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      L'expérience de celles qui traversent un avortement racontée tout en nuances dans la BD "Cher Blopblop"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 2 July, 2022 - 06:00 · 5 minutes

    IVG - Blopblop: c’est le nom donné par Violette à son embryon dans la nouvelle bande dessinée de Léa Castor. “Il m’aura fallu du temps pour t’écrire cette lettre [...]. Le courage de regarder en face toute ma tristesse, ma déception, ma colère”, écrit Violette à Blopblop dans une lettre, avant qu’on puisse lire son histoire.

    L’autrice et illustratrice Léa Castor signent aux Éditions Leduc la bande dessinée Cher Blopblop, lettre à mon embryon . Elle y raconte le parcours de Violette, 28 ans, en couple avec Thibaut, confrontée en l’espace de quelques mois à deux grossesses non désirées .

    Publiée le 21 juin dernier, la bande dessinée résonne avec le récent revirement de la Cour suprême des États-Unis sur l’arrêt “Roe v. Wade” , garant jusque-là du droit à l’avortement dans le pays. Léa Castor attire en effet l’attention sur le tabou que reste l’IVG, en dépeignant avec nuance l’expérience de celles qui le traversent.

    Des émotions effacées

    “Dans les récits qui existaient déjà sur l’IVG, ce que je trouvais qu’il manquait, c’était toute la nuance autour de ce qu’on peut ressentir”, commence par souligner Léa Castor auprès du HuffPost . “Cette bande dessinée, je l’ai commencée, car j’en avais besoin, parce que ça m’est arrivé, mais aussi parce que je me suis rendu compte qu’il y avait vraiment un sujet”, poursuit-elle.

    Pour Léa Castor, l’ avortement est un sujet “directement politisé”, ce qui conduit à “effacer les sentiments, les émotions” que l’on peut ressentir. Entre les militants pro-vie qui décrivent systématiquement l’avortement comme un drame et la ‘banalisation’ de celui-ci, peu de place est laissée aux récits des femmes qui avortent.

    “J’avais envie d’écrire un récit à chaud, avec cet imbroglio d’émotions qui est dur à traverser, et pas des années après, quand le temps lisse les émotions”, explique à l’inverse l’autrice, qui rappelle que chacune vit différemment un avortement.

    À l’instar de Violette, Léa Castor se décrit d’ailleurs comme féministe . Malgré cet engagement, chacune se retrouve désemparée face à la perspective d’un avortement. “Je n’y connaissais rien, même en étant militante. Et dans mon entourage féministe, seuls celles et ceux qui s’y sont vraiment intéressés savent réellement ce que c’est”, témoigne l’illustratrice. “On a l’impression que c’est un acquis, mais on ne sait pas vraiment ce que c’est”, ajoute-t-elle.

    Chaque IVG est “unique”

    Déni, colère ou encore tristesse: dans la bande dessinée, le personnage de Violette passe en effet par de multiples émotions. Elle peine notamment à comprendre sa tristesse après son premier avortement, bien qu’il résulte de sa décision. “Pour Violette, c’est presque une émotion antiféministe et en fait non. C’est la psychologue qui lui explique qu’elle peut vivre un deuil tout en étant sûre de son choix”, raconte Léa Castor.

    “En tant que militantes féministes et pro-choix, il nous faut absolument tenir ces deux positions: non, l’avortement n’est pas ‘rien’, cependant nous réclamons le droit de disposer absolument de nos corps”, rappelle en ce sens la gynécologue-obstétricienne Laura Berlingo, en préface de la bande dessinée.

    Lors de son deuxième avortement, Violette se révèle plus sereine. “Je voulais que des vécus différents puissent être intercalés dans un même récit”, met en avant Léa Castor, pour qui chaque avortement est “unique”. “Pour les adolescents, ça permet de montrer que ça peut se passer de cette façon ou d’une autre, avec deux IVG qui ne se ressemblent pas. Pour les adultes, ça permet de dire ‘tu n’es pas seule’”, détaille l’autrice.

    “La première IVG est repoussée, et se fait à un stade plus avancé de la grossesse. Violette connaît les nausées des trois premiers mois, elle a la sensation de plus se reconnaître à l’intérieur. Lors de la deuxième, elle est prise en charge très rapidement, l’IVG est considérée comme une priorité par ceux qui la reçoivent et elle est mieux accompagnée. C’était intéressant aussi de montrer ces deux situations”, complète Léa Castor.

    Impliquer un lectorat masculin

    Dans sa bande dessinée, l’illustratrice fait aussi le choix de montrer un couple , et non une femme seule, face à l’IVG. “Dans beaucoup des récits que j’ai pu lire, il n’y avait souvent pas de père, alors que c’est banal de se retrouver dans cette situation en couple”, explique-t-elle, malgré l’usage d’une contraception . “C’est une épreuve qui peut être surmontée, si on arrive à en discuter”, poursuit-elle.

    “Ça montre aussi ce que ça creuse comme inégalités”, souligne Léa Castor. “Il n’a pas su ce que ça faisait de t’abriter neuf semaines”, écrit ainsi Violette à Blopblop dans une lettre à propos de Thibaut. Ces avortements permettent au couple d’aborder le sujet de la charge contraceptive, alors que Thibaut n’a pas un soir mis de préservatif par “flemme”, ce qui a entraîné la deuxième IVG.

    Pour autant, “il n’est pas le méchant de l’histoire, beaucoup de mecs se retrouvent perdus face à ces situations, cherchent à se protéger, mais sont aussi un peu à côté”, estime Léa Castor. Pour l’autrice, le but de sa bande dessinée est en effet aussi “d’impliquer un lectorat masculin”. “C’était aussi pour leur dire: Bougez-vous, vous aussi!”, conclut-elle.

    L'illustratrice Léa Castor a publié la bande-dessinée L'illustratrice Léa Castor a publié la bande-dessinée "Cher Blopblop, lettre à mon embryon" aux Editions Leduc le 21 juin 2022.

    À voir également sur Le HuffPost: “Les Etats-Unis (un peu plus) divisés après la révocation du droit à l’avortement”

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      Au lendemain des législatives, Joann Sfar se sent "nulle part"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 20 June, 2022 - 08:56 · 1 minute

    Joann Sfar a le sentiment d'être Joann Sfar a le sentiment d'être "nulle part".

    POLITIQUE - Joann Sfar est dérouté. Ce lundi 20 juin, l’auteur de bande dessinée, qui multiplie les croquis politique s depuis la précédente élection présidentielle, a partagé un nouveau dessin sur son compte Instagram pour exprimer son sentiment d’incompréhension au lendemain du second tour des législatives .

    Et pour cause, il n’a, explique-t-il, pas pu voter. Pourquoi? Parce qu’il aurait disparu des listes électorales contre son gré entre la présidentielle et les législatives. Il n’était ni dans son nouveau bureau de vote ni dans l’ancien. “Je suis nulle part”, souffle un petit personnage barbu, censé le représenter.

    “J’ai du mal à comprendre le système qui m’a rayé d’un bureau pour me réinscrire nulle part. C’est sans doute ma faute”, déplore l’auteur du Chat du rabbin ce lundi 20 juin.

    “Reste cette phrase: Je suis nulle part, conclut-il en glissant vers une pensée philosophique. Ce matin, elle me correspond beaucoup.”

    Très actif sur le réseau social au cours du mois de mai pour inciter les électeurs français à se rendre dans les urnes, Joann Sfar a rejoint, malgré lui, la très grande majorité des Français qui se sont abstenus de voter, ce dimanche. Le taux d’abstention a atteint près de 53,8%, en hausse d’un point par rapport au premier tour (52,5%). Un chiffre qui reste toutefois inférieur au record de 2017 (57,4%).

    À voir également sur Le HuffPost : Sans majorité absolue, En Marche drague à droite et à gauche

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      Le nouveau "Gaston Lagaffe" suspendu par les éditions Dupuis

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 16 May, 2022 - 14:05 · 3 minutes

    Le retour de Le retour de "Gaston Lagaffe" ne fait pas l'unanimité.

    BANDE DESSINÉE - Sous le coup d’un procès contre Isabelle Franquin, la fille du dessinateur belge, l’éditeur de BD Dupuis a décidé de différer à l’an prochain au plus tôt son projet de sortie d’un nouvel album de Gaston Lagaffe . Intitulé Le retour de Lagaffe , il devait initialement paraitre en octobre 2022.

    L’annonce de “la suspension” de cette parution a été faite ce lundi 16 mai à l’occasion d’une audience devant le tribunal de Bruxelles . “On n’a pas envie de faire la guerre, on veut un débat serein” avec Mme Franquin, a expliqué l’avocat de Depuis, Alain Berenboom, à l’AFP. “Nous sommes d’accord pour reporter la prépublication (...) jusqu’au début de l’année 2023, c’est-à-dire après que l’arbitre ait rendu sa décision”, a-t-il assuré.

    L’avocate d’Isabelle Franquin, Martine Berwette, s’est félicitée pour sa part que Dupuis doive “s’incliner” dans cette procédure en urgence qui consistait à faire interdire “toute promotion et prépublication” de nouvelles aventures de Lagaffe.

    Une décision de justice attendue pour fin septembre

    Isabelle Franquin refuse que le personnage star de son père revive sous les traits d’un autre dessinateur, projet des éditions Dupuis qui ont confié le crayon au Canadien Delaf.

    “Son papa a répété de manière continue, pendant des années, qu’il ne voulait en aucun cas que Gaston Lagaffe soit repris par un autre dessinateur après sa mort”, a affirmé Martine Berwette devant le tribunal. Il s’agit d’“un droit moral inaliénable” qu’est habilitée à exercer celle qui est l’unique ayant droit d’André Franquin, selon l’avocate.

    À l’inverse, les éditions Dupuis estiment être propriétaires des droits patrimoniaux sur les personnages de Franquin, via le rachat en 2013 de la société Marsu Productions avec laquelle le créateur de Lagaffe avait conclu un accord de cession en 1992.

    L’arbitre choisi par les deux parties devrait rendre sa décision “fin septembre”, dans un délai d’un mois après des plaidoiries à huis clos prévues fin août. Ce jugement ne sera pas susceptible d’appel, selon les avocats des deux camps.

    Ces auteurs qui soutiennent la fille Franquin

    Dans son numéro daté du 6 avril, l’hebdomadaire Spirou avait publié un premier gag de Lagaffe dessiné par Delaf, ce qu’avaient déploré les avocats d’Isabelle Franquin. Les éditions Dupuis avaient alors annoncé suspendre la suite des prépublications “par souci d’apaisement”.

    La fille de Franquin a ensuite reçu le soutien de plusieurs auteurs, dont Philippe Geluck, dans une lettre ouverte accusant le projet de Dupuis de “bafouer la volonté” du créateur de Lagaffe. “En agissant ainsi (...) vous proposez de revenir à une époque où la volonté du créateur était soumise au bon vouloir des détenteurs des droits commerciaux et où un ersatz – ou produit dérivé – se présente comme une œuvre originale”, dénonce ce texte.

    Zep s’est aussi dit révolté par ce projet . “Pour moi, c’est comme si Laurent Gerra enregistrait un nouveau disque de Jacques Brel, avait-il comparé dans les colonnes du Figaro . “Aussi bien imité que ce soit, cela reste de l’imitation (...) Si on ne tolère pas ça dans l’industrie musicale, je ne comprends pas qu’on puisse le tolérer dans la bande dessinée”, expliquait le créateur de Titeuf .

    À voir également sur Le HuffPost: Pourquoi cette couverture géante de manga à succès investit la façade de la BNF

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      Mort de George Perez, dessinateur de comics légendaire passé par Marvel et DC

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 8 May, 2022 - 08:28 · 4 minutes

    Décédé à 67 ans, George Perez laisse derrière lui un héritage immense chez les éditeurs Marvel et DC. Décédé à 67 ans, George Perez laisse derrière lui un héritage immense chez les éditeurs Marvel et DC.

    BANDE-DESSINÉE - Marvel et DC lui doivent énormément. Le dessinateur américain George Perez, figure très appréciée du monde des comics de super-héros , est décédé à l’âge de 67 ans d’un cancer du pancréas, a annoncé ce samedi 7 mai son entourage.

    “George est parti hier paisiblement, chez lui avec à ses côtés celle qui était sa femme depuis 490 mois et sa famille”, a écrit sur la page Facebook de l’artiste l’une de ses amies proches, Constance Eza. George Perez avait annoncé prendre sa retraite en 2019 en raison de problèmes de santé. S’il se savait condamné par sa maladie qu’il n’avait dévoilée publiquement qu’en fin d’année 2021 , il souhaitait encore rencontrer son public, comme il le partageait régulièrement sur son compte Facebook.

    Le dessinateur avait débuté chez Marvel dans les années 1970, travaillant notamment sur les Avengers et les Quatre Fantastiques. Le dessinateur s’était progressivement rapproché de la “distinguée concurrence” DC Comics , grand rival de Marvel, pour lesquelles il a collaboré sur de très nombreux titres comme les “Jeunes Titans” et a contribué à relancer le personnage de “ Wonder Woman ” à la fin des années 1980.

    On lui doit également les dessins d’une histoire très singulière sur le personnage de Hulk: Futur Imparfait ou encore Crisis on Infinite Earths , l’un des récits les plus ambitieux de l’histoire de DC Comics.

    Chez Marvel, l’un de ses plus grands travaux est sans doute sa collaboration avec le dessinateur Rom Lim pour Infinity Gauntlet de Jim Starlin , une histoire ayant largement inspiré Marvel Studios pour les films Avengers Infinity War et Endgame , devenus certains des plus gros succès au box-office de l’histoire du cinéma.

    Marvel et DC pleure leur dessinateur

    Les hommages à l’artiste se sont multipliés sur les réseaux sociaux, notamment de la part des “big two”, Marvel et DC.“Ses contributions ont été déterminantes pour faire avancer et réinventer la longue et riche histoire de DC”, a salué l’éditeur sur Twitter.

    “Notre famille chez Marvel pleure sa perte”, a réagi son concurrent, soulignant l’importance de son travail ”à travers tous les comics”.

    Parmi les autres hommages de l’industrie, celle de Tom King. Auteur de la nouvelle génération, mais déjà reconnu pour son talent, il a lui aussi écrit quelques lignes pour le dessinateur, partageant au passage certaines de ses couvertures, devenues parmi les plus iconiques de l’histoire des super-héros au format papier.

    “George Perez n’a jamais fait la moitié du chemin, dans l’art ou dans la vie. Il a repoussé les limites de ce qu’un comics pouvait faire: son style était en quelque sorte, incroyablement puissant et subtilement gracieux”, a-t-il écrit pour lui rendre hommage.

    Au cours de sa carrière dans l’industrie de la BD américaine, George Perez a également contribué au célèbre “crossover” (croisement) entre les deux plus célèbres éditeurs de l’industrie. Cette collaboration ayant donné lieu, après de longues années de travail et de conflits à une union inédite des deux éditeurs et de leurs super-héros respectifs le temps de quelques pages: les Avengers de Marvel et la Ligue des Justiciers de DC.

    Publiée entre 2003 et 2004, écrite par l’auteur Kurt Busiek et dessinée par Perez, l’histoire de “ JLA/Avengers” permettait pour la première fois de voir échanger et travailler ensemble des personnages qui n’étaient absolument pas destinés à partager les mêmes cases de bande-dessinées.

    À voir également sur Le HuffPost: “Thor: Love and Thunder” se dévoile dans un premier trailer