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      Changer de vie fait rêver, mais après? - DOSSIER

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Saturday, 16 July, 2022 - 13:00 · 5 minutes

    Mais une fois que cette décision est prise, une fois que l’on s’est installé dans cette nouvelle vie, qu’en est-il? Fait-elle toujours rêver? Mais une fois que cette décision est prise, une fois que l’on s’est installé dans cette nouvelle vie, qu’en est-il? Fait-elle toujours rêver?

    CHANGER DE VIE - Envoyer sa lettre de démission, prendre ses cliques et ses claques, et partir. Tout quitter pour changer de vie : une décision qui fait rêver beaucoup de monde, notamment depuis la crise sanitaire et les confinements que nous avons traversés.

    En 2018, huit Français sur dix en rêvaient déjà, selon une étude réalisée par YouGov . Et depuis le début de la pandémie de Covid, le nombre de témoignages de déménagements de grandes villes vers les régions, de reconversions professionnelles, ou de changements complets de rythmes de vie se multiplie.

    Mais une fois que cette décision est prise, une fois que l’on s’est installé dans cette nouvelle vie, qu’en est-il? Fait-elle toujours rêver? Quelles sont les difficultés auxquelles on peut être confrontés et qu’on n’avait pas forcément anticipées? Peut-on regretter ce choix?

    Voici quelques éléments de réponse, dans un dossier que Le HuffPost consacre à l’après-changement de vie .

    • Se refaire des amis, l’ultime défi pour réussir son changement de vie

    À 20 ans, Manon a quitté sa ville de toujours, Lille, pour s’installer sur la côte basque, à Biarritz. “Je suis franco-italienne et l’envie de soleil de mon père m’avait martelé le cerveau. J’avais fini mes études et avant même de trouver un job, je me suis posé la question: où ai-je envie de vivre?”.

    Un changement d’environnement radical, mais qui peut être difficile une fois sur place. “J’ai tout quitté. Mes potes étaient dans le Nord ou en région parisienne, je n’avais jamais été à Biarritz, je ne connaissais rien ni personne”, se rappelle Manon, qui a aujourd’hui 28 ans. Angle mort des changements de vie, la question des liens sociaux est en effet essentielle pour l’intégration dans un nouvel endroit.

    Comme Manon, Muriel, 45 ans, et Émile, 38 ans, ont raconté ces dernières années au HuffPost leur changement de vie, ayant respectivement quitté Paris pour Nantes et la baie du mont Saint-Michel. Tous trois répondent aujourd’hui à la question: est-ce facile de se refaire des amis après un changement de vie, et comment s’y prendre? Une interrogation qui traverse bien des Français, alors que la pandémie de Coronavirus a provoqué de nombreux changements de vie.

    ➡️ Lire l’article sur cette difficulté du changement de vie

    • Ils ont tout quitté pendant le confinement et racontent leur changement de vie

    Sur les routes, en province, à l’étranger, à domicile, le confinement aura eu raison de leurs passions: ils ont décidé d’opérer un virage à 180 degrés et de faire passer la passion avant la raison. Et ils ont eu raison.

    Alors que près de 65% des Français qui ont quitté leur emploi pendant la crise sanitaire le regrettent, “Ni remords ni regrets!”, est la devise de ces femmes et ces hommes qui avaient raconté sur Le HuffPost leur changement de vie à la fin de l’année dernière, alors que la crise sanitaire et le dernier confinement étaient derrière nous. Aujourd’hui, plus de 6 mois après, nous les avons recontactés afin qu’ils reviennent sur leurs parcours.

    ➡️ Découvrir les témoignages de ces Français qui ont changé de vie

    • Le changement de vie, un “phénomène complexe” décortiqué dans ce magazine

    Envie de repartir à zéro, de commencer un nouveau boulot, de rencontrer de nouveaux amis, de voir un autre paysage par sa fenêtre. Changer de vie, c’est le thème du média Les Déviations , créé en 2018 par Laurent Moisson, entrepreneur, et Laurence Vély, journaliste. C’est en publiant des témoignages sur les réseaux sociaux de celles et ceux qui ont osé sauter le pas, que le média se fait connaître. En mars 2022, lui aussi commence une nouvelle vie et sort, pour la première fois, en magazine.

    La différence entre les vidéos et le magazine, c’est que pour ce dernier, “on a interviewé des personnes dont l’avis manquait à notre narration”, explique Laurent Moisson au HuffPost dans notre vidéo. “D es philosophes, des neuroscientifiques, des historiens, des biologistes... On est allé chercher des personnes qui sont capables d’expliquer le changement de vie, de façon à prendre une certaine distance par rapport aux témoignages”, précise-t-il.

    ➡️ Voir la vidéo expliquant le phénomène du changement de vie

    • Deux tiers des Français qui ont quitté leur travail en plein Covid le regrettent déjà

    Les champions de la nostalgie. Une étude révèle que deux tiers des Français (63 %) ayant quitté leur travail pendant la pandémie de Covid-19 affirment avoir démissionné trop rapidement. Alors que l’enquête a été menée en Allemagne, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Mexique, c’est en France que ce chiffre est le plus élevé.

    Selon Morning Consult, qui a récolté les données en décembre 2021 et janvier 2022 en France pour le compte d’Ultimate Kronos Group (UKG), les Français ayant quitté leur travail pendant la pandémie ont jugé cette prise de décision ardue (13 % seulement la disent “très facile”), à la différence de leurs homologues européens.

    ➡️ En savoir plus sur ceux qui regrettent d’avoir changé de vie

    À voir également sur Le HuffPost: 5 ans après avoir tout quitté pour surfer dans les Landes, voilà à quoi ressemble sa vie

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      Changer de vie, ils l'ont fait pendant le confinement et ne regrettent rien

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Thursday, 14 July, 2022 - 06:00 · 10 minutes

    Et vous, oseriez-vous quitter la route pour effectuer un nouveau virage dans votre vie toute tracée? Et vous, oseriez-vous quitter la route pour effectuer un nouveau virage dans votre vie toute tracée?

    CHANGER DE VIE - Sur les routes, en province, à l’étranger, à domicile, le confinement aura eu raison de leurs passions: ils ont décidé d’opérer un virage à 180 degrés et de faire passer la passion avant la raison. Et ils ont eu raison.

    Alors que près de 65% des Français qui ont quitté leur emploi pendant la crise sanitaire le regrettent, “Ni remords ni regrets!”, est la devise de ces femmes et ces hommes qui avaient raconté sur Le HuffPost leur changement de vie à la fin de l’année dernière, alors que la crise sanitaire et le dernier confinement étaient derrière nous. Aujourd’hui, plus de 6 mois après, nous les avons recontactés afin qu’ils reviennent sur leurs parcours.

    Émile la brocante: fatigué, mais heureux!

    Aujourd’hui, les journées de cet ancien chargé de mission parisien sont plus intenses, il travaille à faire tourner et évoluer sa boutique de brocante, design et friperie du lundi au dimanche, mais se dit “plus en accord” avec lui-même et le monde qui l’entoure. “J’ai gagné en qualité de vie, le cadre est plus agréable, notre rythme de vie est plus calé sur la nature”, explique le commerçant.

    Si Paris lui manque? C’est peut-être ce qu’il n’aurait pas cru. “Je pensais en avoir beaucoup plus besoin”, admet-il. Pour sa compagne, actuellement en télétravail, les marques sont plus longues à prendre. “Elle voit moins de monde, je travaille plus et notre répartition des tâches s’en ressent, mais je suis quant à moi plus flexible”. Finalement, tout est une question d’adaptation au gré des besoins de cette petite famille.

    Revenir en arrière et renouer avec sa ville natale? Émile ne l’envisage absolument pas. “Ce serait un échec de partir aujourd’hui sans transformer l’essai”, dit-il. Il est catégorique: “C’est inenvisageable de me retrouver dans la pollution, la tension de Paris!”, clame-t-il.

    D’ailleurs, quoi de plus beau que de voir la mer quand on le souhaite, de se réveiller avec le chant des oiseaux et de tout faire pour que ses enfants connaissent ces plaisirs simples, mais d’un luxe inégalable. “Notre vie aujourd’hui présente plus d’avantages que d’inconvénients”, conclut-il.

    Marjolaine: lentement, mais sûrement

    Même son de cloche pour cette ancienne enseignante aujourd’hui reconvertie par passion en brodeuse. “Je dirais que je me sens plus sereine, j’ai plus l’impression d’être dans mon élément et de refaire enfin quelque chose pour moi”, dit-elle.

    Si son projet évolue lentement, et malgré un manque de confiance en elle, Marjolaine y gagne au change. “J’ai beaucoup plus de temps à consacrer à mes enfants”, explique-t-elle, entre deux commandes et l’exercice qu’elle considère encore comme ardu: se vendre. “C’est assez compliqué d’être à la fois sur le plan de la création et de la communication/vente! Et c’est un gros point faible pour moi, j’ai vraiment du mal à communiquer et me faire de la pub”, avoue-t-elle.

    Alors qu’elle reprend une activité très chère à sa famille, le syndrome de l’imposteur refait de temps en temps surface. Son métier, Marjolaine l’a appris seule, malgré l’aide de nombreuses vidéos et de contacts sur les réseaux sociaux. “J’ai toujours malgré tout beaucoup de mal à croire en moi et à me dire que ça va ou peut marcher”, regrette-t-elle.

    Mais l’humeur est bonne pour cette maman de trois enfants. “Chaque commande reçue est un petit bonheur en plus que je n’avais pas avant, et ça fait du bien à chaque fois!”, termine-t-elle.

    Caroline et Xavier: un petit pied-à-terre mais toujours le pied en l’air

    Leur changement de vie, Caroline et Xavier l’avaient dans un coin de la tête. C’est donc toujours aussi enthousiastes qu’ils poursuivent leurs aventures à bord de leur camping-car. “Nous sommes très enthousiastes, complètement devenus accro au sillonnage des routes et avons toujours plus envie de découvrir d’autres pays”, expliquent-ils.

    Pour eux aussi, l’heure est aux projets. “Investir dans un véhicule plus adapté aux très longs périples, et pour ce projet de maison d’hôtes dont on parlait déjà au début de l’aventure. Un petit pied-à-terre, avec potager, verger et animaux et de quoi partir à l’aventure quand cela nous manquerait trop”, envisagent-ils.

    Lorsque le couple jette un œil dans le rétroviseur, il est honnête: “C’était une étape de la vie, qui a contribué à notre construction mais plus difficile, plus chère, qui nous rendait esclave de besoins qui n’en sont pas”, admettent-ils.

    Malgré une envolée des prix des carburants, “la seule chose qui pourrait nous arrêter”, les deux amoureux font toujours le plein de bonheur simple. “Nous sommes encore plus convaincus que vivre plus simplement dans nos besoins est très positif”, poursuivent-ils. Aujourd’hui, le minimalisme est le secret de leur bonheur. “On retrouve les joies de la vie dans un bon morceau de fromage, une nuit au milieu de la montagne avec les cloches des vaches qui chantent”, terminent-ils.

    Gabrielle: ni remords, ni regrets!

    Changer de vie, 8 Français sur 10 en ont rêvé, Gabrielle l’a fait! Et elle l’a bien fait puisque depuis le lancement de son entreprise de visites guidées de Paris, les choses ont évolué. “Avec ma collaboratrice Victoria, nous proposons des expériences historiques immersives plutôt que des visites guidées et développons des jeux de pistes interactifs pour les dirigeants adeptes de team building ”, explique-t-elle au HuffPost . En parallèle, également, en prévision des visites guidées en espagnol et de la sortie d’un ouvrage.

    Mais s’il y a bien un critère dont elle n’avait pas présumé de la force, c’est bien de celle des réseaux. “Je suis en train de me rendre compte de la force des réseaux professionnels et des réseaux de recommandation, je n’avais pas du tout anticipé cette source de revenus. De même, je suis en train de faire des partenariats avec des agences d’événementiel, et je n’avais pas anticipé leur force de frappe”, s’étonne-t-elle.

    Et même si être à son compte exige une présence sans temps mort, ”ça ne suffit pas à me faire regretter ma décision d’entreprendre!”, s’exclame la jeune femme. Avouant même un faible pour l’entrepreneuriat: “c’est une activité addictive. Voir les résultats concrets de ses efforts est extrêmement gratifiant. Je n’ai aucun regret!”, termine Gabrielle.

    Samuel, born to be wild

    Si cet infirmier libéral n’a pas changé de vie, il a changé de philosophie. “La bande de ma vie a été modifiée et une nouvelle tonalité résonne, persiste: une soif d’aventure, une envie d’explorer, près de chez moi, loin de chez moi, accompagné par une toute nouvelle moto”, explique ce passionné de deux roues.

    Attentif cependant à l’ inflation , ce motard envisage le camping plutôt que les nuits d’hôtel ou de location pendant ses périples. “Cette idée de dormir à la belle étoile m’a toujours fasciné mais également intimidé. Il va bien falloir essayer!”, s’amuse-t-il.

    Au programme, un tour du Mont-Blanc en passant par la Suisse et l’Italie est prévu, tout comme sa soif d’avaler les kilomètres. “Je nourris de plus en plus l’idée de partir de Paris pour me rendre en Turquie en passant par les Balkans”, prévoit-il.

    Au-delà de la liberté qu’offrent les voyages à moto, Samuel reste réaliste. “Dans mon métier, je suis confronté à des situations de soin qui me rappellent parfois violemment que notre existence ne tient qu’à un fil. Je vous souhaite à tous de ne pas oublier de vivre, car la vie est belle!”, espère-t-il.

    Christine: quand les planètes s’alignent enfin

    Cette jeune quadra n’a pas changé de vie pendant le confinement. C’est toutefois la crise sanitaire qui lui a fait prendre conscience que la vie de nomade digitale présentait des limites. “Quand les frontières se referment et que vous prenez conscience que vous n’avez pas de ‘chez vous’ où être rapatrié, cela vous oblige à trouver une solution compatible avec votre besoin de voyager. C’est ce que nous avons fait en fin 2020”, explique-t-elle. Désormais, la petite famille possède un point de chute fixe en Bulgarie.

    Après son premier témoignage, la mère de famille se sent encore plus sereine, et de nombreux témoignages reçus la confortent dans son choix de vie. “Ce mode de vie nomade sur le long terme m’a appris à m’adapter aux situations, à relativiser face à certains imprévus. Ne plus dépendre d’un lieu pour vivre et travailler permet un gros lâcher-prise face à l’avenir”, dit-elle.

    Ce qui n’a pas changé? La liberté. “Quand quelque chose nous déplaît, nous pouvons réagir facilement et changer de lieu de vie du jour au lendemain, selon nos besoins, nos humeurs ou les événements extérieurs!”, poursuit-elle.

    En se plongeant rapidement dans le passé, Christine admet s’être demandée si cette aventure n’aurait pas dû arriver plus tôt, avant de se raviser. “Ce n’était pas le bon moment. Nous devions d’abord traverser certaines expériences douloureuses pour pouvoir prendre cette décision”. En guise de conclusion, aucun regret. “Je peux vous assurer que je n’en ai pas un seul!”

    Rodolphe, carpe diem

    Ce voyageur dans l’âme a pris la route il y a un an, en juillet 2021. Et aujourd’hui, la route est toujours aussi bonne. “Nous avons trouvé un équilibre de vie. Aucune pression, prendre le temps de vivre. Voir ses enfants grandir, évoluer”, résume-t-il.

    Si la famille ne s’est pas agrandie, elle voit désormais plus loin. “Nous partons pour le Maroc en octobre pour 6 mois. Nous avons fait le choix d’investir d’un un camping-car”, explique ce retraité de l’Armée de l’air.

    Entre le confort et l’aventure, Rodolphe, Noémie et leurs 3 enfants ont choisi. “Nous avons goûté à la liberté sans confort pendant un an, place à la vie de camping-cariste maintenant”, justifie-t-il.

    Et lorsqu’il se retourne sur son ancienne vie, il se félicite de l’avoir vécue. “Notre vie d’avant était nécessaire pour vivre celle d’aujourd’hui”, poursuit-il. On l’aura compris, la nostalgie ou les regrets ne font pas partie de l’aventure. “Vivons l’instant présent! Celui que nous avons choisi et non subi”, termine-t-il.

    Si changer de vie est un rêve pour la plupart des Français depuis la crise sanitaire, franchir le pas et trouver sa voie, réaliser ses rêves est une aventure propre à chacun. Quels que soient les projets, la situation ou les résultats, ces familles ont su donner un sens nouveau à leur vie.

    À voir également sur Le HuffPost: Le changement de vie, un “phénomène complexe” décortiqué dans le magazine “Les déviations”

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      Le changement de vie, un "phénomène complexe" décortiqué dans le magazine "Les Déviations"

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 10 July, 2022 - 06:00 · 2 minutes

    CHANGER DE VIE - Envie de repartir à zéro, de commencer un nouveau boulot, de rencontrer de nouveaux amis , de voir un autre paysage par sa fenêtre. Changer de vie, c’est le thème du média Les Déviations , créé en 2018 par Laurent Moisson, entrepreneur, et Laurence Vély, journaliste. C’est en publiant des témoignages sur les réseaux sociaux de celles et ceux qui ont osé sauter le pas, que le média se fait connaître. En mars 2022, lui aussi commence une nouvelle vie et sort, pour la première fois, en magazine.

    La différence entre les vidéos et le magazine, c’est que pour ce dernier, “on a interviewé des personnes dont l’avis manquait à notre narration”, explique Laurent Moisson au HuffPost dans la vidéo ci-dessus. “Des philosophes , des neuroscientifiques, des historiens , des biologistes... On est allé chercher des personnes qui sont capables d’expliquer le changement de vie, de façon à prendre une certaine distance par rapport aux témoignages”, précise-t-il.

    “Une vision de la ruralité complètement fantasmée”

    Quitter la ville pour la campagne, beaucoup en rêvent. Si plus de la moitié des Français aspirent ainsi à aller “vivre ailleurs”, cette envie est bien plus marquée chez ceux qui vivent dans un cadre très urbain (72 %, et même 78 % pour les habitants de l’agglomération parisienne) que chez les habitants des communes isolées, selon une enquête menée en 2020 par l’Observatoire des usages et représentations des territoires . Cette tendance n’est pas nouvelle et semble avoir été accentuée par la crise du coronavirus . “Le Covid a clairement été un moment où les gens se sont posé des questions, ont pris des décisions et ont eu des révélations”, analyse le cofondateur des Déviations .

    Mais attention à la désillusion. Avec les différents confinements qui ont fait naître des envies d’espaces plus grands et l’émergence du télétravail , “beaucoup sont partis s’installer à la campagne”. “Quand on est urbain depuis des années, avec un mode de vie urbain et une culture urbaine, on a souvent une vision de la ruralité complètement fantasmée, estime Laurent Moisson. Des personnes partent parce qu’elles se sentent prêtes pour quelque chose, puis elles découvrent ce quelque chose. Certaines sont surprises par le positif, d’autres par le négatif, très peu ne sont pas surprises.”

    C’est pour cela, qu’il faut “se renseigner et anticiper” au maximum son changement de vie. “C’est un phénomène bien plus complexe que l’on ne pense. C’est ce que l’on souhaite montrer dans ce magazine”, conclut-il.

    À voir également sur Le HuffPost: 5 ans après avoir tout quitté pour surfer dans les Landes, voilà à quoi ressemble sa vie

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      Comment se refaire des amis? L'ultime défi pour réussir son changement de vie

      news.movim.eu / HuffingtonPost · Sunday, 3 July, 2022 - 05:30 · 6 minutes

    "Je n’avais jamais été à Biarritz, je ne connaissais rien ni personne", raconte Manon, originaire de Lille, qui a rejoint Biarritz seule, à l'âge de 20 ans.

    CHANGER DE VIE - À 20 ans, Manon a quitté sa ville de toujours , Lille, pour s’installer sur la côte basque, à Biarritz. “Je suis franco-italienne et l’envie de soleil de mon père m’avait martelé le cerveau. J’avais fini mes études et avant même de trouver un job, je me suis posée la question: où ai-je envie de vivre?”.

    Un changement d’environnement radical, mais qui peut être difficile une fois sur place. “J’ai tout quitté. Mes potes étaient dans le Nord ou en région parisienne, je n’avais jamais été à Biarritz, je ne connaissais rien ni personne”, se rappelle Manon, qui a aujourd’hui 28 ans. Angle mort des changements de vie, la question des liens sociaux est en effet essentielle pour l’intégration dans un nouvel endroit.

    Comme Manon, Muriel, 45 ans, et Émile, 38 ans, ont raconté ces dernières années au HuffPost leur changement de vie , ayant respectivement quitté Paris pour Nantes et la baie du mont Saint-Michel. Tous trois répondent aujourd’hui à la question: est-ce facile de se refaire des amis après un changement de vie, et comment s’y prendre? Une interrogation qui traverse bien des Français, alors que la pandémie de Coronavirus a provoqué de nombreux changements de vie.

    L’importance du choix du lieu

    “Je n’ai pas vraiment vu une différence dans mes relations sociales, Nantes est une grande ville, et qui reste assez proche de Paris”, débute Muriel qui a troqué son attache parisienne pour la capitale de l’Ouest. “En fait, je me doutais que c’était une ville où je me sentirais bien, car elle correspond à mes valeurs, ça n’a donc pas été étonnant qu’on s’y est vite fait des amis”, explique-t-elle.

    Émile, qui a ouvert sa brocante et friperie en baie du mont Saint-Michel à l’été 2021, a choisi la région normande pour les attaches, notamment familiales, qu’il y avait déjà. “ On s’est dit pourquoi aller dans un endroit qu’on ne connaît pas alors qu’ici on connaît l’environnement, mais on le connaî t aussi socialement”, se souvient-il. À Nantes, Muriel avait également des amis qui s’y étaient déjà installés.

    “Ça aurait été intéressant de s’installer dans une région où on ne connaissait personne, mais en plus de ce changement de lieu de vie, j’avais aussi mon projet entrepreneurial, ça faisait beaucoup. Ici, je savais qu’un certain nombre de commerçants, de personnes allaient me soutenir, et c’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé”, poursuit l’ancien salarié.

    Travail, activités, école: les lieux pour rencontrer

    De son côté, Manon, elle, ne connaissait pas du tout Biarritz et n’y avait pas de connaissances. “J’avais juste échangé sur Instagram avec un gars qui est ensuite devenu un super pote”, se rappelle-t-elle. Mais elle n’a néanmoins pas eu de mal à s’intégrer dans la station balnéaire. “Je me suis vite fait des amis quand je suis allée travailler chez Quicksilver. Ça peut vraiment passer par ton taf, les collègues que tu rencontres”, met-elle en avant.

    Pour Émile, son magasin est aussi devenu “le catalyseur des relations”. “Ça crée beaucoup de liens. Au fil de leurs visites, j’ai des clients qui deviennent des copains puis des amis. Et je m’entends bien également avec les autres professionnels”, complète-t-il.

    Je pense qu’il faut multiplier les activités. Par exemple, si tu travailles depuis chez toi, pourquoi pas rejoindre un open space en ville, ou s’inscrire à des activités Manon

    Manon, qui a cofondé le site Allons rider conseille: “Je pense qu’il faut multiplier les activités. Par exemple, si tu travailles depuis chez toi, pourquoi pas rejoindre un open space en ville, ou s’inscrire à des activités, etc.”. “Et si tu surfes comme moi, évidemment tu rencontres des gens”, ajoute-t-elle en riant.

    Pour Muriel, des relations peuvent aussi se nouer par le voisinage ou l’école. “Quand les enfants sont petits, on rencontre facilement leurs parents à l’école, et certains peuvent devenir des amis. Ça serait différent si j’arrivais aujourd’hui, contrairement à il y a cinq ans, car ma fille est adolescente maintenant”, illustre-t-elle.

    Retrouver régulièrement ses amis d’origine

    En plus des rencontres spontanées, Manon a aussi utilisé les réseaux sociaux. La passionnée de sports de glisse, qui compte aujourd’hui plus de 160.000 abonnés sur son compte Instagram , raconte: “A l’époque j’avais 10.000 abonnés et j’écrivais des articles tous les jours, j’échangeais avec ma communauté et du coup, j’étais aussi facilement invitée à des événements”.

    “Mes amis viennent aussi me voir régulièrement, notamment parce que c’est un peu une destination de rêve, ou alors on s’organise des voyages ailleurs. Aujourd’hui, on peut vraiment garder le lien avec les appels vidéo”, poursuit-elle. Muriel a également pris l’habitude de recevoir ses amis: “Ils adorent Nantes, et les relations changent, c’est plus intense, car on se voit moins souvent, mais plus longtemps”.

    “On a un certain nombre de nos amis qui viennent, d’autres qui ont rejoint Nantes ou Granville, mais il y a quand même un éloignement, chacun est dans sa vie, surtout avec les enfants, ce n’est pas tout rose”, nuance Émile.

    Des amitiés pas toujours faciles à nouer

    Le commerçant souligne en effet que les nouvelles amitiés ne se nouent pas toujours facilement. “Pour ma femme, c’est plus compliqué par exemple. Elle est en télétravail, car elle bosse pour une ONG et on a un enfant en bas âge, donc on n’a pas une mobilité exceptionnelle, on ne peut autant sortir le soir qu’avant”, illustre-t-il.

    Pour lui, le fait d’avoir un enfant peut renforcer l’isolement. “On n’a pas de famille sur place, ça ne s’arrête jamais en quelque sorte. Ça n’aurait pas forcément été différent à Paris, mais on aurait pu demander à des amis de le garder un soir pour sortir”, explique-t-il.

    Manon confie également avoir connu quelques moments difficiles. “Au début, je ne voyais ma famille que tous les six mois donc c’était dur de ce côté-là, et c’est vrai que Biarritz est aussi un lieu de passage où tu peux te faire des amis puis te retrouver seul”, raconte-t-elle.

    “Il faut avoir des liens solides quand on part en fait”, souligne Émile. “L’image qu’on a, souvent, c’est qu’en n’étant plus en ville, on a des horizons qui s’ouvrent, parce qu’on est plus proches de la nature, mais quand on part on est aussi plus resserrés sur le noyau familial”, tient-il à conclure, en guise de rappel.

    A voir également sur Le HuffPost: “5 ans après avoir tout quitté pour surfer dans les Landes, voilà à quoi ressemble sa vie”