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      Pour réformer l'assurance chômage, le gouvernement veut s'inspirer du Canada

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Wednesday, 27 July, 2022 - 09:38 · 4 minutes

    Le ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion, Olivier Dussopt et la Première ministre Élisabeth Borne, à la sortie de l'Élysée le 14 juin 2022. Le ministre du Travail, du Plein emploi et de l'Insertion, Olivier Dussopt et la Première ministre Élisabeth Borne, à la sortie de l'Élysée le 14 juin 2022.

    CHÔMAGE - Prolonger la réforme en se fixant un objectif: tourner toutes les règles, notamment celles des indemnisations, vers le retour à l’emploi. Le ministre du Travail, Olivier Dussopt, a confirmé, dans un entretien au Parisien publié ce mardi 26 juillet, les premiers axes et pistes de réflexion de la nouvelle réforme de l’assurance chômage , annoncée par Emmanuel Macron lors de son interview du 14-Juillet .

    Celle-ci sera soumise à concertation avec les partenaires sociaux “dès la rentrée”, après un premier round de discussions sur la gouvernance du régime. Le texte doit également être le premier mis au menu du Parlement au retour de la trêve estivale , à partir de début octobre.

    Et avant ces discussions, le gouvernement semble déjà avoir trouvé l’inspiration à l’étranger. “Nos règles d’indemnisation doivent tenir compte de la situation du marché de l’emploi, comme le fait, par exemple, le Canada”, explique au quotidien l’ancien ministre du Budget, qui a remplacé Élisabeth Borne rue de Grenelle. “Quand ça va bien, on durcit les règles et, quand ça va mal, on les assouplit”, ajoute-t-il, rappelant que le premier volet de la réforme , qui a durci les conditions d’indemnisation, arrive à échéance le 1er novembre 2022 et qu’il doit être prorogé.

    Vers une durée d’indemnisation évolutive?

    De nouvelles règles soumises à la conjoncture économique et au dynamisme du marché de l’emploi, ça veut dire quoi? “Cette évaluation passera soit par des critères, comme un nombre de trimestres consécutifs avec une amélioration de l’emploi, soit par un comité qui nous donne un avis. Les modalités ne sont pas arrêtées”, glisse Olivier Dussopt. “La dernière réforme a modifié le salaire journalier de référence et la période de recharge des droits. Des pistes peuvent être ouvertes, sur la durée d’indemnisation et son caractère dégressif.”

    Au Canada, pas de dégressivité du montant des indemnisations liée au taux de chômage. En revanche, le nombre d’heures travaillées nécessaires pour ouvrir ses droits et la durée de l’indemnisation varient au niveau de chaque province en fonction de la santé du marché du travail.

    Plus le taux de chômage est élevé, plus le nombre d’heures travaillées requis pour ouvrir ses droits diminue. Dans une région avec un taux de chômage inférieur à 6%, il faut avoir travaillé 700 heures pour être éligible à l’indemnisation du chômage, 525 si ce taux se situe entre 10,1 et 11%.

    Durée d’affiliation pour ouvrir ses droits à l'indemnisation selon le taux de chômage régional Durée d’affiliation pour ouvrir ses droits à l'indemnisation selon le taux de chômage régional

    Dans la même philosophie, plus le taux de chômage est élevé, plus la durée d’indemnisation est longue. “Ainsi, une personne ayant travaillé pendant 700 heures sera éligible à 14 semaines d’indemnisation si elle réside dans une région avec un taux de chômage inférieur à 6%, alors qu’elle sera éligible à 36 semaines d’indemnisation dans une région avec un taux de chômage supérieur à 16%”, explique l’étude de l’Unédic.

    “Au Canada, 40% des demandeurs d’emploi restent moins d’un mois au chômage, et seulement 7% y sont plus d’un an. En France, c’est l’exact inverse!”, fait valoir au Parisien Éric Chevée le vice-président de la Confédération des petites et moyennes Entreprises (CPME), organisation patronale qui défend et pousse cette idée pour faire face aux “tensions de recrutement” remontées par les employeurs de nombreux secteurs.

    “Le marché du travail ne fonctionne pas comme ça”

    Une doctrine qui n’est pas partagée par tous les économistes et syndicats. Nombre d’entre eux alertent sur un modèle pas forcément transposable aux particularités de l’activité économique et du marché du travail en France, ou encore au niveau de formation de nos demandeurs d’emploi. “Le marché du travail ne fonctionne pas comme ça”, expliquait en fin de semaine dernière la numéro deux de la CFDT, Marylise Léon, à nos confrères du Monde .

    “Dans la très grande majorité des cas, les problèmes de main-d’œuvre des entreprises renvoient plutôt à des pénuries de compétences, aux conditions de travail et de rémunération et aussi au fait que, malheureusement, beaucoup d’employeurs ne savent pas recruter”, ajoute-t-elle. La CGT craint pour sa part une réforme synonyme de “paupérisation” accrue pour les chômeurs et instaurant des “droits réduits”.

    Des syndicats pointent également le fait que le gouvernement n’a pas encore évalué l’incidence des mesures entrées en vigueur à partir de 2021 avant d’“aller plus loin” sur la réforme de l’assurance chômage. Par ailleurs, à la fin de l’année 2021, 30% des personnes inscrites à Pôle emploi n’étaient pas indemnisées. La diminution de la durée de droits -lorsque le taux de chômage est peu élevé- ne les pousserait pas donc pas davantage à accepter des offres d’emploi.

    À voir également sur Le HuffPost: Le “pied de nez” à Ciotti de la part de ces députées NUPES portant la cravate

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      Avec son interview du 14 juillet, Macron n'a rien fait pour trouver des compromis

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 14 July, 2022 - 14:56 · 5 minutes

    Avec son interview du 14 juillet, Macron n'a rien fait pour arranger sa situation à l'Assemblée Avec son interview du 14 juillet, Macron n'a rien fait pour arranger sa situation à l'Assemblée

    POLITIQUE - Du sang et des larmes, à la sauce Macron. Le chef de l’État a véritablement lancé son deuxième quinquennat ce jeudi en renouant avec l’interview présidentielle du 14-juillet . Sa première longue intervention médiatique depuis sa réélection, sans compter son allocution aux Français à la fin juin.

    L’occasion pour lui de dresser la feuille de route de son gouvernement face à des prévisions économiques moroses et dans un contexte international éruptif. Très offensif sur certains sujets, comme la polémique sur les Uber files par exemple, ou la pénurie de main-d’œuvre qui pénalise les entreprises, Emmanuel Macron a dessiné les contours d’un été et d’un automne de réformes... quitte à lancer, rapidement, les hostilités à l’Assemblée nationale.

    Au programme, de celui qui se voit désormais en “Vulcain”, le dieu de la forge : Une réforme du travail qui contiendra plusieurs volets de l’assurance-chômage au RSA en passant par la formation. La suite, entre plan de sobriété énergétique et réforme des retraites -des sujets particulièrement impopulaires- promet également de belles batailles politiques.

    L’été sera chaud

    Emmanuel Macron n’a pas souhaité gommer sa vision du marché du travail, quitte à l’exprimer de manière un peu abrupte. Revendiquant, de lui-même, sa “petite phrase” sur le fait de traverser la rue pour trouver un emploi, dégainée à un jeune chômeur il y a quatre ans, le chef de l’État a remis le couvert: “C’est encore plus vrai aujourd’hui.”

    Dans son esprit, la préservation du pouvoir d’achat des Français passe par le “plein emploi” et, donc, une large “réforme du Travail” dès les prochaines semaines. Sans donner les détails de ce projet, Emmanuel Macron a distillé quelques indices sur sa philosophie. Relevant les difficultés de nombreux secteurs à recruter, il a par exemple expliqué “entendre” ceux qui peuvent “trouver un autre métier” mais pas ceux qui comptent avant tout sur “la solidarité”.

    “Si derrière la réponse, c’est ‘je vais bénéficier de la solidarité nationale pour réfléchir à ma vie’, j’ai du mal à l’entendre parce que cette solidarité c’est ceux qui bossent qui la paie”, a-t-il lâché, en confirmant sa volonté de conditionner le versement du RSA aux bénéficiaires à un “contrat où chacun fait sa partie” pour “leur remettre le pied à l’étrier”.

    Salaires, assurance chômage, retraites (...): son cap est clair. Sa main tendue ne nous concerne pas. Olivier Faure, député et secrétaire national du PS

    Des mots qui ne sont pas vraiment de nature à ravir grand monde dans l’opposition, comme le montrent les premières réactions au sein de la NUPES ou au Rassemblement national.

    Chiffons rouges

    “Grande prouesse d’Emmanuel Macron capable de discourir sur les difficultés de recrutement dans les métiers en tension sans dire un mot sur l’obligation d’augmentation des salaires et d’améliorer les mauvaises conditions de travail”, a par exemple ironisé Julien Bayou sur les réseaux sociaux, quand Laurent Jacobelli, député du RN, estimait sur BFMTV, qu’Emmanuel Macron “continue sa volonté de casse sociale, avec la réforme des indemnités chômage et la reforme des retraites.” “Un président de la république hors sol qui n’a rien compris”, selon ses mots.

    Pour une partie de l’opposition, à gauche en particulier, la réforme de l’assurance chômage, comme celle des retraites, prennent la forme de chiffons rouges. Et le président de la République a dégainé les deux. Il a effectivement remis sur la table son projet qui vise à “faire travailler” les Français “plus longtemps”. Le locataire de l’Élysée en a même dit davantage que sa Première ministre dans son discours de politique général en fixant l’horizon à l’été 2023 pour une première mise en application. Pour tenir ce calendrier, les concertations devront donc débuter dès la rentrée.

    Dans ce contexte, difficile d’imaginer l’alliance à gauche chercher à “bâtir ensemble”, selon la formule de l’exécutif. “Salaires, assurance chômage, retraites ubérisation du travail: son cap est clair. Sa main tendue ne nous concerne pas”, a rapidement réagi le patron du Parti socialiste Olivier Faure, quand son collègue Insoumis Alexis Corbière jugeait, au même moment, sur BFMTV, “impossible” de nouer des compromis avec une telle feuille de route. “On n’a pas été élus pour ça”, a-t-il expliqué.

    Une main tendue... sans rien dedans?

    Reste donc la droite. C’est effectivement l’une des confirmations de cet entretien: privé de majorité absolue, Emmanuel Macron regarde avant tout du côté des Républicains pour trouver des alliés de circonstances. En ce sens, chef de l’État a ponctué ses réponses d’appels à la responsabilité, sur la réforme des retraites, entre autres. “Est-ce qu’on fera les choses en plusieurs étapes? Est-ce qu’on trouvera des solutions qui ouvrent le jeu? Moi, ce qui m’importe c’est le résultat”, a-t-il lancé, en insistant sur la nécessité de trouver des “compromis responsables”.

    Mais les choses ne seront pas simples non plus avec Les Républicains. Sur le fond, la droite est rarement favorable aux mesures pouvant s’apparenter à de “l’écologie punitive”, ce que semble prévoir l’exécutif avec son “pacte de sobriété.” Sur la forme, Emmanuel Macron, dont les troupes ont subi un premier camouflet, mercredi, sur la loi sanitaire, a accusé les députés du parti gaulliste d’avoir pactisé avec le Rassemblement national et la gauche pour contrer le gouvernement. Et ce en des termes peu amène pour quelqu’un qui cherche à négocier, entre “coup de chaud nocturne” et “attelage baroque” .

    “Je ne crois pas que les députés LR se soient engagés devant leurs électeurs à voter avec la France insoumise et le Rassemblement national pour empêcher l’instauration d’un pass aux frontières”, a-t-il notamment sifflé. Une façon de prendre les sympathisants de droite à témoin... quitte à courroucer leurs députés. “Apprenez ce ‘respect de chacun’ auquel vous invitez”, lui a répondu Olivier Marleix, le chef des LR au Palais Bourbon. La voie du compromis semble longue.

    À voir également sur Le HuffPost: Après les “Uber files”, Macron assume tout et Le Maire le soutient

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      Interview du 14 - juillet: Macron veut aller plus loin sur la réforme de l'assurance chômage

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 14 July, 2022 - 12:36 · 2 minutes

    Macron veut aller plus loin sur la réforme de l'assurance chômage Macron veut aller plus loin sur la réforme de l'assurance chômage

    POLITIQUE - Le retour du “traverse la rue” pour trouver un emploi. Emmanuel Macron a confirmé, ce jeudi 14 juillet, vouloir “aller plus loin” sur la réforme de l’assurance chômage pour répondre à la pénurie de main d’oeuvre. Car, dit-il, “il n’y pas un endroit en France où des gens ne vous disent pas qu’ils cherchent des salariés”.

    “Il m’est arrivé de dire qu’il fallait traverser la rue, c’est encore plus vrai aujourd’hui”, a-t-il notamment lancé face à Anne-Claire Coudray et Caroline Roux, en appelant à la “remobilisation” générale pour aller vers le plein emploi, objectif revendiqué pour son second mandat. Le but, selon les mots du locataire de l’Élysée, serait “qu’il y ait un texte de loi” sur la “réforme du RSA”, la “réforme de France Travail”, mais aussi celle du lycée professionnel et la formation “tout au long de la vie” qui soit prêt “dès cet été”.

    Si Emmanuel Macron n’a pas donné davantage de détails sur les contours de son projet, il a profité de cet entretien pour en dessiner la philosophie. “Quand je me déplace, j’ai aujourd’hui des restaurateurs qui me disent je ne pourrai pas ouvrir ce week-end...”, a-t-il raconté, et cela “je ne peux pas l’accepter”.

    “Cette solidarité c’est ceux qui bossent qui la paie”

    Interrogé sur les raisons de la désaffection pour certains métiers, les bas salaires ou la dureté de la tâche, Emmanuel Macron a fait valoir la responsabilité de chacun. “S’ils peuvent trouver et aller vers un autre métier je le comprends très bien. Mais si derrière la réponse c’est ‘je vais bénéficier de la solidarité nationale pour réfléchir à ma vie’, j’ai du mal à l’entendre parce que cette solidarité c’est ceux qui bossent qui la paie”, a-t-il ainsi répondu.

    Plus concrètement, le chef de l’Etat a également confirmé vouloir conditionner le versement du RSA à certaines contreparties. “La collectivité doit de la formation pour aller vers des métiers dont on a besoin”, et “les gens qui touchent du RSA doivent s’engager, ce qui était le cœur du RMI”, a-t-il ainsi rappelé.

    Plus d’informations à venir...

    À voir également sur Le HuffPost: La grande interview de la nouvelle ministre de l’Égalité femmes-hommes

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      Les allocations chômage vont augmenter de 2,9% dès ce 1er juillet

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 30 June, 2022 - 13:12 · 1 minute

    L'Unedic, qui gère l'assurance chômage en France, a décidé d'augmenter de 2,9% les allocations chômage à compter de ce vendredi 1er juillet, notamment en raison de l'inflation (photo d'illustration). L'Unedic, qui gère l'assurance chômage en France, a décidé d'augmenter de 2,9% les allocations chômage à compter de ce vendredi 1er juillet, notamment en raison de l'inflation (photo d'illustration).

    CHÔMAGE - Une aide bienvenue au vu du contexte. Les allocations d’assurance chômage vont être revalorisées de 2,9% à partir de ce vendredi 1er juillet, coup de pouce qui va concerner 2,1 millions d’allocataires, a annoncé l’Unédic dans un communiqué publié ce jeudi 30 juin.

    “Lors des cinq dernières années cette revalorisation était en moyenne de 0,5 %. Le Conseil d’administration de l’Unédic (qui s’est réuni ce jeudi, ndlr ) a dans sa décision tenu compte du contexte économique, notamment de l’inflation , et de l’équilibre financier du régime”, explique l’organisme de gestion de l’assurance chômage dans son communiqué. L’inflation a atteint 5,8% en juin, selon l’Insee.

    Cela signifie que l’allocation minimale passe à 30,42 euros par jour, contre 29,56 euros actuellement.

    95% des demandeurs d’emploi concernés

    Cette revalorisation concerne 95% des demandeurs d’emploi indemnisés au 1er juillet, soit environ 2,1 millions de personnes.

    La revalorisation de l’allocation minimale et de la partie fixe s’applique à l’ensemble des allocataires concernés par ces paramètres dès le premier jour de leur revalorisation.

    L’augmentation des salaires journaliers de référence concerne, quant à elle, les allocataires indemnisés depuis plus de 6 mois, soit environ 1,9 million de personnes. Pour environ 200.000 allocataires, seule la revalorisation de la partie fixe s’applique.

    L’Unédic avait confirmé début juin son retour dans le vert après la crise du Covid , avec un excédent prévu cette année à 2,5 milliards d’euros.

    À voir également sur le HuffPost : Bruno Le Maire vise le “plein emploi” d’ici à deux ans