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      Le péril ignoré des régionalismes français

      news.movim.eu / LeVentSeLeve · Monday, 28 November, 2022 - 17:56 · 6 minutes

    Les profiteurs de crises ne se limitent pas aux multinationales prétextant l’inflation pour s’enrichir sur le dos des Français. A chaque aveu de faiblesse de l’Etat français, les mouvances régionalistes saisissent l’occasion pour exiger des transferts de compétences et accélérer le dépeçage de l’Etat central. L’évocation de cette nouvelle menace fait généralement sourire et laisse rapidement place aux déclarations apaisantes de nos politiques, voguant entre lâcheté et candeur pour éviter le naufrage. Pourtant, de la péninsule armoricaine aux falaises corses en passant par la côte basque, les germes de l’implosion sont déjà bien enracinés. Il y a de ça seulement quelques mois, la seule flambée des violences en Corse à la suite de la mort d’Yvan Colonna avait entraîné des menaces de reprise des combats de la part d’indépendantistes de toute la France. L’escalade des sécessions est vite arrivée si nous ne prenons pas garde à ne pas trébucher par manque de fermeté. Récit d’une démission des élites, de l’abandon de l’idée « France ».

    L’Etat français premier artisan de son détricotage

    Nul besoin de chercher bien loin les agents du détricotage du pays. C’est devant nos yeux que politiques et hauts-fonctionnaires se relaient depuis une quarantaine d’années, depuis la loi Defferre de 1982, pour morceler le territoire. Incapables de réaliser que le déficit – ou la négation – démocratique provient avant toute chose de la « vassalisation » de la France. Ils s’entêtent alors à promouvoir la « démocratie de proximité », ne laissant en vérité aux citoyens que le luxe de débattre de broutilles insignifiantes. Voici où nous mènent la consécration du droit à l’expérimentation pour les collectivités territoriales en 2003, comme celle du droit à la différenciation territoriale en 2022.

    Loin de renouveler le feu démocratique, ces avènements de la singularité des localités préparent le terrain à une citoyenneté à géométrie variable ; les collectivités gagnant à toujours plus se démarquer pour rester attractives. C’est ainsi qu’un habitant de Poitiers, Lodève ou encore Pau peut bénéficier du dispositif « territoire zéro chômeur de longue durée » faisant de l’emploi un droit garanti, tandis que d’autres territoires en sont privés. Si ces spécificités restent temporaires, elles s’inscrivent dans un élan général de multiplication des collectivités à statut particulier, donnant une place croissante à des entités locales nouvelles et illisibles, à l’image de la Communauté européenne d’Alsace. Le Français du Béarn pourrait bientôt face à un appareil normatif distinct de celui de Picardie, et la France n’aura de diversité plus qu’un brouillage technocratique. Le fil rouge de ces réformes, lui, reste le même : la mise à mal de l’unité française.

    La fabrique des régionalismes à marche forcée

    Ces mêmes politiques ont fait de la région, sans même l’avoir demandé aux Français, un nouvel échelon « démocratique ». Un nouveau vote sans conséquences qui a vite lassé les électeurs. Il est pourtant apparu dans l’indifférence générale comme une aubaine pour les partisans du régionalisme. Ils ont alors pu rapidement et artificiellement gagner en audience, donnant une place croissante à la question de l’autonomie, promettant à leurs concitoyens ce que l’Etat central était incapable de leur procurer, sublimant savamment le sentiment d’impuissance nationale dans le renouveau d’une puissance régionale.

    L’exemple corse est à cet égard criant : loin des fantasmes régionalistes, les Corses avaient voté en 2003 contre la création d’une collectivité unique dotée de pouvoirs exorbitants du droit commun. Au fil des scrutins, les renoncements et les scandales de corruption des partis nationaux ont fini par offrir une écrasante victoire aux régionalistes lors des élections régionales de 2015 . Cette même année, le projet refusé par référendum il y a 12 ans est instauré par la loi NOTRe, scellant cette décentralisation à marche forcée qui a fait de l’épiphénomène régionaliste une présence pérenne.

    Vers une « Europe des régions » ?

    Le rêve d’universel renforce encore et toujours l’importance de cultiver sa singularité. Face à la constitution du marché mondial, la disparition des frontières, il est devenu bien difficile de réguler ce que Michel Debray appelle le « thermostat de l’identité ». Noyé dans l’ère du « vide », l’individu est pris dans la fièvre identitaire la plus exacerbée et caricaturale et se rattache alors à l’attachement qui lui semble le plus proche, le plus palpable, mais aussi le plus dynamique : l’identité régionale.

    Noyé dans l’ère du « vide », l’individu est pris dans la fièvre identitaire la plus exacerbée et caricaturale et se rattache alors à l’attachement qui lui semble le plus proche, le plus palpable, mais aussi le plus dynamique : l’identité régionale.

    Le cheval de Troie de la mondialisation qu’est l’Union européenne nourrit ce processus d’autant plus explicitement que renforcer les régions lui permet de contourner les Etats nationaux beaucoup moins dociles . C’est ainsi que la Corse, au même titre que les autres régions, s’est trouvée gestionnaire des aides du FEDER et bénéficiaire de 275 millions d’euros d’aides communautaires de 2014 à 2020. Il n’est alors pas surprenant d’entendre Edmond Simeoni, père du nationalisme corse moderne, louer la construction européenne car celle-ci ouvrirait « à la Corse des perspectives largement insoupçonnées voici seulement 20 ans ». C’est bien dans le rêve d’universel de la mondialisation désincarnée que prend racine le chauvinisme régionaliste et nulle part ailleurs.

    Aujourd’hui l’autonomie, demain la sécession

    Se superposent au cadre mondialisé ces gouvernements successifs ne cessant d’alimenter les prétentions régionalistes. Lorsqu’il n’est pas question de la création de la collectivité européenne d’Alsace, c’est le référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie qui est sur la table. Ainsi, dans la même veine, la faiblesse de Darmanin en Corse a réveillé les velléités autonomistes en Guyane qui cherche une nouvelle évolution statutaire, comme en Bretagne où le FLB menace de reprendre du service. Or, il ne faut pas se leurrer, il n’est pas ici question de simples réformes territoriales, mais bien de potentielles indépendances. Dominique de Villepin nous avait déjà averti : « Entre l’autonomie et la dérive vers une indépendance, on peut penser qu’il y a quelque chose, malheureusement, d’un peu automatique. » La spirale des mimétismes régionaux est implacable. Plus l’Etat central perd du terrain, fait acte de faiblesse, plus les ambitions sécessionnistes grandissent, et nos espoirs se diluent.

    Ainsi, la légèreté avec laquelle nos dirigeants traitent l’enjeu régionaliste en dit long sur leur attachement à la France et à la République. S’il convient de cultiver cette diversité linguistique et régionale, il n’est nul besoin de leur offrir une expression politique. L’égalité entre les citoyens, émanation directe des Lumières, doit être préservée. Ne laissons pas des barons locaux polluer le débat public au profit de revendications quasi-féodales. Apprenons de nos voisins européens, ne nous laissons pas aveugler par un « exceptionnalisme français » aujourd’hui plus espéré qu’effectif. Comprenons bien que, à travers le cri régionaliste, se cache la frustration face à l’impuissance publique et au recul de l’Etat. C’est de notre démission collective que les régionalistes se repaissent. Montrons aux Français, dans toute leur pluralité, qu’il n’y a pas à désespérer, que nous avons autre chose à leur offrir que notre lâcheté.

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      Pour l'autonomie de la Corse, l'inspiration de la Polynésie française

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 20 July, 2022 - 05:00 · 5 minutes

    Gérald Darmanin et Gilles Simeoni reprennent les négociations sur l'évolution du statut de la Corse. Le gouvernement pourrait s'inspirer de l'exemple polynésien, pour arriver à un compromis. (photo d'illustration prise à Cargese en Corse le 25 mars 2022, jour des funérailles d'Yvan Colonna, décédé après une agression en prison) Gérald Darmanin et Gilles Simeoni reprennent les négociations sur l'évolution du statut de la Corse. Le gouvernement pourrait s'inspirer de l'exemple polynésien, pour arriver à un compromis. (photo d'illustration prise à Cargese en Corse le 25 mars 2022, jour des funérailles d'Yvan Colonna, décédé après une agression en prison)

    POLITIQUE - Gilles Simeoni ne cache pas son impatience: “On a perdu trop de temps, aujourd’hui nous avons la ferme intention de réussir”, lâchait l’autonomiste corse, président du Conseil exécutif, quelques jours avant la rencontre à Paris de Gérald Darmanin avec une délégation d’élus corse. Le rendez-vous de ce mercredi 20 juillet est un prélude à la visite du ministre de l’Intérieur sur l’île de Beauté pour évoquer un dossier explosif, mis sur pause depuis plusieurs mois: l’autonomie de la Corse .

    Le premier quinquennat Macron n’a pas laissé de bons souvenirs aux autonomistes corses . “Si je regarde ce qu’il s’est passé jusqu’à aujourd’hui, je ne peux pas être confiant”, tacle Gilles Simeoni dans le Journal du Dimanche le 14 juillet. Le responsable corse attend du ministre de l’Intérieur un engagement ferme sur le processus d’autonomie. “Nous attendons qu’il nous donne des éléments sur le principe d’une révision constitutionnelle dès lors que l’on se mettrait d’accord sur un projet d’autonomie et qu’il nous donne des éléments de calendrier dans un horizon d’action raisonnable”, détaille-t-il.

    De son côté, Gérald Darmanin s’est dit prêt à “commencer les discussions qui sont conformes à l’idée (...) d’autonomie dans la Constitution de la République française” lors de sa prochaine visite en Corse. La source d’inspiration est toute trouvée: la Polynésie française et son statut d’autonomie particulier.

    Un président, une Assemblée et des symboles polynésiens

    Le statut de la Polynésie française est fixé par la loi organique du 27 février 2004, qui définit une organisation proche d’un parlementarisme d’assemblée. Elle est associée à l’Union européenne avec le statut de pays et territoire d’outre-mer.

    L’Assemblée de Polynésie est élue au suffrage universel direct tous les cinq ans. Le président de la Polynésie est ensuite élu à la majorité absolue parmi ses membres. C’est lui qui constitue son gouvernement, composé d’un vice-président et de sept à dix ministres. Il dirige l’action du gouvernement et décide des délibérations à soumettre à l’Assemblée. Il est aussi celui qui promulgue les “lois du pays”, dans la limite de ses compétences.

    La Polynésie est aussi libre de déterminer ses “signes distinctifs permettant de marquer sa personnalité dans les manifestations publiques officielles aux côtés de l’emblème national et des signes de la République.” Le drapeau polynésien trône donc à côté des drapeaux français et européens lors des prises de parole d’Emmanuel Macron dans l’archipel, ce qui n’est pas le cas en Corse, ni dans les autres territoires ultramarins, à l’exception de la Nouvelle-Calédonie.

    Emmanuel Macron, devant les drapeaux français et européens à gauche, polynésiens à droite, lors d'un discours à Tahiti, Polyénsie française, le 27 juillet 2021. Emmanuel Macron, devant les drapeaux français et européens à gauche, polynésiens à droite, lors d'un discours à Tahiti, Polyénsie française, le 27 juillet 2021.

    Quelles compétences?

    Toutes les lois votées au Palais Bourbon ne s’appliquent pas en Polynésie française. Ce territoire ultramarin est entièrement compétent en matière économique et sociale, d’éducation, de santé, d’équipement et d’environnement. Ainsi, pendant la crise du Covid-19, le gouvernement a fait voter une obligation vaccinale plus élargie que celle appliquée dans l’hexagone. Dans le domaine fiscal, la collectivité peut créer ses propres impôts.

    L’une des revendications des Corses est l’obtention d’un “statut de résident”, notamment pour limiter la spéculation sur le foncier. Officiellement, en Polynésie, il n’existe pas. En revanche, il existe bien un droit de préemption pour empêcher une vente, “dans le but de préserver l’appartenance de la propriété foncière au patrimoine culturel de la population de la Polynésie française”. Ce qui revient à peu près au même.

    De même, dans le domaine de l’emploi, une mesure similaire a été votée en 2019 en Polynésie. Elle permet de favoriser l’accès à ceux qui justifient d’une durée suffisante de résidence sur le territoire ou de relations conjugales.

    Le gouvernement français conserve, lui, ses compétences dans les domaines régaliens (immigration, sécurité, défense, justice), politique étrangère, de l’enseignement universitaire et monnaie.

    Ce qui pourrait coincer avec la Corse

    “Sur un certain nombre de points” un “statut à la Polynésienne pourrait répondre aux aspirations des autonomistes. C’est le cas pour la maîtrise de la fiscalité, la maîtrise du foncier, la priorité aux Corses en matière d’emploi, la reconnaissance de l’identité culturelle de la Corse”, analyse pour France 3 André Roux, professeur de droit public à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence et auteur d’une thèse sur l’histoire de l’autonomie en Polynésie française. Toutefois, “un statut ‘à la Polynésienne’ ne serait pas transposable tel quel” en Corse, estime le constitutionnaliste. Un point en particulier pourrait bloquer: la langue corse.

    En Polynésie, la loi organique de 2004 rappelle que “le français est la langue officielle de la Polynésie française”. Toutefois, le tahitien, le marquisien, le paumotu et le mangarevien sont citées comme “les langues de la Polynésie française”, bien qu’aucune co-officialité ne soit reconnue. “La langue tahitienne est un élément fondamental de l’identité culturelle: (...) elle est reconnue et doit être préservée, de même que les autres langues polynésiennes, aux côtés de la langue de la République”, précise la loi.

    La co-officialité de la langue corse a été fixée par Emmanuel Macron pendant son quinquennat comme une ligne rouge. Mais Gilles Simeoni se veut optimiste: “Ces questions ont vocation à être traitées dans le processus (...) Abordons l’ensemble des problématiques sur lesquelles nous sommes au départ le plus en désaccord avec l’État.”, estime-t-il dans le JDD .

    En Polynésie, l’ouverture des discussions sur le statut corse n’a pas manqué de faire réagir. À l’AFP, le 24 mars dernier, le député indépendantiste Moetai Brothersona mettait en garde les Corses contre “une autonomie de pacotille.” “Je leur dis: ne faites pas comme nous en acceptant les compétences sans obtenir les moyens. Ne vous laissez pas enfermer comme nous ad vitam aeternam dans ce statut d’autonomie.”

    À voir également sur Le HuffPost : Les funérailles d’Yvan Colonna à Cargèse devant une foule nombreuse et compacte

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      Pour l'autonomie de la Corse, l'inspiration de la Polynésie française

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 7 July, 2022 - 04:30 · 5 minutes

    Les négociations sur l'évolution du statut de la Corse s'ouvrent à Paris. Le gouvernement pourrait s'inspirer de l'exemple polynésien, pour arriver à un compromis. (photo d'illustration prise à Cargese en Corse le 25 mars 2022, jour des funérailles d'Yvan Colonna, décédé après une agression en prison) Les négociations sur l'évolution du statut de la Corse s'ouvrent à Paris. Le gouvernement pourrait s'inspirer de l'exemple polynésien, pour arriver à un compromis. (photo d'illustration prise à Cargese en Corse le 25 mars 2022, jour des funérailles d'Yvan Colonna, décédé après une agression en prison)

    POLITIQUE - Le retour du dossier corse sur la pile de dossiers du gouvernement. Laissée en suspens depuis le mois d’avril, la question de l’autonomie de l’île revient à l’ordre du jour. Gérald Darmanin rencontre ce jeudi 7 juillet Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif corse pour étudier un changement de statut de la Corse . Les discussions seront longues et n’aboutiront pas avant plusieurs mois, mais le gouvernement espère trouver un compromis en s’inspirant d’un cas qu’il connait déjà.

    Le quinquennat Macron n’a pas laissé de bons souvenirs aux autonomistes corses . Mais après l’agression, puis la mort d’Yvan Colonna, l’exécutif n’a eu d’autres choix que de s’emparer du dossier explosif du statut institutionnel de l’île. Dans le compte-rendu des discussions du ministre de l’Intérieur avec Gilles Simeoni, le terme d’“autonomie” a été écrit noir sur blanc.

    La rencontre entre le ministre de l’Intérieur et le représentant corse relance des discussions arrêtées après un cycle de violences à Ajaccio début avril, puis en suspens le temps des élections présidentielles puis législatives. Après la réunion à Paris, Gérald Darmanin doit se rendre sur l’île “sans doute fin juillet” afin de “commencer les discussions qui sont conformes à l’idée (...) d’autonomie dans la Constitution de la République française.”

    Il y a déjà un exemple: celui de la Polynésie française. Le 16 mars, reprenant les termes d’élus corses, Gérald Darmanin évoquait déjà un “statut à la polynésienne”. Mais encore faut-il savoir ce qui se cache derrière .

    Un président, une Assemblée et des symboles polynésiens

    Le statut de la Polynésie française est fixé par la loi organique du 27 février 2004, qui définit une organisation proche d’un parlementarisme d’assemblée. Elle est associée à l’Union européenne avec le statut de pays et territoire d’outre-mer.

    L’Assemblée de Polynésie est élue au suffrage universel direct tous les cinq ans. Le président de la Polynésie est ensuite élu à la majorité absolue parmi ses membres. C’est lui qui constitue son gouvernement, composé d’un vice-président et de sept à dix ministres. Il dirige l’action du gouvernement et décide des délibérations à soumettre à l’Assemblée. Il est aussi celui qui promulgue les “lois du pays”, dans la limite de ces compétences.

    La Polynésie est aussi libre de déterminer ses “signes distinctifs permettant de marquer sa personnalité dans les manifestations publiques officielles aux côtés de l’emblème national et des signes de la République.” Le drapeau polynésien trône donc à côté des drapeaux français et européens lors des prises de parole d’Emmanuel Macron dans l’archipel, ce qui n’est pas le cas en Corse, ni dans les autres territoires ultramarins, à l’exception de la Nouvelle-Calédonie.

    Emmanuel Macron, devant les drapeaux français et européens à gauche, polynésiens à droite, lors d'un discours à Tahiti, Polyénsie française, le 27 juillet 2021. Emmanuel Macron, devant les drapeaux français et européens à gauche, polynésiens à droite, lors d'un discours à Tahiti, Polyénsie française, le 27 juillet 2021.

    Quelles compétences?

    Toutes les lois votées au Palais Bourbon ne s’appliquent pas en Polynésie française. Ce territoire ultramarin est entièrement compétent en matière économique et sociale, d’éducation, de santé, d’équipement et d’environnement. Ainsi, pendant la crise du Covid-19, le gouvernement a fait voter une obligation vaccinale plus élargie que celle appliquée dans l’hexagone. Dans le domaine fiscal, la collectivité peut créer ses propres impôts.

    L’une des revendications des Corses est l’obtention d’un “statut de résident”, notamment pour limiter la spéculation sur le foncier. Officiellement, en Polynésie, il n’existe pas. En revanche, il existe bien un droit de préemption pour empêcher une vente, “dans le but de préserver l’appartenance de la propriété foncière au patrimoine culturel de la population de la Polynésie française”. Ce qui revient à peu près au même.

    De même, dans le domaine de l’emploi, une mesure similaire a été votée en 2019 en Polynésie. Elle permet de favoriser l’accès à ceux qui justifient d’une durée suffisante de résidence sur le territoire ou de relations conjugales.

    Le gouvernement français conserve, lui, ses compétences dans les domaines régaliens (immigration, sécurité, défense, justice), politique étrangère, de l’enseignement universitaire et monnaie.

    Ce qui pourrait coincer avec la Corse

    “Sur un certain nombre de points” un “statut à la Polynésienne pourrait répondre aux aspirations des autonomistes. C’est le cas pour la maîtrise de la fiscalité, la maîtrise du foncier, la priorité aux Corses en matière d’emploi, la reconnaissance de l’identité culturelle de la Corse”, analyse pour France 3 André Roux, professeur de droit public à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence et auteur d’une thèse sur l’histoire de l’autonomie en Polynésie française. Toutefois, “un statut ‘à la Polynésienne’ ne serait pas transposable tel quel” en Corse, estime le constitutionnaliste. Un point en particulier pourrait bloquer: la langue corse.

    En Polynésie, la loi organique de 2004 rappelle que “le français est la langue officielle de la Polynésie française”. Toutefois, le tahitien, le marquisien, le paumotu et le mangarevien sont citées comme “les langues de la Polynésie française”, bien qu’aucune co-officialité ne soit reconnue. “La langue tahitienne est un élément fondamental de l’identité culturelle: (...) elle est reconnue et doit être préservée, de même que les autres langues polynésiennes, aux côtés de la langue de la République”, précise la loi.

    La co-officialité de la langue corse a été fixée par Emmanuel Macron pendant son quinquennat comme une ligne rouge. Après sa rencontre avec Gilles Simeoni, Gérald Darmanin a réaffirmé deux principes intangibles: “la Corse dans la République et le refus de créer deux catégories de citoyens.”

    En Polynésie, l’ouverture des discussions sur le statut corse n’a pas manqué de faire réagir. À l’AFP, le 24 mars dernier, le député indépendantiste Moetai Brothersona mettait en garde les Corses contre “une autonomie de pacotille.” “Je leur dis: ne faites pas comme nous en acceptant les compétences sans obtenir les moyens. Ne vous laissez pas enfermer comme nous ad vitam aeternam dans ce statut d’autonomie.”

    À voir également sur Le HuffPost : Les funérailles d’Yvan Colonna à Cargèse devant une foule nombreuse et compacte

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      Commando Erignac: Alain Ferrandi voit sa demande de semi-liberté rejetée en appel

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 24 May, 2022 - 08:40 · 1 minute

    Une photographie prise le 14 mars 2022 à Bastia d'un graffiti à l'éfigie des trois hommes impliqués dans le commando du préfet Erignac, Yvan Colonna (à gauche), Alain Ferrandi (au centre) et Pierre Alessandri (à droite). Une photographie prise le 14 mars 2022 à Bastia d'un graffiti à l'éfigie des trois hommes impliqués dans le commando du préfet Erignac, Yvan Colonna (à gauche), Alain Ferrandi (au centre) et Pierre Alessandri (à droite).

    JUSTICE - La cour d’appel de Paris a annoncé ce mardi 24 mai avoir “rejeté la demande d’aménagement de peine formulée par Alain Ferrandi ”, condamné à la perpétuité en 2003 pour sa participation à l’assassinat du préfet Erignac.

    Sa demande, qui portait sur une période de semi-liberté à la prison de Borgo (Haute-Corse) , suivie par une libération conditionnelle, avait été acceptée en première instance, le 24 février, mais le parquet national antiterroriste (Pnat) avait fait appel. Une première demande lui avait été refusée en 2019, un rejet confirmé en appel en janvier 2020.

    “Le dossier qu’on présente répond à toutes les exigences de la loi en matière de réinsertion. Emploi, hébergement si des permissions de sortie sont accordées, indemnisation des parties civiles: toutes les cases sont remplies”, avait estimé son avocate Françoise Davideau avant la décision.

    La semi-liberté d’Alessandri accordée, mais suspendu

    Lors de l’audience devant la chambre d’application des peines de la cour d’appel de Paris, le 21 avril, le procureur général avait requis un rejet de la demande d’aménagement de peine.

    Interpellé en mai 1999, Alain Ferrandi avait été condamné en juillet 2003 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une période de sûreté de dix-huit ans. Il peut prétendre à une libération conditionnelle depuis mai 2017.

    Le 12 mai, la semi-liberté avait été accordée à Pierre Alessandri , autre membre du commando condamné à la perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac le 6 février 1998. Mais cette décision a là aussi été frappée d’un appel suspensif du Pnat.

    À voir également sur Le HuffPost: Corse: Les funérailles d’Yvan Colonna à Cargèse devant une foule nombreuse et compacte

    Faire vivre les combats de Yoann

    Notre camarade Yoann, ou Ghjuvanni, nous a quitté ce jeudi 2 avril. Comme hommage, nous souhaitons soutenir une lutte si chère à son cœur : la libération des prisonnier·ère·s politiques basques et corses. Nous vous invitons donc à participer à une cagnotte en ligne qui sera partagée entre le Comité de solidarité avec le peuple basque (CSPB) et l’association Solidarità pour les prisonniers corses. Le syndicat CNT éducation 93 … : http://www.cnt-f.org/faire-vivre-les-combats-de-yoann.html

    #CNT #Hommage #solidarité #CNT #CNT31 #STE93 #Corse #PaysBasque