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      L’écologie bureaucratique contre les élus

      ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 9 February, 2023 - 04:30 · 3 minutes

    Qui aujourd’hui pour s’opposer au discours lénifiant des écolos ? Qui ne veut pas « sauver la planète » ? Qui souhaite davantage de pollution et transformer le pays en déchetterie ? Personne. Comme personne ne préfère la guerre à la paix, la maladie à la bonne santé ou la pauvreté à la richesse.

    Ce bel unanimisme éthique, qui unit curieusement la finance tendance ESG, les métropolitains tendance Hidalgo, les décroissantistes de tout poil, Joe Biden et les cathos réacs, est devenu un marqueur important pour faire partie du camp du Bien.

    Il a bien entendu son envers sinistre et monomaniaque : il justifie la chasse aux pollueurs réels ou supposés, la criminalisation des sceptiques et la mise au pas de l’ensemble de la société au nom du bien commun écologique « quoi qu’il en coûte », y compris son secteur industriel et plus généralement la prospérité économique.

    Ce qui ne pourrait être qu’un discours marginal au sein du débat public devient clairement dangereux quand il sert de langage de justification bureaucratique pour écraser les libertés locales en France comme dans le reste du monde.

    DREAL machin autoritaire et bureaucratique

    Dans un essai paru en 2022 intitulé La dictature bureaucratique , Frédéric Masquelier, juriste de formation mais également maire de Saint-Raphaël, nous propose un retour d’expérience intéressant sur la manière dont le ministère de l’Écologie, en particulier la DREAL, se comporte avec les corps intermédiaires et les élus, c’est-à-dire contre les libertés locales.

    La DREAL, ou direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement est un machin sous tutelle préfectorale comme notre État jacobin sait en produire. Elle est en quelque sorte le bras armé du ministère de la Transition écologique (et de la cohésion des territoires) en matière de « développement durable ».

    « Je n’ai jamais rencontré un élu local qui défende cette administration – qui a l’art de tout rendre complexe. » observe M. Masquelier. Au flou de son champ d’intervention s’ajoute un principe d’incertitude quant à la réalisation de ses objectifs et surtout une incapacité chronique à écouter le retour d’expérience des élus locaux.

    Face aux blocages administratifs, M. Masquelier prend l’exemple très concret de travaux de déplacements de berges d’un cours d’eau, le discours de la DREAL est rôdé :

    « Il est fermement répondu aux élus trop revendicatifs que cette situation serait de leur faute : la DREAL invoque le réchauffement climatique, la transition énergétique ou une urbanisation non maîtrisée pendant des décennies. »

    Fermez le ban.

    Masquer un problème ancien

    Le discours écologique prend ici une signification nouvelle pour cacher un problème ancien, inhérent à la bureaucratie. Le bavardage climatique et écolo masque son incapacité structurelle à récolter les informations nécessaires à un fonctionnement véritablement efficace vis-à-vis de ses administrés.

    Parce qu’elle ne reconnaît comme légitime que le type de savoir qu’elle a elle-même produit et identifié comme valide et « rationnel », elle est incapable d’intégrer l’expérience, les informations et les connaissances qui ne proviennent pas d’elle-même comme l’observait déjà Michel Crozier dans Le phénomène bureaucratique .

    La connaissance subjective acquise par les acteurs locaux, par l’expérience des hommes de terrain, les compétences tacites et informelles des acteurs n’existent pas aux yeux des bureaucrates et des planistes, qui limitent la « rationalité » de l’action publique (au sens de Weber) à ce que génèrent les administrations publiques elles-mêmes.

    Ajoutons que la position de monopole de la DREAL en matière de décision publique sur la question écolo offre en complément peu d’incitations pour son personnel de prendre en compte les avis et les retours d’expérience qui ne proviennent pas de sa propre hiérarchie.

    Parce que la nature vous veut du bien, et que l’administration publique en est l’exécutif direct, les élus, corps intermédiaires et démocraties locales doivent s’aligner ou disparaître. Le planisme écologique ne veut pas une tête qui dépasse et surtout pas d’élu qui pense.

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      2023 : flop 10 de ce qui a changé au 1er janvier

      Jonathan Frickert · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 5 January, 2023 - 04:30 · 5 minutes

    On y est ! 2022 aura été marquée par les élections françaises, le contexte géopolitique et l’ inflation . Une année dont la longueur n’aura eu d’égal que le discours présidentiel du 31 décembre. Un record détenu jusqu’en 2019 par le général de Gaulle et ses vœux de 1961 consacrés à la question algérienne, battu une première fois par Emmanuel Macron lors d’une allocution portant cette fois sur la réforme des retraites qui sera mise au placard durant 3 ans.

    Une fois minuit passée, et comme tous les 6 mois, le gouvernement nous a concocté sa petite liste d’évolutions et, souvent, de régressions.

    Une liste qui en dit beaucoup sur le modèle de société de ceux qui nous gouvernent en cette première année sans élection au suffrage direct depuis 1980.

    Au milieu de la fin des emballages jetables dans les fast foods, du broyage des poussins, du démarchage à partir de numéros de téléphones portables, des préservatifs gratuits pour les moins de 26 ans ou encore de l’élargissement du dépistage néonatal, la fournée du 1er janvier s’est révélée particulièrement riche en inventivité bureaucratique.

    Petit classement non exhaustif des mesures, du meilleur au pire.

    Les agriculteur incités à l’assurance et une justice (un peu) moins laxiste

    La première mesure de ce flop est sans doute ce qui constitue la – ou au moins une des – meilleures, puisqu’elle permet d’inciter à privilégier l’assurance aux mécanismes étatiques pour les agriculteurs.

    L’État a en effet décidé d’inciter nos paysans à s’assurer auprès d’entreprises privées en modifiant les conditions d’indemnisation des récoltes.

    En neuvième position se place la fin des réduction de peines automatiques, mais ces mesures sont bien seules dans le magma de changements moins réjouissants.

    Une épargne qui fond toujours

    A la huitième place du classement se trouve la hausse du taux de rendement du PEL si ce dernier est ouvert à compter du 1er janvier. Alors que l’inflation a dépassé les 6 % en novembre, le taux du plan épargne logement a, lui, fondu à vue d’oeil en trente ans, passant de 4,75 % en 1985 à 1 % en 2016.

    Après avoir été augmenté en août, le livret A, de son côté, devra encore attendre quelques semaines pour espérer dépasser les 2 %.

    La trappe à SMIC renforcée

    Après le capital, le travail est lui aussi concerné par les hausses du 1er janvier. Les traitements des agents publics les moins bien lotis ont été augmentés de 1,8 % lorsque le SMIC est passé à 1353 euros nets, soit la même augmentation, après deux augmentations successives entre 2 et 2,65 % en mai et août.

    De quoi renforcer un peu plus la trappe à SMIC dénoncée depuis plusieurs années enfermant les salariés dans les rémunérations les plus basses.

    Toujours plus de dépenses

    De la sixième à la troisième place se trouvent le habituelles hausses de dépenses publiques.

    La prestation compensatoire de handicap est élargie pendant que le bonus écologique est passé à 7 000 euros pour les ménages les plus modestes.

    Cyniquement, l’État a décidé de mettre fin à la prise en charge de 10 centimes par litre de carburant au profit d’une somme de 100 euros pour les 10 millions de ménages ayant un revenu fiscal annuel inférieur à 14 700 euros. Plutôt que de réduire le prix d’une denrée largement taxée, l’État privilégie la distribution d’argent public.

    Cette logique est également à l’œuvre dans la prime de 100 euros attribuée aux Français faisant régulièrement du covoiturage sur des longs trajets.

    La fin des passoires thermiques

    Toujours dans cette logique écologiste, la deuxième place de notre classement porte sur l’interdiction de la location des logements mal isolés, aussi appelés « passoires thermiques ». Une mesure déjà dénoncée dans nos colonnes en septembre dernier et qui risque fort d’exacerber la tension déjà conséquente sur le marché locatif.

    La fin du timbre rouge

    Le grand gagnant de notre classement n’est pas une affaire de dépense ou de taxe mais relève d’une logique bureaucratique bien plus profonde dont notre superstructure a le secret.

    La Poste est depuis 2010 une société anonyme mais son capital est resté entièrement public puisque détenu pour 1/3 par l’État et les 2/3 restants par la Caisse des dépôts et consignation, personne morale de droit public gérant notamment votre livret A. Ce modèle, qui inspirera la fausse privatisation de la SNCF en 2020, ne le vaccine donc pas contre les idées saugrenues.

    Concrètement, la Poste arrête purement et simplement de vendre les timbres rouges destinés aux envois urgents. Toujours dans une logique écologiste, la mesure est remplacée par un imbroglio typiquement français, puisque les personnes souhaitant envoyer un courrier prioritaire devront désormais taper leur courrier sur internet ou le scanner et l’envoyer sous format PDF.

    En face, le bureau de poste le plus proche de votre domicile imprimera votre courrier et le mettra sous pli. Vos chèques ou feuilles de soins ne seront plus susceptibles d’être envoyées par ce biais.

    Plus cher, moins efficace

    Pourquoi l’avoir mise en première position ? Outre la question de logique évoquée, la mesure exclut les 8 millions de Français toujours privés d’équipement informatique et le tiers de l’ensemble de la population encore dépourvue des connaissances de base dans l’usage d’Internet.

    A cette exclusion s’ajoute un problème de secret de la correspondance et ce en particulier dans un contexte de cyberattaques frappant les grandes entreprises françaises dont La Poste elle-même.

    Enfin, la fin du timbre rouge rendra l’envoi deux fois moins rapide pour un service plus cher. Deux fois moins rapide puisque l’envoi prendra 3 jours. Plus cher car le service passe de 1,43 à 1,49 euros. Pour la même qualité de service, il faudra dépenser encore davantage, puisque la Poste propose un service appelé « La Lettre service Plus », ou timbre turquoise, pour un montant de 2,95 euros, soit deux fois plus cher que le même service avant le 31 décembre. On ne saurait voir cela autrement que comme une nouvelle manifestation de l’écologie punitive.

    Des changements parlants

    La fin du timbre rouge illustre bien le ton général des mesures du 1er janvier et y compris de celles que nous n’avons pas évoqué ici : plus de dépenses et d’exclusion, moins d’efficacité et de libertés, le tout sur l’autel des impératifs écologiques et sociaux dont les résultats se révéleront sans doute totalement contreproductifs.

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      Permis de conduire : il faut s’inspirer des États-Unis

      Pierre-Guy Veer · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Thursday, 5 January, 2023 - 03:40 · 3 minutes

    S’il y a bien une chose que la France fait (malheureusement) mieux que les autres, ce sont les excès bureaucratiques. Après avoir vu la Maison qui rend fou , l’on ne peut s’empêcher de voir des systèmes inutilement complexes alors que d’autres plus simples existent.

    Prenez le permis de conduire. Le système actuel instauré il y a déjà 30 ans serait à l’origine de la division par trois de la mortalité sur les routes. Même si tel est vraiment le cas, il comporte plusieurs failles.

    Tout d’abord, de nombreuses infractions n’en sont pas vraiment et causent des pertes de points inutiles.

    Limitations, procès verbaux et stages inutiles

    Les limitations de vitesse peuvent être justifiées en zones densément résidentielles mais pourquoi sont-elles si faibles sur les autoroutes ? Une vitesse de 110 km/h – comme cela semble être en préparation – hors d’un grand centre urbain n’a aucune justification, sinon d’aider les policiers à remplir des quotas de procès verbaux. De toute façon, il ne semble pas exister d’unanimité quant à l’augmentation ou non des morts avec une augmentation des vitesses. Les Autobahn , sans limite hors des grands centres, font moins de morts qu’aux États-Unis. Sans compter les études mitigées de pollution d’une circulation à plus basse vitesse.

    Toujours au sujet des procès verbaux, en quoi interdire les vitres teintées augmente-t-il la sécurité ? Au Québec , les vitres doivent laisser passer 75 % de la lumière, rendant l’opération pour ainsi dire inutile. En Idaho, on permet des teintes bloquant 80 % de la lumière et je n’ai jamais eu d’accident à cause du manque de visibilité.

    Je pourrais continuer longtemps. L’argument de la sécurité pour les contraventions est plutôt faible.

    Donc en France, si vous êtes pris à commettre une infraction (généralement arbitraire), vous perdrez des points sur votre permis ; douze points de perdus et votre permis de conduire est suspendu.

    Mais un stage de sensibilisation permet d’en récupérer certains assez vite. En deux jours consécutifs, un cours qualifié d’infantilisant par Le Figaro vous permet d’en récupérer quatre pour la somme de 100-280 euros par session. Et vous n’avez même pas besoin d’écouter ! Il n’y a aucun test à passer à la fin du stage. Quoiqu’au prix que vous devez payer, vous auriez intérêt…

    Ce dispositif semble néanmoins très complexe. J’ai dû faire des recherches pour bien le comprendre.

    Et aux États-Unis ?

    Aux États-Unis (et au Canada), le système des permis de conduire est nettement plus simple.

    Au Texas , vous pouvez aussi perdre votre permis suite à trop d’infractions, une conduite en état d’ébriété ou, si vous avez moins de 21 ans, si vous achetez de l’alcool. Vous pouvez toujours contester votre suspension et aussi vos procès verbaux. Vos chances sont assez bonnes si l’officier n’est pas présent lors de votre audience (j’ai eu cette chance).

    Mais pour l’alcool au volant, le gouvernement est sans pitié. Vous devez suivre des stages de réhabilitation du même laxisme qu’en France, c’est-à-dire sans aucun examen final.

    Bref, il ne tient qu’à vous de bien vous comporter sur la route au Texas. Les cours de « rédemption » ne sont obligatoires que pour des fautes majeures. Et si mon expérience des routes est représentative, il n’y a pas beaucoup de contrôles de vitesse. Les quotas de procès verbaux sont surtout l’affaire des juridictions démocrates, là où les fonds sont nécessaires pour financer toutes les extravagances dépensières.

    Bref, espérons que le système byzantin français puisse finalement connaître un allègement en 2023, à commencer par ces étranges stages de récupération. Ils ne semblent servir qu’aux joueurs établis qui doivent leur chiffre d’affaires uniquement aux infractions souvent discutables des pouvoirs publics.

    Le comble est finalement qu’il n’y ait aucun examen final : il suffit de perdre 14 heures et de l’argent pour récupérer quatre points de pénalité.

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      Idéologie et bureaucratie : le double enfer du socialisme

      Pascal Avot · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 17 December, 2022 - 04:30 · 9 minutes

    À la première page de son chef-d’œuvre, Les hauteurs béantes , plus grand roman de l’après-guerre sur le totalitarisme avec 1984 , le logicien dissident soviétique Alexandre Zinoviev écrit :

    « Comme toute ineptie anhistorique, le Socialisme possède sa théorie fausse et sa pratique erronée, mais il est impossible de dire en théorie et en pratique où commence la théorie et où finit la pratique. »

    L’énoncé semble absurde – il est pourtant d’une grande lucidité. Sous une apparence satirique, Zinoviev nous montre la difficulté de cerner le socialisme.

    En règle générale, le socialisme est considéré comme un courant politique et économique aboutissant à un système de gouvernement. Pourtant, à bien y regarder, il y a tout lieu de s’interroger sur cette définition. Il est fort possible qu’elle soit fausse.

    La non-économie

    Commençons par le versant économique. Nul besoin d’expliquer à un public libéral que l’économie socialiste n’est pas une économie, mais une entreprise de destruction des mécanismes de l’économie. La propriété privée, l’initiative, le profit, la croissance, le travail, l’entrepreneur, l’actionnaire, y sont constamment dénoncés comme des ennemis jurés.

    Que ce soit sous sa forme traditionnelle et rigide (le marxisme-léninisme triomphant du XX e siècle), dans ses manifestations plus opportunistes (le mitterrandisme ) ou à travers ses innombrables produits dérivés contemporains (altermondialisme, écologisme, décroissance), le socialisme est bien davantage une non-économie qu’une économie alternative. Il repose essentiellement sur un parasitisme plus ou moins progressif, plus ou moins prédateur, de l’économie réelle et il s’effondre aussitôt que celle-ci, agonisante, cesse enfin de le nourrir. Il n’a pas de substance propre : il ne sait que vampiriser et ne peut rien faire d’autre. Sans victime, il n’est qu’abstraction.

    La non-politique

    La politique, maintenant. « Tout est politique », écrit Marx . Un des élans les plus constants du socialisme est de politiser la société dans toutes ses dimensions, jusqu’au cœur des familles, jusqu’à la sexualité, afin de remplacer la société concrète, historique, par une société d’avenir, utopique, et d’effacer l’humain traditionnel pour faire advenir un Homme nouveau. On sait bien que cette mainmise socialiste sur la vie commune aboutit invariablement à une disparition du progrès, de la créativité, de la culture et, in fine, et c’est le plus important, à un anéantissement de la société elle-même, c’est-à-dire de la capacité de la collectivité à s’organiser en fonction de ses besoins et de ses désirs, indépendamment du pouvoir politique.

    La politique au sens où l’entend l’Occident libéral est inconcevable sans spontanéité de la société. Pour qu’une société s’exprime politiquement, il faut qu’elle puisse exister hors de la politique. En somme, pour que la vie politique soit possible, il faut que l’absence de vie politique le soit également. On observe ainsi dans les régimes socialistes un phénomène paradoxal, mais logique : plus ils imposent aux populations une politisation à outrance dans tous les domaines, plus la politique disparaît pour laisser place à une passivité généralisée, une indifférence au mieux pessimiste, au pire nihiliste, qui brise tout élan démocratique et éteint les oppositions.

    On a bien vu, par exemple, à quel point la stratégie sanitaire d’Emmanuel Macron, en socialisant la pandémie et en la politisant, en la présentant comme une « guerre », en interdisant aux citoyens de mener des jours raisonnables, autogérés et paisibles, a coïncidé avec une disparition quasi complète du débat politique en France. Le meilleur moyen de dépolitiser une population est de l’empêcher de commercer, de circuler à ciel ouvert et de palabrer dans les cafés : elle se détache alors mécaniquement de la pensée politique, comme un arbre sans terre se dessèche.

    Les fantasmes de Laurent Obertone sur un Big Brother effaçant la vérité et imposant le mensonge relèvent de la paranoïa dans le fond et de la bande dessinée dans la forme, car un confinement, des masques et des gestes-barrières suffisent largement à désocialiser le citoyen, donc à brouiller les messages de la démocratie. La censure n’est alors guère plus qu’une variable d’ajustement : le socialisme, en soi, produit l’essentiel de l’apolitisme. Macron n’a même pas besoin de le vouloir, ni de le comprendre – ne lui prêtons aucun génie maléfique, car il n’y a rien de génial en lui. Peut-être même croit-il vraiment être participer à l’édification du libéralisme.

    Mais alors, si le socialisme n’est ni économique, ni politique, qu’est-il donc ? D’où tire-t-il son effrayante puissance de coercition, de destruction et de ruine ? De l’idéologie et de la bureaucratie.

    L’idéologie

    L’idéologie n’est pas politique, car la politique se signale par une vision de la réalité et une volonté de la réformer pour l’améliorer.

    Or, l’idéologie ne veut pas transformer le réel : elle veut l’abolir. Soit en douceur, par l’effet d’une accumulation asphyxiante de transformations ponctuelles, comme sous Mitterrand, soit par un viol global, brutal et immédiat de ses fondamentaux, comme sous Lénine.

    Mais il y a bien pire encore : l’idéologie ne comprend pas le réel parce qu’elle ne le voit pas. Elle est, à proprement parler, une hallucination. Elle voit tout à l’envers. Où il y a de la richesse, elle détecte de la misère. Où il y a de la liberté, elle décèle de la contrainte. Où il y a du contrat, elle dénonce de l’esclavage. L’idéologie n’est pas une erreur de jugement, mais un anti-jugement, une observation en position du cochon pendu.

    Dénuée de tout point de contact avec la vérité, elle lui tourne le dos aussi longtemps qu’elle peut et ne se dirige vers lui que pour le prendre d’assaut et l’éliminer.

    La bureaucratie

    Sa prise du pouvoir peut s’opérer par étapes ou d’un coup selon les contextes historiques et les dogmes brandis, mais si l’idéologie veut maintenir son emprise sur la société, elle est condamnée à mettre en place une bureaucratie. Ici, entendons-nous : la bureaucratie n’est pas l’État. Si ce dernier peut se targuer d’une dimension légitime (nous laisserons de côté certaines thèses libertariennes, anarchistes ou marxistes), la bureaucratie est illégitime dans son essence même, absurde dans l’ensemble de son fonctionnement et toxique dans toutes ses conséquences. Elle n’est pas une excroissance de l’État, mais un anti-État : la tumeur qui dévore le régalien. Entre un fonctionnaire et un bureaucrate, il y a la même distance qu’entre un policier et un assassin ; les deux sont armés, mais le premier sert la justice, tandis que l’autre l’assaille. Le fonctionnaire honnête et utile existe. Le bureaucrate est l’homme qui s’est donné pour mission de parasiter le plus possible l’État à son seul profit : c’est un ennemi intérieur. Il est moralement condamnable et politiquement inexcusable.

    La seule chose qui puisse justifier l’essor de la bureaucratie, c’est l’idéologie. Et la seule chose qui puisse faire advenir le règne de l’idéologie, c’est la bureaucratie.

    L’idéo-bureaucratie

    Parce qu’elle n’entretient aucune relation avec le réel, l’idéologie ne peut s’incarner que dans une organisation fictive : la bureaucratie. Et parce que son envahissante inanité a besoin d’alibis imaginaires, la bureaucratie renforce sans cesse l’idéologie qui la produit. Elles sont indispensables l’une à l’autre.

    Bien sûr, historiquement il existe des idéologies « pures », qui ne trouvent pas leur aboutissement dans des bureaucraties, comme il existe des bureaucraties « pures », qui se passent de justifications idéologiques. Toutefois, c’est dans leur accouplement pervers qu’elles trouvent leur plein épanouissement à l’ère moderne. Que serait l’écologisme sans ses innombrables bureaux, associations, lois, règlements, ministères, colloques, sommets, partis, élus locaux, nationaux, européens et mondiaux, tous financés par le contribuable, et qui donnent corps et présence à son vertigineux vide intellectuel ? De même, que serait ce labyrinthe organisationnel déployé par les verts sur les cinq continents, sans les délires idéologiques sur le réchauffement, l’empreinte carbone et le devoir de sauver d’urgence la nature menacée de disparition par la plus abjecte des espèces, la nôtre ? L’idéologie est le dieu de la bureaucratie. Le formulaire Cerfa est l’hostie de l’idéologie. Le serpent idéologique et le serpent bureaucratique se mordent la queue l’un l’autre, la boucle est bouclée : l’humanité est encerclée.

    Une feuille de papier

    Et qu’y a-t-il, entre le ciel idéologique et la bureaucratie bassement terrestre ? Rien du tout. Regardez une feuille de papier. Le recto, c’est l’idéologie. Le verso, c’est la bureaucratie. L’épaisseur, c’est le mot « socialisme ».

    L’idéologie est un enfer des idées, la bureaucratie est un enfer de la matière, et le socialisme est le no man’s land contenu entre ces deux enfers. Vivre en pays socialiste ou national-socialiste, c’est se retrouver écrasé par cet étau. Le Goulag et le camp d’Auschwitz étaient deux bureaucraties reposant uniquement sur des idéologies : le communisme et le nazisme sont des mythes : ils n’ont jamais existé. Il n’y a rien eu d’autre que des concepts et à l’étage inférieur, des organigrammes, des législations, des fiches, des classeurs, des bureaux, des guichets, des cases cochées dans des questionnaires pour, en bout de course, couvrir l’horizon de cadavres d’innocents. En milieu socialiste, la politique et l’État sont des décors, des arrière-plans inhabités. L’idéologie fournit le but, la bureaucratie la méthode, avec la mort pour résultat.

    C’est pourquoi, chaque fois que le libéral attaque la bureaucratie, il doit en même temps frapper l’idéologie qui la fonde. Et chaque fois qu’il dénonce l’idéologie, il doit aussi condamner la bureaucratie qui la matérialise. Sans quoi il raye d’un trait de plume le recto de la feuille et oublie le verso, ou inversement ; dans les deux cas, il échoue.

    Lorsqu’on aura mis un terme à l’idéologie et à la bureaucratie prises ensemble, la France découvrira – non sans stupéfaction, mais avec un immense soulagement – l’authentique définition de la gauche qui la torturait au fer rouge dans la cave de l’Histoire : une billevesée. Nos plaies se refermeront bien plus vite que nous n’osons en rêver.

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      8 brillants commentaires politiques dans les Chroniques de Narnia

      Foundation for Economic Education · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 10 December, 2022 - 03:30 · 12 minutes

    Par Peter Jacobsen.

    Ces derniers mois, j’ai lu Le monde de Narnia avec mes filles qui a fait du moment du coucher une joie que j’attendais avec impatience, tout comme elles.

    Il est intéressant de noter que tout au long de la série j’ai remarqué que l’auteur, C.S. Lewis, a glissé une bonne dose de commentaires politiques dont la plupart sont anti-gouvernement.

    Lewis est avant tout connu en tant que théologien et Narnia est avant tout une allégorie sur la relation entre Jésus et ses disciples. Mais Lewis a également écrit sur la politique, en particulier la pensée chrétienne, notamment dans The Abolition of Man .

    J’ai dressé une liste de huit des meilleurs commentaires politiques que j’ai découverts en relisant les Chroniques de Narnia . Certains mettent en évidence le côté sombre du gouvernement ; d’autres mettent en lumière ce à quoi ressemblerait un meilleur gouvernement. Et bien sûr, il y a quelques coups de gueule contre les politiciens.

    Je mets en garde les lecteurs sur la présence de quelques spoilers . J’ai essayé de les limiter au maximum mais un certain contexte est nécessaire pour que chaque commentaire ait un sens. Donc si vous voulez lire la série (que je recommande vivement) sans les spoilers , passez votre chemin dès maintenant.

    Pour vous situer le contexte de base : les histoires racontent les voyages et les aventures de divers enfants issus de notre monde qui voyagent dans le pays magique de Narnia.

    1. Un gouvernement bien fait

    À la fin du premier tome, The Lion, the Witch, and the Wardrobe , nous avons un aperçu du règne bienveillant des quatre enfants (Peter, Susan, Edmund et Lucy) en tant que rois et reines de Narnia. Appréciez vous-même.

    Ils firent de bonnes lois et maintinrent la paix, évitèrent que les bons arbres soient inutilement abattus, libérèrent les jeunes nains et les jeunes satyres de l’école, et d’une manière générale, mirent fin à l’agitation et à l’ingérence et encouragèrent les gens ordinaires qui voulaient vivre et laisser vivre. Et ils repoussèrent les féroces géants […] au nord de Narnia lorsque ceux-ci s’aventurèrent au-delà de la frontière. Et ils ont noué des amitiés et des alliances avec des pays au-delà de la mer.

    C’est un gouvernement si bienveillant qu’il ne pourrait être qu’utopique. La paix est au centre du règne. Le conflit n’existe que pour se défendre.

    Le respect de la nature est coutumier chez Lewis, mais les lecteurs doivent faire attention à ne pas prendre un message écologiste radical avec le discours sur la protection des arbres, car les bons arbres de Narnia sont des êtres sensibles.

    Lewis est un fidèle critique de l’école traditionnelle et de son effet abrutissant sur les enfants. Aussi le passage sur la libération des jeunes est-il à la fois drôle et rafraîchissant. Enfin, le penchant contre les fouineurs et les perturbateurs met en lumière une source essentielle de mauvaise politique.

    2. Le côté obscur de la bureaucratie et de la technocratie

    Dans le troisième tome, The Voyage of the Dawn Treader , le roi Caspian de Narnia revient sur l’une des îles de Narnia après une longue absence. Il y trouve des strates de bureaucratie paperassière qui perpétuent le mal.

    À l’arrivée de Caspian sur l’île, le « gouverneur » tente de le dissuader : « pas d’entretiens sans rendez-vous, sauf à neuf et dix heures les deuxièmes samedis ». Le mépris de Lewis pour les blocages arbitraires dégouline de la page.

    Mais Caspian n’en tient pas compte et va droit au but. Le gouverneur soutient le commerce des esclaves contre les anciennes coutumes de Narnia. Quand on lui demande pourquoi, il répond que c’est une nécessité économique inévitable.

    Le jeune âge de votre majesté ne lui permet guère de comprendre le problème économique en cause. J’ai des statistiques, des graphiques, j’ai…

    Caspian ne se soucie pas des statistiques ou des graphiques et proposer la création d’une commission d’enquête ne l’intéresse pas. Lorsque le gouverneur Gumpas déclare qu’il ne peut pas prendre part à cet affront au « progrès et au développement », Caspian le renvoie sur le champ.

    3. Les pires sont au sommet

    Le quatrième tome de Narnia , The Silver Chair , se conclut par la meilleure blague de la série. Mes filles ne comprenaient pas pourquoi je riais autant.

    Dans le livre, nos personnages principaux affrontent les brutes de l’école dans notre monde,  accompagnés par le créateur de Narnia (un lion nommé Aslan). Le directeur de l’école (le chef) qui permet aux brutes d’agir, entre en scène, voit Aslan et appelle la police. Appréciez ce qui se passe par la suite.

    Lorsque la police est arrivée et n’a pas trouvé de lion […] et que le directeur se comportait de faon étrange, une enquête a été ouverte sur toute l’affaire. Elle a révélé toutes sortes de choses sur [l’école] et une dizaine de personnes ont été expulsées. Après cela, les amis du directeur ayant réalisé son inutilité à poste, ils l’ont fait nommer inspecteur afin qu’il intervienne auprès des autres directeurs. Et quand ils ont constaté qu’il n’était pas non plus très bon même à ce poste, ils l’ont fait entrer au Parlement où il a vécu heurex pour toujours.

    Comme beaucoup de politiciens le directeur a gravi les échelons.

    4. Le désir de régner est le tueur de monde

    Dans le sixième tome, une préquelle intitulée The Magician’s Nephew , les personnages Digory et Polly explorent de nombreux mondes différents. L’un de ceux qu’ils explorent, Charn, a connu un sort funeste. Toute vie y a été détruite sauf celle d’une reine endormie prénommée Jadis. Une fois réveillée, elle explique ce qui s’est passé.

    Jadis a découvert un mot magique qui, une fois prononcé, extermine toute vie sur la planète sauf la sienne. Alors que sa sœur était sur le point de la renverser, Jadis a prononcé ce mot et a exterminé toute vie afin de conserver son pouvoir.

    Digory et Polly sont horrifiés et demandent comment elle a pu faire cela à tous ces innocents, ces personnes ordinaires. La reine Jadis a une réponse éloquente :

    J’étais la reine. Ils étaient mon peuple. Ils n’étaient là que pour accomplir ma volonté. J’avais oublié que tu n’étais qu’un garçon ordinaire. Comment pourrais-tu comprendre les raisons de l’État ? Tu dois apprendre, mon enfant, que ce qui serait mal pour toi ou pour n’importe quel peuple n’est pas mal pour une grande reine comme moi. Le poids du monde est sur nos épaules. Nous devons être libérés de toutes les règles. Notre destin est grand et solitaire.

    Cet état d’esprit maléfique n’est pas limité à Charn. Aslan prévient Digory et Polly plus tard dans le livre :

    Il n’est pas certain que quelque méchant de votre race ne découvre pas un secret aussi maléfique que le mot déplorable et ne l’utilise pas pour détruire tous les êtres vivants. Et bientôt, très bientôt, avant que vous ne soyez un vieil homme et une vieille femme, de grandes nations de votre monde seront dirigées par des tyrans qui ne se soucieront pas plus de la joie, de la justice et de la miséricorde que l’impératrice Jadis.

    The Magician’s Nephew a été publié en 1955 et se déroule au début du XX e siècle. Il n’est pas exagéré de dire qu’il s’agit d’une mise en garde contre les régimes maléfiques de l’Allemagne nazie et de la Russie soviétique et la menace d’une guerre nucléaire qui éradiquerait le monde. Lewis, un vétéran britannique de la Première Guerre mondiale, semble particulièrement conscient de la menace existentielle que représente la guerre pour l’humanité.

    5. L’incitation d’un gouvernement tyrannique à effacer l’histoire

    Dans Prince Caspian , des envahisseurs règnent sur Narnia. Le roi Miraz est un usurpateur déterminé à préserver le trône du véritable héritier, le jeune Caspian. Le seul ami de ce dernier semble être sa nourrice, qui lui raconte des histoires de l’ancien Narnia. Un jour, Caspian commet l’erreur de confier à Miraz qu’il aimerait vivre dans l’ancien Narnia, en compagnie d’animaux qui parlent, d’Aslan et des anciens souverains de Narnia.

    Miraz lui répond :

    « Que je ne vous surprenne plus jamais à parler – ou à penser – à toutes ces histoires idiotes. Ces rois et ces reines n’ont jamais existé. Comment pourrait-il y avoir deux Rois et Reines en même temps ? Et il n’y a pas de personne telle qu’Aslan. Et les lions n’existent pas et à aucun moment  les animaux ont pu parler. Vous entendez ? »

    Lorsque Miraz découvre que l’infirmière a enseigné à Caspian la véritable histoire de Narnia, elle disparaît.

    6. Le portrait d’un vrai chef

    Plus loin dans le livre, Lewis nous donne une autre image de ce à quoi ressemblerait un meilleur gouvernement. En un mot, il est caractérisé par l’humilité. Aslan demande à Caspian s’il se sent capable d’être roi. Caspian répond : « Je ne pense pas, Monsieur. Je ne suis qu’un enfant. » Ce à quoi Aslan répond : « Bien. Si tu t’étais senti capable, ça aurait été la preuve que tu ne l’étais pas. »

    Notre monde serait bien meilleur si nos dirigeants se croyaient incompétents. Un ami proche de Lewis, J.R.R. Tolkien , a partagé cette pensée en disant que le travail le plus inapproprié de tout homme, y compris un saint (qui de toute façon n’était pas disposé à l’assumer), est de diriger d’autres hommes. Pas un sur un million n’est fait pour cela et encore moins ceux qui en cherchent l’opportunité.

    7. Comment les tyrans manipulent le langage

    Dans le dernier tome, The Last Battle , Narnia est à nouveau confronté à des envahisseurs, cette fois-ci aidés par des quislings . Shift, un singe doué de parole vend ses compatriotes comme esclaves. Un vieil ours le défie. « Nous ne voulons pas faire tout ça. Nous voulons être libres. » Le singe sournois répond : « Que savez-vous de la liberté ? Tu penses que la liberté signifie faire ce que tu veux. Eh bien, tu as  tort. Ce n’est pas la vraie liberté. La vraie liberté, c’est de faire ce que je te dis. »

    Méfiez-vous lorsque quelqu’un en position d’autorité vous dit d’un mot qu’il a un sens différent ou surtout le contraire de ce qu’il a toujours signifié. Le désir de contrôle est probablement à l’origine de ce changement.

    8. La tentative du gouvernement de niveler toutes les sources concurrentes de vérité

    Nous n’avons pas fini de parler du détestable Shift. Il a réussi à convaincre ses compatriotes narniens d’écouter ses ordres en créer un faux Aslan en utilisant une peau de lion. Shift dit que la volonté d’Aslan est qu’ils soient vendus au pays voisin, Calormen. Mais certains animaux avisés qui connaissent le véritable Aslan interrogent Shift.

    Un agneau répond :

    « Qu’avons-nous à faire avec les Calormènes ? […] Ils ont un dieu nommé Tash. Il paraît qu’il a quatre bras et la tête d’un vautour. Ils tuent des hommes sur son autel. Je ne crois pas qu’il existe un tel Tash. Mais si c’était le cas, comment Aslan pourrait-il être son ami ? »

    Shift répond :

    « Que comprenez-vous à ces choses-là ? Tash n’est que l’autre nom d’Aslan. Cette vieille idée que nous avons raison et que les Calormenes ont tort est absurde. Nous sommes mieux informés maintenant. Les Calormènes utilisent des mots différents mais nous voulons tous dire la même chose. Tash et Aslan ne sont que deux noms différents pour vous savez qui. »

    Shift a besoin de nier l’unicité et l’importance d’Aslan. Au lieu de cela, il déclare que tout le monde a raison sur ce qu’est la vérité. Mais pourquoi ? Si tout le monde a raison sur l’identité d’Aslan, alors personne n’a raison.

    L’agneau a raison de dire qu’Aslan ne serait jamais l’ami d’un dieu qui demande des sacrifices humains. Cette source d’autorité est une compétition pour le Shift. Si les Narniens acceptent Aslan comme l’autorité ultime, ils ne peuvent accepter celle de Shift. Celui-ci tente donc de priver les Narniens de la vérité en prétendant que tout le monde a raison. Dès lors, il désigne son faux amalgame de dieux par le néologisme « Tashlan ».

    Cette manœuvre sournoise ne relève pas de la fiction. Les régimes autoritaires, dont l’Allemagne nazie, la Russie soviétique et la Chine communiste, tentent fréquemment d’utiliser la force de l’État pour changer ou détruire les églises. Il ne peut y avoir de sources de vérité concurrentes si les régimes autoritaires veulent réussir.

    Voyez par vous-même

    J’encourage tout le monde à lire les Chroniques de Narnia . Ce sont des livres parfaits pour tous les âges. Pour les enfants, Narnia présente un pays fantastique captivant, plein d’aventure et de liberté.

    Mais plus on avance dans le livre, plus tout devient profond. Les lecteurs plus âgés se trouveront aux prises avec des thèmes bien plus sérieux qu’ils ne le pensaient. C’est une série merveilleuse pour les parents qui veulent la lire à leurs enfants pour cette raison précise.

    Et vous pouvez faire bien pire qu’un auteur ayant l’esprit et la sagesse dont fait preuve Lewis sur la politique et la vie en général.

    Traduction Contrepoints

    Sur le web

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      Réforme de la haute fonction publique : une révolution à petits pieds

      Jonathan Frickert · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 29 November, 2022 - 04:00 · 3 minutes

    Alors que les comptes des deux campagnes du président de la République font l’objet de l’attention médiatique, les accusations d’enjambement des conseillers habituels au profit du cabinet américain sonnent d’une façon particulière dans un contexte où le gouvernement entame le deuxième volet de sa réforme de la haute fonction publique.

    Une réforme qui pourrait bien être la plus importante des deux quinquennats Macron. Après les cahiers de doléances et le Grand débat national , la réforme de la haute fonction publique s’apparente à un nouvel acte de républicanisme aux airs de révolution à petits pieds.

    Une conséquence des Gilets jaunes

    De treize corps à un seul. La nouvelle était préparée.

    Le 25 avril 2019, c’est un président de la République en pleine crise des Gilets jaunes qui prend la parole pour clôturer le Grand débat national . Appelant à une réforme ambitieuse de la haute fonction publique, Emmanuel Macron s’apprête à lancer la mission Thiriez destinée à revoir de fond en comble le recrutement, la formation et la carrière des hauts fonctionnaires.

    Sortir d’une logique de corps

    Ce projet de fusion des corps constitue le deuxième volet de la réforme de la haute fonction publique initiée par l’ ordonnance du 2 juin 2021 mettant fin à l’École nationale d’administration ( ENA )au profit de l’ Institut national du service public (INSP).

    Le volet intègrait également la création de 74 classes préparatoires pour les boursiers et une fin du fameux classement de sortie à l’horizon 2024.

    Toujours en juin, Amélie de Montchalin, alors ministre en charge de la question, évoquait déjà davantage de mobilité des hauts fonctionnaires.

    À ce volet recrutement et formation s’ajoute donc un volet carrière présenté par l’ancien élève de HEC et ministre de la Transformation et de la Fonction publique Stanislas Guérini le 23 novembre dernier, alors que cinq décrets et trois arrêtés étaient publiés au Journal officiel. L’objectif est alors simple : unifier les corps et les rémunérations dont la part variable augmentera à hauteur de 30 % par la fin de la logique de corps au profit d’une logique de métiers avec une entrée en vigueur le 1er janvier prochain.

    Le projet ne devrait toutefois pas concerner les polytechniciens, officiellement du fait de leur situation de concurrence avec le secteur privé.

    Sans surprise, la réforme a provoqué des remous au sein des corps constitués, allant jusqu’à une grève des diplomates craignant la potentielle politisation et l’incompétence des nouvelles recrues.

    Républicanisme, acte III

    Les causes de cette refonte sont pourtant connues : la lourdeur administrative et l’anachronisme de cette institution. Deux qualificatifs révélés par la crise liée au covid et le droit en vigueur datant de 1945 et institué dans un contexte n’ayant plus aucun rapport avec la France contemporaine.

    Mais à ces causes purement pratiques s’ajoute le paramètre idéologique.

    La réforme de la haute fonction publique s’inscrit en effet dans l’ADN idéologique même du chef de l’État : le républicanisme. La fusion des corps et la logique de métiers n’est que l’étape supplémentaire de centralisation et de mise en pièce des rentes d’État. Après les privilèges d’Ancien régime, la République a produit sa propre caste. L’étape suivante, nous l’avons désormais sous les yeux. Une étape qui constitue certes une avancée mais qui reste sujette à difficultés, notamment lorsqu’on regarde de l’autre côté du Rhin voire de l’Atlantique, où les haut fonctionnaires sortent généralement des universités et non d’écoles spécifiques.

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      Que font les cabinets de conseil au chevet de l’État bureaucratique ?

      Laurent Sailly · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 10 February, 2021 - 04:15 · 4 minutes

    cabinets

    Par Laurent Sailly.

    Agences régionales de Santé, Haut Conseil à la Santé publique, Agence nationale de la sécurité du médicament… malgré une multitude d’instances de prévision et de gestion des crises sanitaires , la France est incapable d’apporter des solutions. Et si c’était la multitude de ces acteurs qui avait empêché une gestion cohérente ?

    L’État : toujours plus de bureaucratie

    Et pourtant, on continue de créer ou de développer de nouvelles strates de décisions ou de consultations : Conseil de défense sanitaire , Conseil citoyen sur la vaccination , Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale .

    Avec cette accumulation, la mauvaise organisation de la logistique vaccinale, décentralisée tout en étant sous la coupe de l’État, doit-elle étonner ? Ces entités aux compétences quasi identiques entrent finalement en contradiction les unes avec les autres, et, tout le monde étant chargé de tout, personne ne décide vraiment de rien.

    Mais dernièrement, des consultants de grands cabinets stratégiques comme McKinsey, Accenture, BCG et Capgemini jouent un rôle de plus en plus important dans la prestation des services gouvernementaux de base — en remplaçant toute une génération de fonctionnaires.

    McKinsey a obtenu la part du lion d’une série de contrats récents signés avec six cabinets de conseil pour des projets liés à Covid-19, avec 4 millions d’euros sur un total de 11,2 millions d’euros allant au seul cabinet de conseil de premier plan. D’une manière générale, l’embauche de cabinets d’experts-conseils n’est pas choquant et peut même être considérée comme de bonne administration.

    Beaucoup de nos voisins — le Royaume-Uni, l’Espagne, l’Allemagne, la Suisse — comptent sur des consultants privés depuis des années, voire des décennies. Mais une pratique de plus en plus considérée comme normale ailleurs a suscité la controverse en France, un pays traditionnellement très fier de la qualité de sa fonction publique.

    Ce qui est dérangeant en l’espèce, c’est d’une part la fréquence de ces interventions (surtout depuis quelques mois : 26 nouveaux contrats en 2020) et d’autre part, le fait qu’une administration pléthorique comme celle de la santé ne soit pas en mesure de remplir un certain nombre de missions.

    575 contrats avec des cabinets de conseil

    L’administration française a rendu publics au moins 575 contrats avec des cabinets de conseil privés depuis octobre 2018, pour des services allant de l’élaboration de plans de relance économique à l’élaboration d’une voie vers la neutralité carbone en tant qu’aide à la lutte contre le coronavirus, pour un montant de 657 millions d’euros, selon la Fédération européenne des associations de conseil en gestion (FEACO).

    Ensuite, alors que le recours à ces cabinets peut être considéré comme une modernisation d’une bureaucratie essoufflée, ce qui est clair, c’est qu’avec peu de débats publics, les conseils privés jouent un rôle obscur dans un régime où la méfiance (justifiée ou non) des citoyens est exacerbée.

    Cette méfiance est amplifiée par la tenue prochaine d’élections locales, véritable baromètre pour les élections présidentielles de 2022. L’accélération au recours aux cabinets-conseils fin 2020 peut laisser paraître comme une sorte d’effet de panique, alors que le début lent de la campagne de vaccination a été critiqué dans le pays et que les Français supportent de moins en moins les privations de liberté dont ils font l’objet.

    Retour sur investissement

    Enfin, le recours systématique aux conseils privés ne doit pas nous rendre naïfs. Ces entreprises privées ont, par construction, une logique d’investissement et d’investissement en particulier dans les hauts fonctionnaires d’aujourd’hui, qui sont des personnes influentes dans le secteur public, et qui seront influentes dans le secteur privé demain.

    L’État bureaucratique est-il le vrai problème ?

    Le problème n’est ni l’État en soi, ni la bureaucratie en elle-même. Le problème, c’est la démission du politique vis-à-vis d’un État qui, comme toute institution, cherche d’abord à se développer, à perdurer, à justifier sa complexité pourvu qu’elle trouve de l’argent pour se financer.

    Une mauvaise gouvernance administrative, logistique et budgétaire a fait plonger les performances du pays. Or en termes de santé publique comme en politique générale, la simplicité et la rapidité sont gage d’efficacité. Ce dont nous avons besoin plus que jamais.

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      France 2021, couvre-feu et cabaret clandestin

      Frédéric Mas · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Tuesday, 2 February, 2021 - 10:19 · 6 minutes

    clandestin

    Par Frédéric Mas.

    Tandis que l’État bureaucratique impose au commun ses restrictions à la liberté de circuler, d’entreprendre et de se réunir au nom de la menace sanitaire toujours renaissante, certains de ses auxiliaires ne se sentent pas tenus de respecter ses propres contraintes kafkaïennes. C’est à la fois loufoque, injuste et révélateur.

    Faites ce que je dis, pas ce que je fais

    Ce samedi 30 janvier, un commissaire de police et un vice-procureur ont été surpris dans un restaurant « clandestin » à Carpentras. Devant ce crime abominable de lèse-virus, le ministre de l’Intérieur a annoncé lundi qu’il allait demander au directeur général de la police nationale de suspendre le policier : « Pour être respecté, il faut être respectable. »

    La veille de ce « tragique » incident, c’est à Paris, sur l’Île de la Cité, que des magistrats ont été contrôlés dans un restaurant devenu « clandestin » par ces temps de crise sanitaire. « Il faut bien déjeuner » aurait argué l’un des robins pris sur le fait. L’affaire rapportée par Le Parisien en est toutefois restée là. Aucun des magistrats n’a été verbalisé, et l’histoire serait plutôt celle d’un click and collect qui a mal tourné.

    Le 26 janvier dernier, ce sont des policiers qui dansaient sur l’air de la macarena dans un commissariat d’Aubervilliers sans respecter ni les gestes barrière, ni le couvre-feu. Libération nous rapporte des scènes d’horreur à peine soutenables :

    « En plus de la macarena, qui ajoute au tragique de cette vidéo, les images révèlent de nombreux selfies, joue contre joue, et une table remplie de boissons, alcoolisées ou non, qui nous renvoie à un temps révolu et que de nombreux citoyens lambda rêvent de retrouver. »

    Quelques jours avant ces images qui ont glacé le sang de milliers d’internautes par le retour de la menace du virus aux variants multiples et à la létalité ondoyante, c’est une sous-préfète qui s’autorisait un pot de départ à la mairie de Rethel dans les Ardennes en compagnie d’une soixantaine de convives.

    Là encore, la nomenklatura politique et bureaucratique locale était présente en toute bonne conscience, comme le rapporte Libération :

    « Tout le gratin local est réuni : les acteurs du monde économique, le préfet, les élus, le procureur de la République… Petits-fours, mignardises et champagne sont servis aux convives pour le goûter. »

    Faites ce que je dis, pas ce que je fais.

    La pénalisation des activités ordinaires

    Il fut un temps où manger au restaurant et fêter le départ d’un collègue n’étaient des délits doublés d’une atteinte insupportable au vivre-ensemble. Depuis la crise sanitaire, l’État a étendu sa juridiction, contraignant l’activité économique et la vie humaine jusqu’à l’absurde.

    Aujourd’hui, des milliers de policiers sont mobilisés pour traquer les bars clandestins, le non-respect du couvre-feu, et de fait ne sont pas affectés aux tâches plus basiques de sécurité et d’ordre public. Pourtant la montée en puissance des violences quotidiennes et des incivilités ne s’estompe pas, loin de là.

    Cette réponse désordonnée à la crise sanitaire s’est traduite par une avalanche de règlements arbitraires, changeant de semaine en semaine, de vexations et de paperasses qui n’ont eu pour effet que d’user les volontés et accélérer le déclin du pays.

    Le pire, c’est que l’autoritarisme de l’État français ne l’a pas empêché de figurer parmi les mauvais élèves dans sa gestion de crise, comme l’a révélé un rapport de l’Institut Lowy de Sidney. Le think tank australien qui a évalué 98 pays , classe la France 73ème juste après la Belgique et le Costa Rica.

    Une règle pour les Français, une autre pour la nomenklatura

    Il semblerait que ceux qui sont censés poser les règles et les faire respecter ne se sentent pas tous tenus par le nouvel ordre sanitaire. Le gouvernement nous prie de croire qu’il ne s’agit là que de quelques brebis galeuses. À juste titre, il s’inquiète du message que ce genre de comportement pourrait délivrer à l’ensemble de la population.

    Comment, des préfets, des magistrats et des policiers ne respecteraient pas la multitude de prescriptions sanitaires ? La loi ne serait donc pas la même pour tous ? Des sanctions ont été prises, mais quelles sont-elles par rapport aux restaurateurs et aux indépendants qui eux risquent de tout perdre à cause de l’autoritarisme sanitaire ?

    Il y a en France aujourd’hui comme un parfum désagréable qui rappelle certains aspects de l’Union soviétique finissante.

    Dans la défunte URSS, la classe bureaucratique n’était pas seulement dominante, elle était le lieu où les privilèges et les passe-droits se partageaient loin des regards du citoyen ordinaire. À une époque où les Russes manquaient de tout, y compris de l’essentiel, sa classe de bureaucrates bénéficiaient du marché noir, d’établissements clandestins et de positions suffisamment proches du pouvoir pour s’accorder quelques dérogations aux règles égalitaires communes.

    Bien entendu, nous sommes encore à des années-lumière de la tragédie soviétique. Mais le déplacement du centre du pouvoir en France de sa classe élue vers son encadrement bureaucratique pourrait avoir des effets comparables en termes de domination, de gestion de la pénurie et surtout d’explosion du marché noir.

    Le paternalisme , ou l’infantilisation pour parler comme le fait Mathieu Laine dans un effet récent , divise le monde en deux catégories : celle de l’encadrement éclairé et celle des administrés sous tutelle. L’encadrement ne se sent pas nécessairement tenu par les règles qu’il édicte, puisqu’au fond, elles ne servent qu’à compenser le défaut d’autonomie rationnelle que la classe bureaucratique prétend incarner.

    Comment faisons-nous pour déjeuner ?

    « Il faut bien déjeuner » se justifiait un magistrat pris sur le fait dans un restaurant « clandestin ». Il a tout à fait raison. Des millions de Français qui travaillent sont contraints aujourd’hui à manger dans la rue ou pour les plus chanceux dans leur voiture lors de leur pause de midi pour respecter la sur-règlementation sanitaire.

    L’encadrement bureaucratique les autorise à travailler, à prendre des transports en commun bondés, à s’entasser dans les centres commerciaux le week-end pour compenser les effets du couvre-feu, mais pas à s’asseoir pour déjeuner ou se réjouir de la promotion d’un collègue.

    Non seulement l’État aura géré la crise sanitaire, comme la campagne vaccinale, de manière catastrophique , mais il aura dilapidé en quelques mois cet élément essentiel au bon fonctionnement des institutions et insaisissable par la statistique, le capital social. Il est encore temps de redresser la barre et de revenir au régime ordinaire de la liberté, c’est-à-dire l’État de droit.

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      Cafouillage de la vaccination : la responsabilité du millefeuilles des organismes de santé

      IREF Europe · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Wednesday, 27 January, 2021 - 04:15 · 3 minutes

    vaccination

    Par Valentine Rault.
    Un article de l’Iref-Europe

    Un an après le début de la crise sanitaire, près d’un mois après le début de la vaccination, le gouvernement français n’a pas l’air plus efficace face à la crise. Toujours en position de réaction plus que d’anticipation, à la traîne de nos voisins européens en termes de gestion de crise, de distribution et d’injection des doses de vaccin, la France semble fragilisée.

    Notre pays dispose pourtant de dix organismes qui auraient dû prévoir la crise et organiser la réponse étatique : directions générales, conseils, agences gouvernementales…

    Et si c’était la multitude de ces acteurs qui avait empêché une gestion cohérente ?

    Pas moins de dix organismes se partagent la gestion de la crise sanitaire

    Les Français les ont découvert au fil de leurs recommandations, instructions, interdictions diverses et variées. Agences régionales de Santé , Haut Conseil à la Santé publique , Agence nationale de la sécurité du médicament… Vous trouverez à la fin de cet article un tableau présentant ces organismes et leurs différentes compétences, qui souvent se recoupent.

    Ainsi Santé publique France , le Haut Conseil à la Santé publique et la Direction générale de la Santé ont tous des prérogatives de prévision, respectivement « observation et surveillance épidémiologique », « fournir aux pouvoirs publics l’expertise nécessaire à la gestion de crise », et « protéger des menaces sanitaires nationales et internationales ».

    Pourtant, dès le début de la crise sanitaire, rien n’a été anticipé ni même géré : il y a d’abord eu une pénurie de masques, puis une incapacité à tester massivement, et maintenant une véritable cacophonie autour de la vaccination.

    Vaccination : qui commande ? Tout le monde et personne

    Pour le cas précis de la vaccination, là encore, la France est dotée d’organismes spécifiques.

    Il y a notamment l’Agence nationale de la sécurité du médicament (ANSM), responsable de la sécurité des produits de santé, et la Commission technique des vaccinations , qui élabore la politique de vaccination générale. C’était insuffisant pour le gouvernement, qui a jugé nécessaire de se doter également d’un Conseil d’orientation de la stratégie vaccinale début décembre 2020.

    En plus de ces instances de décision et de conseil, Santé publique France est l’entité concrètement chargée de l’approvisionnement en vaccins, avec les résultats que l’on connaît. Il faut ajouter le ministère de la Santé, ainsi que les ARS (Agences régionales de santé), censées dispatcher les doses de vaccin à travers le territoire et s’assurer de leur répartition dans les centres. Concrètement, les ARS sont chargées de « piloter une cellule opérationnelle de vaccination dans chaque département », mais aussi de recenser les vaccinations. Une compétence partagée avec l’ANSM, qui doit surveiller les effets indésirables et anticiper les ruptures de stock…

    Avec cette accumulation, la mauvaise organisation de la logistique vaccinale, décentralisée tout en étant sous la coupe de l’État, doit-elle étonner ? Ces entités aux compétences quasi identiques entrent finalement en contradiction les unes avec les autres, et, tout le monde étant chargé de tout, personne ne décide vraiment de rien.

    Comme l’IREF le préconise de manière générale, il faut simplifier drastiquement l’organisation des politiques sanitaires, en délimitant clairement les compétences de chacun, et en supprimant les instances qui font doublon. Il faut aussi faire confiance aux professionnels de la santé et permettre aux praticiens d’agir dans les conditions qu’ils jugent les meilleures.

    En termes de santé publique comme en politique générale, la simplicité et la rapidité sont gage d’efficacité. Ce dont nous avons besoin plus que jamais.

    Compétences des différents organismes en charge de la santé en France

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    Source : https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/PointSur?clef=2

    Sur le web