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      Le dispositif FR-Alert a enfin servi en France pendant les orages

      news.movim.eu / Numerama · Wednesday, 12 July, 2023 - 08:41

    Trois ans après avoir annoncé l'adoption de la technologie d'urgence Cell Broadcast, qui permet d'envoyer une alerte à tous les téléphones situés dans un même périmètre, le gouvernement français l'a utilisé pour la première fois. Le 11 juillet 2023, les habitants de l'est de la France ont reçu une alerte sur les orages. [Lire la suite]

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      Comment les gouvernements ont abusé de leurs pouvoirs durant le covid

      Pierre-Guy Veer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 6 December, 2022 - 03:50 · 3 minutes

    Au prétexte de protéger les gens, il y a eu des abus de toute part et on a dépensé sans compter.

    Bien que loin des mesures chinoises , les politiques de plusieurs pays occidentaux durant la pandémie étaient à des années-lumière de leurs idéaux libéraux qui les séparent des régimes totalitaires. L’heure des comptes semble enfin avoir sonné pour certains.

    Le Canada tient présentement des audiences au sujet des abus du gouvernement de Justin Trudeau dans son utilisation de lois d’urgence face au convoi des camionneurs plus tôt cette année. Tout comme son père quelque 50 ans auparavant, il a utilisé une loi pour combattre une menace imminente à la sécurité nationale pour écraser des opposant importuns.

    Une ministre de Trudeau affirmait que le blocage d’un pont vers les États-Unis était suffisant pour invoquer les mesures d’urgence. On voit là la grande hypocrisie de Junior, qui n’a pas levé le petit doigt pour « combattre » le blocage de chemins de fer par des autochtones en Ontario. Le coût ne semble pas avoir été pris en compte, et il est énorme considérant le peu de voies de communications rentables qui existent au pays par rapport à sa superficie.

    Il est toutefois douteux que cette Commission Rouleau apporte des changements durables ou que des têtes tomberont. Au tournant du siècle, la Commission Gomery n’avait abouti à aucune pénalité politique pour les dirigeants du parti Libéral fédéral. Le juge Gomery avait même été blâmé pour biais politique.

    Toujours au Canada, le gouvernement du Québec pourrait éventuellement faire face à la même musique. En effet, depuis le début de la pandémie, le parti du Premier ministre François Legault aurait octroyé (au mois d’avril 2022) 17,4 milliards de dollars en contrats sans appels d’offre. Ceux-ci incluent un contrat à un cofondateur de son parti politique et des dizaines de millions à l’autorité de santé dans la région de Trois-Rivières. Ces octrois pourraient se poursuivre jusqu’en mars prochain.

    Ironiquement, ce même Legault dénonçait la pratique quand son parti était dans l’opposition.

    Des airs de totalitarisme

    L’Australie a également connu cet « obscurantisme » politique. L’ancien Premier ministre Scott Morrison s’était arrogé plusieurs portefeuilles ministériels en catimini, sans même avertir les ministres concernés.

    Son successeur Anthony Albanese veut introduire des mesures pour empêcher de tels débordements à l’avenir. La Haute Cour d’Australie (leur Cour suprême) avait affirmé que les actions de Morrison étaient « nuisibles à la confiance vis-à-vis du gouvernement. »

    Il a même été réprimandé par une motion de censure la semaine dernière. Bien que jugées légales, ses actions mettent l’Australie sur une pente glissante qui l’éloigne de la démocratie.

    Il est toutefois curieux que ce soient des actions qui n’auraient eu que peu ou pas d’incidence sur la gouvernance australienne qui aient retenu l’attention.

    En effet, l’Australie a imposé des restrictions à sa population qui faisaient croire que le pays des kangourous voulait renouer avec son passé de colonie pénitencière. En effet, les citoyens et résidents permanents ne pouvaient pas quitter le pays à moins de quémander une exemption du gouvernement.

    À plusieurs reprises, des manifestants ont été arrêtés pour avoir simplement utilisé leur droit sacré de pouvoir manifester. Certains ont même été emprisonnés dans des centres de confinements. Il n’est donc pas surprenant que certains aient tenté de s’échapper de ces prisons illégitimes.

    Comme quoi les fortes restrictions sur le port d’arme fonctionnent à merveille…

    Bref, il reste à espérer que d’autres gouvernements seront tenus responsables de leurs actions durant la pandémie. Il y a eu trop d’abus qui risquent de demeurer impunis et certains voudraient les utiliser pour d’éventuelles restrictions pour « combattre » le #rechauffemenchangementderangementcatastropheclimatique.

    Ne faites pas comme Justin Trudeau qui bave d’envie face à un pays qui, avec quelques lignes de codes, peut bloquer le mouvement de ses citoyens et les empêcher de sortir de chez eux même si leur vie est en danger.

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      L’urgence est-elle libérale ?

      Christophe Didier · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 27 October, 2022 - 03:00 · 5 minutes

    L’urgence est à la mode. Il y a la désormais traditionnelle urgence climatique . L’urgence face à l’immigration ou l’urgence à défendre nos valeurs. Mais aussi l’urgence à sauver les urgences.

    L’urgence est un concept intéressant. Quand vous allez aux urgences c’est que vous n’êtes pas bien. Vous attendez très patiemment votre tour dans un certain niveau d’angoisse. Finalement vous êtes pris en charge et… Vous faites exactement tout ce qu’on vous dit. Pas le moment de discuter avec le médecin, vous faites les examens qu’on vous recommande et vous avalez tout ce qui ressemble vaguement à un médicament.

    L’urgence est partout

    Cette urgence transposée dans une situation plus quotidienne et moins directement liée à votre santé a pourtant le même effet sur votre cerveau.

    Elle est même exploitée depuis longtemps par les commerçants pour vous pousser à acheter. Les opérations commerciales sont toujours très limitées dans le temps. Les séries limitées portent l’urgence dans leur nom et les ventes flash se terminent plus rapidement qu’une mission gouvernementale du même nom.

    Il est même urgent de se faire plaisir comme vous le conseille un célèbre site de vente en ligne.

    L’urgence est aussi une stratégie de négociation : jouer avec la montre est un outil très souvent utilisé dans les négociations collectives. Se mettre d’accord sur un planning long puis exiger soudainement des décisions immédiates rend la partie adverse très nerveuse.

    Ce sentiment désagréable ressenti dans les moments d’urgence est associé par certains chercheurs au sentiment ressenti enfant lorsque le sein maternel se faisait attendre au moment de la tétée. Il provoque un sentiment de manque et d’abandon insupportable. L’humain normal sera donc prêt à accepter plus facilement n’importe quelle solution pour faire disparaître cette émotion désagréable.

    Devant tant de bénéfices, les politiques se sont vites emparés du concept qui a atteint sont paroxysme avec la crise du covid et l’urgence à vacciner la population. Mais il y a aussi urgence à réformer le système de retraite , à réformer l’école ou la sécurité sociale, urgence à prendre des mesures radicales contre tout et n’importe quoi. Nous vivons d’ailleurs depuis 2015 dans un état d’urgence, terroriste ou sanitaire , mais surtout d’urgence permanente.

    La question posée est donc la suivante : l’urgence peut-elle s’adapter à un régime libéral ?

    Une politique libérale est-elle compatible avec l’état d’urgence ?

    Les libéraux peuvent-ils inverser cette tendance à l’urgence perpétuelle ?

    Le principe de base du libéralisme étant la décision individuelle, il parait impossible pour un gouvernement libéral de décider d’une urgence nationale. Chacun jugera du niveau d’urgence que sa situation personnelle exige.

    D’ailleurs, puisque l’on parle de décision individuelle, celle-ci doit être réfléchie et motivée après un temps d’analyse et de comparaison des possibilités difficilement compatibles avec l’urgence.

    Vous allez me dire qu’en cas d’attentat, l’urgence s’impose au décideur politique par la brutalité de l’acte. L’urgence d’intervenir sur les lieux ne peut être contestée mais elle est de la responsabilité d’unités qui font de l’urgence leur métier.

    La décision politique, elle, ne doit pas céder à l’urgence même et surtout quand elle concerne une situation d’urgence.

    Et s’il y avait une candidature libérale ?

    Dans l’hypothèse d’une candidature purement libérale – message aux haters et pour la centième fois : non, Macron n’est pas libéral – ce principe me parait fondamental pour montrer que le libéralisme est bien un état politique différent. Aucun décision politique libérale ne peut être prise dans l’urgence, aucune décision politique ne peut être prise sans débat, aucune décision politique libérale ne peut être prise sans analyse préalable complète et sans confrontation des idées contradictoires.

    Le libéralisme doit ralentir la prise de décision pour la rendre plus sûre et permettre aux individus de prendre leurs propres décisions individuelles. Car le biais engendré par la décision rapide est qu’il infantilise. Comme un père manquant de patience, l’État devance la décision individuelle en voulant aller trop vite. Les citoyens finissent donc par s’en remettre à lui pour décider puisqu’ils en ont désappris le processus.

    Que cette motivation à aller trop vite vienne d’une bonne intention ou d’un calcul politique, l’effet désastreux reste et ses conséquences sur la population sont catastrophiques.

    Pour ralentir la décision il faut redonner son rôle à l’Assemblée, même au prix d’une lenteur politique calculée au nombre de milliers d’amendements déposés. Cest impératif.

    On peut d’ailleurs se poser la question de l’ usage du 49-3 . Je ne suis pas certain qu’il soit un outil libéral.

    L’urgence se retrouve dans l’action politique mais aussi dans la communication de cette action. La présence permanente des politiques dans les médias pour délivrer les mêmes éléments de langage, symptôme de cette urgence à communiquer est probablement une des causes de la baisse des intentions de votes et du désintérêt pour les politiques. Quel est l’intérêt et l’efficacité de cette présence médiatique permanente ?

    Cette urgence dans la communication n’est pas une pratique libérale. La communication libérale doit s’extraire de l’urgence médiatique. Une conférence de presse mensuelle doit parfaitement suffire à informer la population du travail gouvernemental.

    On peut d’ailleurs se questionner sur la clarté de l’action politique quand il devient nécessaire de faire 10 interviews pour l’expliquer.

    Finalement l’action politique libérale devra plutôt s’occuper de relativiser les urgences. Les problèmes actuels, tous présentés sous cet angle, sont des problèmes sérieux dont il faut s’occuper mais certainement pas dans l’urgence. Notre communication passera par l’explication, la comparaison et la présentation des différents choix qui s’offrent à nous, plutôt que par le maintient de cet état de tension permanent.