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      Piqûres en boîte de nuit: 800 plaintes, des interpellations… Le point sur les enquêtes

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 17 June, 2022 - 10:11 · 3 minutes

    Après des centaines de cas de piqûres suspectes en boîte de nuit et dans des festivals, les forces de l'ordre peinent encore à endiguer le phénomène (photo d'illustration). Après des centaines de cas de piqûres suspectes en boîte de nuit et dans des festivals, les forces de l'ordre peinent encore à endiguer le phénomène (photo d'illustration).

    JUSTICE - C’est un phénomène qui se propage plus vite que les enquêtes n’avancent. Depuis plusieurs mois en France, comme au Royaume-Uni un peu plus tôt , des centaines de cas de piqûres suspectes ont été rapportés, essentiellement par des jeunes femmes après des soirées en boîte de nuit ou des festivals. Une accumulation de plaintes au sujet de laquelle nos confrères du Figaro ont dévoilé jeudi 16 juin un premier bilan policier.

    Une synthèse réalisée par la direction générale de la police nationale (DGPN) recense les victimes et les plaintes, revient sur les symptômes les plus fréquents et liste les actions policières menées en réponse.

    Ainsi, rapporte Le Figaro , c’est le Morbihan qui est le département français le plus touché, notamment avec des dizaines de malaises consécutifs à des piqûres au cours d’un festival de musique, “Insolent”, organisé le 23 avril dernier à Lorient. Pour le reste du pays en revanche, les zones les plus concernées par le phénomène se trouvent au sud de la Loire, à l’image d’un tournage de TF1 dans le Var ou d’une vague de plaintes dans l’Hérault.

    Des symptômes, mais de trace de GHB

    Au total, la synthèse recense quelque 1.100 victimes sur l’ensemble du territoire et 808 plaintes déposées en France, que ce soit auprès de la police ou de la gendarmerie. Tant et si bien que les forces de l’ordre tentent désormais de devancer les malfaiteurs en menant des descentes surprises dans des lieux de fête. De son côté, l’Ofast (l’agence luttant contre le trafic de stupéfiants) se trouve en alerte face à la possible émergence d’un réseau de trafiquants.

    Car si les enquêteurs peinent encore à vaincre le casse-tête, le problème est loin d’être anodin. Le Figaro précise ainsi que le rapport de la DGPN liste des symptômes pouvant être particulièrement handicapants: “bouffées de chaleur, vertiges, perte de sensibilité, voire de connaissance”. Au point de nécessiter “l’intervention des secours” et occasionnellement des transports à l’hôpital en vue de mener des examens médicaux.

    Toutefois, alors que certaines victimes craignent d’avoir été piquées avec du GHB, la tristement célèbre “drogue du violeur”, aucune analyse n’a révélé la présence du moindre résidu de cette molécule dans le sang ou les urines des victimes. De même, la note policière note que les personnes ayant déposé plainte “n’évoquent pas d’acte d’agression sexuelle ou de vol consécutifs à la piqûre”.

    Au CHU de Dijon, un protocole pour accompagner les victimes

    Reste toutefois aux forces de l’ordre à comprendre le phénomène en procédant à des interpellations concluantes. Car pour l’heure, assure encore Le Figaro , aucune des cinq interpellations conduite à ce stade n’a permis d’incriminer qui que ce soit. À chaque fois, les suspects ont été relâchés et mis hors de cause.

    En attendant que les enquêteurs avancent donc sur ce dossier, la société s’organise pour faire face. Ainsi, comme le décrit l’Agence France presse, le CHU de Dijon a mis au point un protocole pour prendre en charge au mieux les futures victimes. En cas de suspicion de piqûre, il consiste notamment en des “prélèvements rapides urinaires et sanguins pour analyses toxicologiques, biochimiques et sérologiques” ainsi qu’une “constatation des éventuelles traces de piqûres” et la “prise des paramètres vitaux”.

    Le centre hospitalier conseille aussi aux personnes suspectant une agression à la seringue de “ne surtout pas uriner avant prise en charge” et de “rejoindre un service d’urgences le plus rapidement possible”. Bref, tout ce qui permettra à la fois aux enquêteurs de progresser et aux victimes d’être accompagnées d’ici à ce que le phénomène soit endigué.

    À voir également sur le HuffPost : Sans le nommer, Macron répond à Mélenchon sur “la police tue”

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      Au Royaume-Uni, l'ampleur des piqûres en boîte de nuit force à des mesures spécifiques

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 6 May, 2022 - 04:15 · 9 minutes

    Alors que le phénomène touche actuellement la France, le Royaume-Uni a été victime en premier de centaines de piqûres mystérieuses en boîte de nuit. Un phénomène qui inquiète les autorités, qu'elles soient politiques, sécuritaires ou sanitaires (image d'illustration). Alors que le phénomène touche actuellement la France, le Royaume-Uni a été victime en premier de centaines de piqûres mystérieuses en boîte de nuit. Un phénomène qui inquiète les autorités, qu'elles soient politiques, sécuritaires ou sanitaires (image d'illustration).

    ROYAUME-UNI - Ces dernières semaines, les cas se multiplient partout en France. À Rennes , Béziers ou lors du Printemps de Bourges , de jeunes fêtards craignent d’avoir été piqués contre leur gré durant une soirée en boîte de nuit ou dans des festivals de musique.

    Ce phénomène inquiétant a déjà touché le Royaume-Uni , où plus d’un millier de plaintes ont été déposées fin 2021. Et Outre-Manche justement, ces affaires ont pris tant d’ampleur -notamment après des témoignages de victimes très relayés médiatiquement - qu’une réponse institutionnelle est en cours. Que ce soit au niveau politique, du côté de la police et même des instances sanitaires, chacun tente de réagir.

    Le 26 avril dernier, le Home Affaires Committee , une commission de la chambre des communes composée de onze députés, chargés entre autres d’évaluer l’action du ministère de l’Intérieur, a ainsi publié un rapport parlementaire sur le sujet. Une longue enquête portant sur la problématique des piqûres en boîte de nuit, et sur celle des drogues ou liquides versés dans les verres des fêtards à leur insu, qui formule des recommandations et interpelle le gouvernement quant aux mesures à prendre pour endiguer le phénomène. De telle

    Anxiété, paralysie, cauchemars, amnésies...

    Ces travaux ont été lancés après une alarmante série de plaintes à l’automne 2021. Les médias locaux en dénombraient au moins 1300 en janvier tout en assurant que la majeure partie des victimes n’osaient pas se présenter à la police, craignant de manquer de preuves pour dénoncer ce “ crime invisible ”.

    Plusieurs victimes ont effectivement déclaré devant la commission qu’après avoir expliqué leur situation sur les réseaux sociaux, elles avaient été contactées par des centaines de personnes dans le même cas, des deux sexes et de tous âges. Avec à chaque fois des victimes expliquant avoir retrouvé sur leurs corps des traces de piqûre par des seringues ou des stylos à injection (comme ceux dont disposent parfois les personnes diabétiques), souvent après être sorties d’une torpeur éprouvante ou même s’être réveillées dans une position ou un lieu anormal.

    Dans le rapport, les députés précisent avoir obtenu les retours de 1.895 victimes et de plus de 1.400 témoins de “ spiking ”, le nom donné outre-Manche à ces pratiques (piqûres et verres trafiqués confondus). Et ils insistent sur le fait qu’à l’époque des faits, à l’automne dernier donc, le phénomène des piqûres n’avait cours qu’au Royaume-Uni, très majoritairement dans des bars et des boîtes de nuit.

    Ces témoignages ont permis aux parlementaires de distinguer deux types de conséquences aux piqûres: une souffrance mentale (anxiété, cauchemars, sensation de “viol”, amnésie) et des problèmes physiques (paralysie, spasmes, difficultés à se mouvoir...). Et cela sans même évoquer les psychoses que la série de cas fait planer sur toute une génération de fêtards.

    Les élus britanniques avancent aussi des raisons derrière l’action de ceux qui piquent, au travers des témoignages recueillis: “jeu” malsain entre amis au sein d’une équipe de sport, manœuvre pour dérober une carte bancaire, tentative d’agression sexuelle ou de viol...

    Parmi les conclusions du rapport, il est également intéressant de noter cette explication apportée à l’absence récurrente de plainte: étant donné l’environnement dans lequel les piqûres ont lieu, expliquent les parlementaires, elles concernent une population qui a souvent consommé d’autres substances, parfois illicites. Et qui craint donc, en allant témoigner auprès de la police, “d’avoir des problèmes” en lien à la prise de drogue par exemple.

    Une batterie de mesures proposées

    Une fois cet inquiétant état des lieux dressé, les parlementaires proposent des mesures au gouvernement de Boris Johnson. Et parmi celles-ci, ils insistent sur la nécessité en premier lieu pour le ministère de l’Intérieur de mieux connaître le problème. Cela en menant des enquêtes précises sur “la fréquence, l’ampleur et les conséquences” du spiking .

    Ils suggèrent ensuite l’ajout d’un volet spécifique à la campagne de communication gouvernementale contre les violences faites aux femmes et aux filles, où la problématique serait abordée directement. Ce message de prévention pourrait ainsi être martelé dans les lieux de fête, en milieu scolaire et universitaire, et dans les hôpitaux, ainsi que dans les commissariats pour inciter les victimes à témoigner.

    De même, ils demandent au ministère de la Justice d’évaluer sous six mois la nécessité de légiférer spécifiquement contre les piqûres, en créant un crime à part. Une décision qui permettrait de suivre judiciairement à l’avenir un individu condamné pour avoir piqué quelqu’un. “Cela servirait aussi à dissuader les auteurs de tels faits en leur montrant qu’il s’agit d’un véritable crime qui entraîne des conséquences judiciaires lourdes”, écrivent-ils.

    Surtout, face à un phénomène si discret et qui laisse les victimes sans défense, les élus britanniques répètent qu’il est nécessaire de trouver des moyens de protéger la population. Et cela en renforçant les mesures de sécurité à l’entrée des lieux de fête, en incitant par exemple à plus de recrutement de vigiles et en particulier des femmes, à une meilleure formation et à un renforcement des fouilles.

    Dans les cas des verres dans lesquels sont versées des substances, ils donnent un exemple concret: un personnel de sécurité plus nombreux permettrait de mieux surveiller les verres des fêtards sortis fumer. Et vont jusqu’à suggérer de supprimer la licence d’établissements qui ne mettraient pas les moyens pour protéger leur clientèle.

    Trop peu d’affaires résolues

    Une meilleure protection face aux piqûres passe aussi par un meilleur accompagnement des victimes une fois qu’elles ont porté plainte. Sur ce sujet, les parlementaires ont une demande pour le gouvernement: s’assurer que la police dispose de moyens suffisants pour pouvoir dépister toute trace de psychotrope chez les victimes. Cela permettrait de leur donner un argument de poids pour aller en justice, si des substances sont effectivement retrouvées dans leur organisme.

    Car pour l’heure, et c’est un problème de taille, seules de très rares plaintes ont donné lieu à des suites permettant d’en savoir plus sur le phénomène . Ce que déplorent les élus dans leur rapport, se disant “déçus par le très faible nombre de procédures ayant pu être menées à leur terme”. Raison pour laquelle ils demandent au gouvernement d’agir, tant en lançant des études académiques sur le profil des agresseurs qu’en donnant davantage de moyens d’investigation aux forces de l’ordre. Le rapport note effectivement que “neuf victimes sur dix n’ont pas reçu d’aide” après avoir témoigné, que ce soit de la part de la police comme des équipes de sécurité des lieux de fête.

    Un constat d’échec qui a déjà poussé de nombreux responsables locaux à s’engager, dans l’attente des retours du gouvernement sur le sujet.

    Le maire du Grand Manchester (la métropole autour de la ville de Manchester) Andy Burnham a par exemple créé un “ partenariat contre le spiking ”, c’est-à-dire une vaste initiative mêlant les autorités politiques, la police et d’autres responsables locaux en matière de sécurité.

    L’idée est que soient rendus accessibles à tous des dispositifs de test antidrogue dont les résultats peuvent être utilisés en justice, que des volontaires soient postés dans les zones animées pour venir en aide aux personnes désorientées ou qui auraient été volées par exemple et que des campagnes de sensibilisation aient lieu dans les établissements scolaires.

    Ces initiatives, tout comme le rapport parlementaire, sont saluées par les associations qui luttent contre les piqûres et plus généralement les comportements répréhensibles dans le milieu de la nuit. À l’image de Dawn Dines , une militante qui expliquait récemment à la BBC que la création d’un crime spécifique au spiking serait une excellente mesure, pour venir en aide aux victimes et à la police autant que pour décourager les auteurs. Un avis partagé par les victimes , soulagées de savoir qu’en dépit de l’absence généralisée d’explications et d’enquêtes abouties, la société britannique se mobilise.

    Charge désormais à Boris Johnson et à ses ministres de mettre en application les suggestions des députés pour tenter de lutter contre un phénomène bien loin d’avoir disparu, outre-Manche.

    À voir également sur le HuffPost : Orelsan enflamme ce club de Tignes pour la réouverture des boîtes de nuit

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      Mort de Régine, chanteuse et "reine de la nuit" et des discothèques

      Le HuffPost avec AFP · news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 1 May, 2022 - 10:35 · 2 minutes

    Régine, ici photographiée sur le plateau de Michel Drucker en 2006, est morte à l Régine, ici photographiée sur le plateau de Michel Drucker en 2006, est morte à l'âge de 92 ans. Chanteuse à succès, elle avait aussi régné sur le monde de la nuit avec ses discothèques.

    CULTURE - La disparition d’une “reine de la nuit”. La chanteuse et comédienne Régine, qui a longtemps régné sur le monde de la nuit avec des discothèques en France et à l’étranger, est décédée à 92 ans ce dimanche 1er mai, a annoncé à l’AFP sa petite-fille, Daphné Rotcajg.

    “Régine nous a quittés paisiblement ce 1er mai à 11 heures” à Paris, a précisé Daphné Rotcajg. “La reine de la nuit s’en va: fermeture pour cause de longue et grande carrière”, indique un communiqué écrit, à la demande de la famille, par l’humoriste Pierre Palmade , ami proche de Régine depuis de nombreuses années.

    “Partie avec sa boule à facettes et sa gouaille chaude et rassurante”, Régine “avait fait danser pendant plus de 30 ans dans ses boîtes de nuit les stars du monde entier”, poursuit ce texte transmis à l’AFP.

    Elle avait échappé à la déportation

    Le chanteur Renaud, qui lui a écrit plusieurs titres, considérait qu’elle était la dernière représentante historique de la chanson française, connue notamment pour “La grande Zoa”, “Azzurro”, “Les p’tits papiers” ou encore “Patchouli Chinchilla”.

    Elle a été propriétaire de jusqu’à 22 discothèques qui portaient son prénom dans le monde entier, à commencer par le mythique “Chez Régine”, près des Champs-Elysées. Son prénom est devenu ainsi “l’emblème des nuits folles jusqu’au petit matin, elle-même dansant sur la piste jusqu’à la fermeture”, indique le texte de Pierre Palmade.

    Régina Zylbergerg est née le 26 décembre 1929 à Anderlecht, en Belgique, de parents juifs polonais. À Aix-en-Provence, en 1941, elle échappe à la déportation grâce à des Français non juifs.

    Une Française qui conquit l’Amérique

    ″‘Les petits papiers’ de Gainsbourg ou ‘La grande Zoa’ de Frédéric Botton, mais aussi Barbara, Sagan, Renaud, Marc Lavoine ou encore Serge Lama, tous ont été inspirés par l’authenticité de cette petite juive cachée pendant la guerre et évitant de peu les rafles de Klaus Barbie”, poursuit le communiqué.

    Elle a aussi fait du cinéma, figurant au générique d’une dizaine de films, comme “Jeu de massacres” d’Alain Jessua, “Robert et Robert” de Claude Lelouch ou “Les ripoux” de Claude Zidi.

    Dans les années 60, après être passée par l’Olympia, elle chante au Carnegie Hall de New York, devenant -avec notamment Edith Piaf- une des rares Françaises à avoir conquis l’Amérique. Elle s’est également produite à Bobino. “Ma plus grande joie serait qu’on écoute encore mes chansons dans cinquante ans”, confiait-elle à l’AFP en 2020.

    “Je suis très fière que certaines soient devenues des classiques de la variété. (...) Mon premier métier, c’était les discothèques. Longtemps, la chanson n’a été qu’un passe-temps. Aujourd’hui, je me rends compte que la scène a été le plus important dans ma vie”, déclarait encore la chanteuse et femme d’affaires.

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