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      Julie Berthollet: «J’ai été agressée à Paris, je veux revenir habiter en Suisse»

      eyome · Thursday, 30 June, 2022 - 21:54 · 4 minutes

    Attention, ceci est évidemment fictif, il n'y a aucun problème d'insécurité en France.

    J'ai failli tout copier finalement...

    Dépouillée de ses bijoux, menacée avec un couteau en plein jour dans l’indifférence générale, la violoniste virtuose Julie Berthollet, 25 ans, installée dans la capitale française depuis cinq ans et demi, a vécu un choc alors qu’elle allait prendre le métro.

    Quelqu’un a-t-il réagi ? Aux alentours, il y avait de la circulation, des livreurs, mais personne n’a bougé. C’est banal. Les gens sont tellement habitués aux vols de sac à main et de téléphone... J’ai positivé en me disant que ça allait bien se passer. Je sais que le quartier n’a pas bonne réputation, mais je n’ai aucun préjugé. Je me suis mise sur le côté le plus lumineux de la rue et le plus exposé.

    Comment avez-vous rejoint la gare ? En métro. En bas des marches de la ligne 4, un homme m’a dépassée et m’a regardée avec un air mauvais, plein de haine. Il m’a dit: «Toi, avec tes parures!» J’avais deux colliers, un bracelet et trois bagues, comme toutes les filles. Il a tendu les deux mains et m’a brusquement arraché le bracelet et les colliers. J’ai perdu l’équilibre et je suis tombée. J’ai une griffure au cou. J’ai eu le réflexe de me relever. J’ai couru en remontant les marches dans le but de le rattraper. L’un des deux colliers est en or. Il a une valeur sentimentale, je l’ai reçu de ma mère à ma naissance. Au même moment, le type a sorti un couteau. Les usagers montaient et descendaient. Ils s’écartaient même en lui laissant assez d’espace pour m’agresser...

    Personne n’a bougé ? Personne. C’est l’indifférence totale. Une jeune femme du bureau de la RATP est sortie de son guichet et elle est venue vers moi. Un homme, en passant, a dit le plus normalement du monde: «Il avait un couteau», et il a poursuivi son chemin. Moi, je n’arrivais pas à parler, je n’arrivais plus à respirer. Je me suis relevée et je suis allée vers mon chat. J’ai pleuré. La demoiselle m’a demandé si je souhaitais appeler les pompiers. J’ai répondu que non. J’ai pris le métro en larmes. Le voyage a duré une demi-heure.

    Aviez-vous déjà vécu cela ? Oui. Un vol de téléphone dans une rame de métro. Trois personnes s’étaient écrasées sur moi et m’avaient fait les poches. Une autre fois, avec ma sœur Camille, en rentrant d’une soirée, j’avais une bouteille de bière à la main que je n’avais pas consommée. Un type a commencé à harceler ma cadette (23 ans, ndlr). Il voulait la toucher et lui disait des choses dégueulasses. Il était 22 heures. J’ai fait: «Si tu t’approches, je t’éclate la bouteille sur le crâne.» Il est parti. Personne n’a réagi.

    Vous avez déclaré sur Instagram vouloir quitter Paris. Vraiment ? C’est la goutte qui a fait déborder le vase. Après des mois de concerts, nous avons, avec Camille, rattrapé les shows annulés pendant le covid. Moi, je venais en Valais, à Anzère, retrouver ma mère et me reposer. Ensuite, j’allais rendre visite à ma grand-mère dans le Jura. Je voulais me reposer quelques jours, être bien. Pendant le trajet en TGV, j’ai continué à pleurer. J’étais choquée. Les femmes assises en face de moi ont détourné le regard. J’avoue que j’ai perdu foi en l’humanité... Entre Paris et Genève, j’ai écrit à la brigade de gendarmerie du IXe, dont j’avais l’adresse e-mail. Je déposerai plainte en rentrant.

    Cette violence ordinaire induisait-elle déjà des changements de comportement chez vous ? Avec ma sœur, nous avons des stratégies d’évitement. Nous habitons Paris depuis cinq ans et demi. On fait attention le soir. On évite certains quartiers, on baisse le regard dans la rue. On porte souvent des survêtements amples. En principe, on ne tient jamais notre téléphone de façon visible en main. On marche là où il y a du monde. On ne rentre jamais seule le soir, si on a bu un peu. De toute façon, Camille ne consomme pas d’alcool.

    Rappel : AUCUN problème d'insécurité en France, tout cela est parfaitement normal.

    Monique, votre maman, a déjoué une agression à Paris. Comment ? Nous revenions d’un concert, très chargées avec nos bagages et nos instruments. La voiture qui la ramenait l’a laissée à distance de chez elle, pas devant la porte. Quelqu’un l’a suivie. Elle a senti sa présence. Elle s’est retournée, lui a mis un coup de sac dans la figure et elle a hurlé: «Je vais te démolir!» Il a eu peur et il a décampé.

    Pensez-vous pouvoir jouer du violon rapidement ? Notre prochaine date, c’est le 30 juin en France. En Suisse, nous serons le 14 août à Rock Oz’Arènes. Rien ne peut m’empêcher de jouer, même si je suis blessée ou malade. C’est rarement le cas. Une fois sur scène, je me sens protégée et ça me fait du bien. Le mardi 28 juin, je retourne à Paris. Mon agenda est tellement chargé que je vais éviter de penser à tout ça. Et même si je dois me mettre dans le rouge, cette fois, je ne prendrai que des taxis.

    En taxi ?! Et le réchauffement climatique alors ?!? Egoïste !!!

    #France, #Politique, #Fr, #IlNYAPasDInsécuritéEnFrance, #CestACauseDesInégalités