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      Avec "The Line", l'Arabie saoudite a sa ville parfaite mais en 3D

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 26 July, 2022 - 16:15 · 2 minutes

    URBANISME - Des oiseaux qui chantent, aucune voiture à l’horizon, voilà ce que prévoit The Line de NEOM, la ville du futur. Cela fait déjà 2 ans que l’ Arabie saoudite travaille sur ce projet en s’entourant d’experts du monde entier. Ce lundi 25 juillet, le prince Mohammed Ben Salmane a dévoilé des nouveaux plans en trois dimensions de cette ville où l’homme doit être au premier plan, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article.

    Avec pour objectif de protéger la biodiversité via une empreinte carbone réduite à zéro, la ville, piétonne, veut offrir des services rapprochés pour tous tels que des écoles ou des centres de santé, ainsi que des espaces verts selon un communiqué de Neom. Il devrait ainsi être possible de se rendre partout en moins de 20 minutes grâce à des transports rapides.

    La ville veut aussi mettre en application le principe d’urbanisme à gravité zéro L’idée de superposer verticalement les fonctions de la ville tout en donnant aux gens la possibilité de se déplacer de manière fluide dans les trois dimensions (vers le haut, vers le bas ou à l’horizontal).

    Autant de promesses qui rendent ce projet envisagé pour 2030, très -voire trop- ambitieux. Longue de 170 km et large de 200 mètres, cette ville à 500 milliards de dollars pourrait bien être un parfait oasis au milieu du désert saoudien mais ce n’est pas gagné car le projet présente tout de même beaucoup de paradoxes.

    Un projet controversé

    Parmi ces contradictions, cette ville s’engage à respecter 95% de la nature aux alentours du site mais devrait accueillir à ses côtés un gigantesque aéroport, l’un des plus grands du monde. Construite au beau milieu du désert, il faudra aussi forcément acheminer les matières premières nécessaires à sa construction, avec à la clef un coût énergétique élevé.

    Enfin, même si l’Arabie saoudite s’est engagée à tripler ses productions d’ énergies renouvelables d’ici 2023, le pays reste le premier exportateur de pétrole et l’un des pays les plus pollués du monde.

    Sur un plan politique, The Independent rappelait que ce projet a nécessité de déplacer, et souvent par la force, l’une des plus anciennes tribus du pays.

    Ce méga-projet n’est pas la seule ville imaginée par Neom, d’autres projets comme Oxagon par exemple sont aussi en cours de modélisation.

    À voir également sur Le HuffPost: Une ville de 170 km de long sans voiture en Arabie Saoudite, pays du pétrole

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      Pourquoi ce "check" de Biden en Arabie saoudite ne passe pas inaperçu

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 15 July, 2022 - 19:59 · 4 minutes

    Joe Biden et Prince Mohammed ben Salmane, le 15 juillet 2022. Joe Biden et Prince Mohammed ben Salmane, le 15 juillet 2022.

    INTERNATIONAL - Près de quatre ans après l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi , dont le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) est accusé d’être le commanditaire par les renseignements américains, la visite de Joe Biden en Arabie saoudite est scrutée de près. Et le salut poing contre poing entre le président américain, qui avait promis de faire de l’Arabie saoudite un ”État paria”, et MBS, ce vendredi 15 juillet, a été largement commenté.

    L’avion du dirigeant américain a atterri à Jeddah, dans l’ouest de l’Arabie saoudite, après un vol direct depuis Israël, une première alors que Washington cherche à normaliser les relations entre ses deux plus importants partenaires au Moyen-Orient.

    Joe Biden, portant des lunettes de soleil, n’a pas été reçu par ses homologues sur le tarmac de Jeddah mais par le gouverneur de La Mecque, le prince Khaled al-Fayçal, et la princesse Reema Bandar Al-Saoud, ambassadrice saoudienne à Washington. Il s’est rendu quelques minutes plus tard au palais royal de Jeddah où il a été accueilli par un check du poing, forme de salutations répandues depuis le Covid-19, par Mohammed ben Salmane, le puissant dirigeant de facto du royaume saoudien âgé de 36 ans.

    À Jeddah, Joe Biden a rencontré le roi Salmane, malade et âgé de 86 ans, avant une “session de travail” menée par le jeune prince, incontournable sur tous les dossiers, du pétrole au militaire.

    Biden avait promis de faire de l’Arabie saoudite un “paria”

    La Maison Blanche souhaitait éviter les images d’une poignée de main entre Biden et MBS, selon les médias américains. “Il est aussi important de noter qu’il s’agisse d’un check ou d’une poignée de main, MBS obtient ce dont il désire depuis longtemps: une validation publique du leader du monde libre”, a commenté un journaliste du Washington Post. Le journal avait longuement enquêté sur l’assassinat de Jamal Khashoggi, qui tenait une chronique dans ses colonnes.

    “Oui, c’est un check plutôt qu’une poignée de main, a tweeté une autre journaliste du média américain. MAIS Biden a tout de même checker l’homme qui a commandité le meurtre -et le démembrement à la scie- d’un journaliste américain [Jamal Khashoggi était exilé aux États-Unis], après avoir refusé de dire s’il allait confronter directement MBS sur le meurtre de Jamal Khashoggi.”

    Jamal Khashoggi avait été tué et démembré le 2 octobre 2018 dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul alors qu’il venait chercher des papiers nécessaires à son mariage avec sa fiancée turque.

    Imaginant ce que son fiancé aurait tweeté après ce check, l’autrice turque Hatice Cengiz a écrit en s’adressant à Biden: “Est-ce là votre façon de faire rendre des comptes aux responsables de mon meurtre? Le sang de la prochaine victime de MBS est sur vos mains.”

    Une visite critiquée par les défenseurs des droits humains

    Lorsqu’il était encore candidat, Joe Biden avait promis de faire de l’Arabie saoudite un “paria”, en particulier à cause de l’assassinat en 2018 du journaliste et critique saoudien Jamal Khashoggi. Une fois élu, il avait déclassifié un rapport accablant sur la responsabilité du prince dans ce meurtre. Les autorités saoudiennes ont toujours nié la responsabilité directe de MBS dans ce meurtre.

    La visite de Joe Biden a été particulièrement critiquée par les défenseurs des droits humains, la puissante monarchie du Golfe étant accusée de graves violations, avec une répression féroce des opposants.

    La rencontre entre Joe Biden, en plein exercice d’équilibriste, et MBS est le point d’orgue de cette tournée au Moyen-Orient, alors que Washington cherche à convaincre le royaume d’ouvrir les vannes de sa production pétrolière. L’enjeu: abaisser le prix du gallon d’essence à l’approche des élections de mi-mandat aux États-Unis.

    Début décembre, Emmanuel Macron avait été l’un des premiers dirigeants occidentaux à rencontrer en Arabie saoudite le prince héritier depuis l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Le chef de l’État avait jugé nécessaire de parler au “premier pays du Golfe en termes de taille” pour pouvoir “œuvrer à la stabilité de la région”. Mais cela “ne veut pas dire qu’on est complaisant”, avait-il ajouté, en faisant allusion à cet assassinat.

    À voir également sur Le HuffPost: Un spectacle de samba en Arabie saoudite déclenche la polémique