dispositif de soutien aux ENRi trop favorable par rapport aux surcoûts réels.

    Les surcoûts

    Même s’ils sont peut être sous-estimés, ces surcoûts sont déjà énormes.

    Examinons-en la nature en commençant par le plus important d’entre eux, le profile cost , ou coût de la surcapacité.

    Premier surcoût d’intégration : profile costs , coûts de la surcapacité.

    Un MW installé de nucléaire coûte peut être quatre fois plus cher en investissement que le MW installé en éolien mais son facteur de charge est potentiellement quatre fois plus élevé dans un pays européen (en pratique 3,5 fois).

    Voici donc toutes les capacités installées nécessaires pour satisfaire une demande électrique de 537 TWh dans les différents scénarios :

    Mais ce n’est pas tout : non seulement il faut bien payer pour cette capacité redondante mais la nature du courant électrique (non stockable à coût acceptable) et la nature non pilotable du solaire et très peu pilotable de l’éolien obligent à réduire la production des autres usines lorsqu’il faut laisser passer en priorité dans la grille une production excédentaire non pilotable des ENRi.

    Par conséquent, les autres usines voient leur facteur de charge réduit par les ENRi.

    Vous vous souvenez que le LCOE est égal à la somme des coûts fixes et variables divisés par la production. Si vous réduisez la production, malgré la réduction des coûts variables liés au carburant, vous augmentez mécaniquement le LCOE !

    Ce phénomène est déjà observé en Allemagne dont les centrales thermiques voient leur rentabilité chuter parce qu’elles doivent réduire leur production en faveur des ENRi. Mais ce surcoût serait bien pire avec des centrales nucléaires.

    En effet, nous avons vu que le LCOE du nucléaire est en grande partie composé de coûts en capital. Donc l’effet d’éviction de la production sur le LCOE sera bien plus important pour une centrale nucléaire qu’avec une centrale classique.

    En langage d’économiste, l’intermittence impose aux autres centrales non intermittentes une externalité négative que les mécanismes actuels de tarification des ENRi ne font pas porter aux producteurs desdites ENRi mais par des taxes sur les consommateurs finaux. En effet, les producteurs éoliens/PV sont payés au kWh produit, indépendamment que cette production survienne quand elle est utile ou quand elle ne l’est pas. Ce phénomène de profile cost est déjà expérimenté par la grille européenne de façon parfois caricaturale lorsque les gestionnaires de réseaux scandinaves doivent littéralement payer la grille allemande pour qu’elle accepte leur électricité excédentaire.

    Ce phénomène de « prix de gros négatif » de l’électricité était une rareté avant l’arrivée des ENRi. L’étude note une forte augmentation du phénomène avec le déploiement des ENRi, de 56 heures en 2012 à 146 heures en 2017.

    Pourquoi ? Parce que à ce moment, la demande allemande n’est pas assez élevée pour absorber cette électricité et que la grille allemande doit donc faire en sorte que les fournisseurs d’énergie pilotable classique coupent leur production => prix très bas, voire négatifs.

    Enfin, quand il y a trop de capacité éolienne dans la grille, certaines éoliennes doivent être arrêtées lors des périodes de trop forte production, ce qui augmente là aussi mécaniquement leur LCOE.

    En Grande-Bretagne, les coûts directement payés aux centrales (qu’elles soient éoliennes ou gaz) pour réduire leur production sont actuellement de environ un milliard de livres (1,1 milliard d’euros) et pourraient s’envoler à environ 2,6 milliards d’euros en 2026.

    Les « coûts de grille » ( grid costs ) sont liés à la plus grande surface occupée par les éoliennes, donc l’augmentation du nombre de points de connexion, ainsi que des pertes par transport sur de plus longues distances lorsque le vent souffle seulement dans certaines régions.

    Les « coûts d’équilibrage de la grille » ( balancing costs ) sont liés à la nécessité de conserver davantage de centrales gaz actives pour amortir les à-coups de production liés aux sautes de vent de l’éolien. Les turbines gaz tournent au ralenti et conservent ainsi une énergie cinétique suffisante pour entrer en action à quelques secondes près en cas de variation brusque de la puissance envoyée dans le réseau par l’éolien.

    Une part de production par centrales gaz est conservée car en l’état actuel de la technologie, le nucléaire n’est pas un bon amortisseur de chocs, il ne peut pas faire varier sa puissance instantanément.

    Cette part est quasi identique dans tous les scénarios :

    Mais les auteurs notent que plus la pénétration des ENRi augmente, plus la capacité nécessaire de centrales gaz pour générer la même quantité d’énergie augmente : trois fois plus pour le scénario 75 % !

    Les auteurs notent d’ailleurs que malgré ce taux de fonctionnement plus faible, le nombre de cycles démarrage-arrêt-redémarrage des centrales de Back Up en augmentera les coûts de fonctionnement et les risques d’usure prématurée.

    Pire encore…

    Pour des raisons technico-économiques trop longues à développer, les centrales dites « à cycle ouvert » OCGT sont préférables aux centrales à cycle fermé (CCGT) pour assurer cette fonction de Gaz Peaker de l’éolien mais elles ont l’inconvénient d’émettre 52 % de CO 2 de plus que les centrales CCGT par MWh produit.

    Ce qui m’amène à examiner l’intérêt CO 2 des différents scénarios.

    Les accords de Paris impliquent de faire passer les émissions de CO 2 par kWh d’électricité produite de 430 g (moyenne OCDE actuelle) à 50 g. Avec 70 à 80 g selon les années, la France est déjà proche de l’objectif.

    Voici les émissions de CO 2 par kWh et par source en France selon le site @electricityMaps : le nucléaire est le plus performant, les fossiles émettent de 125 à 200 fois plus.

    Hé oui, le nucléaire est plus performant que l’éolien ou le solaire. La raison en est simple : par MWh produit tout au long du cycle de vie, une centrale nucléaire utilise environ 15 fois moins de matériaux que l’éolien, matériaux qu’il faut miner, raffiner, usiner, etc.

    On en déduit que n’importe quel mix qui ne comprendrait aucune électricité fossile serait en dessous de 50 g/kWh, mais qu’inclure ne serait-ce qu’un peu de fossiles peut nous faire passer au-dessus.

    Illustration avec la France d’aujourd’hui …

    Les fossiles (principalement le gaz) représentent 7,1 % de la puissance demandée moyenne mais 83 % des émissions liées à la production électrique sur l’année 2021.

    Donc non seulement les ENRi sont un peu moins bonnes que les centrales nucléaires du point de vue du CO 2 émis mais les scénarios à haut niveau d’ENRi imposent une augmentation des émissions des centrales gaz de backup .

    Ajoutons que les grilles à « haut niveau d’ENRi » sont moins protégées par une année de « cygne noir climatique ». Si une période sans vent ni soleil plus élevée que ce que nous avons connu se matérialisait, les risques de blackout seraient plus nombreux ; et dans le scénario 75 % qui n’aurait plus de centrales nucléaires et des backups 100 % gaz, les émissions augmenteraient encore plus fortement.

    Dans une autre étude l’Agence internationale de l’Énergie résume par cette excellente formule le problème posé par l’intégration massive d’ENRi dans des grilles conventionnelles ou nucléaires :

    La valeur systémique des énergies renouvelables intermittentes tel que l’éolien et le solaire décroît lorsque leur part dans la production électrique augmente.

    Bref, l’étude OCDE-NEA (qui colle avec les « résultats expérimentaux » de la France et de l’Allemagne) montre qu’en l’état actuel des technologies, l’inclusion d’ENRi dans un pays fortement nucléarisé n’a AUCUN intérêt ni économique ni climatique. Un gouvernement sensé devrait dire « STOP, nous n’avons pas besoin d’augmenter la part des ENRi, arrêtons tout nouveau contrat de rachat garantis aux producteurs solaires et éoliens et reconcentrons-nous sur le nucléaire qui fut notre force ces derniers 50 ans !

    Mais nos dirigeants sont en train de faire tout l’inverse et devraient voter le 10 janvier prochain la catastrophique loi d’accélération du déploiement des ENR.

    Les raisons de cet entêtement m’interrogent.

    Vous pourriez m’opposer les objections suivantes :

    L’étude est basée sur des chiffres 2015-2017, mais les ENRi ne vont-elles pas encore voir leur prix baisser ?

    L’étude est celle des technologies existantes, les progrès des ENRi ne vont-ils pas changer la donne ?

    Vous n’avez pas parlé du scénario low cost VRE de l’étude qui indique une baisse de coût de grille, pourquoi ?

    La filière nucléaire a aussi ses problèmes, son LCOE augmente (cf twitt #7), comment vont évoluer les LCOE comparés du nucléaire et de l’éolien ?

    Et le foisonnement, change-t-il la donne ?

    L’étude ne considère le stockage de l’énergie produite en période de « surplus météo » que de façon marginale, pourquoi ?

    Toutes ces questions (et d’autres) sont excellentes mais ce billet étant déjà trop long, elles feront l’objet d’une suite dans quelques jours !

    Un billet tiré initialement du Thread de Vincent Bénard.

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      Décarbonation : la France en avance ou en retard ?

      Michel Gay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 7 December, 2022 - 04:00 · 6 minutes

    Par François Brunschwig et Michel Gay.

    Les récentes déclarations de la ministre Agnès Pannier-Runacher lors de son interview le 3 novembre 2022 par la chaîne Public Sénat et quelques jours plus tard lors de l’examen devant le Sénat de la loi d’accélération des énergies renouvelables, interrogent sur les intentions du gouvernement .

    Des slogans pour arguments

    La ministre traduit-elle une manipulation habile de l’ opinion publique (qui manifestement fonctionne) et un piège tendu aux sénateurs (dans lequel ils sont tombés) – ou une méconnaissance inquiétante des contradictions qu’elle cache ?

    Selon L’Express , l’exécutif aurait manifesté sa satisfaction de voir que « la recherche du consensus l’a emporté sur le sectarisme » à l’issue du vote favorable du Sénat.

    Les ruraux et les scientifiques, dont les membres des académies des Sciences, des technologies et de Médecine, qui alertent sans jamais être entendus sur les dangers et l’impasse du développement massif des énergies renouvelables intermittentes, apprécieront d’être qualifiés de « sectaires ».

    L’insulte à l’égard de ceux qui contredisent la doxa gouvernementale devient un réflexe.

    Aucun des slogans « c’est bon pour le climat, pour le pouvoir d’achat, pour l’indépendance de la France, pour la compétitivité de nos entreprises » ne résiste à l’analyse, y compris dans l’excellent documentaire Éoliennes, du rêve aux réalités .

    Et des amendes pour accélérer…

    Parmi les slogans, la ministre a indiqué que la France allait sans doute être condamnée à une amende de 500 millions d’euros parce qu’elle « est en retard dans le développement des énergies renouvelables » :

    « La France est en retard en matière de production d’énergie et en particulier des énergies renouvelables donc nous avons une responsabilité […] Cette volonté d’aboutir, cette volonté de donner enfin une indépendance énergétique à notre pays […] On est le seul pays en Europe à ne pas avoir déployé suffisamment d’énergies renouvelables. Il faut rattraper ce retard, ça s’appelle anticiper. ».

    La France pourrait éventuellement déployer davantage d’énergies renouvelables thermiques (notamment le solaire thermique) et de pompes à chaleur, mais certainement pas des éoliennes et autres panneaux photovoltaïques aux productions erratiques et globalement ruineuses .

    « Ce n’est pas rien 6 EPR » s’est écriée la ministre, comparant des puissances éoliennes intermittentes à celles pilotables et confondant une nouvelle fois la puissance installée et l’électricité produite.

    Non, madame Pannier-Runacher, dix gigawatts d’éolien qui fonctionnent quand il y a du vent ne sont pas équivalents aux 10 GW de six réacteurs nucléaires EPR !

    Ces déclarations erronées sont appréciées par les anti-nucléaires et par le puissant lobby du syndicat des énergies renouvelables (SER) et France Énergie Éolienne.

    La France condamnée mais pas l’Allemagne !

    Or, la part d’énergie renouvelable dans l’énergie brute finale en France (19,1 %) est quasiment la même que celle de l’Allemagne (19,3 %).

    Mieux encore, la progression depuis 2015 est également parallèle : elle est passée de 14,9 % à 19,3 % pour l’Allemagne (progression de 29,5 %) et 14,8 % à 19,1 % pour la France (progression de 29,1 %).

    Comment justifier les accusations contre la France alors qu’en matière d’émission de gaz à effet de serre, la France produit depuis longtemps, grâce principalement au nucléaire, l’électricité la plus décarbonée des grands pays d’Europe ? Elle est dix fois moins carbonée que celle de l’Allemagne.

    Or, ce « détail » fondamental dans la lutte pour la décarbonation n’est pas évoqué par la ministre.

    Les objectifs de développement durable de l’ONU

    En septembre 2015, l’assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution visant à transformer le monde dans le cadre d’un programme de développement durable à horizon 2030 : 17 objectifs ont été définis.

    L’objectif numéro 7 évoque le développement d’énergie propre, dont les énergies renouvelables.

    Mais pour l’Europe, s’agissant d’énergie, pas d’ambiguïté… La directive européenne du 11 décembre 2018 ne promeut que les énergies renouvelables !

    Le terme « nucléaire » ne figure pas une seule fois dans ce document mais l’extension des réseaux de gaz naturel y figure avec l’argument de favoriser l’injection de biogaz.

    Mais du gaz naturel, complément indispensable des énergies renouvelables électriques intermittentes dépendant notamment du vent et du soleil, la ministre Agnès Pannier-Runacher n’en parle pas.

    Le plus étonnant se situe dans l’annexe 1 de la Directive européenne où figurent les engagements choisis pour 2020 par les différents pays en termes de part d’énergies renouvelables :

    Le Luxembourg, pays champion européen des émissions de gaz à effet de serre par habitant, et qui attaque la France sur le nucléaire, a retenu un objectif de 11 % ; la Belgique, 13% ; les Pays-Bas, 14% ; le Royaume-Uni, 15% ; l’Italie, 16% ; l’Allemagne, 18%.

    Mais la France, elle, fait du zèle : elle a affiché 23 % !

    Pourquoi cet objectif ?

    L’examen d’un autre document de l’INSEE donne la réponse. L’objectif numéro 7 montre l’évolution des productions d’énergie du nucléaire année après année.

    Pour 2015, le chiffre de 108,4 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep) est à comparer aux 88,3 Mtep de 2020, soit une baisse de 19 % de la capacité nucléaire, impliquant au préalable la fermeture de onze réacteurs de 900 MW ainsi que des centrales thermiques classiques. Ces dernières ont effectivement été fermées ( ou presque …) et cette situation devait conduire automatiquement à faire remonter le ratio des énergies renouvelables !

    Des décisions irresponsables ont été prises depuis vingt ans.

    Mais oser dire aujourd’hui que la France est le seul pays à ne pas avoir atteint ses objectifs (stupides) et qu’il faudrait rattraper le retard sur les énergies renouvelables alors qu’elle est en avance sur la décarbonation énergétique tourne à la mauvaise farce.

    Car pour rattraper ce pseudo-retard, il faudrait fermer les 12 tranches nucléaires, comme prévu dans la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE) toujours en vigueur, contrairement au discours du président de la République à Belfort en février 2022.

    En outre, la mise en service du réacteur EPR de Flamanville prévue en 2023 va mathématiquement faire baisser la part des énergies renouvelables.

    Comment le gouvernement envisage-t-il de résoudre cette équation ?

    Encore des amendes à venir ?

    Si la France n’affiche pas l’annulation pure et simple de cet objectif délirant de 23 %, la construction de six EPR annoncée par le président, puis de huit autres, va encore fâcher les fonctionnaires européens qui vont concocter d’autres amendes…

    N’y a-t-il pas lieu de s’inquiéter auprès de la Première ministre ?

    Marjolaine Meynier Millefert, députée Renaissance de l’Isère, rapporteure de la commission Julien Aubert sur les énergies renouvelables, avait fait une intervention remarquée lors d’un congrès du syndicat des énergies renouvelables en s’inquiétant de la réaction des Français quand ils réaliseront qu’ils ont été trompés .

    Pourtant, nos politiques continuent de s’entêter dans une voie suicidaire contraire aux intérêts de la France.

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      Énergie : les experts ignorés

      Michel Negynas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 4 November, 2022 - 04:00 · 8 minutes

    Depuis dix ans, tout ce que la France compte d’experts en énergie crie dans le désert. Le système médiatico-politique a fait la sourde oreille.

    Trois exemples parmi tant d’autres

    La Commission Percebois/ Mandil : rapport sur l’Energie à 2050 (Février 2012)

    « Le ministre chargé de l’Industrie, de l’Énergie et de l’Économie numérique a demandé le 19 octobre 2011 à Jacques Percebois, professeur à l’université de Montpellier 1, de présider une commission pluraliste et ouverte, avec comme vice-président Claude Mandil, ancien directeur exécutif de l’Agence internationale de l’énergie et vice-président du groupe consultatif « feuille de route énergie 2050 » auprès de la Commission européenne, afin de mener une analyse des différents scénarios possibles de politique énergétique pour la France à l’horizon 2050.

    Les recommandations :

    Recommandation n° 1 : faire de la sobriété et de l’efficacité énergétique une grande cause nationale ; lancer des appels à proposition afin de mobiliser la R&D et l’innovation dans ce domaine en privilégiant les secteurs du bâtiment et des transports.

    Recommandation n° 2 : pour chaque décision de politique énergétique, évaluer le coût et l’effet sur les finances publiques, sur la balance commerciale, sur les émissions de CO 2 et sur l’emploi (à la fois en postes et en qualifications créés), par comparaison avec une décision différente, afin de dégager des priorités.

    Recommandation n° 3 : s’interdire toute fermeture administrative d’une centrale nucléaire qui n’aurait pas été décidée par l’exploitant à la suite des injonctions de l’autorité de sûreté.

    Recommandation n° 4 : s’engager courageusement dans une politique de vérité (c’est-à-dire de hausse) des prix de l’énergie et des émissions de CO2, en traitant de façon spécifique et différente le cas de la précarité et celui des industries grosses consommatrices.

    Recommandation n° 5 : prendre l’initiative de proposer à nos principaux partenaires européens un réexamen en profondeur des règles du marché intérieur de l’énergie ; celui-ci devant permettre le financement des investissements nécessaires, en particulier ceux permettant d’assurer la pointe, et assurer la cohérence des décisions des acteurs.

    Recommandation n°6 : envisager une initiative dans le domaine de l’harmonisation internationale des règles et des pratiques de sûreté nucléaire afin de faire converger ces règles et pratiques vers le niveau le plus élevé.

    Recommandation n° 7 : maintenir, voire accroître, l’effort de recherche publique dans le domaine de l’énergie, en coopération internationale et en accordant une priorité absolue aux programmes mis en œuvre conjointement par des laboratoires publics et des entreprises innovantes, grandes ou petites, capables de s’attaquer au marché mondial. Les renouvelables et le stockage de l’énergie devront recevoir une attention toute particulière.

    Recommandation n° 8 : ne pas se fixer aujourd’hui d’objectif de part du nucléaire à quelque horizon que ce soit, mais s’abstenir de compromettre l’avenir et pour cela maintenir une perspective de long terme pour cette industrie en poursuivant le développement de la génération 4. La prolongation de la durée de vie du parc actuel nous paraît donc la solution de moindre regret (sous la condition absolue que cela soit autorisé par l’ASN). »

    Faut-il en rire ou en pleurer ? Le gouvernement a fait exactement l’inverse de tout ce qui est proposé.

    L’avis de l’Académie des Technologies du 10 Juin 2015 sur la loi relative à la transition énergétique pour une croissance verte.

    Extraits

    « ─ nécessité d’optimisation économique :

    « Il faudra donc faire des choix et énoncer des priorités sur des arguments économiques et chiffrés. »

    ─  cohérence des objectifs

    « … Concernant les objectifs de réduction de la consommation d’énergie fossile, particulièrement dans l’habitat, et de mobilité moins dépendante du pétrole, notre Académie s’interroge sur la cohérence des objectifs revendiqués par le projet de loi, sur la base des deux piliers prioritaires que sont le développement des énergies renouvelables et les économies d’énergie :

    1. Concernant le développement des énergies renouvelables (EnR), le projet de loi met un fort accent sur l’éolien et le solaire (aux côtés de l’hydraulique) sans rappeler que ces énergies sont intermittentes et qu’elles doivent être adossées à une source d’énergie disponible et mobilisable dans des temps très courts, notamment lors des baisses de production d’électricité.
    2. De ce point de vue, il apparaît très souhaitable que la baisse de la part du nucléaire dans le mix électrique soit adaptée aux réalités de la transition énergétique. D’abord, il convient de rappeler quelques fondamentaux éclairants pour le public, comme la structure des ressources d’énergie primaire françaises (263,9 Mtep en 2013 ) :  Les combustibles fossiles représentent 50 % de cette énergie primaire, ils sont importés (65,8 milliards d’euros en 2013) et c’est la principale source d’émission de gaz à effet de serre (GES)…

    « … L’expérience allemande du développement rapide des EnR intermittentes (associé à la sortie programmée du nucléaire) conduit à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et à un coût élevé pour les consommateurs. Cela n’est pas cohérent avec les objectifs affichés par la loi….

    … Le développement de la filière bois-énergie et celui des réseaux de chaleur paraissent singulièrement peu soutenus, malgré l’essor en cours du chauffage au bois. Aujourd’hui, la filière bois-énergie représente 43 % des EnR  alors que les EnR intermittentes (éolien + solaire) n’en représentent que 7 %. Or le rapport de la Cour des comptes sur le développement des énergies renouvelables met en évidence que, pour une production donnée d’énergie, la biomasse essentiellement le bois-énergie reçoit quatre fois moins d’aides publiques que l’éolien et cinquante fois moins que le solaire. »

    Note de l’ Académie des Sciences du 19 Avril 2017, signée par 25 membres de la Commission Energie (dont la Secrétaire perpétuelle de l’Académie).

    Extraits

    « La question de la transition énergétique est elle bien posée dans les débats actuels ? »

    « … les programmes en matière de politique énergétique devraient mieux tenir compte des contraintes physiques, technologiques et économiques. Dans l’état actuel du débat, nos concitoyens pourraient être conduits à penser qu’il serait possible de développer massivement les énergies renouvelables comme moyen de décarbonation du système en le débarrassant à la fois des énergies fossiles et du nucléaire. Nous voulons ici rappeler un certain nombre de vérités…

    … Rappelons d’abord que l’électricité ne représente que 25 % de notre consommation d’énergie et qu’il faut donc bien distinguer le mix énergétique qui concerne l’ensemble de nos activités du mix électrique…

    … On pourrait penser que les échanges d’énergie au niveau européen pourraient pallier ce problème. Or les nuits sont partout longues à la même période en Europe, et les anticyclones souvent simultanés chez nous et nos voisins..

    … À l’heure actuelle on est loin de pouvoir stocker ne serait-ce qu’une petite fraction des 10 TWh (1 TWh = 1 milliard de kWh) que la France consomme en une semaine. Dans ce cadre général, il y a une véritable contradiction à vouloir diminuer les émissions de gaz à effet de serre tout en réduisant à marche forcée la part du nucléaire…

    … Certes, nous avons appris qu’il était possible de mettre une quantité significative d’énergies renouvelables dans le mix électrique. Et il faut aller dans cette direction, les citoyens le souhaitent. Mais ces derniers doivent aussi être plus exigeants et demander à leurs élus de travailler à des scénarios réalistes qui évitent les idées reçues, et parmi lesquels ils devront faire leurs choix. Ces scénarios réalistes et cohérents doivent dire clairement que le tout renouvelable n’est pas possible et indiquer une trajectoire raisonnable vers une solution énergétique où l’énergie nucléaire aura sa place dans les prochaines décennies si l’on veut maintenir une électricité décarbonée… »

    Les experts ignorés

    Là-dessus, nous avons eu plusieurs consultations publiques entre 2016 et  2019  pour la programmation pluriannuelle de l’Énergie, finalisée en 2019. Conclusion du Président (on s’y attendait) :

    « Il est assez évident qu’une nette différence d’appréciation se fait jour à l’occasion de ce G400 entre les postures constatées parfois chez certains spécialistes du sujet et des citoyens très exigeants et soucieux qu’on accélère le pas en matière de transition pour tenir les engagements pris dans la loi. »

    Les experts ont produit des postures, à l’opposé des exigences des citoyens. Autrement dit, avec leurs faux prétextes, les experts cassent les rêves de ceux qui veulent avancer.

    Extrait de la programmation (source ministère de l’Écologie) :

    – 73,5 GW d’énergie renouvelable ? On est à 55 GW, et encore, là-dessus, 25 GW sont de l’hydraulique, qui n’a pas bougé depuis 40 ans.

    – fermeture de 14 centrales d’ici 2035 : toujours ce calcul qui confond kW et kWh et ignore qu’il y a des nuits sans vent et met stupidement en relation une baisse en énergie nucléaire (de 75 % à  50 %) et une baisse en puissance installée (de 61 GW à 49 GW)

    À notre connaissance, la PPE n’a pas été modifiée à ce jour. Il faudra attendre 2023 pour en relancer la suite. D’ailleurs, dans ces conditions, on se demande à quoi sert cette énième consultation sur le nucléaire qui vient d’être lancée.

    Mais le gaz était russe, et il y a des nuits sans vent.  Les experts l’avaient dit, mais puisque c’était des « postures », les citoyens ne les ont pas crus.

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      Crise énergétique : la France s’écrase face à l’Allemagne

      Philippe Charlez · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Friday, 28 October, 2022 - 03:30 · 2 minutes

    La transition énergétique sera avant tout une transition électrique reposant sur le « grand remplacement » d’équipements thermiques par des équipement électriques. En France la consommation d’électricité devrait presque doubler d’ici 2050. La question de fond est « d’où viendra cette électricité ? » .

    Depuis une dizaine d’années, sous l’impulsion de l’Allemagne l’Europe a choisi de foncer tête baissée dans les renouvelables avec comme le gaz naturel comme support. Cette stratégie se lit en filigrane de l’évolution des sources électriques : depuis 2014 les consommations d’électricité charbonnière (-60%) mais aussi nucléaire (-10 %) ont baissé au profit de l’électricité renouvelable (+76 %) et gazière (+54 %) boostant de 20 % la consommation européenne de gaz.

    Pourtant dans un contexte mondial de croissance de la demande gazière les investissements dans les hydrocarbures se sont effondrés notamment sous la pression d’ONG poussant à l’arrêt complet de tout nouveau développement. C’est la baisse de l’offre conséquente à cette baisse des investissements associée à un accroissement de la demande qui est la cause structurelle de la flambée des prix du gaz depuis mi 2021. Par effet de ricochet, les prix du gaz se sont répercutés sur les prix de l’électricité dont le MWh a atteint des sommets depuis un an.

    Si la crise ukrainienne n’est pas la cause primaire de la flambée des prix de l’énergie elle est en revanche intervenue comme révélateur de notre dépendance auu gaz russe dont les importations sont passée de 26 % en 2010 à 42 % en 2021. Cet accroissement fait suite à la chute de la production domestique européenne qui ne couvre plus que 10 % de nos besoins (contre 50 % en 2010). D’autant que les volumes importés de Russie (160 milliards de m³ par an) ne peuvent être remplacés en totalité notamment par du Gaz Naturel Liquéfié transitant principalement vers le sud-est asiatique.

    Pour la France qui n’est pas un pays fortement gazier, le gaz russe ne représente toutefois que 3 % de sa consommation d’énergie primaire. En revanche pour l’Allemagne, ce chiffre est porté à 16 %. Autant il est possible à partir de mesures de sobriété acceptables de réduire sa consommation énergétique de 3 % en chassant les petits gaspillages, autant la réduire de 16 % n’est possible qu’en acceptant une profonde récession de son économie. La France était donc face à l’Allemagne en position de force et pouvait choisir la dose de solidarité qu’elle était prête à concéder.

    Hélas, l’arrêt de la moitié de nos réacteurs nucléaires nous impose aujourd’hui d’importer massivement des électrons en provenance d’outre-Rhin. Ce marché « électricité contre gaz » va nous contraindre à réduire notre consommation bien au-delà des 3 %. Ceci explique les 10 % en deux ans avancés par la Première ministre. Cette sobriété non choisie risque hélas nous entraîner comme l’Allemagne dans la spirale de la récession.

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      L’énergie, notamment l’électricité, est vitale !

      Michel Gay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 26 October, 2022 - 03:00 · 10 minutes

    Que n’ont-ils pas encore compris ?

    En 2019, le président Macron a décidé d’arrêter le projet de réacteur nucléaire de quatrième génération Astrid. Cette filière prometteuse permet pourtant d’utiliser 100 fois mieux le combustible uranium (donc 100 fois plus longtemps) pour produire une électricité souveraine, abondante, bon marché, et de mieux gérer les résidus nucléaires.

    C’était aussi le cas des prototypes de réacteurs Phénix et Superphénix stoppés sous le gouvernement de Lionel Jospin.

    De trahisons en enfumages, de bassesses en sombres marchandages politiques, il y en a des comptes à rendre aux Français … Mais les hommes politiques ne les rendront jamais car ils bénéficient de l’immunité de l’onction électorale. Et pour ne pas se suicider politiquement, ils ne reconnaîtront jamais leurs fautes !

    Suite au choc pétrolier de 1973, Pierre Messmer, alors Premier ministre de Georges Pompidou, lance en 1974 son plan nucléaire consistant en la construction de 58 réacteurs nucléaires.

    Jusqu’à 25 chantiers de construction de réacteurs nucléaires se déroulent en parallèle entre 1978 et 1983 et 13 réacteurs sont livrés en deux ans entre 1980 et 1982 !

    Ce plan a permis à la France de produire plus de 70 % de son électricité bon marché pendant environ 40 ans grâce au nucléaire . Notre pays est ainsi devenu le champion mondial de l’énergie décarbonée, le premier exportateur européen d’électricité. Les Français ont ainsi été protégés des variations de prix des énergies fossiles qui produisaient peu d’électricité.

    Un savoir-faire en berne ?

    Le savoir-faire d’EDF était alors reconnu mondialement dans ce domaine. Les sociétés Framatome et Cogema garantissaient notre approvisionnement en uranium ainsi que la fabrication des turbines nécessaires à la production d’électricité (Alstom). L’État maîtrisait toute la chaîne de valeur, de la production du combustible jusqu’à la distribution au client final.

    Peu de pays au monde pouvaient se targuer d’une telle prouesse, et d’une telle souveraineté énergétique réalisée en si peu de temps.

    Cinquante ans après, la moitié des réacteurs sont à l’arrêt, la France est importatrice d’électricité, la filière d’approvisionnement d’uranium est menacée. EDF vend sa production d’électricité nucléaire bon marché à ses concurrents (« parasites spéculateurs » appelés aussi « fournisseurs alternatifs ») moins de 5 c€/kWh. Elle est ensuite revendue aux Français au prix exorbitant de celle produite par du gaz ou du charbon (incluant le lignite allemand).

    EDF, ce fleuron de l’industrie française, est au bord de la faillite et vient d’être nationalisée .

    Pour couronner le tout, le gouvernement annonce la menace de coupures d’électricité cet hiver et fait la morale (!) aux Français en déclinant un avenir « sobre », c’est-à-dire de pénurie, en expliquant comment se comporter « pour économiser ».

    L’idée d’un « pass » énergétique (comprendre un ticket de rationnement) circule même dans certaines têtes de nos brillants dirigeants.

    Mais que s’est-il donc passé ?

    Lorsque Lionel Jospin accède au pouvoir en 1997 jusqu’en 2002 comme Premier ministre grâce à une alliance avec les communistes et les écologistes (« la gauche plurielle » ), il accepte de renoncer progressivement au nucléaire.

    Les conséquences néfastes sont rapides : désintérêt d’EDF pour la filière et annonce de l’abandon du réacteur novateur Superphénix en 1997 qui sera acté en 1998. Mais le plus pernicieux est longtemps resté invisible : ingénieurs, soudeurs spécialisés et techniciens hautement qualifiés cessent de s’orienter vers la filière nucléaire, entraînant une disparition progressive des compétences spécialisées requises pour cette industrie.

    Sous la présidence de Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel décide unilatéralement d’arrêter l’usage du nucléaire civil en Allemagne suite à la catastrophe de Fukushima en 2011, et de se lancer à corps perdu dans la construction d’éoliennes qu’elle impose à toute l’Europe.

    Et, pour protéger l’industrie allemande, il devint inadmissible que la France continue de bénéficier d’une production nucléaire d’électricité à bas coût.

    Le grand visionnaire François Hollande, également soucieux de s’attirer les faveurs des écologistes pour accéder au pouvoir suprême, aggrave la situation en s’engageant à réduire de 75 % à 50 % la part du nucléaire dans notre mix énergétique en 5 ans (chiffre sorti du chapeau sans aucune étude préalable).

    Il s’agissait de « ne pas mettre tous les œufs dans le même panier »…

    Et afin de satisfaire également l’Allemagne, il va même jusqu’à décider la fermeture des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim en parfait état de fonctionnement, actée en 2020 par Emmanuel Macron, réduisant ainsi la production nationale française de 2,5 %. Ce déficit est depuis compensé par la mise en service en Allemagne de centrales à charbon , dont les vents font bénéficier les Français de leurs particules fines.

    Or, la centrale de Fessenheim était fonctionnelle sur le plan de la sûreté. Le 7 avril 2021, le président de l’Autorité de sureté nucléaire (ASN) a ainsi rappelé « que les performances de Fessenheim étaient parmi les meilleures sur l’ensemble des sites », contrairement à ce qu’a affirmé le 5 septembre 2022 le président Macron qui a menti selon le député LR du Haut-Rhin Raphaël Schellenberger.

    C’est également sous Hollande que les écologistes parviennent à imposer des éoliennes et des panneaux photovoltaïques aux productions erratiques et intermittentes comme source d’énergie de substitution au nucléaire et au gaz en faisant fi des lois de la physique .

    Sous Macron, le processus s’accélère : 450 éoliennes géantes sont prévues le long du littoral atlantique.

    Pourtant, substituer aux centrales nucléaires des énergies renouvelables intermittentes (EnRI) éoliennes et photovoltaïques augmente les émissions de CO2 !

    En effet, ces EnRI doivent être nécessairement adossées à des centrales à gaz ou à charbon pilotables « sûres » afin de pallier leur intermittence pour maintenir le fragile équilibre du réseau entre l’offre et la demande d’électricité.

    Où est la logique ?

    La logique et le simple bon sens devraient conduire à arrêter le massacre dans les plus brefs délais. Mais, au contraire, nos grands décideurs visionnaires s’orientent vers la construction d’encore plus d’EnRI.

    Comme si cela ne suffisait pas, en vertu de la sacrosainte concurrence libre et non faussée exigée par les traités européens, EDF doit vendre à perte à des opérateurs concurrents une partie de sa production , créant ainsi une concurrence artificielle qui s’apparente à du racket.

    Aujourd’hui en France, l’idéologie prévaut sur la raison et la politique énergétique en Europe n’a rien d’européenne : elle est exclusivement allemande… L’Allemagne défend rageusement ses propres intérêts. Elle s’emploie activement à mettre les autres pays à genoux, et notamment la France .

    En Europe, 70 % des éoliennes sont produites en Allemagne et presque 100 % des sociétés d’exploitation des parcs éoliens sont allemandes.

    Parallèlement, Merkel a négocié en 2015 avec la Russie la construction du gazoduc Nord Stream 2, avec comme objectif de devenir le centre de distribution du gaz (le hub gazier ) pour toute l’Europe.

    Bien vu ! Ainsi l’Allemagne a prévu que l’Europe devait d’une part lui acheter des éoliennes exploitées par des sociétés allemandes, et d’autre part du gaz « allemand » provenant directement de Russie.

    Et le gaz devint rare et cher…

    En créant un goulot d’étranglement sur le gaz, le conflit en Ukraine a changé la donne. Même l’Allemagne qui se voyait en plaque tournante du gaz russe pour l’Europe envisage maintenant de prolonger ses centrales nucléaires.

    Après avoir annoncé en 2018 la fermeture de 14 réacteurs nucléaires d’ici à 2035 (sur 56 aujourd’hui), le président Macron s’est enfin réveillé en décembre 2020 pour évoquer l’avenir du nucléaire dans son discours au Creusot. Il veut remettre le nucléaire sur les rails dans ses discours d’octobre 2021 à l’Élysée, de février 2022 à Belfort, puis de septembre 2022 lors de l’inauguration… d’éoliennes en mer à Saint-Nazaire.

    Il déclare maintenant : « aucun réacteur en état de produire ne doit être fermé » et veut lancer 6 réacteurs EPR avec une prévision pour 8 autres.

    Mais aujourd’hui, rien n’a encore bougé. La loi (la Programmation pluriannuelle de l’énergie) prévoit toujours de fermer 12 réacteurs nucléaires et d’abaisser la part du nucléaire de 75 % à 50 % de la production d’électricité d’ici à 2035…

    Or, après 20 ans de laisser-aller et de mépris, la capacité technique fait défaut ( étrange et surprenant, non ? ). La construction du nouveau réacteur EPR de Flamanville a rencontré de grandes difficultés alors que deux autres réacteurs EPR identiques ont été construits et fonctionnent parfaitement en Chine .

    De plus, la Commission européenne, contrôlée par l’Allemagne , est parvenue à instaurer un marché européen de l’électricité au désavantage de la France (hasard ?). En effet, le prix du kWh est dorénavant indexé sur le prix du gaz, annihilant ainsi l’avantage compétitif de la France en position de leader mondial du nucléaire civil qui assurait une sécurité énergétique à ses habitants

    Le contribuable français se voit donc contraint de payer l’addition en finançant la nationalisation et la dette abyssale d’EDF

    20 ans d’impéritie

    Les gouvernements et les hauts dirigeants qui se sont succédé depuis 20 ans en France ont contribué à cette situation énergétique catastrophique en pratiquant une politique spectacle de connivence à courte vue pour conquérir et garder le pouvoir « coûte que coûte »…

    Le magnifique outil EDF aurait pu devenir un facteur décisif du redressement de l’industrie française et de sa compétitivité vis-à-vis de l’Allemagne empêtrée dans l’explosion du prix du gaz.

    Selon Maurice Duverger , le crime de haute trahison se définissait comme « un crime politique consistant à abuser de sa fonction pour une action contraire à la Constitution ou aux intérêts supérieurs du pays ».

    En sommes-nous si loin ?

    Le crime de forfaiture et de haute trahison ayant disparu respectivement du Code pénal en 1994 et de la constitution en 2007 , il ne reste plus que l’application de l’article 68 de la Constitution :

    « Le Président de la République ne peut être destitué (par le Parlement constitué en Haute Cour) qu’en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat ».

    Vague formule…

    Pourtant :

    • en négligeant, par manque de vision stratégique, d’assurer les sources vitales d’énergies pour la France, notamment d’électricité , nécessaires au fonctionnement de la nation française,
    • en laissant fermer la centrale nucléaire de Fessenheim ,
    • en arrêtant le projet Astrid de réacteur surgénérateur de quatrième génération,
    • en diminuant la souveraineté nationale par l’implantation à marche forcée de ruineuses énergies renouvelables intermittentes éoliennes et de panneaux solaires importés,
    • en bradant en tant que ministre de l’Économie un patrimoine industriel de pointe, et même stratégique (les turbines Arabelle d’Alstom), à un groupe privé étranger pour ensuite le racheter plus cher en tant que président de la République,
    • en s’obstinant dans le déni des réalités concernant l’électricité (davantage de consommation et moins de production qui dépendra du vent et du soleil…),

    le Président Macron a manqué à ses devoirs dans l’exercice de son mandat pour assurer la fourniture vitale d’énergie, et notamment d’électricité, à la France.

    Les Français, eux, en subissent les conséquences dans leur vie quotidienne, et pour longtemps encore.

    « Gouverner c’est prévoir . Ne rien prévoir, ce n’est pas gouverner, c’est courir à sa perte » (Émile de Girardin)

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      5 démentis sur l’utilité des éoliennes en mer ou sur terre

      Michel Gay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 3 March, 2022 - 03:30 · 12 minutes

    Par Michel Gay et Bernard Durand.

    Le vent est plus régulier en mer qu’à terre

    C’est faux !

    La figure parlante ci-dessous compare les variations de la puissance électrique fournie en une année (en pourcentage de la puissance nominale totale avec un pas de temps de 30 minutes) par l’ensemble des parcs éoliens en mer du Nord et à l’ouest de la mer Baltique (zone DK1) du Danemark, en haut, avec celles, en bas, de l’ensemble des éoliennes terrestres françaises.

    Les lignes rouges représentent la puissance effective moyenne (facteur de charge) sur l’année.

    Pour le Danemark, données https://www.energidataservice.dk/ ). Courtoisie Hubert Flocard.

    Pour la France, données RTE. Courtoisie JP Hulot.

    Au Danemark les fluctuations rapides de 100 % à 0 % (interruption de production) sont probablement dues à des bourrasques de vents trop forts qui obligent à arrêter soudainement les éoliennes.

    En France l’amplitude pour les éoliennes à terre fluctue de 1 % à 80 % seulement.

    Les variations de puissance par unité de temps (appelés « gradients de puissance ») sont plus élevées en mer qu’à terre, et la fréquence de ces variations l’est aussi.

    En revanche, le facteur de charge annuel de la production éolienne (la quantité d’électricité produite au regard de celle qui aurait pu l’être si elles avaient fonctionné toute l’année à leur puissance maximale) est plus élevé pour les éoliennes en mer danoises (43 %) que pour les éoliennes terrestres françaises (26,5 %).

    Mais ce n’est pas la faiblesse du facteur de charge qui handicape le plus l’électricité éolienne : c’est la rapidité, l’importance et le caractère aléatoire des fluctuations de sa production. Ces caractéristiques rendent cette électricité inutilisable et donc inutile, sans l’assistance de centrales électriques pilotables (gaz, fuel, charbon, nucléaire, hydraulique…) dont elle est inséparable.

    À cet égard, l’éolien en mer (où le vent est moins régulier qu’à terre) est donc plus problématique que l’éolien à terre, contrairement à ce qu’affirment les promoteurs de l’éolien et les médias.

    Rappel : ce facteur de charge varie de 70 % à 80 % pour les réacteurs nucléaires en France.

    Avec des parcs éoliens en mer à Oléron, nous produirons toute l’électricité consommée en Nouvelle-Aquitaine

    C’est faux !

    En 2019, dernière année sans covid, la consommation électrique de la Nouvelle-Aquitaine était d’environ 40 TWh pour 6 millions d’habitants. Le maître d’ouvrage affirme qu’un parc éolien de 1 GW à Oléron produirait 3,5 TWh d’électricité par an. Pour produire 40 TWh, il faudrait donc installer environ 11,4 GW d’éoliennes en mer.

    En réalité, en cherchant bien, il s’agirait seulement de l’électricité… domestique consommée par les habitants de Nouvelle-Aquitaine…

    Or ces derniers consomment environ trois fois plus d’électricité que leur consommation domestique, en incluant l‘électricité nécessaire à la production de leurs biens, et celle nécessaire au fonctionnement des services qu’ils utilisent (éducation, administration, police, magasins, bureaux, transports…).

    Ces habitants n’ont de toutes façons pas besoin de cette électricité supplémentaire puisque la Nouvelle-Aquitaine en produit plus qu’elle n’en consomme. Elle exporte déjà ce surplus vers les autres régions françaises !

    De plus, du fait de la variabilité aléatoire de leur production en France et même en Europe mais aussi de leur incapacité à participer au réglage à 50 hertz de la fréquence du courant, ces parcs seraient incapables de maintenir dans des limites de ±1 % l’équilibre entre production et consommation et la fréquence du courant, deux conditions nécessaires à la stabilité du réseau électrique.

    En l’absence d’énormes stockages d’électricité , l’électricité éolienne ainsi produite serait donc parfaitement inutilisable sans une association avec des centrales pilotables (pour assurer la coïncidence entre production et consommation, et pour maintenir la fréquence du réseau).

    Les parcs d’éoliennes en mer ou à terre n’alimentent strictement personne par eux-mêmes car ils ne répondent pas aux besoins d’électricité des consommateurs.

    Les parcs éoliens ne se substituent donc pas aux centrales pilotables, mais s’y ajoutent inutilement et très coûteusement.

    Ces parcs éoliens sont indispensables pour faire face à l’urgence climatique

    C’est faux !

    Faire face à l’urgence climatique, c’est entre autres diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) de nos centrales électriques.

    Ces émissions (en CO2eq/kWh) sont en France de l’ordre de 1000 grammes pour les centrales à charbon et de 500 g pour le gaz (pour l’ensemble de leur cycle de vie : extraction des matières premières, fabrication des matériaux, construction, fonctionnement, démantèlement, stockage des déchets).

    Elles sont de 40 à 50 g pour le solaire photovoltaïque, de 10 à 15 g pour l’éolien, de 5 à 10 g pour les centrales hydroélectriques et de seulement… 6 g pour le nucléaire , moitié moins que l’éolien.

    Parce que notre électricité est produite essentiellement avec des centrales nucléaires et hydroélectriques, et très peu avec du charbon et du gaz, ces émissions sont actuellement les plus faibles de tous les pays du G20.

    Accroître le nombre des éoliennes en France, à terre comme en mer, n’aura donc aucun intérêt pour le climat. Bien au contraire. Supprimer en même temps des centrales nucléaires nécessitera de les remplacer par des centrales à charbon et à gaz pour compenser l’intermittence de l’éolien. Cette substitution augmentera fortement les émissions de GES de notre électricité pour les amener au niveau de celles de l’Allemagne.

    C es parcs éoliens produiraient une électricité très bon marché

    C’est faux !

    Le tarif du récent appel d’offres conclu pour le futur parc éolien en mer de Dunkerque (44 €/MWh) ou celui ciblé pour les parcs projetés à Oléron (60€/MWh) ne sont pas des… coûts de production. Ce sont des leurres.

    Si le prix de vente de l’électricité sur le marché est inférieur à ce tarif, l’État s’engage par contrat à verser la différence entre ce tarif et le prix de vente de l’électricité produite.

    Ainsi le producteur reçoit une subvention pour ne jamais gagner moins que ce tarif. Étrangement, ce dernier n’inclut pas le coût du raccordement des parcs au réseau électrique national qui est financé par RTE , et payé… par les consommateurs !

    L’éolien, en mer comme à terre, fait peser sur le système électrique national des coûts qui entraînent automatiquement une augmentation du prix de l’électricité pour les ménages par rapport à une production issue uniquement de centrales pilotables.

    En effet, les éoliennes s’ajoutent aux centrales pilotables (voir démenti n°2). Il y a donc double investissement pour une même production d’électricité. Le coût de production des centrales pilotables augmente parce que les frais fixes demeurent (salaires, maintenance, emprunts…) alors qu’elles vendent moins d’électricité (elles doivent s’effacer pour faire place à l’électricité intermittente). Ces centrales doivent donc de plus en plus être subventionnées pour pouvoir vendre leur électricité.

    Ainsi, la centrale à gaz de Landivisiau en Bretagne qui vient d’entrer en fonctionnement recevra une subvention de 40 millions d’euros par an pendant 20 ans.

    Le développement de l’éolien (et celui du solaire photovoltaïque) exige la création de lignes électriques nouvelles pour évacuer l’électricité produite, ainsi qu’un renforcement des anciennes qui doivent supporter la puissance électrique maximale délivrable par grand vent. De ces modifications du réseau électrique résulte un coûteux surinvestissement évalué récemment pour la France par le Président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) à environ 100 milliards d’euros dans les quinze ans à venir. Ces surcoûts sont financés par l’augmentation des taxes d’acheminement sur les factures d’électricité qui représentent déjà environ un tiers de nos factures d’électricité.

    Par ailleurs, pour encourager le développement de l’éolien, ainsi que celui du solaire photovoltaïque, la Commission Européenne a accordé de généreuses subventions à leurs producteurs, via des tarifs de rachat de l’électricité produite garantis sur 15 à 20 ans. Cette décision est en totale contradiction avec son credo de concurrence libre et non faussée qu’elle continue cependant d’appliquer aux autres sources d’électricité.

    La différence entre prix imposé et prix de marché est récupérée sous forme de taxes diverses sur la facture des ménages (en particulier la Contribution au Service Public de l’Electricité (CSPE)). Il n’est donc pas étonnant que les prix de l’électricité aient considérablement augmenté pour les Français.

    La figure ci-dessous montre la progression des prix de vente de l’électricité aux ménages (en centimes d’euro par kWh) de 2000 à 2017 en Allemagne et en France.

    L’augmentation en France de 2007 à 2017 a été de 50 %.

    Remarquer la forte augmentation à partir de 2007, date du Grenelle de l’environnement misant fortement sur le développement de l’éolien et du solaire photovoltaïque.

    Depuis 2017, la CSPE n’a pas été supprimée. Mais dorénavant, les subventions sont aussi prélevées sur un compte du budget de l’État alimenté par des taxes sur les carburants (et autres produits énergétiques) incluses dans la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) à hauteur d’environ 7 milliards d’euros… par an.

    Actuellement, le développement de l’éolien et du solaire coûte au total de l’ordre de 20 milliards d’euros par an aux Français. Cette somme doublera dans dix ans si les projets actuels du gouvernement se concrétisent.

    En Allemagne, le prix de l’électricité pour les ménages a augmenté pour les mêmes raisons de 100 % entre 2000 et 2014. Après 2014, les coûts supplémentaires de l’éolien et du solaire n’ont plus été répercutés sur les factures d’électricité mais sur le budget de l’État, comme en France après 2017.

    Non, la baisse des coûts de production de l’éolien en mer parfois invoquée ne fera pas baisser les charges qui pèsent sur les ménages !

    C es parcs éoliens serviront à supprimer des centrales à charbon et des réacteurs nucléaires

    C’est faux !

    Produire de l’électricité éolienne et photovoltaïque permet certes de diminuer la production des centrales pilotables qui les assistent (charbon, gaz, et nucléaire en particulier), mais sans pour autant permettre de les fermer.

    Et il y a des conséquences néfastes importantes.

    Parmi celles-ci : augmentation du coût de production de ces centrales, diminution de leur rendement énergétique et usure accélérée.

    Leur changement incessant de régime pour faire face aux variations brutales et à l’intermittence entraîne une augmentation du prix de l’électricité pour les ménages qui s’ajoute à celles déjà provoquées par le développement de l’éolien et du solaire photovoltaïque.

    Lors des périodes froides pendant lesquelles le vent ne souffle pas suffisamment, la puissance totale des centrales pilotables disponibles doit être au moins égale à la pointe de consommation pour faire face aux défaillances de l’éolien, et du solaire la nuit.

    Et il faut y ajouter une importante marge de sécurité pour compenser les indisponibilités imprévues d’une partie des centrales pilotables.

    C’est ce que montre l’évolution des puissances installées des centrales électriques pilotables en France (à droite) et en Allemagne (à gauche) de 2005 à 2020 dans le graphique ci-dessous.

    Les couleurs uniformes, dont la somme est quasiment stable, correspondent aux centrales pilotables. Les couleurs en dégradé à l’éolien et aux panneaux voltaïques (données BMWE, courtoisie JP Riou).

    En Allemagne, malgré le fort développement de l’éolien et du solaire photovoltaïque allant jusqu’à égaler la puissance installée en centrales pilotables, la puissance de ces dernières (115 GW environ) est restée la même !

    La diminution de la puissance du nucléaire à partir de 2011, puis celle du charbon et du lignite après 2015, a été compensée par une augmentation de celles des centrales à gaz et à biomasse.

    En France, l’augmentation de la puissance en éolien et solaire photovoltaïque s’est accompagnée d’une diminution de la puissance pilotable en charbon, fuel, puis nucléaire avec la fermeture des 1,8 GW de Fessenheim, à partir de 2012.

    Elle a été compensée partiellement par une augmentation de la puissance totale  en centrales à gaz. Au bilan, il y a eu diminution d’environ 10 GW (de 118 à 108 GW), mais au détriment de la sécurité de l’approvisionnement…

    En Allemagne, qui se chauffe principalement au fuel et au gaz, la pointe de consommation d’électricité en hiver peut atteindre 90 GW. Ce pays dispose encore d’une marge de sécurité d’environ 25 GW pour faire face aux arrêts inopinés de centrales pilotables.

    En France, qui se chauffe davantage à l’électricité, cette pointe de consommation peut atteindre 100 GW (102 GW en Février 2012). Notre pays n’a donc pratiquement plus de marge de sécurité et compte sur d’autres pays moins négligents qu’elle pour lui fournir de l’électricité en cas d’aléas (comme en ce moment avec l’indisponibilité passagère de réacteurs nucléaires).

    Cette politique de diminution de sa marge de sécurité est périlleuse.

    L’Allemagne prévoit de remplacer ses centrales à charbon par des centrales à gaz (provenant essentiellement de Russie) pour faire baisser les émissions de CO2 élevées liées à sa production d’électricité

    Les parcs éoliens ne permettront donc pas de fermer des réacteurs nucléaires mais ils seront mal utilisés et de manière chaotique, augmentant ainsi les risques techniques.

    En France, consommer moins d’électricité en hiver signifie se chauffer davantage au fuel et au gaz (comme en Allemagne !), et donc augmenter nos émissions de CO2 et de polluants atmosphériques.

    Même en contraignant les Français à diminuer leur consommation d’électricité, cette dernière augmentera globalement car ses usages vont se développer (mobilité électrique, pompes à chaleur…).

    Violente révolte en vue ?

    Ces cinq démentis montrent l’inutilité des éoliennes et également du solaire photovoltaïque. L’argent englouti dans ces développements gigantesques est non seulement ruineux, il est aussi nuisible à l’écologie et à la planète. Ce gaspillage monstrueux d’argent public serait mieux utilisé dans la santé, la sécurité, la défense, la justice, l’éducation, le logement, les transports…

    Quand les citoyens français mesureront l’importance de cette gabegie, et à quel point ils sont considérés comme des « sans dents » qui devront payer de gré ou de force ces décisions insensées, cela conduira inévitablement à une violente révolte contre cette « élite » aveugle et sourde qui décide n’importe quoi à l’ombre des cabinets ministériels.

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      Énergies renouvelables et effet de serre sont indépendants

      Michel Gay · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 18 February, 2021 - 03:30 · 4 minutes

    énergies renouvelables

    Par Michel Gay.

    C’est officiel, la ministre de la Transition écologique et solidaire a déclaré (selon le tribunal administratif de Paris le 3 février 2021) que les énergies renouvelables ne contribuent pas à la réduction des gaz à effet de serre dans un « mémoire en défense » enregistré le 23 juin 2020… et que l’État n’a pas rendu public.

    Réduire les émissions de CO2 ?

    Dans ce « mémoire en défense » envoyé suite à la plainte de plusieurs associations écologistes, et qualifiées pompeusement de l’Affaire du siècle , la ministre Barbara Pompili soutient :

    « En ce qui concerne l’objectif d’augmentation des énergies renouvelables, celui-ci est indépendant de celle des gaz à effet de serre… »

    Elle y déclare aussi accessoirement que « la réponse est la même en ce qui concerne l’objectif d’amélioration de l’efficacité énergétique » qui ne sert donc pas un objectif climatique comme annoncé.

    Les Français ont donc la confirmation officielle que la transition du nucléaire vers les énergies électriques intermittentes (éolien, photovoltaïque) n’a aucun impact sur la baisse des émissions de CO2 et ne permet donc pas de lutter contre le réchauffement climatique, et encore moins d’atteindre les objectifs définis par les accords de Paris sur le climat en 2015.

    Il est même probable que les éoliennes augmentent les émissions de gaz à effet de serre en France !

    Énergies renouvelables : le opulisme idéologique

    La députée Marjolaine Meynier-Millefert, rapporteur du rapport (juin 2019) de la Commission d’enquête parlementaire sur les énergies renouvelables, avait aussi reconnu que les éoliennes ne servent à rien pour la transition écologique au Colloque National Éolien en 2019.

    Elle y avait même déclaré :

    « Le jour où les gens vont comprendre que cette transition énergétique ne sert pas la transition écologique, vous aurez un sentiment de rejet de ces politiques en disant : « mais vous nous avez menti » en fait ! »

    Lors de son audition par cette Commission parlementaire, Jean-François Carenco, le président de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), avait reconnu au printemps 2019 que la transition énergétique et le développement des énergies renouvelables électriques ne sont pas réalisés dans le but de diminuer les émissions de gaz à effet de serre :

    « Il ne faut pas s’y tromper : grâce à notre mix énergétique décarboné, composé principalement de nucléaire et d’hydroélectricité, nous bénéficions déjà de faibles émissions de CO2 et d’un prix de l’électricité maîtrisé. Nous émettons six fois moins de CO2 que nos voisins allemands et le prix de l’électricité pour un consommateur résidentiel est de l’ordre de 180 euros par mégawattheure contre 300 euros en Allemagne. Ce n’est donc pas pour ces raisons qu’il faut développer les ENR. Il faut le rappeler, parce qu’on entend malheureusement beaucoup de mensonges à ce sujet : le développement des ENR électriques en France ne sert pas à réduire les émissions de CO2 ».

    Mais à quoi servent donc les ruineuses énergies renouvelables intermittentes comme l’éolien et le solaire photovoltaïque ?

    Elles n’ont aucun sens. Elles procèdent d’une forme de populisme idéologique pour conforter une clientèle électorale antinucléaire et soutenir une idéologie de la décroissance si chère à certains écologistes .

    Les énergies renouvelables : une politique écologique dogmatique

    Depuis 15 ans, nombreux sont les ministres de la Transition énergétique (Corinne Lepage, Dominique Voynet, Yves Cochet, Delphine Bato, Nicolas Hulot, François de Rugy, Barbara Pompili), issus de l’écologie politique. Ils sont responsables de ce piètre résultat et d’avoir nommé aux postes clés les artisans toujours actifs de ce fiasco.

    Plutôt que de poursuivre l’État français, la Fondation Hulot devrait demander de sanctionner les promoteurs du modèle énergétique inefficace fondé sur le vent et le soleil, en particulier monsieur Hulot, ministre de l’Environnement sur la période 2017-2018…

    Car le véritable scandale de l’Affaire du siècle est de désindustrialiser la France au profit de pays augmentant leur consommation de charbon (Chine) ou de gaz (Allemagne ), et de détruire l’industrie nucléaire ( Fessenheim ) pour la remplacer par les énergies renouvelables fatales et intermittentes du vent et du soleil émettant davantage de carbone . Tout cela aux profits d’investisseurs le plus souvent étrangers et sur le dos des contribuables .

    Voilà où mène une politique écologique dogmatique antinucléaire et où réside la véritable Affaire du siècle.

    Chiche : pourquoi ne pas l’instruire ?