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      Ce que le procès du 13 novembre ne jugeait pas

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 13 July, 2022 - 08:27 · 5 minutes

    Dessin de presse réalisé le 29 juin, lors du verdict au procès des attentats du 13 novembre. Les accusés, parmi lesquels, Salah Abdeslam, ont été condamnés à des peines de prison allant de deux ans d'emprisonnement à la perpétuité incompressible Dessin de presse réalisé le 29 juin, lors du verdict au procès des attentats du 13 novembre. Les accusés, parmi lesquels, Salah Abdeslam, ont été condamnés à des peines de prison allant de deux ans d'emprisonnement à la perpétuité incompressible

    TRIBUNE - Ce que ce procès ne jugeait pas même s’il en a souvent été question, c’est la motivation des accusés. Ils combattaient pour un gouvernement théocratique, ce qui signifie que le pouvoir politique appartenait aux religieux. Les attentats du 13 novembre 2015 ont été commis au nom d’une croyance religieuse.

    Notre rapport au fait religieux est fatigué, il s’émousse. Faute d’adversité à partir des années 1960, jusqu’au manque de vigilance aujourd’hui, la France a reculé sur le front de la laïcité. Peut-être parce que l’enseignement de l’histoire s’est dramatiquement affaibli.

    Les religieux ont toujours été contre-révolutionnaires, ils voulaient même empêcher la Terre de tourner. Leur vision de la réalité politique ne se fait qu’au prisme d’un dogme éternel, venu de l’histoire, ou de légendes. La nécessaire adaptation du politique à la réalité, déterminée par l’évolution économique, technologique, sociétale, ne leur convient pas. La réalité ne doit pas sortir du dogme.

    L’affaiblissement de la connaissance de l’histoire commune empêche de savoir. Et comme il faut bien des réponses à certaines questions: on croît. On croit que la Terre est plate et que les enfants naissent dans les choux, que le monde est dominé par des pédo-satanistes et qu’Elvis Presley est vivant.

    Notre rapport au fait religieux est fatigué, il s’émousse. Faute d’adversité à partir des années 1960, jusqu’au manque de vigilance aujourd’hui, la France a reculé sur le front de la laïcité. Éric Ouzounian, journaliste, père de la plus jeune victime du Bataclan

    On ne sait plus. On croit. Qu’il s’agisse de QAnon et des États-Unis de Trump, d’une minorité d’activistes extrémistes musulmans ou de fondamentalistes juifs, hindouistes, ou autres, on constate que l’opinion citoyenne se fait par la croyance et non plus par la raison. Et ce d’autant plus facilement qu’un grand nombre de médias appartiennent à de grandes fortunes et que les faits peuvent être tordus.

    Mais ce retour du religieux, aussi bien dans les pays musulmans qu’à la Cour suprême des États-Unis amène maintenant une réponse des laïques. La France entretient un rapport complexe et particulier avec la religion, et la réponse laïque que la République y a apporté entre 1848 et les années 1930 fût efficace: séparation de l’église et de l’État et la création de l’école publique et laïque.

    La question religieuse a été un combat en Europe et particulièrement en France. Les guerres de religion ont été longues et sauvages et l’Église catholique a lutté avec acharnement pour préserver ses avantages, notamment en matière d’enseignement où il fallut tout le courage et l’abnégation des instituteurs, que l’on appela les Hussards Noirs de la République, pour imposer l’école laïque.

    La brutalité et la cruauté dont fit preuve l’Église catholique se manifestèrent lors de la création de l’inquisition au 13e siècle. Ce tribunal fut notamment responsable du massacre des Cathares et des Templiers, et la qualification d’hérésie fut par la suite constamment élargie.

    À l’avènement du culte protestant, les guerres de religion émaillèrent la seconde partie du 16e siècle et les affrontements culminèrent le 24 août 1572, lors de la Saint-Barthélemy où le peuple de Paris, majoritairement catholique, massacra littéralement les protestants.

    En 1880, l’enseignement est quasi retiré aux religieux et l’école devient laïque, gratuite et obligatoire. Cela amène progressivement à la séparation de l’église et de l’État en 1905.

    Si les dirigeants français avaient œuvré à construire une société plus encline à partager qu’à exclure, à construire des écoles plutôt que des prisons, le désespoir n’aurait pas conduit des jeunes vers la radicalisation Éric Ouzounian, journaliste, père de la plus jeune victime du Bataclan

    Mais si les catholiques sont progressivement devenus relativement inoffensifs après les années 1960, la montée d’un Islam intolérant et revendiqué est malheureusement avérée. Elle était prévisible, s’est nourrie de chômage, de racisme et de misère, de la même manière que l’extrême droite.

    Les militants beurs souvent proches de la gauche ou de l’extrême gauche n’empêchent pas longtemps les religieux d’occuper le terrain, laissé vacant par les communistes. En mars 2004, la loi, en application du principe de laïcité, encadre le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics, appelée parfois “loi sur le voile islamique”. En vingt ans, la laïcité est devenue une valeur érigée en symbole de la République par une population majoritairement athée; elle est également aussi instrumentalisée par l’extrême droite, qui la dénature en islamophobie.

    Mais si le fondement pseudo-religieux élaboré en Syrie et en Irak est une réalité, la manière dont les jeunes français ont pu se radicaliser relève de la responsabilité de la France et de ses dirigeants de l’époque. Si ces derniers avaient œuvré à construire une société plus encline à partager qu’à exclure, à construire des écoles plutôt que des prisons, le désespoir n’aurait pas conduit des jeunes vers la radicalisation ou l’extrémisme religieux, du trafic de drogue au djihad.

    À voir également sur Le HuffPost: Après le verdict du 13 novembre, les parties civiles saluent une “juste peine”

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      13-Novembre: Aucun appel, il n'y aura pas de nouveau procès

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 12 July, 2022 - 07:05 · 2 minutes

    Après le verdict du procès du 13-Novembre, aucun des accusés n'a fait appel, ce qui rend les condamnations définitives, en particulier pour Salah Abdeslam (dessin d'audience du 29 juin). Après le verdict du procès du 13-Novembre, aucun des accusés n'a fait appel, ce qui rend les condamnations définitives, en particulier pour Salah Abdeslam (dessin d'audience du 29 juin).

    TERRORISME - Le verdict est désormais définitif. Salah Abdeslam, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible pour son rôle dans les attentats du 13 novembre 2015 , n’a pas fait appel de sa condamnation, a annoncé à l’AFP le procureur général de Paris, Rémy Heitz, ce mardi 12 juillet.

    “Aucun des vingt accusés n’a interjeté appel”, a déclaré Rémy Heitz. “Le procureur national anti-terroriste et le procureur général près la cour d’appel de Paris n’ont pas non plus fait appel de cette décision”, a-t-il précisé dans un communiqué.

    La décision de la cour d’assises spéciale de Paris “a donc acquis aujourd’hui un caractère définitif et il n’y aura donc pas de procès en appel”. Le délai d’appel, de dix jours, expirait lundi à minuit.

    “Coauteur” des attentats du 13-Novembre

    Le 29 juin, et au terme de près de dix mois d’un procès “historique” , Salah Abdeslam était devenu le cinquième homme en France condamné à la perpétuité incompressible , la plus haute sanction du code pénal qui rend infime toute possibilité de remise en liberté.

    Ses 19 coaccusés -six dont cinq présumés morts étaient jugés en leur absence- ont eux été condamnés à des peines allant de deux ans d’emprisonnement à la perpétuité.

    Au cours du procès, le seul membre encore en vie des commandos jihadistes qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés à Paris et Saint-Denis a affirmé avoir “renoncé” à déclencher sa ceinture dans un bar parisien le soir des attentats, par “humanité”. Le gilet explosif dont Salah Abdeslam était porteur “n’était pas fonctionnel”, remettant “sérieusement en cause” ses déclarations sur son “renoncement”, a répliqué la cour dans son délibéré.

    Elle a reconnu le Français de 32 ans coupable d’être le “coauteur” d’une “scène unique de crime”: le Stade de France, les terrasses parisiennes mitraillées et le Bataclan.

    La défense du principal accusé avait vainement plaidé contre une “peine de mort lente” visant à “neutraliser définitivement un ennemi” et non un homme ayant ”évolué” au cours de l’audience.

    Contactés par l’AFP, les avocats de Salah Abdeslam n’avaient pas encore réagi mardi matin.

    À voir également sur le HuffPost : Après le verdict du 13 novembre, les parties civiles saluent une “juste peine”

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      Procès du 13-Novembre: Le djihadisme "reste la principale menace, mais elle n'est plus seule"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 30 June, 2022 - 09:11 · 3 minutes

    Le procureur national antiterroriste, ici en 2019. Le procureur national antiterroriste, ici en 2019.

    JUSTICE - La menace terroriste qui pèse sur la France est moins importante qu’au moment des attentats de novembre 2015 , mais il est néanmoins “extrêmement difficile d’avoir une vision totalement optimiste” quant au risque d’une action d’envergure organisée depuis l’étranger.

    Le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard, est revenu ce jeudi 30 juin sur le risque terroriste en France dans un entretien accordé à franceinfo au lendemain de la condamnation de Salah Abdeslam et plusieurs complices des attentats du Paris et Saint-Denis,

    “Des actions projetées” -à l’image des attentats du 13 novembre 2015 ou de l’attaque avortée dans un Thalys, toutes deux coordonnées par l’État islamique depuis la Syrie- “ne sont plus vraiment à l’ordre du jour”. Mais “nous ne pouvons pas écarter totalement” ce risque, estime le magistrat.

    “L’État islamique n’est pas du tout totalement défait. Un certain nombre de groupes continuent à exister dans le Nord-Ouest syrien, et ces gens-là peuvent exporter des activistes [...] pour perpétrer de nouvelles actions. Je ne dis pas que cela va se passer demain, mais il faut garder une vigilance absolument accrue”, insiste Jean-François Ricard.

    La menace de l’ultradroite

    Si le djihadisme “reste la menace numéro 1” en matière de terrorisme en France, “elle n’est plus seule”, développe Jean-François Ricard. “Un certain nombre de groupes d’ultradroite se sont manifestés au cours des dernières années”. Depuis sa création en 2019, le Pnat (parquet national antiterroriste) a ouvert “un peu moins d’une dizaine de dossiers, deux d’entre eux ont déjà été jugés”.

    La mouvance terroriste d’ultradroite “vise de multiples cibles: institutionnelles, de la communauté juive ou d’autres communautés, et elle peut viser aussi des actions de masse et ça fait partie des inquiétudes que nous avons.”

    Près de 40 attentats déjoués

    Treize attentats terroristes ont eu lieu depuis 2017 en France et “on estime que 39 actions ont été déjouées”, souligne Jean-François Ricard. “Il y a encore peu de temps, nous avons réussi à éviter une action terroriste, notamment par des très jeunes, parfois mineurs ou tout juste majeurs”, soupçonnés de vouloir agir “avec des moyens rudimentaires mais totalement acquis à l’idéologie djihadiste”.

    “C’est souvent une action qui commence à être mûrie à partir des réseaux sociaux, poursuit le procureur antiterroriste. C’est l’un des vecteurs les plus importants et les services de renseignement sont très actifs, ils ont développé leurs compétences en la matière pour déjouer ce genre d’actions.”

    Rapatriement des enfants en Syrie

    Interrogé sur le rapatriement des enfants de djihadistes français actuellement détenus dans des camps gérés par des Kurdes de Syrie, Jean-François Ricard souligne qu’environ 200 d’entre eux sont déjà rentrés dans l’Hexagone. “Ils font aujourd’hui, en France, l’objet d’un suivi éducatif dans l’intérêt supérieur de l’enfant, et d’un suivi pluridisciplinaire qui fonctionne.”

    Pour les quelque 200 mineurs toujours retenus en Syrie, “c’est une situation très compliquée parce qu’il faut que les mères acceptent qu’ils rentrent, ou alors qu’elles rentrent avec eux”, risquant alors des poursuites par la justice française.

    De plus, les camps sont situés dans des zones qui ne sont pas gérées par le pouvoir syrien, avec lequel la France n’a par ailleurs “pas de relations diplomatiques”. “On imagine les problèmes juridiques qui peuvent se poser lorsque les mères ne veulent pas que les enfants rentrent.” Et si la centaine de mères françaises actuellement en Syrie devait être rapatriée, “nous aurons les moyens de les juger”, assure Jean-François Ricard.

    À voir également sur Le HuffPost: Après le verdict du 13 novembre, les parties civiles saluent une “juste peine”

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      Après le verdict du procès du 13-Novembre, l'émotion des rescapés

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 29 June, 2022 - 21:29 · 2 minutes

    ATTENTATS - Jamais la salle d’audience construite pour l’occasion n’avait connu une telle affluence. Les parties civiles étaient venues en masse ce mercredi 29 juin pour la dernière soirée d’un procès historique des attentats du 13-Novembre . Mais seuls des murmures ont accueilli la condamnation de Salah Abdeslam à la prison à perpétuité assortie d’une période de sûreté incompressible, une peine extrêmement rare .

    À l’issue du verdict prononcé par le président Périès , de nombreux rescapés et proches des victimes qui s’étaient serrées sur les bancs de bois clair, se sont étreints. D’autres avaient les larmes aux yeux après ses 148 jours d’audience très durs, mais indispensables.

    “On a la sensation après le verdict qu’on tourne une page. On a eu un long procès, ouvert toutes les portes. (Les juges) ont pris une décision qui était très motivée. Les peines prononcées ne sont pas excessives. On est à un moment satisfaisant pour tout le monde, en tous cas pour la justice”, a souligné Me Gérard Chemla, avocat de plus d’une centaine de parties civiles.

    Quelque chose a fonctionné dans ce procès. La justice est venue réparer ce qui n’aurait jamais dû se passer." Arthur Dénouveaux, président de l’association Life for Paris

    Président de l’association Life for Paris, Arthur Dénouveaux se réjouissait d’un verdict “juste” et se dit, dans la vidéo que vous pouvez voir ci-dessous , prêt ”à faire autre chose”. “Je me suis surpris à me dire que j’étais contente que les trois accusés qui comparaissaient libres repartent libres. C’est que quelque chose a fonctionné dans ce procès. La justice est venue réparer ce qui n’aurait jamais dû se passer”, a-t-il résumé.

    Avant de se projeter dans l’après et de reconstruire une vie marquée par ce soir de novembre 2013 , certains ont accepté de faire part de leur émotion. “Il faut accepter de pleurer, car la douleur et la souffrance sont là, malgré le verdict”, a témoigné Bilal Mokono, blessé au Stade de France et qui a perdu un cousin tué, sur l’une des terrasses parisiennes. “Ce procès est une étape”, a-t-il ajouté comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article .

    À voir également sur Le HuffPost: “Novembre” à Cannes: les avis divergent sur le timing de ce film sur les attentats du 13-Novembre

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      Procès du 13-Novembre: Salah Abdeslam reconnu coupable

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 29 June, 2022 - 18:43 · 2 minutes

    Salah Abdeslam, principal accusé dans le procès des attentats du 13 novembre 2015, ici en avril 2022 dans la salle d'audience Salah Abdeslam, principal accusé dans le procès des attentats du 13 novembre 2015, ici en avril 2022 dans la salle d'audience

    JUSTICE - Un verdict pour l’histoire. Dix mois après l’ouverture des débats et au termes de 148 journées d’audience , la cour d’assises spécialement composée, compétente pour les affaires criminelles terroristes, a rendu son verdict, ce mercredi 29 juin, dans le procès des attentats qui ont causé la mort de 130 personnes au Bataclan, sur les terrasses parisiennes et à Saint-Denis le 13 novembre 2015. Le tout dans un document de 120 pages dont le président Jean-Louis Périès a épargné la lecture complète à l’assistance venue extrêmement nombreuse.

    Après plus de deux jours de délibération dans une caserne de la région parisienne, les cinq magistrats professionnels et leurs quatre suppléants ont reconnu coupable de tous les chefs d’accusation, dix-neuf des vingt accusés.

    C’est ainsi que Salah Abdeslam, le seul membre encore en vie des commandos , a été reconnu comme “co-auteur” des attentats, la cour estimant -comme les avocats généraux- que les attentats pouvaient être pris comme “une scène de crime unique ”. Il est donc reconnu coupable de “participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle” et de “meurtres en bande organisée, en relation avec une entreprise terroriste”.

    L’ARTICLE EST MIS À JOUR AU FIL DE L’AUDIENCE

    La peine maximale a été requise

    Dans ses réquisitions , le parquet national antiterroriste (Pnat) avait réclamé à son encontre la peine la plus sévère prévue par le droit français, la réclusion criminelle à perpétuité incompressible , qui rend infime la possibilité d’une libération. Des réquisitions “démesurées” et une “peine de mort sociale”, avait répondu l’avocate de Salah Abdeslam dans sa plaidoirie.

    Au cours du procès, Me Olivia Ronen et l’accusé ont insisté sur le fait que Salah Abdeslam n’avait “pas tué”, mais au contraire “renoncé” au dernier moment, en refusant “par humanité” d’actionner sa ceinture explosive. “La ceinture explosive n’était pas fonctionnelle ce qui remet en question ses déclarations concernant le renoncement”, a estimé le président de la cour d’assises.

    Lundi 27 juin, Salah Abdeslam avait renouvelé ses excuses et reconnu des “erreurs”. “Mais je ne suis pas un assassin, je ne suis pas un tueur [...]. Si vous me condamniez pour assassinat, vous commettriez une injustice.”

    À voir également sur Le HuffPost: Au procès du 13 novembre, le dernier mot aux accusés avant le verdict

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      Procès du 13-Novembre: ce qu'est la perpétuité incompressible requise contre Salah Abdeslam

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 29 June, 2022 - 04:30 · 6 minutes

    Jugé pour son rôle dans les attentats perpétrés le 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, Salah Abdeslam a vu la perpétuité incompressible être requise contre lui. Une condamnation rarissime en France, encore jamais prononcée pour des faits de terrorisme (dessin d'audience réalisé en septembre 2021, lors des premiers jours du procès). Jugé pour son rôle dans les attentats perpétrés le 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis, Salah Abdeslam a vu la perpétuité incompressible être requise contre lui. Une condamnation rarissime en France, encore jamais prononcée pour des faits de terrorisme (dessin d'audience réalisé en septembre 2021, lors des premiers jours du procès).

    JUSTICE - “Votre verdict pourra au moins assurer aux vivants que c’est, ici, la justice et le droit qui ont le dernier mot.” Camille Hennetier, l’une des trois avocats généraux au procès des attentats du 13 novembre 2015, a demandé le 10 juin dernier à la Cour d’assises spéciale de Paris de prononcer des peines exemplaires contre les accusés. La Cour, présidée par Jean-Louis Périès, doit annoncer son verdict ce mercredi 29 juin.

    Si les cinq magistrats suivent les réquisitions, Salah Abdeslam , le seul des accusés à être considéré comme un “coauteur” des attentats de Paris et Saint-Denis, et à ce titre exposé à une peine rarissime, pourrait être condamné à la perpétuité incompressible. Cette sentence n’a jamais été prononcée pour des faits de terrorisme depuis qu’elle a été créée en 1994 .

    Les avocats généraux ont estimé que les faits reprochés au seul survivant des commandos ayant frappé le stade de France, les terrasses parisiennes et le Bataclan -un homme qui a louvoyé entre excuses , dénégations de toute responsabilité et appartenance assumée à l’organisation terroriste État islamique- étaient d’une “exceptionnelle gravité” justifiant une sanction “en adéquation avec cette gravité”.

    Mais qu’est-ce que cette “perpétuité réelle”? Le HuffPost a demandé l’éclairage de deux pénalistes: maîtres Juliette Chapelle , avocate au barreau de Paris, et Marion Ménage , du barreau de Pontoise.

    Prison, sûreté et perpétuité

    Pour commencer, il convient d’expliquer comment fonctionnent les condamnations à des peines de prison dans le droit français. En l’occurrence, précise Juliette Chapelle, “l’idée du législateur est que l’être humain évolue, et qu’au bout d’un moment, durant une peine de prison, il doit être possible d’aménager sa détention pour lui permettre de revenir progressivement à la liberté”. Cela peut passer par une suspension de la peine, des permissions de sortie, une liberté conditionnée à un bon comportement hors de prison...

    En général, des périodes de sûreté sont donc prononcées en plus de la peine en soi. Il s’agit d’une durée durant laquelle la personne condamnée ne pourra pas demander d’aménagement, en général la moitié de la durée de la peine. “Et si c’est une peine à perpétuité, alors la période de sûreté est de 18 ans et peut monter à 22”, explique Marion Ménage. Au terme de ce délai, les détenus peuvent, devant un juge d’application des peines, envisager un aménagement.

    C’est là qu’intervient le concept de perpétuité réelle, ou “incompressible”, qui existe “pour les peines les plus graves et qui est très limitée par le législateur”, insiste Juliette Chapelle. Contrairement à la période de sûreté qui est limitée dans le temps, la perpétuité incompressible rend cette peine de sûreté illimitée. Pour autant, in fine, un aménagement reste possible. “Au bout de trente ans de détention, le condamné pourra demander au tribunal de l’application des peines de revenir sur cette impossibilité de formuler la moindre demande”, décrit Marion Ménage.

    Rien avant 30 ans

    “Mais cela ne veut pas dire qu’au bout de 30 ans, les personnes sortent”, prévient Juliette Chapelle. “Le juge d’application des peines peut ne jamais donner droit à la demande d’aménagement et la personne restera en prison jusqu’à sa mort.” Car une fois la demande formulée, il reste encore un processus avant que celle-ci soit approuvée.

    Marion Ménage liste: “l’avis d’une commission composée de cinq magistrats de la Cour de cassation”, des “gages sérieux de réadaptation sociale” donnés par le détenu qui formule la demande, une expertise psychiatrique réalisée par un collège d’experts pour évaluer la dangerosité du condamné... Elle ajoute que “le tribunal s’assure également que sa décision n’est pas susceptible de causer un trouble grave à l’ordre public et recueille l’avis des victimes”. Ce point pourrait se révéler particulièrement délicat dans le cas du 13-Novembre.

    Un dispositif bardé de garde-fous donc, mais motivé par cette idée que “l’être humain peut changer”, comme le résume Juliette Chapelle. Et c’est d’ailleurs ce qu’a estimé la Cour européenne des Droits de l’Homme en 2014 , considérant que cette possibilité d’une demande d’aménagement après 30 ans de détention constituait malgré tout un espoir de libération du détenu. Sans cette perspective, pour l’avocate, la France aurait sans doute été condamnée.

    Quatre personnes condamnées, dont Fourniret

    Par le passé, cette perpétuité incompressible n’a été prononcée qu’à quatre reprises, à chaque fois pour des meurtres d’enfants précédés de viol ou d’acte de torture ou barbarie. Y ont été condamnés “Pierre Bodein dit ‘Pierrot le fou’ en 2007, Michel Fourniret en 2008, Nicolas Blondiau en 2013 et Yannick Luende Bothelo en 2016”, détaille Marion Ménage. Jamais donc pour des faits de terrorisme, ce qui pourrait créer un élargissement du champ d’application de cette peine si Salah Abdeslam y était condamné, précise Juliette Chapelle.

    Camille Hennetier et les avocats généraux du procès du 13-Novembre ont longuement justifié leurs réquisitions. Notamment en évoquant une réinsertion qui semble impossible, eu égard à “cette idéologie mortifère” qui a motivé les attaques terroristes de 2015. “Je ne crois pas qu’un retour en arrière soit possible, pas pour le moment en tout cas”, a déclaré la magistrate.

    Et cela en s’appuyant sur une citation de Voltaire : “Lorsque le fanatisme a gangrené un cerveau, la maladie est presque incurable. Que répondre à un homme qui vous dit qu’il aime mieux obéir à Dieu qu’aux hommes, et qui, en conséquence, est sûr de mériter le ciel en vous égorgeant?” Elle ajoutait: “Nous sommes sans illusions sur ce que représente ce temps carcéral. Mais c’est la seule réponse sociale acceptable pour protéger la société.” Avançant également la “minimisation des faits” par Salah Abdeslam et se disant convaincu qu’il n’était aucunement un simple chauffeur ou un invité de dernière minute non averti du projet terroriste du commando, le parquet a donc requis la perpétuité réelle. Charge désormais au tribunal de se prononcer.

    À voir également sur le HuffPost : Au procès du 13-Novembre, le récit de l’horreur au Bataclan

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      Procès du 13 novembre: on a assisté à la dernière journée d'audience

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 27 June, 2022 - 17:22 · 1 minute

    13 NOVEMBRE - “Je ne suis pas un assassin, je ne suis pas un tueur”. Lundi 27 juin, le procès des attentats du 13 novembre 2015 s’est terminé par les excuses et les dénégations de la plupart des 14 accusés présents dans le box au palais de justice historique de Paris.

    Pour cette dernière audience avant le verdict, qui devrait être rendu mercredi 29 juin, la parole était donnée aux accusés. À l’exception de l’un d’entre eux, tous ont profité de cette dernière chance pour faire pencher la balance en leur faveur et éviter les lourdes peines énoncées lors des réquisitions .

    Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article , notre reporter a assisté à cette étape importante du procès, qui étaient particulièrement attendue par de nombreuses parties civiles, avocats et journalistes. “C’est un exercice très compliqué. On peut se foutre en l’air. Il faut trouver un juste équilibre en la préparation et quelque chose qui vienne du coeur”, explique Xavier Nogueras, avocat de Mohamed Amri.

    Durant une matinée, les accusés ont, pour la plupart, exprimé des excuses et des mots de compassion à l’égard des victimes, tout en niant avoir participé à la préparation des attentats ou avoir eu connaissance du projet à lequel ils ont pu apporté une aide logistique directe ou indirecte.

    Des mots qui touché leur cible? À la sortie de l’audience, les sentiments étaient partagés parmi les parties civiles. “On va de la froideur absolue, celui qui ne parle pas, à celui qui a failli défaillir tellement il était ému”, relate Catherine Orsenne, blessée au Stade de France , pour qui cette audience restera un “temps fort” de ce procès.

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      Les derniers mots de Salah Abdeslam au procès du 13-Novembre

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 27 June, 2022 - 10:49 · 5 minutes

    Les derniers mots de Salah Abdeslam au procès du 13-Novembre (photo prise le 8 septembre 2021 lors de l'ouverture du procès des attentats du 13-Novembre). Les derniers mots de Salah Abdeslam au procès du 13-Novembre (photo prise le 8 septembre 2021 lors de l'ouverture du procès des attentats du 13-Novembre).

    JUSTICE - “J’ai fait des erreurs [...], mais je ne suis pas un tueur.” Comme les 13 autres accusés présents au procès des attentats du 13-Novembre , Salah Abdeslam a pris, ce lundi 27 juin, la dernière fois la parole devant la cour d’assises spéciale de Paris, qui est ensuite partie délibérer. Le verdict est attendu mercredi soir .

    “Les débats sont terminés”, a conclu le président Jean-Louis Périès à l’issue de cette 148e et ultime journée de ce procès-fleuve, après dix mois de débats. “L’audience est suspendue, elle reprendra normalement le mercredi 29 juin 2022, à partir de 17 heures”, a-t-il ajouté. Comme le prévoit la procédure, il avait auparavant donné la parole aux 14 accusés présents devant la cour. Six autres, dont cinq présumés morts, sont jugés en leur absence.

    “Mes premiers mots seront pour les victimes”, a déclaré le principal d’entre eux, le Français de 32 ans, Salah Abdeslam. “Je vous ai présenté mes excuses, a-t-il ajouté. Certains vous diront qu’elles sont insincères, que c’est une stratégie [...] comme si des excuses pouvaient être insincères à l’égard de tant de souffrance.”

    L’accusation a requis contre lui la r éclusion criminelle à perpétuité incompressible , la plus lourde sanction prévue par le code pénal qui rend infime la possibilité d’une libération. “La perpétuité est sans doute à la hauteur des faits, mais pas à la hauteur des hommes qui sont dans le box”, a affirmé le seul membre encore en vie des commandos ayant causé la mort de 130 personnes à Paris et à Saint-Denis le 13 novembre 2015.

    “Je ne suis pas un assassin”

    “L’opinion publique pense que j’étais sur les terrasses occupé à tirer sur des gens, que j’étais au Bataclan. Vous savez que la vérité est à l’opposé”, a-t-il aussi dit. “J’ai fait des erreurs, c’est vrai, mais je ne suis pas un assassin, je ne suis pas un tueur. Si vous me condamniez pour assassinat vous commettriez une injustice.”

    Salah Abdeslam, quasiment muet durant l’instruction, s’est montré ambivalent pendant le procès, oscillant entre arrogance en se proclamant “combattant de l’Etat islamique” au premier jour d’audience le 8 septembre et compassion quand il a présenté, en larmes, ses “condoléances et [ses] excuses à toutes les victimes ”. Au cours des débats, il a expliqué avoir renoncé à actionner sa ceinture explosive dans un bar du XVIIIe arrondissement de Paris par “humanité”.

    “Quoi qu’on en dise, ce procès n’aurait pas du tout été le même si Salah Abdeslam avait gardé le silence. Il y aurait eu un profond sentiment d’échec si tel avait été le cas”, avait fait valoir vendredi son avocat Martin Vettes lors des ultimes plaidoiries.

    Pas convaincu par le “numéro d’équilibriste” de Salah Abdeslam qui a cherché systématiquement à “minimiser les faits”, le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis la réclusion criminelle à perpétuité incompressible à son encontre, la sanction la plus lourde permise par le droit français, qui rend infime la possibilité d’une libération. Elle équivaut à une “peine de mort lente”, a dénoncé l’autre avocate de Salah Abdeslam, Me Olivia Ronen.

    “Regrets” et “excuses” des coaccusés

    Ses coaccusés s’étaient levés tour à tour avant lui pour redire leurs “regrets” ou “excuses” et “condoléances” aux victimes pour certains, et remercier leurs avocats. “Je fais confiance à la justice”, “j’attends beaucoup de votre verdict”, ont aussi dit plusieurs d’entre eux.

    Autre accusé contre lequel la perpétuité a été requise, avec une période de sûreté de 22 ans, Mohamed Abrini, ami d’enfance de Salah Abdeslam. Il a lui aussi beaucoup parlé durant l’audience, reconnaissant qu’il était “prévu pour le 13-Novembre”, mais il est resté avare d’explications sur son renoncement.

    Trois autres accusés contre lesquels le Pnat a requis la réclusion criminelle à perpétuité -Osama Krayem, Sofien Ayari et Mohamed Bakkali- ont préféré garder le silence durant les débats.

    “Personne n’est ici pour essayer de comprendre ce qu’il s’est passé et avoir des réponses (...) Ce procès est une illusion”, avait indiqué Osama Krayem en janvier par la voix de son avocate, Me Margaux Durand-Poincloux.

    Pour des gars comme moi, avoir de l’espoir, c’est dangereux”, avait dit le Tunisien Sofien Ayari pour justifier son mutisme.

    Mohamed Bakkali, déjà condamné pour l’attentat du Thalys , a expliqué quant à lui que sa parole n’avait “pas de valeur”. “Je suis dans une situation où tout est défavorable (...) Quoi que je fasse, tout sera considéré comme de la ruse”, avait-il dit en janvier en faisant valoir son droit au silence.

    Abdellah Chouaa, soupçonné d’avoir apporté un soutien logistique à la cellule qui a préparé les attentats du 13 novembre 2015, a assuré ne pas être un terroriste. “Je t’en veux Mohamed, tu as détruit ma vie, a-t-il déclaré après s’être tourné vers son ami. Je ne sais pas si un jour je te pardonnerai, mais j’en souffre.”

    Au total, des peines allant de cinq ans d’emprisonnement à la perpétuité ont été requises contre les 20 accusés.

    À voir également sur le HuffPost : Au procès du 13-Novembre, le récit de l’horreur au Bataclan

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      Au procès du 13-Novembre, dernière étape majeure avant le verdict

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 27 June, 2022 - 08:24 · 4 minutes

    Au procès du 13-Novembre, dernière étape majeure avant le verdict Au procès du 13-Novembre, dernière étape majeure avant le verdict

    ATTENTATS - Dernière occasion pour les quatorze accusés du procès des attentats du 13-Novembre de s’exprimer,  ce lundi 27 juin, devant la cour d’assises spéciale de Paris avant que les juges professionnels n’entament leur délibéré et ne rendent leur verdict attendu mercredi soir.

    L’ultime audience de ce procès-fleuve commencé en septembre, le plus long de l’histoire judiciaire criminelle française d’après-guerre, a commencé à 9h30. Comme le prévoit la loi, chaque accusé est invité à prendre la parole par le président Jean-Louis Périès.

    Hamza Attou, qui comparaît libre, a été le premier à s’exprimer et a dit sa “confiance en la justice”. Avec Mohammed Amri, il avait ramené Salah Abdeslam en Belgique la nuit des attentats.

    Quasiment muet durant l’instruction, Salah Abdeslam ―seul membre encore en vie des commandos ayant causé la mort de 130 personnes à Paris et à Saint-Denis le 13 novembre 2015― a beaucoup parlé durant l’audience.

    Réclusion criminelle à perpétuité incompressible requise contre Abdeslam

    Le Français de 32 ans s’est montré ambivalent, oscillant entre arrogance en se proclamant “combattant de l’État islamique” au premier jour d’audience et compassion quand il a présenté, avec des larmes coulant sur ses joues, ses “condoléances et [ses] excuses à toutes les victimes”. Il a expliqué avoir renoncé à actionner sa ceinture explosive dans un bar du XVIIIe arrondissement de Paris par “humanité”.

    “Quoi qu’on en dise, ce procès n’aurait pas du tout été le même si Salah Abdeslam avait gardé le silence. Il y aurait eu un profond sentiment d’échec si tel avait été le cas”, avait fait valoir vendredi son avocat Martin Vettes lors des ultimes plaidoiries.

    Pas convaincu par le “numéro d’équilibriste” de Salah Abdeslam qui a cherché systématiquement à “minimiser les faits”, le parquet national antiterroriste (Pnat) a requis la réclusion criminelle à perpétuité incompressible à son encontre, la sanction la plus lourde permise par le droit français, qui rend infime la possibilité d’une libération. Elle équivaut à une “peine de mort lente”, a dénoncé l’autre avocate de Salah Abdeslam, Me Olivia Ronen.

    Autre accusé contre lequel la perpétuité a été requise, avec une période de sûreté de 22 ans, Mohamed Abrini, ami d’enfance de Salah Abdeslam. Il a lui aussi beaucoup parlé durant l’audience, reconnaissant qu’il était “prévu pour le 13-Novembre”, mais il est resté avare d’explications sur son renoncement.

    Quel a été le rôle de Mohamed Abrini?

    L’audience de lundi est la dernière occasion de clarifier son rôle. “Il n’a jamais cessé de douter”, avait souligné son avocate Marie Violleau la semaine dernière. Trois autres accusés contre lesquels le Pnat a requis la réclusion criminelle à perpétuité ―Osama Krayem, Sofien Ayari et Mohamed Bakkali― ont préféré garder le silence durant les débats.

    “Personne n’est ici pour essayer de comprendre ce qu’il s’est passé et avoir des réponses (...) Ce procès est une illusion”, avait indiqué Osama Krayem en janvier par la voix de son avocate, Me Margaux Durand-Poincloux. Le Suédois de 29 ans a également refusé d’assister aux audiences sauf quand les parties civiles s’y sont exprimées.

    “J’ai déjà été condamné à vingt ans [en Belgique en 2018 pour avoir tiré sur des policiers, NDLR]. Là, je risque la perpétuité. Et ensuite je rentre en Belgique, où il va y avoir un troisième procès (en septembre, pour les attentats de mars 2016, NDLR) avec les mêmes questions, les mêmes thèmes, les mêmes personnes. Je vais me défendre comme un acharné pour ramasser 80 ans derrière? Pour des gars comme moi, avoir de l’espoir, c’est dangereux”, avait dit de son côté le Tunisien Sofien Ayari pour justifier son mutisme.

    S’il persiste, le silence d’Osama Krayem et de Sofien Ayari ―qui ont, selon l’accusation, renoncé pour des raisons inconnues à commettre un attentat à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol le même soir que les attaques à Paris et à Saint-Denis― ne permettra pas de lever cette zone d’ombre du procès.

    Mohamed Bakkali a expliqué quant à lui que sa parole n’avait “pas de valeur”. “Je suis dans une situation où tout est défavorable (...) Quoi que je fasse, tout sera considéré comme de la ruse”, avait-il dit en janvier en faisant valoir son droit au silence.

    La parole sera également donnée aux neuf autres accusés comparaissant devant la cour depuis le 8 septembre et contre lesquels des peines allant de cinq ans d’emprisonnement à vingt ans de réclusion criminelle ont été requises. Outre ces quatorze hommes, la cour juge six personnes par défaut, donc cinq présumées mortes en zone irako-syrienne.

    À voir également sur le HuffPost : Au procès du 13-Novembre, le récit de l’horreur au Bataclan