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      Réforme des prix de l’électricité : tout changer pour ne rien changer

      news.movim.eu / LeVentSeLeve · Wednesday, 10 January - 16:02 · 13 minutes

    « Nous avons réussi à trouver un équilibre vital entre la compétitivité de notre industrie, la stabilité pour les ménages et le développement d’EDF ». A la mi-novembre 2023, après deux ans de crise sur le marché de l’électricité, Bruno Le Maire était fier d’annoncer un accord entre l’Etat et EDF . A l’entendre, tous les problèmes constatés ces dernières années ont été résolus. Le tout en restant pourtant dans le cadre de marché imposé par l’Union européenne. En somme, la France aurait réussi l’impossible : garantir des prix stables tout en permettant une concurrence… qui implique une fluctuation des prix.

    Alors que la crise énergétique n’est toujours pas vraiment derrière nous et que les investissements pour la maintenance et le renouvellement des centrales électriques dans les années à venir sont considérables, cet accord mérite une attention particulière. Devant la technicité du sujet, la plupart des médias ont pourtant renoncé à se plonger dans les détails de la réforme et se sont contentés de reprendre les déclarations officielles. Cet accord comporte pourtant de grandes zones d’ombre, qui invitent à relativiser les propos optimistes du ministre de l’Économie. Alors qu’en est-il vraiment ?

    Une réforme qui n’a que trop tardé

    D’abord, il faut rappeler à quel point une réforme des prix de l’électricité était urgente. Depuis l’ouverture à la concurrence du secteur imposée par l’Union Européenne (UE) à la fin des années 90, le système est devenu de plus en plus complexe, EDF s’est retrouvée de plus en plus fragilisée et les prix pour les consommateurs ont explosé, contrairement aux promesses des apôtres du marché. En transformant l’électricité d’un bien public au tarif garanti en un bien de marché échangé sur les places boursières, son prix a été largement corrélé à celui du gaz, correspondant au coût marginal de production, c’est-à-dire au coût pour produire un MWh supplémentaire. Une absurdité alors que nos électrons proviennent largement du nucléaire et des renouvelables, notamment l’hydroélectricité.

    Complexification du système électrique français depuis la libéralisation européenne. © Elucid

    Dès la fin 2021, l’envolée des prix du gaz entraîne de fortes hausses des prix de marché de l’électricité, qui se répercutent ensuite sur les consommateurs. Pour la plupart des entreprises et les collectivités, qui ne bénéficient pas du tarif réglementé, l’augmentation a été brutale : +21% en 2022 et +84% en 2023 en moyenne selon l’INSEE ., soit un doublement des factures en à peine deux ans ! Et cette moyenne cache de fortes disparités : les exemples d’entreprises ou communes ayant vu leur facture tripler ou quadrupler, voire multipliée par 10, sont légion . Les conséquences de telles hausses sont catastrophiques : faillites, délocalisations, gel des investissements, dégradation des services publics, hausse de l’inflation… Pour les particuliers, la hausse a été moins brutale, mais tout de même historique : après +4% en 2022, le tarif réglementé a connu une hausse de 15% en février 2023 et une autre de 10% en août. Soit presque +30% en deux ans, avant une nouvelle hausse de 10% prévue pour cette année.

    Face aux effets dévastateurs de cette envolée des prix, l’Etat a bricolé un « bouclier tarifaire»  pour les particuliers et divers amortisseurs et aides ciblées pour les collectivités et les entreprises. Un empilement de dispositifs considéré comme une « usine à gaz » par un rapport sénatorial et qui aura coûté 50 milliards d’euros entre 2021 et 2023 rien que pour l’électricité. L’Etat français a ainsi préféré payer une part des factures lui-même pour acheter la paix sociale plutôt que de taxer les superprofits des spéculateurs ou de reprendre le contrôle sur l’énergie. Privatisation des profits et socialisation des pertes.

    Le bilan des deux dernières années est accablant : les factures des ménages et des entreprises ont flambé, l’Etat a dépensé sans compter pour les aider et l’endettement d’EDF a explosé. Les seuls bénéficiaires de cette période sont les spéculateurs du marché, qui ont engrangé des profits indécents.

    De manière absurde, alors que les prix étaient au plus haut, EDF a enregistré des pertes historiques en 2022 (18 milliards d’euros). Une situation qui s’explique par des erreurs stratégiques et une faible disponibilité du parc nucléaire, qui l’a obligée à racheter à ses concurrents les volumes vendus dans le cadre de l’Accès Régulé à l’Énergie Nucléaire Historique (ARENH). Concession de la France aux fanatiques européens de la concurrence, ce système force EDF à vendre 120 TWh par an, soit environ un tiers de sa production nucléaire, à ses concurrents à un prix trop faible de 42€/MWh. Si la situation de l’énergéticien s’est depuis améliorée , le bilan des deux dernières années est accablant : les factures des ménages et des entreprises ont flambé, l’Etat a dépensé sans compter pour les aider et l’endettement d’EDF a explosé. Les seuls bénéficiaires de cette période sont les spéculateurs du marché, qui ont engrangé des profits indécents.

    Un « tarif cible » encore très flou

    Après un tel échec du marché et alors que le mécanisme de l’ARENH doit prendre fin au 1er janvier 2026, une réforme devenait indispensable. Suite à des mois de négociations, un accord a finalement été trouvé entre l’Etat et EDF pour la période 2026-2040 pour « garantir un niveau de prix autour de 70€ le MWh pour l’électricité nucléaire » selon Bruno Le Maire. Si certains ont jugé la hausse trop forte par rapport aux 42€/MWh de l’ARENH, il convient de relativiser. D’une part, l’ARENH ne concernait qu’une part de la production nucléaire, le reste étant vendu bien plus cher. D’autre part, le tarif de l’ARENH était devenu trop faible par rapport aux coûts de production du nucléaire, estimés autour de 60€/MWh dans les années à venir , et aux besoins d’investissement d’EDF. Une hausse conséquente était donc inéluctable.

    Le nouveau tarif paraît donc élevé, mais pas délirant. Mais voilà : ces 70€/MWh ne sont en fait pas un tarif garanti mais un « tarif cible » que se fixe le gouvernement, « en moyenne sur 15 ans et sur l’ensemble des consommateurs ». Cette cible repose sur des prévisions d’évolution des prix de marché absolument impossibles à valider et sur un mécanisme de taxation progressive des prix de vente d’EDF aux fournisseurs, qui démarre à 78 €/MWh. A partir de ce seuil, les gains supplémentaires seront taxés à 50%, puis à 90% au-delà de 110€/MWh. Rien qui permette de garantir un prix de 70 €/MWh aux fournisseurs… et encore moins aux consommateurs puisque la marge des fournisseurs n’est pas encadrée. Si l’Etat promet que les recettes de ces taxes seront ensuite reversées aux consommateurs, le mécanisme envisagé n’est pas encore connu. S’agira-t-il d’un crédit d’impôt ? D’une remise sur les factures suivantes ? Sans doute les cabinets de conseil se penchent-ils déjà sur la question pour concevoir un nouveau système bureaucratique.

    Ce système bricolé reste vulnérable aux injonctions européennes.

    En attendant, une chose est sûre : les factures vont continuer à osciller fortement, pénalisant fortement les ménages, les entreprises et les communes, à l’image de la situation actuelle. On est donc loin de la « stabilité » vantée par le gouvernement. Enfin, ce système bricolé reste vulnérable aux injonctions européennes : si les tarifs français sont plus attractifs que ceux d’autres pays européens – par exemple, ceux d’une Allemagne désormais largement dépendante du gaz américain particulièrement cher – rien ne garantit que ceux-ci ne portent pas plainte auprès de l’UE pour distorsion de concurrence. Quelle nouvelle concession la France fera-t-elle alors aux gourous du marché ?

    En revanche, le fait que les fournisseurs et producteurs privés continuent à engranger des superprofits sur le dos des usagers ne semble gêner personne. Imaginons par exemple une nouvelle période de flambée des prix durant laquelle TotalEnergies, Eni, Engie ou d’autres vendent de l’électricité à 100 ou 150€/MWh : si les consommateurs ne percevront pas la différence – le mécanisme de taxation prévoyant une redistribution indépendamment de leur fournisseur – les profits supplémentaires n’iront pas dans les mêmes poches suivant qui les réalisent. Chez EDF, d’éventuels dividendes iront directement dans les caisses de l’Etat, désormais actionnaire à 100%. Chez ses concurrents, ces profits sur un bien public enrichiront des investisseurs privés.

    EDF, gagnant de la réforme ?

    Pour l’opérateur historique, la réforme ouvre donc une nouvelle ère incertaine. Certes, en apparence, EDF semble plutôt sortir gagnante des négociations. Son PDG Luc Rémont n’a d’ailleurs pas hésité à menacer de démissionner s’il n’obtenait pas un tarif cible suffisant. Une fermeté qui doit moins à son attachement au service public qu’à sa volonté de gouverner EDF comme une multinationale privée, en vendant l’électricité à des prix plus hauts. Or, EDF doit faire face à des défis immenses dans les prochaines décennies : il faut non seulement assurer le prolongement du parc existant, notamment le « grand carénage » des centrales nucléaires vieillissantes, mais également investir pour répondre à une demande amenée à augmenter fortement avec l’électrification de nouveaux usages (procédés industriels et véhicules notamment). Le tout en essayant de rembourser une dette de 65 milliards d’euros, directement causée par les décisions désastreuses prises depuis 20 ans et en essayant de se développer à l’international.

    A première vue, le tarif cible de 70€/MWh devrait permettre de remplir ces différents objectifs. D’après la Commission de Régulation de l’Énergie , le coût de production du nucléaire sur la période 2026-2030 devrait être de 60,7€/MWh. La dizaine d’euros supplémentaires ponctionnés sur chaque MWh devrait servir à financer la « politique d’investissement d’EDF, notamment dans le nouveau nucléaire français et à l’export », indique le gouvernement. Selon les calculs d’ Alternatives Economiques , cette différence par rapport aux coûts de production permettrait de financer un réacteur EPR tous les deux ans. Que l’on soit pour ou contre la relance du programme nucléaire, cet apport financier supplémentaire pour EDF reste une bonne nouvelle, les énergies renouvelables nécessitant elles aussi de gros investissements.

    Les factures d’électricité des Français serviront-elles à payer les réacteurs EPR britanniques ?

    Cependant, l’usage exact de ces milliards par EDF reste entouré d’un grand flou. L’entreprise est en effet le bras armé de la France pour exporter son nucléaire dans le reste du monde. Or, les coûts des centrales atomiques construites à l’étranger ont eu tendance à exploser. C’est notamment le cas au Royaume-Uni, où EDF construit la centrale d’Hinkley Point C. Un projet dont le coût est passé de 18 milliards de livres au début de sa construction en 2016 à presque 33 milliards de livres aujourd’hui . Des surcoûts que le partenaire chinois d’EDF sur ce projet, China General Nuclear Power Group (CGN), refuse d’assumer. EDF risque donc de devoir assumer seule cette facture extrêmement salée, ainsi que celle de la future centrale de Sizewell C , également en « partenariat » avec CGN. Les factures d’électricité des Français serviront-elles à payer les réacteurs EPR britanniques ? Si rien n’est encore décidé, le risque existe bel et bien.

    La France osera-t-elle s’opposer à l’Union Européenne ?

    Enfin, EDF fait toujours figure d’ennemi à abattre pour la Commission Européenne. Étant donné la position ultra-dominante de l’opérateur national, les technocrates bruxellois cherchent depuis longtemps des moyens d’affaiblir ses parts de marché. Le nucléaire intéresse peu le secteur privé : il pose de trop grands enjeux de sécurité et est trop peu rentable. Les concurrents d’EDF espèrent donc surtout mettre la main sur le reste des activités du groupe, c’est-à-dire les énergies renouvelables et les barrages hydroélectriques, amortis depuis longtemps et qui garantissent une rente confortable. Si un pays européen venait à se plaindre de la concurrence « déloyale » d’EDF, la Commission européenne pourrait alors ressortir des cartons le « projet Hercule », qui prévoit le démembrement de l’entreprise et la vente de ses activités non-nucléaires. Bien qu’ils disent le contraire, les macronistes ne semblent pas avoir renoncé à ce scénario. En témoignent la réorganisation actuelle du groupe EDF, qui ressemble fortement aux plans prévus par Hercule, et leur opposition intense à la proposition de loi du député Philippe Brun (PS) qui vise, entre autres, à garantir l’incessibilité des actifs d’EDF.

    EDF fait toujours figure d’ennemi à abattre pour la Commission Européenne.

    Etant donné la docilité habituelle de Paris face aux injonctions européennes, le retour de ce « projet Hercule » est donc une possibilité réelle. La France pourrait pourtant faire d’autres choix et désobéir à Bruxelles pour pouvoir appliquer sa propre politique énergétique. L’exemple de l’Espagne et du Portugal montre que des alternatives existent : en dérogeant temporairement aux règles européennes pour plafonner le prix du gaz utilisé pour la production électrique, les deux pays ibériques ont divisé par deux les factures des consommateurs bénéficiant de tarifs réglementés . Quand le Parti Communiste Français et la France Insoumise, inspirés par le travail du syndicat Sud Energie , ont proposé que la France revienne à une gestion publique de l’électricité, les macronistes ont agité la peur d’un « Frexit énergétique », estimant que la sortie de la concurrence reviendrait à cesser tout échange énergétique avec les pays voisins. Un mensonge qui témoigne soit de leur mauvaise foi, soit de leur méconnaissance complète du sujet, les échanges d’électricité ne nécessitant ni la privatisation des centrales, ni la mise en concurrence d’EDF avec des fournisseurs nuisibles.

    Si cette réforme s’apparente donc à un vaste bricolage pour faire perdurer l’hérésie du marché, l’insistance sur la « stabilité » des prix dans le discours de Bruno Le Maire s’apparente à une reconnaissance implicite du fait que le marché n’est pas la solution. Les consommateurs, qu’il s’agisse des particuliers, des entreprises ou des collectivités et organismes publics, souhaitent tous de la visibilité sur leurs factures pour ne pas tomber dans le rouge. De l’autre côté, les investissements menés sur le système électrique, tant pour la production que pour le réseau, ne sont amortis que sur le temps long. Ainsi, tout le monde a intérêt à des tarifs réglementés, fixés sur le long terme. Un objectif qui ne peut être atteint que par un retour à un monopole public et une forte planification. Exactement l’inverse du chaos et de la voracité des marchés.

    Note : L’auteur remercie la syndicaliste Anne Debrégeas (Sud Energie) pour ses retours précis et ses analyses sur la réforme en cours.

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      TotalÉnergies promet de nouvelles remises sur le carburant jusqu'à la fin de l'année

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 22 July, 2022 - 06:59

    Une station-service TotalEnergies à Nantes, le 30 juin 2022. Une station-service TotalEnergies à Nantes, le 30 juin 2022.

    CARBURANTS - TotalÉnergies a annoncé, ce vendredi 22 juillet, de nouvelles remises sur le carburant jusqu’à la fin de l’année. Cette remise à la pompe du géant gazier et pétrolier français va être de 20 centimes par litre entre septembre et novembre dans toutes ses stations-services, puis de 10 centimes par litre sur le reste de l’année.

    Une décision saluée par le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire. “Le président de Total a compris que les Français ont besoin de pouvoir d’achat tout de suite”, a déclaré Bruno Le Maire, invité de la matinale de BFMTV et RMC.

    Plus d’informations à venir...

    À voir également en vidéo sur Le HuffPost: “Qui a déjà touché 800 euros par mois ici?” L’intervention de cette députée n’a pas plus à tout le monde

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      Cet été, TotalEnergies proposera une remise sur le carburant dans certaines stations

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 29 June, 2022 - 20:41 · 1 minute

    Cet été, TotalEnergies proposera une remise sur le carburant dans certaines stations Cet été, TotalEnergies proposera une remise sur le carburant dans certaines stations

    CARBURANT - Après que le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a demandé un nouvel effort à TotalEnergies , le groupe pétrolier a annoncé ce mercredi 29 juin rehausser sa remise sur le litre de carburant de 10 à 12 centimes d’euros par litre. Cette ristourne concernera les automobilistes faisant le plein dans ses stations-service sur autoroute cet été, confirmant une information du quotidien Le Parisien .

    TotalEnergies avait initialement envisagé de reconduire la remise de 10 centimes par litre appliquée entre le 14 février et le 15 mai, mais la proposition a été jugée lundi insuffisante par Bruno le Maire . “Je souhaite que TotalEnergies poursuive cet effort et, pourquoi pas, l’augmente”, avait-il déclaré dans une interview sur RMC/BFMTV.

    Selon le ministre, “tout l’effort ne peut pas reposer uniquement sur l’État”, au moment où l’exécutif finalise son projet de loi sur le pouvoir d’achat et un budget rectificatif qui prévoient plusieurs mesures – dont la prolongation en août de la remise carburant de 18 centimes instaurée au 1er avril.

    Environ 120 stations-service appliqueront la remise

    Cette réduction du groupe devrait concerner environ 120 stations-service, selon le journal. Un nombre réduit comparé aux 1150 stations rurales en bénéficiant entre février et mai, qui avait même été porté à 2700 stations sur l’ensemble du territoire.

    S’ajoutant à la remise gouvernementale, elle permettra selon TotalEnergies une économie de 30 centimes par litre pour les automobilistes faisant leur plein dans ses stations du réseau autoroute – soit une économie de 15 euros pour un plein de 50 litres.

    Le géant de l’énergie souligne que sa nouvelle proposition représente une hausse de 20% par rapport à la remise initiale, et précise par ailleurs envisager de l’étendre au-delà de l’été, en concertation avec le gouvernement. Elle devrait toucher environ 17 millions d’automobilistes circulant pendant les vacances d’été, précise-t-il.

    À voir également aussi sur le Huffpost: Le barème kilométrique augmenté de 10%, annonce Jean Castex

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      TotalEnergies, EDF et Engie appellent les Français à consommer moins d'énergie

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 25 June, 2022 - 22:46 · 2 minutes

    Un pylône de lignes électriques à haute tension devant une cheminée de la centrale électrique au charbon EDF de Bouée (Loire-Atlantique), France, le 25 février 2022. Un pylône de lignes électriques à haute tension devant une cheminée de la centrale électrique au charbon EDF de Bouée (Loire-Atlantique), France, le 25 février 2022.

    ÉNERGIE - Ils ont un message à faire passer. Les dirigeants des trois énergéticiens français TotalEnergies, EDF et Engie appellent ensemble ce dimanche 26 juin les Français à réduire “immédiatement” leur consommation de carburant , pétrole, électricité et gaz face au risque de pénurie et de flambée des prix qui menacent “la cohésion sociale” l’hiver prochain.

    “L’effort doit être immédiat, collectif et massif. Chaque geste compte”, indiquent dans une rare tribune commune publiée par le Journal du Dimanche , Patrick Pouyanné (TotalEnergies), Jean-Bernard Levy (EDF) et Catherine MacGregor (Engie), alors que la France, comme le reste de l’Europe, tente de remplir ses réserves de gaz pour l’hiver prochain, avec un objectif français de 100% de stockages remplis d’ici au début de l’automne, malgré la baisse des livraisons de gaz russe.

    Aux difficultés d’approvisionnement en gaz lié aux conséquences de la guerre en Ukraine , s’ajoutent des “tensions” sur les capacité de production électrique pilotable en Europe, et une production hydraulique “amputée” en raison de la sécheresse, expliquent-ils.

    “La flambée des prix de l’énergie qui découle de ces difficultés menace notre cohésion sociale et politique et impacte trop lourdement le pouvoir d’achat des familles” relèvent les auteurs du texte.

    “La meilleure énergie reste celle que nous ne consommons pas”

    “La meilleure énergie reste celle que nous ne consommons pas” soulignent les trois dirigeants qui appellent à “une prise de conscience et à une action collective et individuelle pour que chacun d’entre nous -chaque consommateur, chaque entreprise- change ses comportements et limite immédiatement ses consommations énergétiques, électriques, gazières et de produits pétroliers”.

    Ils souhaitent le lancement d’un “grand programme d’efficacité énergétique” et une “chasse au gaspillage nationale”.

    “Agir dès cet été nous permettra d’être mieux préparés pour aborder l’hiver prochain et notamment préserver nos réserves de gaz”, estiment les trois dirigeants.

    “Acteurs industriels responsables, nos trois groupes s’engagent à collaborer activement” indiquent les patrons, d’ordinaire plutôt en concurrence sur les sujets de transition énergétique, notamment qui voient fleurir des investissements massifs mais pas toujours coordonnés dans les énergies renouvelables, le nucléaire et l’hydrogène notamment.

    À voir également sur Le HuffPost : Total en Russie? On a interrogé les actionnaires sur l’invasion de l’Ukraine

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      TotalÉnergies prépare Eacop, un projet accusé d'être "une bombe climatique"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 25 May, 2022 - 15:28 · 3 minutes

    ENVIRONNEMENT - Un géant du pétrole chahuté. TotalÉnergies a consulté ses actionnaires sur sa stratégie climat lors d’une assemblée générale qui s’est tenue ce mercredi 25 mai. Mais avant le vote qui a finalement été sans appel (89% de vote favorable), tout ne s’est pas passé comme prévu. Des militants écologistes ont tenté d’empêcher la tenue de l’AG .

    La principale raison de leur colère: TotalÉnergies veut construire le plus grand oléoduc chauffé et enterré du monde dont le coût sera faramineux pour la planète. Eacop (oléoduc du pétrole d’Afrique de l’Est) va sillonner l’Ouganda et la Tanzanie sur plus de 1443kms, soit environ la distance entre Paris et Budapest. Objectif: transporter de l’or noir jusqu’au bord de l’océan Indien pour l’acheminer ensuite plus facilement.

    Problème, les répercussions de ce projet sur le climat et la biodiversité de ce projet sont nombreuses, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article .

    Ce que les ONG reprochent à Total

    Les militants n’ont finalement pas réussi à empêcher cette AG où se sont réunis les grands investisseurs de TotalÉnergies. Parmi eux, Amundi, la société d’investissement du Crédit Agricole, a conclu que la multinationale française n’a pas de plan climat compatible avec l’urgence du dérèglement climatique. “Le bon sens voudrait donc que les investisseurs votent contre ce greenwashing”, écrit Lucie Pinson, fondatrice et directrice de Reclaim Finance, sur Politis .

    Le “greenwashing” mentionné par Lucie Pinson se traduit par des promesses de TotalÉnergies contredites par les associations et ONG environnementales. La première promesse de la multinationale: que ce projet soit à faible impact carbone. En réalité, Eacop c’est 34 millions de tonnes de CO2 rejetés par an, soit six fois les émissions de l’Ouganda. Ce qui lui vaut le surnom -donné par ses détracteurs- de “bombe de carbone” incompatible avec l’Accord de Paris sur le Climat. L ’Agence internationale de l’Énergie est claire: aucun nouveau projet pétrolier et gazier ne doit sortir de terre dans un scénario à 1,5 degré.

    TotalÉnergies assure aussi que ce projet a un impact positif sur la biodiversité. La firme prétend rendre le site dans un meilleur état qu’avant les travaux. Elle va aussi financer la réintégration d’animaux sauvages en Ouganda, comme le rhinocéros noir. Une bonne nouvelle pour le rhinocérotidé, mais qui masque difficilement le fait que l’oléoduc va traverser 16 aires protégées dans les deux pays qui abritent notamment des lions, des antilopes et des singes.

    723 familles doivent quitter leur maison

    Par ailleurs, l’oléoduc longera les deux plus grandes réserves d’eau douce de l’Afrique de l’Est, les lacs Victoria et Albert. Concernant ce point , TotalEnergies assure qu’“une attention particulière a été accordée aux cours d’eau, et le forage horizontal sera utilisé pour les cas les plus sensibles.” Les ONG pointent surtout qu’en cas de fuite, il y a un risque de marée noire. Un danger immense alors que 40 millions de personnes dépendent de l’eau du lac Victoria.

    Le projet vise enfin, selon TotalÉnergies, à contribuer à améliorer la qualité de vie des personnes vivant sur place. Dans les faits, 18.000 personnes vont être affectées par le projet et parmi elles, 723 familles devront quitter leur foyer. Même si TotalÉnergies leur promet de l’argent ou une nouvelle maison, les victimes du projet déplorent des compensations bien financières trop faibles.

    D’autant plus que l’argent ne résout pas la pollution des sols liée à l’extraction du pétrole. L’agriculture va devenir de plus en plus compliquée dans ces pays qui en sont dépendants pour vivre.

    C’est pour toutes ces raisons que plus de 250 ONGs du monde entier ont appelé les patrons de 25 banques à ne pas participer aux prêts destinés à financer la construction de l’oléoduc. Ce mercredi, les actionnaires ont finalement soutenu la firme. Mais pour la première fois, des entreprises se sont opposées à la stratégie climat du géant pétrolier.

    À voir aussi sur Le Huffpost : Cop26: les militants d’Ocean Rebellion vomissent du pétrole devant une raffinerie de Glasgow

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      L'assemblée générale de TotalEnergies perturbée par des militants écologistes

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 25 May, 2022 - 09:20 · 5 minutes

    Des militants de Greenpeace ou encore des Amis de la Terre bloquent l'accès de l'Assemblée générale de TotalEnergies. Des militants de Greenpeace ou encore des Amis de la Terre bloquent l'accès de l'Assemblée générale de TotalEnergies.

    ENVIRONNEMENT - Plus d’une centaine de militants d’ONG environnementales bloquaient ce mercredi 25 mai l’accès principal à l’assemblée générale de TotalEnergies à Paris afin de protester contre la politique climatique du groupe, jugé insuffisante. La présence du groupe en Russie lui est également reprochée.

    “Totalement irresponsables!”, “on est là, même si Total ne veut pas, nous on est là”, ont entonné les militants de plusieurs associations dont Greenpeace France , Alternatiba, ANV COP 21 ou les Amis de la Terre. Assis devant la salle Pleyel, dans le 8e arrondissement de Paris, ils bloquaient l’accès des actionnaires à l’assemblée générale par l’entrée principale de la salle Pleyel. Certains se sont menottés entre eux.

    Environ 150 actionnaires ont été redirigés vers une porte adjacente et patientaient en attendant de pouvoir rentrer. D’après les images de notre journaliste sur place, la police a annoncé aux militants que l’AG avait été annulée, mais l’AFP confirme que la séance a débuté devant une salle presque vide, avec un nombre limité d’actionnaires.

    Si certains actionnaires et représentants d’actionnaires avaient pu entrer avant l’arrivée des militants, la majorité des petits porteurs n’ont pu pénétrer dans la salle, où l’AG a finalement démarré à l’heure, vers 10h.

    “Je déclare la séance ouverte. Les conditions d’accès salle Pleyel sont perturbées, il y a un nombre limité d’actionnaires qui ont pu rentrer dans la salle”, a déclaré le PDG Patrick Pouyanné, en estimant que la séance “peut se dérouler normalement car un certain nombre d’actionnaires est présent”.

    Total regrette des “désagréments” qui perturbe un “moment de transparence et de dialogue”

    Sur Twitter, TotalEnergies a apporté une première réaction après le blocage des accès à la salle où devaient se réunir les actionnaires du groupe. “Nous regrettons les désagréments que cela entraîne pour tous ceux qui voulaient participer et vous rappelons que vous pouvez suivre le déroulé de notre AG en direct sur notre site web. L’assemblée générale est un moment de transparence et de dialogue essentiel pour nous”.

    Greepeace s’est félicité sur les réseaux sociaux de la décision d’annuler l’assemblée générale, sans réagir pour l’heure sur l’ouverture de la séance en effectif réduit, annoncée peu après.

    Avant l’ouverture de la séance, quelques militants avaient déployé une banderole d’environ cinq mètres devant la salle “Pas de retrait, pas d’AG”, en référence à la présence du géant français du gaz et du pétrole en Russie , où il exploite notamment du gaz naturel liquéfié. Mais la banderole a été retirée par des agents de sécurité.

    Les manifestants critiquent aussi la politique climatique du groupe avec des pancartes “Stop projets énergies fossiles”, alors que les actionnaires doivent se prononcer lors de l’assemblée générale sur le plan climat du groupe.

    Ce vote consultatif risque d’être houleux, plusieurs actionnaires ayant annoncé qu’ils voteraient contre le plan climat. Un collectif d’actionnaires représentant 0,78% du capital du géant pétrolier avait également déposé une résolution demandant au groupe de se conformer à l’ Accord de Paris sur le climat , résolution qui ne sera finalement pas inscrite à l’ordre du jour, le conseil d’administration s’y étant refusé.

    “Il y a des actionnaires qui prennent conscience de l’ urgence climatique mais d’une manière générale ils sont encore trop passifs”, a déclaré auprès de l’AFP Edina Ifticene, chargée de campagne pour Greenpeace France.

    À voir également sur Le HuffPost: Le réchauffement climatique ne date pas d’hier, ces cinq animations le prouvent


    #Solidarité de classe avec les Raffineurs de #Grandpuits : donnons à la caisse de #grève

    Depuis le 4 janvier les camarades sont parties en reconductible pour empêcher la suppression de 700 emplois et la délocalisation des capacités de raffinage (le tout arrosé de #greenwashing par la direction de Total).

    La caisse de grève : https://www.cotizup.com/raffineursgpsggvenlutte

    Une vidéo qui explique les enjeux de la lutte : https://www.youtube.com/watch?v=CSTUS3nd_JY&feature=emb_logo

    #social #capitalisme #cgt #actu #actualité #Total #écologie
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      Contact publication

      CNT 31 · Tuesday, 22 September, 2020 - 08:12

    https://upload.movim.eu/files/7b4a27eed4cd52381dd25ae94920402e838b41d3/S5kSw9G7Ow0HTJqO0b8RQsq06OxHxCF9KqINdvx3/azf-total-1_1107462.jpg

    21 septembre 2001, 10h17 : dix-neuf ans plus tard, #Toulouse se remémore l’explosion de l’usine #AZF,

    Ce crime industrielle, provoqué par la négligence patronale de la #société Grande Paroisse, filiale de #Total, avait fait 31 mort-e-s, parmi lesquels une grande majorité de salarié-e-s, 22 000 blessé-e-s et 80 000 sinistrées (notamment dans les quartiers populaires du sud-ouest).

    S’en est suivie une #lutte pour faire reconnaître la responsabilité du #patronat.

    Ni oubli, ni pardon.

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/21-septembre-2001-10h17-dix-neuf-ans-plus-tard-toulouse-se-rememore-explosion-usine-azf-1875530.html

    https://www.francebleu.fr/infos/societe/azf-19-ans-apres-ce-qui-nous-interesse-c-est-faire-evoluer-la-loi-pour-que-ca-ne-se-reproduise-plus-1600669663

    #mémoire #industrie #social #actualité #histoire #hommage #catastrophe #travail