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      Mon enfant ne fait pas ce qu'il veut, mais je suis une mère bienveillante - BLOG

      Solveig F. · news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 2 May, 2022 - 08:45 · 4 minutes

    Maman de 3 enfants en bas-âge sans aide extérieure, sans nounou, sans grands-parents échappatoires du quotidien, je me voyais alors triplement culpabiliser au moindre énervement, au moins cri, au moindre ras-le-bol, ne pouvant m’empêcher, malgré la confiance en moi acquise au fil des années et malgré mon expérience (j’ai 40 ans), de me dire que dans ces moments-là je faisais mal et que j’étais une mère violente et maltraitante.  Maman de 3 enfants en bas-âge sans aide extérieure, sans nounou, sans grands-parents échappatoires du quotidien, je me voyais alors triplement culpabiliser au moindre énervement, au moins cri, au moindre ras-le-bol, ne pouvant m’empêcher, malgré la confiance en moi acquise au fil des années et malgré mon expérience (j’ai 40 ans), de me dire que dans ces moments-là je faisais mal et que j’étais une mère violente et maltraitante.

    PARENTALITÉ - Lorsque j’ai atterri sur les réseaux sociaux en 2020, au 1er confinement et plus particulièrement dans la sphère de la parentalité , j’ai été effrayée de voir à quel point la doctrine bienveillante régnait en reine toute-puissante sur l’univers parental, seul discours valable et honorable, sans quoi vous étiez taxé d’un parent “maltraitant”.

    J’ai été effrayée de voir à quel point chaque mot, chaque geste envers nos enfants était scruté, analysé, dramatisé, mis au pilori sous prétexte de neurosciences tout à coup découvertes et érigées comme fil conducteur immuable et irréversible de notre parentalité et de notre éducation.

    Effrayée de voir aussi comme tout à coup, toute l’éducation que nous avaient donnée nos parents et grands-parents était à jeter à la poubelle, était le mal absolu.

    Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffpost.fr et consulter tous les témoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide !

    Calme et bienveillance, quoi qu’il en coûte

    Il fallait alors accueillir les émotions de son enfant avec calme et bienveillance en tous points en toutes circonstances.

    Maman de 3 enfants en bas-âge sans aide extérieure, sans nounou, sans grands-parents échappatoires du quotidien, je me voyais alors triplement culpabiliser au moindre énervement, au moins cri, au moindre ras-le-bol, ne pouvant m’empêcher, malgré la confiance en moi acquise au fil des années et malgré mon expérience (j’ai 40 ans), de me dire que dans ces moments-là je faisais mal et que j’étais une mère violente et maltraitante.

    L’éducation bienveillante, même si elle part d’un bon sentiment, omet la nécessité d’un cadre essentiel pour que l’enfant puisse se construire avec des repères.

    Mais ce que l’éducation bienveillante ne considère pas, c’est la particularité de chaque schéma familial, le niveau social (on pète sûrement un moins souvent les plombs dans on a une aide ou une nounou H24), la charge mentale de chaque mère, la situation professionnelle, l’équilibre au sein du foyer, le confort plus ou moins important de chaque foyer (aide ménagère, niveau de vie), le nombre de vacances à souffler, le nombre d’enfants (un enfant seul ne vous causera pas autant de tensions qu’une fratrie qui par essence ne fait qu’interagir et dont il faut accorder sans cesse les violons et apaiser les disputes) bref, autant de considérations réalistes, quotidiennes, que l’éducation bienveillante et ses bisounours vendeurs de rêve (-et de culpabilité) ne prennent pas en compte.

    Culpabilisation à outrance

    Alors que la mère culpabilise et se remet en question constamment déjà naturellement, et ce bien plus que le père, l’éducation bienveillante serait-elle juste un prétexte supplémentaire pour s’auto-flageller une fois de plus encore et toujours alors que la maternité a surtout besoin de reconnaissance, d’indulgence, d’empathie et de pardon?

    Aujourd’hui, je cesse de m’auto-flageller pour le moindre énervement envers mes enfants, je prends surtout en considération ma situation bien particulière qui explique les éventuels pétages de plombs, je pense être une mère bienveillante non par ma capacité à rester calme en toutes circonstances car ce n’est pas le cas, mais par mon écoute, mon affection, mon amour inconditionnel, mon positivisme, ma tendresse, mon enthousiasme et mes encouragements.

    L’éducation bienveillante fait passer un message qui me dérange : tu seras une mauvaise mère si tu n’es pas à l’écoute H24 de ses émotions ou si tu ne les « accueilles » pas. L’éducation bienveillante, même si elle part d’un bon sentiment (mais qui me semble ô combien naturel chez une maman – ainsi le rappeler c’est insulter l’amour maternel à mon sens), omet la nécessité d’un cadre essentiel pour que l’enfant puisse se construire avec des repères.

    L’enfant roi? Jamais!

    Laisser croire à l’enfant qu’il est total maître de sa vie, est-ce vraiment lui rendre service?

    Si je dis à mon enfant de mettre son manteau, ce n’est pour pas qu’il attrape froid.

    Si je lui dis de se coucher tôt, c’est pour ne pas qu’il soit fatigué le lendemain.

    Si je lui rappelle les règles de bienséance et de politesse, c’est pour lui donner toutes les armes pour apprendre à vivre en communauté plus tard.

    Non, mon enfant ne peut pas tout faire quand il veut.

    Non pour autant, je ne cherche pas à le soumettre (comme les théories adultistes à tendance paranoïaque veulent nous faire croire), je cherche juste à l’élever, à le faire grandir, à l’épanouir, à l’ouvrir sur le monde, afin qu’il ne reste pas dans un entre-soi où il serait roi.

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