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      Guerre en Ukraine: La Russie frappe le port d'Odessa, crucial pour le blé

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 23 July, 2022 - 12:59 · 5 minutes

    Le port d'Odessa, ici en 2016, a été visé par des frappes russes ce 23 juillet 2022. Le port d'Odessa, ici en 2016, a été visé par des frappes russes ce 23 juillet 2022.

    UKRAINE - Vladimir Poutine reviendrait-il déjà sur ses promesses? 24 heures à peine après la signature d’ un accord entre Moscou et Kiev permettant la reprise des exportations de blé ukrainien, Moscou a visé ce samedi 23 juillet le port d’ Odessa , pourtant crucial pour faire sortir ces céréales du pays.

    Odessa est la plus grande ville et le plus important port de toute la côte de la mer Noire. Elle est fondamentale dans le cadre de cet accord, paraphé dans deux textes identiques mais séparés, qui vise à faire sortir entre 20 et 25 millions de tonnes de blé bloqués depuis le début de la guerre et éviter une crise alimentaire mondiale .

    Principaux ports d'Ukraine. Principaux ports d'Ukraine.

    En tirant des missiles de croisière sur le port d’Odessa, le président russe a “craché au visage du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres et du président turc Recep (Tayyip) Erdogan, qui ont déployé d’énormes efforts pour parvenir à cet accord”, a dénoncé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères ukrainien Oleg Nikolenko. Kiev a également prévenu que la Russie assumerait “l’entière responsabilité” en cas d’échec de l’accord.

    “Le mépris” de la Russie dénoncé par l’UE

    Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déclaré qu’il “condamnait sans équivoque” les attaques, ajoutant que “la mise en œuvre intégrale (de l’accord) par la Fédération de Russie, l’Ukraine et la Turquie est impérative”.

    “Frapper une cible cruciale pour l’exportation de céréales un jour après la signature des accords d’Istanbul est particulièrement répréhensible et démontre une fois de plus le mépris total de la Russie pour le droit international et les engagements”, a aussi écrit sur Twitter le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell.

    Un porte-parole de l’administration de la région d’Odessa, Serguiï Bratchouk, a précisé que deux des missiles de croisière avaient été abattus par la défense antiaérienne. Le centre de l’Ukraine n’a pas été épargné non plus avec une reprise des frappes russes qui ont tué trois personnes, après une accalmie dans les combats qui se sont concentrés sur le Donbass (est).

    Treize missiles de croisière russes lancés depuis la mer sont tombés près de la ville de Kropyvnytskyi située dans la région de Kirovograd (centre), a annoncé son gouverneur Andriy Raikovytch. Il a précisé que des infrastructures ferroviaires et un aérodrome militaire ont été ciblés près de la ville de Kropyvnytskyi. “Neuf militaires ukrainiens ont été blessés et un soldat a été tué”, selon lui.

    30% des exportations de blé

    La signature du texte âprement négocié sous les auspices des Nations unies et d’Ankara a eu lieu à Istanbul en présence notamment du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et du président Erdogan. Les conditions sont réunies pour son application “dans les prochains jours”, avait assuré peu après le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

    Un accord pour la reprise des exportations était demandé de longue date, car l’invasion de l’Ukraine par la Russie - deux pays qui assurent notamment 30% des exportations mondiales de blé - a conduit à une flambée des cours des céréales et des huiles, frappant durement le continent africain très dépendant de ces pays pour son approvisionnement.

    Cette hausse des cours est venue aggraver la situation de pays déjà confrontés à une crise alimentaire, notamment dans la Corne de l’Afrique (Kenya, Ethiopie, Somalie, Djibouti) qui connaît sa pire sécheresse depuis 40 ans. C’est pourquoi l’Union africaine avait “félicité”  cet accord saluant un “développement bienvenu” pour le continent qui fait face à un risque accru de famine.

    Les pays les plus dépendants aux céréales russes et ukrainiennes. Les pays les plus dépendants aux céréales russes et ukrainiennes.

    La principale mesure découlant de l’accord est la mise en place de “couloirs sécurisés” afin de permettre la circulation en mer Noire des navires marchands, que Moscou et Kiev s’engagent à “ne pas attaquer”, a expliqué un responsable des Nations unies.

    Des doutes sur les promesses de la Russie

    Il sera valable pour “120 jours”, le temps de sortir les quelque 25 millions de tonnes accumulées dans les silos d’Ukraine tandis qu’une nouvelle récolte approche. Les négociateurs ont toutefois renoncé à nettoyer la mer Noire des mines - principalement posées par les Ukrainiens pour protéger leurs côtes. L’ONU a précisé que des “pilotes ukrainiens” ouvriraient la voie aux cargos dans les eaux territoriales.

    Quant aux inspections des navires au départ et en direction de l’Ukraine, exigées par la Russie pour empêcher de les utiliser pour amener des armes, elles auront lieu dans les ports d’Istanbul.

    Toutefois, avant même la signature du texte par la Russie, la communauté internationale exprimait leurs craintes. Si les États-Unis ont salué la conclusion de l’accord, ils ont prévenu qu’ils tiendraient “la Russie pour responsable de (sa) mise en œuvre”. Même prudence pour le Conseil de sécurité des Nations unies: “Mettre fin au blocus russe dépendra bien sûr non seulement de la signature d’un accord par la Russie mais aussi de la façon dont la Russie le mettra en application.”

    L’Ukraine s’était aussi montrée circonspecte. C’est désormais “la responsabilité de l’ONU” de garantir le respect de l’accord, a dans la soirée déclaré le président Volodymyr Zelensky , disant s’attendre à “des provocations, à des tentatives de discréditer les efforts ukrainiens et internationaux”. Il ne s’est pas trompé.

    À voir également aussi sur le Huffpost: À Odessa en Ukraine, des plages minées et interdites aux touristes

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      Guerre en Ukraine: l'accord sur le blé avec la Russie ne résout pas la crise alimentaire

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Friday, 22 July, 2022 - 14:29 · 4 minutes

    L'accord entre l'Ukraine et la Russie permet de reprendre les exportations de céréales, mais reste à savoir si Moscou va le respecter. L'accord entre l'Ukraine et la Russie permet de reprendre les exportations de céréales, mais reste à savoir si Moscou va le respecter.

    GUERRE EN UKRAINE - Le blé ukrainien va pouvoir sortir de ses silos. L’ Ukraine et la Russie ont signé ce vendredi 22 juillet un accord pour reprendre les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire , alors que les céréales sont devenues une véritable arme diplomatique dans le conflit qui oppose Kiev et Moscou.

    Plus précisément, deux accords séparés ont été signés avec la Turquie et les Nations unies. Kiev ayant refusé de signer directement le texte avec Moscou, qui s’est engagé sur un accord identique avec Ankara et le secrétaire général des Nations unies.

    Russie et Ukraine représentent 30% des exportations mondiales de blé. Or, plus de 20 millions de tonnes de grains (blé, maïs) sont bloquées dans les silos des ports de la mer Noire depuis le début de la guerre le 24 février, à la fois à cause des navires russes mais aussi des mines placées par les Ukrainiens pour se prémunir d’un assaut naval de Moscou.

    L’Ukraine et ses alliés européens ont déployé d’immenses efforts pour évacuer les céréales par la route ou le rail, sans parvenir toutefois à compenser la mise à l’arrêt des ports et notamment de celui d’Odessa, avec des exportations six fois moins importantes que par la mer. Résultat, l’inflation frappe tous les pays et la crise alimentaire menace certains pays d’Afrique, très dépendants des importations de céréales notamment ukrainiennes.

    Des couloirs sécurisés pour les navires

    C’est pourquoi, à la demande de l’ONU et de la Turquie, Ukraine et Russie ont décidé de négocier pour reprendre les exportations. L’accord signé à Istanbul , dont le contenu n’a pas été officiellement dévoilé, prévoit la mise en place de couloirs sécurisés afin de laisser les navires marchands naviguer. Les négociateurs ont renoncé à débarrasser la mer Noire des mines -principalement posées par les Ukrainiens pour protéger leurs côtes-, mais les chargements seront escortés par des bâtiments ukrainiens jusqu’à leur sortie des eaux territoriales.

    Un centre de contrôle et de coordination doit être établi à Istanbul avec des représentants de toutes les parties et des Nations unies, et des inspections des navires au départ et en direction des ports ukrainiens devraient avoir lieu dans l’un des ports d’Istanbul. La Russie a également obtenu la garantie que les sanctions occidentales ne s’appliqueraient pas, ni directement ni indirectement, à ses propres exportations de produits agricoles et d’engrais.

    L’accord est initialement validé pour quatre mois, le temps de sortir les quelque 25 millions de tonnes entassées dans les silos d’Ukraine, puis automatiquement reconduit.

    La Russie va-t-elle respecter l’accord?

    De quoi éviter une crise alimentaire dramatique dans les pays en développement? Rien n’est moins sûr. Si les États-Unis ont salué la conclusion de l’accord et exhorté Moscou à le mettre en oeuvre, ils ont prévenu qu’ils tiendraient “la Russie pour responsable de (sa) mise en oeuvre”. Même prudence pour le Conseil de sécurité des Nations unies: “Mettre fin au blocus russe dépendra bien sûr non seulement de la signature d’un accord par la Russie mais aussi de la façon dont la Russie le mettra en application.”

    À l’AFP, l’analyste financier Tim Ash, spécialiste de la région, exprimait son scepticisme avant même la signature: “Un accord pourrait bien être signé, mais il serait surprenant que Moscou le respecte: pourquoi le ferait-il?” Également interrogé par l’AFP, un fermier ukrainien a dit “espérer” une issue positive aux négociations mais “il ne croit pas” à un accord qui marchera.

    Un autre point sensible concerne la date de mise en place de cet accord. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a évoqué une implémentation “dans les prochains jours”, tandis que des officiels occidentaux se veulent plus prudents. Pour eux, la reprise opérationnelle du trafic maritime dans la mer Noire pourrait prendre jusqu’à plusieurs semaines.

    “Les opérateurs restent très circonspects sur la capacité réelle à reprendre un rythme d’exportation et à redéployer des moyens logistiques” en Ukraine, souligne Gautier Le Molgat, analyste au cabinet Agritel, interrogé par l’AFP. L’accord sera piloté par des délégués de toutes les parties impliquées, et trois à quatre semaines sont encore nécessaires, selon les experts impliqués dans la négociation, pour finaliser les détails et le rendre opérationnel. Il faudra donc attendre peut-être longtemps avant d’écarter totalement le risque de crise alimentaire.

    À voir également aussi sur le Huffpost: Guerre en Ukraine : nouvelles frappes russes mortelles, Zelensky condamne “un acte terroriste”

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      Guerre en Ukraine: La Russie accusée de mettre le feu à des champs de céréales

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 9 July, 2022 - 08:49 · 4 minutes

    Une photo aérienne, prise le 8 juillet 2022, d'un champ en partie brûlé dans la région de Siversk, dans le Donbass à l'est de l'Ukraine. Une photo aérienne, prise le 8 juillet 2022, d'un champ en partie brûlé dans la région de Siversk, dans le Donbass à l'est de l'Ukraine.

    UKRAINE - La Russie pratique-t-elle la tactique de la “terre brûlée” lors de son invasion militaire de l’Ukraine ? Le porte-parole du ministère des affaires étrangères ukrainien, Oleg Nikolenko, a accusé ce vendredi 9 juillet l’armée russe d’“incendier des champs de céréales dans la fertile région ukrainienne de Zaporijia” dans l’est du pays, alors que la période des moissons a débuté ou approche.

    “Souvenez-vous de cette image chaque fois que les Russes disent qu’ils se soucient de la sécurité alimentaire mondiale. Des millions de personnes à travers le monde seront confrontées à la faim, parce que la Russie a lancé une guerre brutale contre l’Ukraine”, a-t-il ajouté, relayant une photo diffusée plus tôt sur Facebook par un autre homme politique ukrainien qui accusait les Russes de “brûler notre pain” avec des incendies dont les flammes atteignent “cinq mètres de haut” et “noircissent le ciel” du pays sur “plusieurs kilomètres”.

    Une autre photo diffusée par un photographe de l’Agence France-Presse (AFP) le 8 juillet montrait un champ de blé également calciné à 300 kilomètres plus au nord de Zaporijia, près de la ville de Siversk, dans l’oblast de Donetsk désormais quasiment entièrement contrôlée par l’armée russe . Une plantation “incendiée à la suite d’attaques aériennes de l’armée russe dans la région”, précisait la légende de l’agence de presse.

    “Intentionnellement causés par l’ennemi”

    Le gouverneur de la région, Pavlo Kyrylenko, a également accusé l’armée russe vendredi: “Il y a des incendies massifs dans les champs, qui sont intentionnellement causés par l’ennemi. Ils essaient de détruire les récoltes par tous les moyens. Ils bombardent les machines agricoles, les moissonneuses...”, a-t-il déclaré, sans que le Kremlin ne réponde, pour l’instant, à ces accusations.

    L’invasion russe de l’Ukraine, pays considéré comme l’un des greniers à céréales de la planète, a fait grimper en flèche les prix des denrées alimentaires et contribué à la flambée mondiale de l’inflation. Avant la guerre, le pays exportait 5 à 6 millions de tonnes de nourriture par mois, dont plus de 90 % transitaient par les ports de la mer Noire. Mais en mai, l’Ukraine n’a exporté que 1,8 million de tonnes.

    Des chercheurs de la NASA estiment, images satellites à l’appui , que la Russie contrôle 22 % des terres agricoles ukrainiennes et que la guerre menace les moissons prévues cet été. Des installations de stockage de céréales ont également été ciblées par des frappes russes.

    Carte de la situation en Ukraine au 8 juillet à 7h GMT Carte de la situation en Ukraine au 8 juillet à 7h GMT

    Vendredi, les participants à une réunion ministérielle du G20 en Indonésie ont “exprimé leurs profondes inquiétudes à propos des conséquences humanitaires de la guerre” en Ukraine, selon la cheffe de la diplomatie indonésienne, Retno Marsudi.

    L’effet de la guerre “se fait sentir dans le monde entier, sur l’alimentation, l’énergie et les budgets”, a-t-elle souligné. “Et comme toujours, les pays pauvres et en développement sont les plus touchés”. Face au flot de condamnations occidentales, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a quitté dès la mi-journée la rencontre, à laquelle assistait également son homologue américain Antony Blinken.

    Des agriculteurs pensent à mettre le feu eux-mêmes

    Plusieurs agriculteurs ukrainiens de blé, d’orge ou de tournesol assurent également avoir dû payer des militaires russes pour qu’ils ne brûlent pas leurs champs, volent ou détruisent leurs installations, cela dès les premiers mois de la guerre débutée en février. D’autres les accusent d’avoir tué du bétail.

    L’un de ces agriculteurs a également expliqué à la National public radio (NPR) américaine ne pas savoir comment récolter ses 1.000 hectares de blé et d’orge face à la présence militaire russe autour de ses terres et au risque de rouler sur des obus avec ses moissonneuses-batteuses ou ses tracteurs. Faute de pouvoir récolter, “je vais probablement y mettre le feu”, avait-il expliqué au média américain début juillet.

    “Je ne sais pas comment je vais récolter alors que les roquettes russes pleuvent sur mes champs presque tous les jours”, expliquait, fin juin, un autre agriculteur au Wall street journal. “Je ne sais pas comment je vais pouvoir tout récolter et surtout comment nous allons acheminer le blé en dehors de notre ferme”.

    Les Nations Unies proposent depuis plusieurs mois la création de couloirs maritimes sécurisés pour l’exportation des précieuses céréales stockées dans les ports de la mer Noire. La marine turque assurerait l’escorte des convois. Mais Moscou exige que l’Ukraine procède au déminage du port d’Odessa pour permettre le passage des bateaux céréaliers. L’Ukraine refuse catégoriquement.

    À voir également sur Le HuffPost: Boris Johnson et ses homologues du G7 se moquent de l’image virile de Poutine

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      Céréales bloquées en Ukraine: Macron propose de passer par la Roumanie

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 16 June, 2022 - 20:51 · 2 minutes

    Emmanuel Macron en interview à la télévision sur TF1, depuis Kiev en Ukraine, le 16 juin 2022. Emmanuel Macron en interview à la télévision sur TF1, depuis Kiev en Ukraine, le 16 juin 2022.

    GUERRE EN UKRAINE - Emmanuel Macron a indiqué ce jeudi 16 juin que la France aidait la Roumanie pour y faire transiter les grandes quantités de céréales bloquées en Ukraine en l’absence d’un “cadre” permettant de les faire sortir par la mer Noire à cause du blocus russe.

    “Nous continuerons l’épreuve de force diplomatique à l’égard de la Russie, avec le secrétaire général des Nations unies”, pour utiliser le port d’Odessa comme porte de sortie maritime pour les graines (maïs, blé...) “qui sont bloquées”, a expliqué le président français sur la chaîne de télévision privée TF1, interrogé à Kiev .

    Mais “parce que la Russie refuse”, “nous sommes en train de travailler à une autre voie, qui est de passer par la Roumanie”, Odessa n’étant qu’”à quelques dizaines de kilomètres” de la frontière ukraino-roumaine. Car “cela permettrait “de pouvoir accéder en particulier au Danube et aux chemins de fer” afin d’acheminer ces céréales vers les marchés internationaux, selon lui.

    Toujours pas d’accord trouvé par l’ONU

    La Roumanie, où Emmanuel Macron a effectué une visite mardi et mercredi avant de se rendre à Kiev, est “en train de faire les investissements” pour “constituer une espèce de point de liaison”, à partir duquel “nous pourrons beaucoup plus fortement rapidement et massivement qu’on ne le fait aujourd’hui exporter ces céréales”. La France “va l’y aider avec nos experts, nos militaires, nos entreprises”, a ajouté Emmanuel Macron.

    Sans parvenir à un accord jusqu’à présent, l’ONU négocie depuis plusieurs semaines avec Moscou, Kiev et Ankara, caution militaire d’une utilisation de la mer Noire pour des navires civils, un accord qui permettrait aux céréales de sortir d’Ukraine en sécurité et aux engrais produits par la Russie de revenir sur le marché international.

    Si un accord était trouvé, il ferait baisser les prix des denrées et atténuerait la crise alimentaire dans le monde, qui s’aggrave du fait de l’invasion russe.

    Sur TF1, Emmanuel Macron a souligné que son déplacement à Kiev, critiqué par l’opposition à trois jours du second tour des législatives , visait ainsi ”à protéger notre pays”, car “les prix de l’essence, du gaz et des courses qui augmentent, c’est lié à ce conflit, à des choix qui sont faits chaque jour par la Russie de jouer avec les matières premières dont elle dispose pour les faire monter et nous mettre la pression”.

    À voir également sur Le HuffPost : Guerre en Ukraine: Macron explique pourquoi il est à Kiev

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      Guerre en Ukraine: un quart des terres cultivables ukrainiennes perdues avec la guerre

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Monday, 13 June, 2022 - 19:18 · 2 minutes

    Un champs de blé dans l'ouest de l'Ukraine en mars 2022, dans la région de Lviv. Un champs de blé dans l'ouest de l'Ukraine en mars 2022, dans la région de Lviv.

    GUERRE EN UKRAINE - L’Ukraine a perdu un quart de ses terres cultivables du fait de l’occupation russe de certaines régions, dans le sud et l’est, a annoncé lundi 13 juin son ministère de l’Agriculture.

    “Malgré la perte de 25% des terres cultivables, la structure des cultures semées cette année est plus que suffisante pour assurer la consommation” de la population ukrainienne, a affirmé le ministre adjoint de l’Agriculture, Taras Vysotskiï, lors d’une conférence de presse.

    Selon lui, “la consommation a, également, diminué en raison des déplacements massifs (de population) et des migrations externes”, hors du pays. Plus de sept millions d’Ukrainiens sont déplacés à l’intérieur de leur pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR). S’y ajoutent 7,3 millions qui ont fui à l’étranger, dont plus de la moitié en Pologne.

    Malgré la perte non négligeable de surfaces désormais aux mains des Russes , “la structure actuelle des surfaces cultivées (...) ne constitue pas une menace pour la sécurité alimentaire de l’Ukraine”, a assuré Taras Vysotskiï devant la presse. “Les agriculteurs ukrainiens ont réussi à se préparer relativement bien à l’ensemencement avant le début de la guerre”, a-t-il ajouté.

    “En février, l’Ukraine avait déjà importé environ 70% des engrais nécessaires, 60% des produits phytosanitaires et environ un tiers de la quantité de carburant requise” pour l’ensemencement, a-t-il détaillé.

    La crainte d’une crise alimentaire mondiale

    L’occupation russe de plusieurs régions ukrainiennes et le blocus des céréales imposé par la flotte russe de la mer Noire a toutefois forcé les agriculteurs ukrainiens ”à modifier ce qu’ils semaient et la quantité”, a enfin précisé Taras Vysotskiï.

    L’Ukraine disposait avant la guerre de plus de trente millions d’hectares de terres cultivables, selon le World Data Center-Ukraine, une ONG internationale.

    Si les conséquences de l’invasion russe pour le marché intérieur ukrainien semblent limitées pour Taras Vysotskiï, l’impossibilité d’exporter les céréales produits en direction de l’étranger fait craindre de “ un ouragan de famines ” dans les mois à venir selon l’ONU.

    “Actuellement, entre 20 et 25 millions de tonnes de céréales sont bloquées et cet automne ce chiffre pourrait augmenter à 70-75 millions de tonnes”, a alerté le 6 juin le président ukrainien Volodymyr Zelensky , dont le pays était le quatrième exportateur mondial de blé et de maïs avant l’invasion russe.

    Le conflit russo-ukrainien oppose deux superpuissances céréalières - la Russie et l’Ukraine assurent à elles deux 30% des exportations mondiales de blé. Il a provoqué une flambée des cours des céréales et des huiles, dont les prix ont dépassé ceux atteints pendant les printemps arabes de 2011 et “les émeutes de la faim” de 2008.

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      Guerre en Ukraine: la France propose d'aider à débloquer le port d'Odessa

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 11 June, 2022 - 07:14 · 4 minutes

    GUERRE EN UKRAINE - La France souhaite la “victoire” de l’Ukraine dans le conflit avec la Russie et se dit par ailleurs prête à participer à une “opération” qui permette de lever le blocus du port d’Odessa , a annoncé ce vendredi 10 juin la présidence française.

    La France est prête à participer à une “opération” permettant de lever le blocus du port d’Odessa (sud de l’Ukraine) afin d’ exporter les céréales ukrainiennes vers les pays qui en ont besoin, en lien avec les Nations unies, a par ailleurs relevé la présidence française.

    “Nous sommes à disposition des parties pour, au fond, que se mette en place une opération qui permettrait d’accéder au port d’Odessa en toute sécurité, c’est-à-dire de pouvoir faire passer des bateaux en dépit du fait que la mer est minée ”, a déclaré un conseiller présidentiel. Il faut que “ces grains exportés d’Odessa puissent aller sur les marchés où ils sont attendus à des prix raisonnables et praticables, notamment pour les pays africains”, a-t-il souligné.

    Le président russe Vladimir Poutine a donné son “consentement” pour une telle opération lors d’un entretien avec Emmanuel Macron le 28 mai, a rappelé l’Élysée, en relevant qu’ une initiative en ce sens de la Russie et la Turquie cette semaine n’avait en revanche pas abouti.

    La France plaide pour une résolution du Conseil de sécurité. Les Russes et les Turcs ne s’y disent pas opposés, ajoute l’Élysée. “Les Nations unies doivent être au centre du jeu parce qu’elles seules peuvent assembler tous les éléments, à la fois sécuriser l’accès à Odessa, donner un mandat pour inspecter les bateaux qui vont à Odessa et puis ensuite prévoir, à travers l’initiative Farm, le rôle des agences des Nations unies etc...la distribution des grains à des conditions acceptables pour ceux qui ont en besoin”, a relevé l’Elysée.

    La France en faveur d’une “victoire de l’Ukraine”

    “Comme le président a eu l’occasion de le dire, nous souhaitons la victoire de l’Ukraine. Nous souhaitons que l’intégrité territoriale de l’Ukraine soit rétablie”, a déclaré l’Élysée, répondant aux interrogations suscitées par un appel du président Emmanuel Macron à “ne pas humilier la Russie” .

    “Nous souhaitons que ce conflit, que cette guerre de la Russie contre l’Ukraine cesse le plus vite possible et que s’engage une négociation qui permettra non seulement de rétablir l’intégrité territoriale de l’Ukraine et sa souveraineté mais aussi de prendre en compte un certain nombre d’autres éléments très importants comme la justice transitionnelle (sur les crimes de guerre commis par les Russes), comme le paiement des dommages de guerre, etc..”, a martelé l’Élysée.

    Les déclarations d’Emmanuel Macron avaient jeté une ombre sur la position de la France, soupçonnée par certains alliés d’Europe de l’Est de vouloir obtenir avant tout un cessez-le-feu dans le conflit, au risque d’accepter certaines conquêtes territoriales russes.

    “La conquête militaire de territoires étrangers ne peut être acceptée à aucune condition”, a insisté l’Elysée. “Nous disons tout simplement qu’il faut que l’Ukraine soit victorieuse dans cette affaire et que par ailleurs, nous trouvions les moyens d’une paix qui sera négociée dans le respect du droit international, de la souveraineté de l’Ukraine”, a ajouté un conseiller du président Macron.

    Zelensky réitère sa demande de levée du blocus

    Dans le même temps, Volodymyr Zelensky a lancé un nouvel appel ce samedi 11 juin à une pression internationale pour obtenir que la Russie mette fin au blocus des ports ukrainiens de la Mer Noire.

    S’adressant, par vidéo, au forum sur la sécurité en Asie-Pacifique, le Shangri-La Dialogue, le chef d’Etat ukrainien a prévenu que, faute d’une reprise des exportations ukrainiennes, “le monde devra faire face à une sévère crise alimentaire, et même des famines, dans de nombreux pays en Asie et en Afrique”.

    L’Ukraine était, avant l’invasion russe, le plus important producteur mondial d’huile de tournesol et l’un des principaux exportateurs de blé, et des millions de tonnes de céréales sont actuellement bloquées, faute de pouvoir les exporter en raison du blocus russe.

    “La pénurie de produits alimentaires mènera inexorablement au chaos politique, ce qui risque de provoquer le renversement de nombreux gouvernements”, a-t-il déclaré aux délégués présents à Singapour pour le sommet, parmi lesquels le chef du Pentagone Lloyd Austin et le ministre chinois de la Défense.

    L’Ukraine, a précisé Zelensky, exporte actuellement deux millions de tonnes de céréales par train chaque mois, mais cela reste largement en-dessous de ce qu’elle exporte habituellement.

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      Guerre en Ukraine: La Russie accusée de vols de céréales

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Tuesday, 7 June, 2022 - 15:54 · 5 minutes

    La Russie est accusée de voler des céréales ukrainiennes et de les revendre pour son propre profit (image d'illustration). La Russie est accusée de voler des céréales ukrainiennes et de les revendre pour son propre profit (image d'illustration).

    UKRAINE - Le blé, nouvel instrument de pression dans la guerre en Ukraine? Le lundi 6 juin, le secrétaire d’État américain Anthony Blinken a affirmé lors d’une conférence de presse que “des rapports crédibles montrent que la Russie pille les céréales ukrainiennes et les exporte pour les vendre à son propre profit.”

    Cette déclaration est loin d’être la seule incriminant Moscou. Le même jour de l’autre côté de l’Atlantique, le président du Conseil européen, Charles Michel , a accusé Moscou des mêmes faits lors d’une réunion. L’ambassadeur ukrainien en Turquie avait déjà dénoncé vendredi “la Russie (qui) vole sans vergogne les céréales d’Ukraine et les exporte depuis la Crimée à l’étranger”, notamment vers Ankara. La veille, son homologue au Liban estimait que 100.000 tonnes de blé ukrainien avaient été livrées à la Syrie depuis le début de la guerre le 24 février.

    La question des céréales est un enjeu fondamental puisque la Russie et l’Ukraine assurent 30% des exportations mondiales de blé. Kiev était même en passe juste avant la guerre de devenir le troisième exportateur mondial de blé et assurait à, elle seule, la moitié du commerce mondial de graines et d’huile de tournesol. Or depuis le 24 février, les ports ukrainiens de la mer Noire sont bloqués par Moscou et 20 à 25 millions de tonnes de grains restent bloquées dans les silos ukrainiens.

    Du matériel et des milliers de tonnes de céréales volées

    Confronté à ces accusations de vols, le Kremlin nie. Pourtant, depuis plusieurs semaines, les preuves se multiplient. Selon une enquête du New York Times , à la mi-mai, le ministère des Affaires étrangères américain a alerté 14 pays du départ de cargos remplis de “céréales ukrainiennes volées”.

    Les États-Unis appellent ces pays, non cités mais majoritairement africains, à ne pas acheter ces céréales. Toutefois, le prix du blé a bondi d’environ 150 dollars la tonne depuis le début de la guerre et la Russie et l’Ukraine fournissent en temps de paix 40% du blé du continent, selon l’ONU. Comme le pointe le quotidien, certains États -où la sécheresse fait craindre la famine- pourraient accepter d’acheter ces grains moins chers, car sans droits de douanes, peu importe leur provenance.

    Une enquête de CNN fait également état de vols, en particulier depuis fin avril. D’après des fermiers et membres du ministère de l’Agriculture ukrainiens interrogés par la chaîne américaine, l’armée russe aurait pris du matériel agricole et des milliers de tonnes de céréales dans les territoires occupés.

    Dans un deuxième article, CNN a eu accès à des photos satellites prises par Maxar Technologies les 19 et 21 mai (voir dans la vidéo ci-dessus, en anglais) . Sur ces images, deux navires battant pavillon russe sont amarrés dans le port de Sébastopol, en Crimée, la péninsule annexée par la Russie en 2014. Les deux bateaux sont situés à côté de silos et seraient en train d’être remplis de céréales.

    CNN reconnaît qu’il reste difficile de dire avec certitude s’il s’agit bien de cargos approvisionnés de denrées ukrainiennes. Des sources ont toutefois rapporté au média américain que des camions russes auraient vidé des silos dans les territoires occupés avant de transporter la marchandise vers la mer Noire dans le sud du pays.

    Le navire “Matros Pozynich” soupçonné

    Les soupçons sont aussi permis car les deux navires amarrés, identifiés comme étant le “Matros Pozynich” et le “Matros Koshka”, sont déjà dans les radars du département des Affaires étrangères américain. Ils sont soupçonnés d’avoir participé au transport de ces céréales issues de vols, tout comme un troisième bateau appelé “Mikhail Nenashev”, détaille le New York Times.

    Le premier, “Matros Pozynich”, aurait par exemple été chargé de délivrer un chargement en Égypte début mai. Le Caire, prévenu par Kiev que les céréales étaient volées, lui a interdit d’accoster, raconte CNN . Le navire a alors pris la direction du Liban avant d’être de nouveau refoulé, puis s’est dirigé vers la Syrie, pays allié de Moscou où il a pu déverser la marchandise. Dans la photo ci-dessous, des files de camions sont visibles le 13 mai dans le port de Lattaquié, au nord-ouest du pays. Le “Matros Pozynich” serait retourné en Syrie pour un nouveau chargement le 27 mai.

    “CNN signale que le navire ‘Matros Pozinich’, chargé de céréales volées, est arrivé au port syrien de Lattaquié. C’est l’un des trois navires russes exportant du grain depuis les régions occupées de l’Ukraine”, rapporte le site Nexta.

    Selon un décompte du projet d’investigation ukrainien SeaKrime et des Révélateurs de France Télévisions , dix bateaux au total auraient transporté des céréales volées de Sébastopol vers d’autres ports de la Méditerranée.

    Difficile toutefois de dire à quel point l’ampleur de ces vols est importante. Le ministère des Affaires étrangères ukrainien estimait le 11 mai dernier qu’entre 400 à 500.000 de tonnes de céréales avaient été volées, pour l’équivalent de 100 millions de dollars (94 millions d’euros). Ce chiffre reste toutefois invérifiable.

    Une chose est certaine en revanche, alerte l’ONU: entre le blocage dans les ports ukrainiens et la suspension des exportations indiennes , deuxième exportateur mondial de blé, en raison de la sécheresse , le monde se dirige droit vers “un ouragan de famine”.

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