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      L’évasion de Carlos Ghosn racontée en série, c’est bientôt sur Apple TV+

      news.movim.eu / Numerama · Thursday, 27 July, 2023 - 08:03

    Carlos Ghosn, série télé et Apple dans la même phrase… Non, ce n'est pas un article parodique. Wanted: The Escape of Carlos Ghosn sera diffusée à partir du 25 août. [Lire la suite]

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      Affaire Ghosn: deux magistrats français à Tokyo pour des interrogatoires

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 2 July, 2022 - 17:38 · 3 minutes

    Dans le cadre de l'enquête menée par le parquet de Nanterre dans l'instruction visant Carlos Ghosn, des interrogatoires vont être menés à Tokyo. Dans le cadre de l'enquête menée par le parquet de Nanterre dans l'instruction visant Carlos Ghosn, des interrogatoires vont être menés à Tokyo.

    JUSTICE - Nouvelle étape dans l’instruction visant Carlos Ghosn à Nanterre: deux magistrats et un enquêteur français sont arrivés ce samedi 2 juillet à Tokyo pour mener des interrogatoires au sujet des flux financiers qui auraient été ordonnés par l’ancien patron de Renault-Nissan au détriment de Renault.

    Visé par un mandat d’arrêt de la justice française, l’ancien patron de Renault-Nissan est soupçonné d’avoir mis au point, entre 2012 et 2017, un schéma de blanchiment en bande organisée et de corruption, avec quatre responsables du distributeur automobile omanais Suhail Bahwan Automobiles (SBA). Il conteste ces accusations.

    Les deux magistrats de Nanterre -un juge d’instruction et une procureure du pôle éco-financier du parquet- et l’enquêteur de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) doivent rester jusqu’à vendredi à Tokyo pour mener des interrogatoires, a confirmé le parquet de Nanterre.

    L’objectif est de savoir si ces personnes interrogées étaient “informées” des flux avec SBA considérés suspects, voire les avaient “validés”, a précisé le parquet à l’AFP. Ces flux sont évalués, a minima, à 15 millions d’euros, d’après une source proche de l’enquête.

    Selon cette même source, des indices graves ou concordants permettent de soupçonner Carlos Ghosn d’avoir ordonné le versement de primes de Renault au distributeur SBA, “maquillées par un certain nombre d’écritures comptables tels que des bonus, des reprises sur stock”, et dont une partie était ensuite envoyée sur des sociétés écrans appartenant à l’entourage de Carlos Ghosn.

    La relation entre Carlos Ghosn et le fondateur de SBA, Suhail Bahwan -qui conteste les accusations- est au cœur de l’affaire: le cheikh a notamment prêté “25 millions d’euros” à Ghosn dans le contexte de “la crise financière de 2008″, un prêt dont le remboursement n’est “pas demandé”, selon deux sources proches du dossier.

    La défense de Carlos Ghosn n’était pas joignable samedi. Renault, partie civile dans ce dossier, et ses avocats n’ont pas souhaité commenter.

    Mandats d’arrêt international et au Japon

    Ouverte en février 2020, l’information judiciaire a donné lieu le 21 avril dernier à l’émission d’ un mandat d’arrêt international contre Carlos Ghosn pour corruption passive, abus de biens sociaux, abus de confiance et blanchiment en bande organisée.

    Des mandats d’arrêt visent aussi les quatre responsables de SBA. Si celui à l’encontre de Carlos Ghosn est exécuté, l’ex-PDG sera présenté à un juge d’instruction à Nanterre, qui lui notifiera sa mise en examen.

    L’ancien magnat de l’automobile, âgé de 68 ans, est également visé par un mandat d’arrêt de la justice japonaise, pays où il devait être jugé pour malversations financières avant sa fuite rocambolesque fin 2019 pour le Liban .

    Le Franco-Libano-Brésilien y a trouvé refuge, le Liban n’extradant pas ses ressortissants. Il est également contraint d’y rester, le Liban lui ayant interdit de voyager en raison des poursuites japonaises. Cette situation géographique, loin de la France, a compliqué le travail des enquêteurs à Nanterre.

    Après avoir dû se rendre à Beyrouth pour l’entendre en juin 2021, le juge d’instruction de Nanterre a essayé, à plusieurs reprises, de notifier ses charges à M. Ghosn, notamment en le convoquant. Mais celui-ci a opposé son interdiction de sortir du Liban, le contraignant à émettre un mandat d’arrêt.

    Depuis, la justice libanaise a interrogé Carlos Ghosn, sans l’interpeller. Une source au parquet libanais a indiqué à l’AFP avoir plutôt demandé à la France de lui transmettre le dossier concernant M. Ghosn.

    À voir également sur Le HuffPost: Ghosn “rend hommage” à Mélenchon qui l’a soutenu dans sa fuite

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      Renault : l’État est-il un actionnaire trop présent ?

      Michel Albouy · ancapism.marevalo.net / Contrepoints · Saturday, 23 May, 2020 - 03:30 · 6 minutes

    actionnaire

    Par Michel Albouy.
    Un article de The Conversation

    Interrogé le 25 novembre 2015 à l’Assemblée nationale au sujet de la participation de l’État dans le capital de Renault, le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron déclarait :

    « L’objectif de l’État en tant qu’actionnaire de long terme, c’est de pouvoir peser sur les décisions stratégiques de l’entreprise ».

    Cette belle déclaration faisait suite au conflit qui avait duré huit mois entre le management de Renault et l’État au sujet des droits de vote double accordés aux « actionnaires de long terme » dans le cadre de la loi Florange.

    Le 11 novembre, les représentants de l’État, de Renault et de son allié Nissan annonçaient avoir trouvé un compromis concernant « un accord de stabilisation de l’alliance entre Renault et Nissan » .

    L’État, « actionnaire de long terme » ?

    L’origine du conflit se trouve dans l’acquisition surprise par l’État de 5 % du capital de Renault en avril 2015 afin de sécuriser l’application de la loi Florange qui prévoit la mise en place de droits de vote double.

    Or, le conseil d’administration de Renault emporté par son PDG, Carlos Ghosn qui, ne souhaitant pas changer la répartition du pouvoir au sein du capital de l’entreprise et protéger ainsi son accord avec son allié Nissan, ne voulait pas de ces droits de vote double.

    Huit mois plus tard, le ministre gagnait son bras de fer avec le PDG : la loi Florange serait bien appliquée, l’État bénéficierait de droits de vote double et pas Nissan. De plus, il obtenait une minorité de blocage sur les sujets stratégiques.

    Nissan n’obtenait qu’une promesse de Renault de ne pas se mêler de ses affaires, notamment en ce qui concerne la nomination, la révocation et la rémunération des membres de son conseil d’administration.

    Gagner une bataille n’est pas gagner la guerre comme disait le Général de Gaulle. Si l’État a gagné la bataille des droits de vote double et sa capacité à « peser sur les décisions stratégiques de Renault » , il lui reste à démontrer que son pouvoir lui permettra, non seulement de peser sur les décisions stratégiques, mais surtout de faire en sorte que Renault et l’alliance avec Nissan se renforce et devienne un ticket gagnant ; ce qui n’est pas gagné.

    La confiance – un ingrédient indispensable à la poursuite d’objectifs communs – est en effet passablement entamée avec ce coup de force de l’État vis-à-vis de Nissan. En tout état de cause, vu la rupture de confiance entre les partenaires, on peut douter d’une fusion amicale entre Renault et Nissan comme affirme le souhaiter l’État français. Au-delà de ce que les dirigeants de Nissan peuvent penser, la question de la participation de l’État au capital d’une entreprise mondialisée comme Renault se pose.

    Quel rôle réel pour l’État actionnaire ?

    En effet, que faire d’un tel pouvoir ? Voilà la question existentielle de l’État actionnaire. Dans quelle mesure l’État est-il un actionnaire comme les autres ? Quels sont ses objectifs à court et long terme ? Des questions aussi vieilles et lancinantes depuis que l’État français s’est invité au capital d’entreprises concurrentielles ; une stratégie que bien peu de pays développés partagent.

    Est-ce si évident que seul l’État poursuive des objectifs à long terme, justification suprême des droits de vote double ? Bien que l’État français soit actionnaire de Renault depuis sa nationalisation après la Deuxième Guerre mondiale, on peut douter de sa capacité à influer sur la stratégie à long terme du constructeur et sa capacité à en faire un gagnant dans la compétition que se livrent les constructeurs automobiles.

    Force est de constater que la vision stratégique de l’État est à géométrie variable. Dans le cas de Renault, alors que Nissan contribue pour la majeure partie aux bénéfices du groupe, il se trouve privé des droits de vote double et voit son pouvoir diminué au sein de l’Alliance. En même temps, l’État souhaiterait intégrer davantage les deux entités. Oui, mais au bénéfice de qui et avec quelle répartition du pouvoir ?

    S’agissant du long terme, et malgré la participation de l’État au capital de Renault, la dégringolade de la France est patente. En 2015, avec 1,5 million de véhicules fabriqués, la France produit trois fois moins que l’Allemagne et presque 50 % de moins que l’Espagne. En 2003, la France en fabriquait plus de 3 millions. La faute aux coûts de production qui poussent nos constructeurs à délocaliser leur production (contrairement aux Allemands), au manque de modèles haut de gamme, et à la stratégie de Renault d’exploiter à fond le succès de ses gammes low-cost (Dacia, Logan, Duster) produites en Roumanie ou au Maghreb. Dans cette stratégie où se trouve l’État ?

    Une stratégie d’actionnaire variable

    La question du rôle de l’État dans la gouvernance des entreprises n’est pas nouvelle. Contrairement à un actionnaire classique, l’État poursuit souvent plusieurs objectifs qui sont même parfois contradictoires. D’où le sentiment que son action est à géométrie variable selon les moments.

    Ses objectifs sont, selon les cas où même parfois ensemble, d’ordre économique (par exemple, développer des activités industrielles, préserver des savoir-faire, etc.), d’ordre environnemental et d’aménagement du territoire, d’ordre social (préserver des emplois), éventuellement d’ordre financier (cessions d’actifs, dividendes, etc.).

    En même temps, rien ne confirme que son action soit à plus long terme que celle des investisseurs privés. On pourrait même soutenir l’inverse s’agissant de jouer les sapeurs-pompiers pour sauver des emplois menacés ou éviter un rachat par une entreprise étrangère.

    Enfin, last but not least , contrairement à ce que l’on pourrait croire naïvement, l’État n’est pas un meilleur garant du comportement éthique des entreprises que les investisseurs privés. En effet, le fait que l’État soit un actionnaire de référence de Renault n’a pas empêché l’entreprise de tomber dans le piège des moteurs diesel truqués.

    Certes, il semble qu’aucune tricherie n’ait été détectée chez le constructeur français contrairement à Volkswagen, mais il n’en demeure pas moins que cette révélation de dépassement des seuils de pollution autorisés fait désordre pour une société contrôlée par l’État. Le marché ne s’y est pas trompé en sanctionnant sévèrement le cours de Bourse de Renault (moins 20 % à l’annonce de l’enquête). Le petit actionnaire, qui pouvait se croire à l’abri avec l’État à ses côtés, en est pour ses frais.

    Article initialement publié en février 2016.

    Sur le web The Conversation